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3. INFORMATION DE BASE ET SITUATION ENVIRONNEMENTALE ET

3.1 Milieu biophysique

Situé entre les méridiens 29°00’-30°50’E et les parallèles 2°15-4°28’S et à cheval sur l’Afrique centrale et orientale, le Burundi couvre une superficie de 27834 Km². Sans accès sur la mer, il borde en revanche le lac Tanganyika (32600 Km² dont 2634 Km² appartiennent au Burundi) dans l’axe du grand rift occidental (Western Rift). Le Lac Tanganyika et la rivière Rusizi constituent des frontières naturelles à l’Ouest avec la République Démocratique du Congo. La rivière Malagarazi au Sud-Est, comme le lac Tanganyika et la Rusizi appartiennent au Bassin du Fleuve Congo tandis que le reste du pays constitue la partie la plus méridionale du bassin du Nil, faisant frontière à l’Est avec la Tanzanie et au Nord avec le Rwanda.

L’effondrement du Rift qui suit l’axe nord-sud longe la frontière occidentale du pays par la plaine de la Rusizi et le lac se situe à l’altitude 773m. Cette dépression est bordée par la crête Congo-Nil dont le sommet atteint 2670 m d’altitude (Mont Heha). Ce massif montagneux se prolonge vers l’Est par un complexe de collines à des altitudes comprises entre 1500 et 2000 m et où les lignes du relief tendent à s’orienter davantage du sud-ouest au nord-est en conformité avec les structures géologiques. Dans le prolongement Nord-nord-est, l’altitude diminue progressivement vers la dépression du Bugesera (minimum 1320m) tandis que vers le sud-est, une ligne de crêtes appuyées sur les massifs de Nkoma (2058m ) et Mpungwe (1928 m) surplombe de façon plus abrupte la dépression du Kumoso le long de la frontière Tanzanienne. Le relief est alors dans l’ensemble accidenté caractérisé par des collines au profil souvent convexe et dont les pentes fragilisent les sols vis-à-vis de l’érosion.

Le sous-sol Burundais est constitué principalement de roches siliceuses très anciennes (Précambriennes). Les études géologiques ont montré que le Burundi repose d’une part sur un socle d’âge archéen (2 500 m.a) et d’autre part sur des roches magmatiques et métamorphiques du Burundien affectées par un métamorphisme et une granitisation (Liégeois et al., 1982). Par contre la plaine de la Rusizi est couverte d’alluvions quaternaires qui ont été arrachées aux escarpements qui la bordent.

Les sols sont généralement des ferralsols, ou des ferrisols en haute altitude ( Mumirwa et Mugamba). Des sols bruns tropicaux, des sols peu évolués, des lithosols se rencontrent sur les pentes et les crêtes. Les sols organiques et les tourbes caractérisent les fonds de vallées marécageux (surtout le bassin du Nil) ; les terres noires tropicales, régogleys, régogleys salins se rencontrent dans la plaine de la Rusizi. A l’exception de ces sols de dépressions et vallées, les sols du Burundi sont rendus vulnérables par le phénomène d’érosion en rapport avec son relief accidenté d’une part et une surexploitation suite à la pression démographique d’autre part.

Le Burundi, bien que situé à 2°45’ de l’Équateur, jouit d’un climat de type tropical influencé par son altitude élevée, la présence du lac Tanganyika et un système de vents très complexe. Les précipitations varient avec les saisons. De façon générale, le Burundi a une saison sèche qui dure quatre mois (de juin en septembre) mais dans les basses altitudes cette période peut aller jusqu’à 5 mois. Il existe une petite saison de rémission pluviométrique d’une durée inférieure à un mois qui a lieu au mois de janvier - février selon les régions. La saison des pluies est la plus importante et a lieu d’octobre à mai. Les précipitations sont variables suivant les altitudes. Dans les hautes altitudes au-delà de 2000m, les précipitations oscillent entre 1400 et 1600mm, et vers les sommets (autour de la Kibira) elles peuvent atteindre 2000mm. Dans les plateaux centraux (entre 1500 et 2000 m ), les précipitations varient entre 1200 et 1400mm, tandis que dans la plaine de la Rusizi et les dépressions du Kumoso et du Bugesera, les précipitations sont inférieures à 1000 mm.

