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Milieux humides et hydriques distribués et immunisation individuelle

6. ANALYSE ÉCONOMIQUE

6.3 Résultats économiques des scénarios d’adaptation

6.3.5 Milieux humides et hydriques distribués et immunisation individuelle

107 Indicateurs économiques. La somme des coûts et bénéfices du scénario MHH-acc + IMM-ind par rapport au scénario de référence indique une valeur actuelle nette positive d’environ 8,933 M $ et un ratio coûts-avantages supérieur à 1, soit 1,97 $. Ce dernier indicateur peut être interprété comme le retour sur l'investissement pour les municipalités du bassin versant de la rivière Chaudière: si elles investissaient 100 $ dans ce scénario, elle en retirerait 197 $ en bénéfices. La performance économique de ce scénario est donc rentable du point de vue collectif.

Limite de l’analyse. Bien que le scénario soit rentable du point de vue collectif, l’effet combiné des changements climatiques et des changements d’usage du sol permet d’envisager une augmentation des débits de crues pour le secteur hydrographique de la rivière Beaurivage sous ce scénario (Tableau 12), et donc une augmentation des coûts liés aux inondations pour les municipalités aux abords de la rivière Beaurivage.

En l’absence de modélisation hydraulique sur les affluents, il n’a cependant pas été possible de quantifier et monétiser cet impact préoccupant. Il sera néanmoins traité de façon qualitative au chapitre 6.5.3.

6.3.5 Milieux humides et hydriques distribués et immunisation

108 Tableau 34. Valeurs actualisées des coûts et avantages de MHH-dis + IMM-ind, par rapport

au scénario de référence ($2019) Impacts par secteur

Valeur actualisée des coûts et avantages

sur 50 ans

Proportion de coûts évités p/r au coût

total du SQ

Résidentiel 11 186 200 $ 28,4%

Dommages aux résidences par la submersion 11 002 800 $

Dépenses engendrées par les évacuations 183 400 $

Psychosocial 3 575 900 $ 9,1%

Dépenses complémentaires (Dépenses en alcool et tabagisme)

32 000 $ Soins de santé (Traitements, hospitalisations,

médicaments, etc.)

80 300 $

Perte de productivité (Temps rémunéré) 1 313 500 $

Qualité de vie 2 150 100 $

Agricole 133 400 $ 0,3%

Dommage aux cultures 116 600 $

Nettoyage des débris 16 800 $

Commercial et industriel 1 485 400 $ 3,8%

Commercial 1 483 600 $

Institutionnel 1 800 $

Municipalité 865 900 $ 2,2%

Nettoyage des débris par la municipalité (quartiers résidentiels)

110 200 $

Gestion des urgences 755 700 $

Économie 4 000 $ 0,0%

Institutionnel 4 000 $

Total des coûts évités p/r au SQ : 17 250 800 $ 43,9%

Environnement 1 491 200 $ n/a

Séquestration du carbone 204 300 $

Qualité de l’eau 1 286 900 $

Biodiversité - $

Coût des mesures -9 498 500 $

Conception, réalisation entretien -9 523 500 $

Coût opportunité -189 700 $

Bénéfices connexes 214 700 $

Valeur actuelle nette totale : 9 243 500 $ Ratio coûts-avantages : 1,95 $

109 Coûts évités de la submersion. Comparé au scénario MHH-acc + IMM-ind, les coûts évités de la submersion pour le secteur agricole sont légèrement plus élevés (+

29 000 $), en raison de la conversion de certaines parcelles agricoles en bandes riveraines et en MHH aux abords de la rivière Chaudière. Pour les autres secteurs, les coûts évités de la submersion sont identiques au scénario MHH-acc + IMM-ind (voir chapitre 6.3.4, section Coûts évités de la submersion). Ensemble, les bénéfices en terme de coûts évités par rapport au scénario de référence (SQ) ont une valeur de 17,251 M$, soit 44 % des coûts du scénario de référence pour l’ensemble des catégories d’impacts analysés sur une période de 50 ans (Tableau 34).

