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Mise en évidence de phénomènes de modes architecturaux

4. ANALYSE DES DONNEES EMISES PAR LE CATALOGUE RAISONNE DES MURS

4.3. U NE DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE DES TECHNIQUES DE CONSTRUCTIONS ?

4.4.1. Mise en évidence de phénomènes de modes architecturaux

Cette partie propose de remettre en contexte les données précédemment citées dans ce chapitre et de les séquencer de manière simple sur des graphiques. Cette idée repose sur la volonté de trouver des phasages chronologiques à certains phénomènes architecturaux. On a donc séquencé les sites de façon à ce que n’apparaissent sur le graphique que des murs à double parement, ou que des murs à simples parements. Les sites de Miouvin III et du Collet- Redon ont une stratigraphie constructive (celle uniquement sur les murs, donc stratigraphie positive) par rapport aux unités sédimentaires qui paraît comprise, et des murs ont été qualifiés de Couronnien ou de Campaniforme. Pour refléter cette différence dans le graphique, l’architecture correspondant à l’Horizon 2 de ces sites sera individualisée par le vocable de « Collet-Redon-La Couronne Couronnien » et « Miouvin III Couronnien ». Le reste de leur séquence durant l’Horizon 4 ne dispose pas de changement de nom.

Un des graphiques montre l’absence ou la présence de doubles parements appareillés et de doubles parements à remplissage interne (fig. 47). Même si ces deux données sont présentes sur toute la séquence entre l’Horizon 2 et l’Horizon 4, le double parement en pierre appareillé est très hétérogène dans sa distribution. Mis à part à Ponteau, et plus faiblement au Collet-Redon et aux Fabrys, ce type de mur n’est utilisé qu’une seule fois. Les Néolithiques de l’Horizon 2 semblent donc avoir voulu innover avec ce nouveau mode de construction, qui est devenu très marginal ensuite. Le double parement avec remplissage interne est par contre beaucoup plus utilisé. C’est la technique architecturale commune à pratiquement tous les sites (22 sites sur les 26 du corpus) durant toute la période et dans toutes les régions. Cela semble donc être un trait culturel que ces sociétés avaient en commun. On remarque d’après le nombre d’individus « mur » que l’Horizon 2 est très fortement architecturé. Les autres sites des autres périodes ont rarement plus de 4 murs construits avec la technique du double parement.

Le type d’appareillage des murs en double parement présenté également en graphique et en tableau pour une meilleure lisibilité (fig. 48 et 49) semblent montrer une ségrégation dans le temps plus marqué. Par exemple la boutisse semble majoritaire durant l’Horizon 1 et l’Horizon 2, et subsiste en moindre importance ensuite. Durant l’Horizon 2, seul le site de

89 Ponteau et celui de La Citadelle1 possèdent plus de carreaux que de boutisses, et même sur ces sites, le nombre de boutisses est important. Dans la suite de la chronologie, seul le site des Barres, à cheval entre l’Horizon 3 et l’Horizon 4, et le site du Camp de Laure à la fin de la période qui nous intéresse ont une majorité de boutisses. Cette utilisation semble donc devenir plus marginale.

L’utilisation du carreau semble surtout être appliquée durant la dernière partie de la chronologie, au niveau de la transition entre Néolithique final et Bronze ancien. Seuls la Citadelle et Ponteau pour ce nombre de parements ont une majorité de carreaux. Il faut attendre le début de l’Horizon 4 pour voir une grande majorité de ces carreaux sur les sites, tout en sachant que l’architecture des trois sites au sud du Vaucluse n’a pas été différenciée entre Horizon 2 et 4. L’architecture mixte semble suivre la même tendance que la boutisse dans le temps, très utilisée pendant l’Horizon 2, puis plus marginale sur la suite de la séquence.

Le simple parement (fig. 50 et 51) est présent sur 20 sites (pour les 26 sites du corpus), donc loin d’être marginal ; par contre son nombre au sein des sites est souvent limité ; seuls trois sites possèdent plus de 4 murs de ce type. Ces trois sites sont ceux très architecturés du Collet-Redon et de Ponteau pour l’Horizon 2 et Les Barres pour l’Horizon 3. Il semble donc que cet usage soit limité et que son utilisation soit la plus intense au niveau des Horizons 2 et 3.

La répartition des boutisses et des carreaux (fig. 52) dans ce genre de structures est tributaire du nombre de murs sur ces sites. Mis à part les sites des Barres et du Camp de Laure, tous les autres sites font une utilisation à plus de 50% du carreau.

Le graphique suivant (fig. 53) propose de distinguer le nombre de parements en fonction de l’utilisation que pouvait en faire les néolithiques. Les simples et doubles parements semblent utilisés dans les mêmes proportions pour les murs d’habitations. Par contre, le double parement est majoritairement employé pour les structures de délimitation. Ceci est sans doute dû à la solidité que l’on veut donner à ce type de structure. Le dernier graphique (fig. 54) présente la diversité des appareillages selon les types de structures. Pour les murs d’habitations, l’appareillage en carreau est légèrement majoritaire alors que les structures de délimitations ont une utilisation égale. Il ne semble donc pas avoir de

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Il faut également penser que le site de La Citadelle figure sur ce graphique dans l’Horizon 2, mais il ne faut pas oublier que la plus grande partie du développement de son occupation est durant l’Horizon 3.

90 particularisme architectural pour le type de structure, mis à part pour les structures de délimitations qui utilisent très fortement les doubles parements.

4.4.2. Un séquençage des techniques architecturales selon les