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Mise en évidence des grands thèmes ressortis des études quantitatives :

4. Résultats

4.3 Mise en évidence des grands thèmes ressortis des études quantitatives :

4.3.1 Facteurs influençant la qualité de vie :

1) Symptômes physiques : Les symptômes physiques sont un problème

important chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque car ils sont

fréquents et ont un grand impact sur le quotidien. Les patients ressentent

divers symptômes comme, principalement, de la dyspnée, de la fatigue et des

troubles du sommeil engendrant de la détresse et un manque d’énergie. Cela

affecte la qualité de vie, augmente le stress et perturbe les capacités

fonctionnelles (Zambroski et al., 2005). L’étude de Heo et al. (2008) montre

que si l’on compare les individus en santé avec la population souffrant

d’insuffisance cardiaque, ces derniers ont une qualité de vie nettement

inférieure aux individus en santé.

Zambroski et al. (2005) a fait émerger les facteurs au niveau physique qui

étaient signes d’une meilleure qualité de vie : un âge plus élevé, moins

d’anxiété et un bon statut physique. Les variables qui prédisent les

symptômes physiques sont : la dépression, pas de contrôle perçu sur la

maladie et sa gestion et l’âge élevé (moins bon statut physique). Les facteurs

physiques influencent la qualité de vie, mais nous pouvons voir qu’eux-mêmes

sont influencés par les facteurs psychologiques (dépression, contrôle perçu).

C’est pourquoi il faut d’abord agir sur les symptômes psychologiques pour

avoir une action sur les symptômes physiques et pour finalement améliorer la

qualité de vie.

Au niveau physique, une classification selon la New York Heart Association

(NYHA) au stade III ou IV diminue la qualité de vie (Zambroski et al, 2005 &

Gott et al., 2006).

Les patients reportent une qualité de vie plus basse au niveau physique que

psychologique. En effet, la dimension physique a un plus grand impact sur la

qualité de vie reliée à la santé que la dimension psychologique (Franzen et al.,

2006).

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De plus, Franzen et al. (ibid) & Gott et al. (2006) font ressortir qu’un nombre

de comorbidités associées à l’insuffisance cardiaque supérieur à quatre

diminue de manière notable la qualité de vie.

2) Symptômes psychologiques : L’insuffisance cardiaque provoque de

l’inquiétude, du stress, de la dépression et des troubles de la concentration.

Or, le stress et la dépression sont des facteurs prédominants d’une diminution

de la qualité de vie (Hallas et al., 2009). Ces symptômes sont lourds à

supporter, créant un impact négatif sur la qualité de vie, l’adhérence au

traitement et sur la morbidité/mortalité (Zambroski et al., 2005). De plus, les

patients anxieux et/ou déprimés seront plus enclins à avoir des stratégies de

coping inadaptées (déni, désengagement), un moins bon contrôle perçu sur la

maladie et une représentation négative de la maladie au niveau émotionnel. Il

est important d’aider les patients anxieux et déprimés à changer leurs

croyances négatives afin d’améliorer leur qualité de vie (Hallas et al., 2009).

Suite à une hospitalisation, les patients vont ressentir des besoins au niveau

psychologique : besoin d’aide, besoin de se motiver (Davidson et al., 2008).

Franzen et al. (2006) ont mis en évidence que lorsque le patient autoévalue

de manière plus sévère sa maladie, cela est un facteur de diminution de la

qualité de vie. Il en va de même pour la perception de sa santé.

3) Sexe : Les femmes souffrant d’insuffisance cardiaque ont une qualité de vie

inférieure aux hommes, principalement au niveau physique (Zambroski et al.,

2005 & Gott et al., 2006), mais elles ont également tendance à évaluer la

gravité de leur insuffisance cardiaque de manière supérieure (Franzen et al.,

2006).

4) Age : Les personnes plus jeunes atteintes d’insuffisance cardiaque ont une

qualité de vie moins bonne que les personnes plus âgées (Xie et al., 2008 &

Zambroski et al., 2005). Rector et al. (2006) mettent en avant qu’après 65 ans,

les patients ont une bonne qualité de vie, que l’on pourrait expliquer peut-être

par la retraite, la diminution des activités physiques et la réaction

psychologique face à la maladie. L’étude de Franzen et al. (2006) contredit

ceci en disant que les hommes âgés ont une qualité de vie plus basse, mais

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en déduit que c’est plutôt la sévérité de la maladie plutôt que l’âge qui a mené

à cette diminution. De plus, Gott et al. (2006) ajoute que les patients de plus

de 85 ans ont une diminution du statut fonctionnel, s’accompagnant d’une

diminution de la qualité de vie.

5) Général : Selon l’étude de Gott et al. (ibid), les facteurs prédisposant à une

moins bonne qualité de vie sont : le sexe féminin, la classe NYHA, la

dépression, le statut socio-économique, l’âge et les comorbidités (selon

Franzen et al. (2006), elles influencent la qualité de vie, surtout les maladies

respiratoires mais aussi un nombre de quatre comorbidités ou plus est un

risque de diminution de la qualité de vie (Gott et al., 2006)). Pour Zambroski et

al. (2005), le jeune âge, la classe NYHA, le nombre de symptômes et le

fardeau de ces symptômes influencent la qualité de vie. Selon Lee et al.

(2004), les variables qui ont un impact sur la qualité de vie sont, du plus

important au moins important, la dépression, l’anxiété, la perception de sa

santé (il a mis en évidence que les scores de perception de la santé étaient

bas, ce qui signifie que les patients percevaient leur santé de manière

négative), la classe NYHA, le soutien social, les conditions de vie, le niveau

d’éducation, le statut marital (dans les travaux de Franzen et al. (2006), il n’y a

aucune différence entre personnes vivant seules ou pas) la taille du réseau et

l’âge.

Franzen et al. (ibid) met en évidence que l’auto-évaluation de la gravité de la

maladie influence la qualité de vie car plus on l’évalue de manière grave, plus

la qualité de vie diminue.

Pour terminer, suite à une hospitalisation, il n’existe aucune variable qui

permet de déterminer quels patients seront le plus à risque d’avoir des

besoins insatisfaits. Mais les patients ont des besoins d’ordre psychologique,

social et spirituel après une hospitalisation (les besoins physiques étant

jugulés pendant l’hospitalisation, ils ne sont pas explicités). Tout patient est

susceptible d’avoir ce genre de besoins, il faut y être vigilants (Davidson et al,

2008).

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