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Mobilité de services informationnels

III) La typologie des nouveaux services de mobilité

1- Mobilité de services informationnels

Comme le précise John Urry, «l’étude des mobilités nécessite une analyse sur la façon

dont le transport des personnes et la transmissions de l’information peut se recouper» (URRY,

2005). Cette citation accompagnée du phénomène d’expansion du smartphone chez les usagers4, explique le nombre exponentiel d’applications d’informations sur l’état

des réseaux de mobilité5.

Un développement de ces applications qui se perçoit autant chez les acteurs traditionnels de transport que les nouveaux arrivants du numérique ces dernières années. L’idée étant que si l’individu est plus informé par ces applications et dans un temps dit “réel” alors l’individu pourra s’adapter et modifier sa façon de se mouvoir dans l’espace, selon ses capacités. L’intérêt est qu’en se déplaçant de façon intelligente, grâce à une information de qualité (et aussi à une offre qui le permet) l’individu en agissant dans son intérêt individuel aura des répercussions positives sur le collectif. Encore faut-il que ces applications favorisent un certain mode de déplacement plutôt qu’un autre pour que celui-ci ait des répercussions positives et en lien avec les politiques publiques menées par les autorités locales.

Le développement de ce service informationnelle se retrouve chez des opérateurs classiques du transport, comme la SNCF avec son application SNCF DIRECT qui donne les retards et quais de la gare en “temps réel”. Ou bien des concessionnaires ou délégataires de transport public qui s’équipent d’applications pour améliorer la billettique ou bien proposer les itinéraires les plus rapides, les moins coûteux, les moins polluants en fonction de leur réseaux d’infrastructures par exemple PlanBookTicket 4 En 2017 environ 70% de la population de plus de 12 ans possèdent un smartphone (contre 17% en 2011) Source Baromètre du numérique 2017 - CREDOC «Enquêtes sur les conditions de vie et les aspirations».

de l’opérateur de transport Kéolis6.

En effet, les acteurs du transport ont dû réagir face à la montée en puissance d’un grand nombre de ce genre d’application, notamment Citymapper étant la plus connue, elle réunit toutes les informations en temps réel pour favoriser le déplacement du citadin dans une ville, mais depuis peu l’entreprise va encore plus loin, elle fait l’expérience de proposer son propre service de transport (Expérimentation à Londres). En utilisant les données de ces utilisateurs, elle a pu créer une analyse des besoins des citadins et offrir un service de Mini-bus (Smart Ride) sur les trajets les plus “populaires” des utilisateurs de l’application7. Même certains territoires se créé leur propre site de

calcul d’itinéraire, c’est le cas de la Métropole Lyonnaise avec l’application Optimod. Cependant, cette multitude d’offres peut parfois perdre l’usager qui se retrouve face à un manque de cohérence en termes d’applications informationnelles. Pour l’instant les vainqueurs à la course du calcul d’itinéraires, restent les grands opérateurs du numérique, soit Google Maps ou bien Waze ce dernier calculant uniquement des itinéraires routiers. Une première évaluation d’Optimod établit clairement l’absence d’impact significatif sur les choix modaux de la part de l’application (PRONELLO et Al. 2015).

Cependant, pour certains grâce à ces outils avec une vision plus sur le long terme, le nouveau paradigme de la mobilité pourrait prendre tout son sens, puisqu’en proposant aux voyageurs différentes solutions, différentes informations, l’usager serait en capacité de faire les choix intelligents qui amènerait des répercussions en termes de “fluidification du trafic routier, car l’individu choisirait ses trajets, ses horaires et

son mode de transport les moins saturés et les plus propres” (GOMEZ 2011).

Un des aspect les plus important est le pouvoir d’accès à des milliers de datas, il est ainsi possible d’avoir ces informations dites en « temps réel », grâce à ces notifications une maitrise parfaite du trajet peut être établi par l’individu, à condition que celui-ci sache l’utiliser correctement (RALLET et AGUILERA 2016).

En effet, l’information dite “fixe” comme les trajets représentés sur une carte ou bien des horaires de bus ont toujours existé. Cependant c’est bel et bien l’aspect du “temps réel” qui assigne ce service à une innovation, et qui permet à l’usager de s’adapter en cours de mouvement. Ces applications permettent une prise en compte de nombreux éléments dans le choix du mode de déplacement, il n’est pas uniquement basé sur la durée du trajet, mais selon le confort, la santé, la pollution, la météo, l’état de congestion du réseaux routiers, etc.

Finalement grâce à ce nouveau service de la mobilité se via une application

6 Cette application permet l’acquisition de titre de transport en fonction de l’itinéraire planifié, avec des informations en temps réel en cas d’incidents sur le trajet (https://www.itespresso.fr/keolis-lance-appli-tout-en-un-usagers- transports-publics-108545.html?inf_by=5b0c0cf5671db8a1498b4921 (28/05/2018))

7 https://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/l-appli-de-transport-citymapper-utilise-vos-donnees- pour-devenir-transporteur-1382651.html (28/05/2018)

smartphone, on essaie de donner un outil d’arbitrage aux services des citadins en matière de déplacements de manière à diminuer leur coût. Ce constat peut être lié à l’analyse d’Yves Crozet sur le choix des individus entre le fait que l’on ne recherche plus essentiellement de se rendre le plus rapidement d’un point à un autre, mais que l’on prend en compte d’autres facteurs comme celui monétaire, de qualité du voyage, ou bien de la possibilité d’exercer une activité durant son trajet. (YVES CROZET 2016).

2- Les services concernant l’occupation du temps dans les déplacements