Mise en place des conditions de succès pour expérimenter la stratégie d’accompagnement proposée

Avant de débuter la mise en œuvre de la stratégie d’identification d’indicateurs, quelques conditions de succès tirées de la littérature (Provost et autres, 2007; Provost, Moreault et Cardinal, 2013; Roberts-Gray et Scheirer, 1988; SCT, 2002a; Thibaudeau, 2014) ont été mises en place afin d’optimiser la réalisation de cette stratégie proposée dans la démarche de doctorat.

Premièrement, un appui de la direction et des responsables du programme retenu a été recherché afin de mobiliser les acteurs concernés à participer à la démarche. Le projet a donc été soumis pour approbation à la coordonnatrice de l’équipe d’évaluation de la DRSP-CN qui l’a accepté. Par la suite, une discussion avec l’équipe de direction de la DRSP- CN a été réalisée afin d’identifier les choix possibles de programmes à évaluer. Pour mobiliser les acteurs du terrain et favoriser l’actualisation de la stratégie, le programme choisi devait répondre à un besoin d’évaluation pour la DRSP-CN. Une fois le choix du programme fait, dans le cas présent, le programme Fluppy, l’équipe régionale responsable a été rencontrée afin de valider l’intérêt et la faisabilité pour le projet. Il fallait également « préparer le terrain » au niveau local c’est-à-dire faire des représentations auprès des différents acteurs concernés par le programme, lors de réunions statutaires entre le régional et le local, afin de les inviter à participer à la démarche d’identification d’indicateurs de résultats. La participation active et l’intérêt de la responsable de l’implantation et de la mise en œuvre du programme au régional pour les résultats qui découleraient du projet ont été des éléments facilitants pour sa réalisation. Ma compétence

20 _{Depuis la Loi sur l’abolition des agences, de 2015, c’est le Comité d’éthique de la recherche sectoriel en santé des populations et première ligne du}

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et mon habileté comme évaluateur pour mobiliser et faciliter l’engagement des différents acteurs du programme ainsi que le soutien de la direction dans le projet ont également été favorables à la réalisation de la stratégie. De plus, par mon attitude positive et avenante lors de l’animation des groupes de discussion ou des entrevues individuelles, j’ai su mettre en place un climat de confiance et, ainsi, permettre à tous les groupes d’acteurs concernés d’émettre leur point de vue et d’échanger sur le sujet.

Programme choisi pour l’expérimentation de la stratégie : programme Fluppy

Le programme Fluppy a pour finalité de modifier la trajectoire développementale des enfants des classes de maternelle présentant des manifestations d’agressivité et de violence, et de réduire les troubles de conduite, incluant la violence envers les autres et la délinquance, chez les enfants de 5 à 11 ans. En intervenant dès la maternelle, ce programme vise, en outre, la réduction du décrochage scolaire chez les jeunes (Capuano, Poulin, Vitaro, Verlaan & Vinet, 2010; Comeau, 1999, 2001). Ce programme s’adresse à la clientèle des enfants de 5 ans fréquentant une école et présentant des troubles de comportement d’agressivité et de violence. Dans le contexte de la région de la Capitale-Nationale, ce sont principalement les écoles de milieux défavorisés (indice de défavorisation21 _{entre R7 et R10 selon le MELS) qui}

bénéficieront du programme Fluppy.

Afin d’atteindre les objectifs généraux qui sont de « stimuler le développement des comportements prosociaux chez les

enfants d’âge préscolaire (5 ans) éprouvant des difficultés à vivre des interactions positives avec leurs pairs et les enseignants, et de contribuer au succès scolaire de ces enfants » (CPÉQ, 1995, cité dans Comeau, 1999 : 2), des

activités à réaliser sont réparties selon trois volets principaux :

 un volet « enfant en classe » (aussi appelé volet universel) qui vise à développer les habiletés sociales de tous les enfants des classes de maternelle participantes;

 un volet « enfant dans sa famille » qui vise les enfants de ces classes de maternelle présentant des troubles d’agressivité ou de violence afin de les habiliter à communiquer, à prévenir et à résoudre les conflits. Ce volet s’adresse aussi aux parents afin de les aider à développer leurs pratiques éducatives;

 un volet « scolaire ou soutien à l’enseignant » qui accompagne les enseignants des classes de maternelle ciblées par le programme dans leur gestion des comportements des enfants présentant des troubles de comportement agressif ou violent.

Étant donné que la mise en œuvre de ce programme vivait des changements dans un des centres de santé et de services sociaux (CSSS) de la région, la nécessité d’évaluer les effets de ce changement était présente. Et même si le programme était implanté dans la région depuis 1999, l’évaluation des effets n’avait pas été faite et le besoin d’indicateurs significatifs était nécessaire. Pour plus de détails, un bref historique du programme est présenté en Annexe 5.

21 _{Les données relatives à la défavorisation en milieu scolaire sont calculées à l'aide de deux variables : l'indice du seuil de faible revenu (SFR) et}

l'indice de milieu socioéconomique (IMSE)

- Le SFR correspond à la proportion des familles avec enfants dont le revenu est situé près ou sous le seuil de faible revenu.

- L'IMSE est constitué de la proportion des familles avec enfants dont la mère n'a pas de diplôme, certificat ou grade (ce qui représente les deux tiers du poids de l'indice) et la proportion de ménages dont les parents n'étaient pas à l'emploi durant la semaine de référence du recensement canadien (ce qui représente le tiers du poids de l'indice).