Bénéfices environnementaux. Le scénario MHH-dis + IMM-ind permet un gain environnemental significatif en terme de qualité de l’eau (1 286 900 $) et de séquestration du carbone (204 000 $), mais aucun gain supplémentaire en ce qui concerne la biodiversité, pour une valeur totale de 1 491 200 $. Comparé à la spatialisation des MHH du scénario acceptable (MHH-acc), la somme des bénéfices nets est donc plus élevée, en raison d’un gain en qualité de l’eau (+615 700 $), mais d’une diminution de la séquestration du carbone (-47 500 $). L’augmentation significative de la valeur de la qualité de l’eau provient de l’effet combiné de l’implémentation de bandes riveraines et de restauration de MHH aux abords de la rivière Chaudière, dont un exemple est illustré à la Figure 25. Cependant, la charge en carbone contenu dans la biomasse d’une cellule de bande riveraine (modélisé par une classe arbustive), peut potentiellement contenir moins de carbone que certaines cellules agricoles, riches en carbone organique. Dans ce cas, le résultat du remplacement des puits de carbone ne produit donc pas une séquestration dans le temps, mais plutôt une perte de carbone et donc une perte monétaire par rapport au scénario de référence. De plus, ce renversement n’est pas compensé par la nouvelle spatialisation des milieux humides et hydriques qui, dans certains cas, remplace des puits de carbone déjà substantiels comme les milieux forestiers.

110 Interprétation : Tel qu’illustré sur la figure de droite, l’implantation de bandes riveraines aux abords du chenal principal dans la modélisation InVEST permet d’améliorer la performance de la fonction écologique de rétention des éléments fertilisants comme le phosphore et libère le chenal principal de la pression exercé par certains bassins de drainage. En effet, la modélisation ne simule pas l’absorption et la fixation des éléments chimiques par la végétation, mais reconnaît la bande riveraine plutôt comme un obstacle au lessivage des nutriments vers les cours d’eau. L’efficacité de cette mesure est donc principalement retrouvée dans les bassins de drainage agricole, en amont d’une bande riveraine qui sectionne sans interruption la trajectoire d’écoulement.

Figure 25. Exemple de quantification spatiale des impacts sur les services écosystémiques : comparaison de l’efficacité du scénario MHH_dis, par l’implémentation de bandes riveraines aux abords du chenal principal, sur les flux annuels de phosphore vers les cours d’eau (résolution de 10m par 10m)

Coûts des mesures. Sur une période de 50 ans, le coût des mesures du scénario MHH-dis + IMM-ind s’élève à 9,498 M$, en raison des coûts de réalisation et d’entretien des 4 mesures incluses à ce scénario, soit la végétalisation des espaces de lots démolis (0,335 M $), la relocalisation des bâtiments résidentiels (8,217 M $), l’élévation des bâtiments commerciaux (0,659 M$) et l’implémentation de bandes riveraines (312 200

$). La mesure de bandes riveraines entraîne également des coûts d’opportunité venant de la perte d’usage agricole, d’une valeur de 189 700 $. Sous l’hypothèse de base que le développement économique et agricole portant atteinte au MHH est suffisamment rentable pour couvrir l’ensemble des coûts (conception, réalisation, entretien et coûts d’opportunité) de création et réhabilitation d’une superficie

111 équivalente de MHH – par le biais du règlement sur la compensation pour l'atteinte aux MHH - aucun coûts lié à la création, réhabilitation ou destruction de MHH ne sont donc considérés (voir la discussion à la section 7.3 au sujet de cette hypothèse).

Finalement, la mesure de retraits des actifs de valeur des sous-sols est considérée à coût nul, puis testée en analyses de sensibilité au chapitre 6.5.1.

Indicateurs économiques. La somme des coûts et bénéfices du scénario MHH-dis + IMM-ind par rapport au scénario de référence indique une valeur actuelle nette positive d’environ 9,244 M $ et un ratio coûts-avantages supérieur à 1, soit 1,95 $. Ce dernier indicateur peut être interprété comme le retour sur l'investissement pour les municipalités du bassin versant de la rivière Chaudière: si elles investissaient 100 $ dans ce scénario, elle en retirerait 197 $ en bénéfices. La performance économique de ce scénario est donc rentable du point de vue collectif.

Limite de l’analyse. La distribution des MHH de ce scénario vise un objectif de 0 perte nette par sous bassin versant (à l’exception du secteur de Lévis), afin d’atténuer l’augmentation prévue sous le scénario MHH_acc des débits de crues de la rivière Beaurivage (Tableau 12), et donc de limiter l’augmentation anticipée des coûts liés aux inondations de cette rivière. En l’absence de modélisation hydrologique de ce scénario, l’atténuation prévue par ce scénario des débits de crues et des coûts conséquents pour les municipalités bordant la rivière Beaurivage n’a pas été quantifiée, ni monétisée et demeure donc théorique. Il sera néanmoins traité de façon qualitative au chapitre 6.5.3. Tel que mentionné à la section 5.4.5, il serait également important de valider si la diminution de MHH dans le secteur basse Chaudière – pour compenser les pertes dans le secteur Beaurivage – ne contribue pas à augmenter significativement les pics de crues de ce secteur, lequel serait autrement très préoccupant.

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