Le réseau hydrologique national est réparti dans deux grands bassins hydrographiques :

 Le bassin du Nil qui comprend d’une part la Ruvubu et ses affluents et d’autre part la Kanyaru affluent de l’Akagera. L’espace délimité entre les deux rivières constitue la dépression du Bugesera au fond de laquelle se trouve un ensemble de lacs (Cohoba, Rwihinda, Rweru, Gacamurinda et Kanzigiri). L’Akagera et la Ruvubu se rencontrent au niveau des chutes de Rusumo et continuent sous le nom Akagera dont le cours supérieur se jette dans le Lac Victoria.

 Le bassin du Congo est constitué de deux sous-bassins c’est à dire le sous-bassin situé à l’ouest de la Crête Congo Nil et formé par la Rusizi et ses affluents et par le lac Tanganyika, ainsi que la Malagarazi au Sud Est, qui rejoindra le lac Tanganyika à partir de la Tanzanie.

Quant à la ressource eau, normalement le Burundi en est assez bien pourvu grâce à une bonne pluviosité et à la rétention d’eau par les marais et les lacs en particulier le lac Tanganyika et les lacs du nord du Burundi. Les pluies apportent par an 31900 millions de m³ dont 21 850 quittent le pays par évaporation (INECN, 2002). Le lac Tanganyika qui est l’une des grandes réserves du monde contient environ 20 000 Km³ d’eau.

La répartition des ressources en eau n’est pas optimale, ni dans l’espace, ni dans le temps. Les basses altitudes sont généralement arides et présentent des saisons sèches plus longues (supérieures à 4 mois) particulièrement la région naturelle du Bugesera (KIRUNDO).

Les régions de la crête Congo-Nil, sont les plus arrosées et présentent moins de pertes dues à l’évapotranspiration suite aux températures relativement basses et la présence du massif forestier de la Kibira. Ces eaux sont peu utilisées dans les processus du développement.

Selon les caractéristiques physiques et écologiques, le Burundi présente les régions écologiques suivantes :

 La région de l’Imbo qui se trouve dans la dépression occidentale ( Rift), à relief plat et légèrement ondulé avec une altitude comprise entre 800 et 1200m et un climat relativement sec et chaud avec une pluviosité moyenne de 800-1100 mm/an. Cette région est caractérisée par des formations végétales type forêts sclérophylles à Strychnos potatorum, Grewia mollis et à Euphorbia dawei, Tamarindus indica ainsi que des fourrés et/ou bosquets (Lewalle 1972).

Le caractère salin des sols de l’Imbo permet le développement du palmier endémique ( Hyphaenae benguellensis va. ventriculosa).

 Les Mirwa, versant Ouest de la crête Congo-Nil dominant l’Imbo entre 1200 m et 1900 m d’altitude. Cette région est caractérisée par des terrains de fortes pentes et exposés à l’érosion. La flore naturelle rappelle les formations forestières secondaires de type humide (à Macaranga, Neoboutonia, Polyscias, Harungana, Hagenia, Myrianthus, etc.).

 La crête Congo-Nil (1900 m - 2500 m d’altitude) à climat frais et humide avec une végétation naturelle à forêts ombrophiles de montagne de formation végétale à Carapa grandifolia, Tabernaemontana stapfiana, Entandophragma excelsum, Podocarpus melanjianus, Draceana afromontana, Symphonia globulifera. Cette flore naturelle se rencontre dans la forêt de la KIBIRA (40 000 ha) qui contient plus de 644 espèces végétales.

Les plateaux centraux (entre 1400 m et 1900 m d’altitude), qui sont caractérisés par un relief très varié avec des collines souvent ondulées et présentant des vallées larges. Cette région est complètement occupée par la population. La végétation naturelle ne se rencontre que dans des vallées sous forme relique.

 La dépression du Bugesera (1300-1600m) au Nord-est du Burundi qui est caractérisée par une végétation naturelle à mimosacées (Acacia, Combretum, etc.). Cette région est également caractérisée par des lacs peu profonds et des marais larges à Cyperus papyrus.

 La dépression du Kumoso (1000-1300) au Sud-Est caractérisée par une végétation naturelle à Brachystegia ( B. boehmii, B. microphylla, etc.) associée Acacia sieberiana, Uapaca nitida, Caparis duchesnei, etc. Les milieux marécageux sont colonisés par Oxytenanthera abyssinica.

Les écosystèmes aquatiques et semi-aquatiques comprennent des marais, des lacs (lac Tanganyika et lacs du Bugesera dit lacs du Nord.), des mares et étangs ainsi que des cours d’eau.