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Chapitre 4 Elaboration de nanocomposites LiIO 3 /SiO 2 par voie sol-gel 69

4.3 Etude des échantillons massifs

4.3.2 Microscopies

Une première observation au microscope optique métallographique des échantillons

permet d’évaluer la qualité optique du matériau. De manière générale, la qualité optique

des échantillons massifs est satisfaisante même si nous avons pu observer quelques défauts

de taille supérieure à la limite de résolution du microscope (' 400nm) dans la matrice.

Une analyse plus fine a été menée en utilisant la technique de microscopie LFM (Lateral

Force Microscopy)

2

qui permet de mettre en évidence, avec une résolution de l’ordre de

la dizaine de nanomètres, les différentes phases présentes à la surface d’un échantillon via

la différence entre leurs coefficients de friction (Fig. 4.2).

x

Signal LFM

b

a

a b a

Fig. 4.2 – Principe de fonctionnement du microscope LFM

Lorsque la pointe passe d’une phase à une autre présentant un coefficient de friction

différent, la déflexion du cantilever est modifiée. La discrimination d’un signal de

topo-graphie est possible en comparant les images aller et retour. En effet, le contraste en

topographie sera le même sur les 2 images mais inversé sur les images LFM. Toutes les

images réalisées aucours de cette étude comportent256×256pixels. Les échantillons sont

enrobés dans une résine époxy puis polis avec une finition optique (∼0.25µm). On voit

clairement apparaître, sur les images de la figure 4.3, les nanocristaux de LiIO

3

présentant

un fort contraste avec la matrice.

La taille des cristaux est d’environ 150 nm et présente une dispersion assez faible

sur tous les échantillons que nous avons étudiés. Une étude du rapport entre la surface

occupée par les cristaux et celle occupée par la matrice permet de calculer le pourcentage

Fig.4.3 – Image en microscopie LFM montrant le contraste entre la matrice et les cristaux

de LiIO

3

(blancs sur les images "aller" à gauche et noirs sur les images "retour" à droite)

pour un échantillon dopé à 16.5% en masse.

4.3. Etude des échantillons massifs

volumique LiIO

3

/SiO

2

. La comparaison de ce rapport avec le rapport déterminé par les

quantités introduites lors de l’élaboration du sol montre que la quasi totalité de la solution

de LiIO

3

initialement introduite est cristallisée.

4.3.3 Diffraction des rayons X

Les spectres de diffraction de poudres sont obtenus sur des échantillons, secs (densifiés)

ou recuits et broyés. La figure 4.4 montre les spectres comparés d’une poudre de LiIO

3

pur (gris clair) et d’un composite dopé à 16,5% en masse (noir). On voit que l’iodate de

lithium cristallise à température ambiante au sein de la matrice sous la forme hexagonale

non-centrosymétrique α. La large bande centrée sur 30

o

est la signature de la structure

amorphe de la matrice.

30 40 50

0,0 0,5 1,0

LiIO

3

/SiO

2

nanocomposite

LiIO

3

Intensité (u.a.)

θ (degrés)

Fig.4.4 – Spectres de diffraction des rayons X d’une poudre de LiIO

3

et d’un

nanocom-posite LiIO

3

/SiO

2

dopé à 16,5 % en masse

4.3.3.1 Mesure de taille et formule de Sherrer

Il est possible, à partir des spectres de diffraction, de calculer la taille des

cristal-lites. Trois paramètres peuvent affecter de manière considérable la largeur des pics de

diffraction :

La contrainte : Les contraintes déforment la maille : cela produit un décalage du pic. Si

de pics voisins qui se superposent. On a donc une répartition de contraintes que l’on

peut souvent modéliser comme une distribution normale (Fig. 4.5). Par rapport à

un échantillon non contraint, on a une augmentation de la largeur à mi-hauteur du

pic de diffraction qui s’écrit [127] :

β

contraintes

= 4e.tan(θ) (4.4)

où e est le symbole utilisé en cristallographie pour désigner la valeur maximale de

la microcontrainte. On voit que cet élargissement augmente avec θ. Si on raisonne

en terme de vecteur d’ondek qui s’écrit :

k = 4πsin(θ)

λ (4.5)

l’élargissementβd’un pic de diffraction peut être vu comme une variation du vecteur

d’onde δk telle que :

δk= 2πcos(θ)

λ β (4.6)

Ainsi, la contribution de la contrainte à l’élargissement des pics de diffraction peut

s’écrire :

δk

contraintes

= 2ek (4.7)

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5

Intensité

4.3. Etude des échantillons massifs

La taille des cristallites : Plus les cristallites sont petits, plus les pics sont larges.

Lorsque l’on est en condition de Bragg pour un plan de la famille (hkl) (2θ = 2θ

hkl

),

les rayons diffractés par deux plans atomiques successifs sont en phase, donc les

intensités s’additionnent. Si nous nous écartons légèrement des conditions de Bragg

(2θ = 2θ

hkl

+), il n’y a alors qu’un léger déphasage α entre les rayons diffractés

par deux plans successifs mais les intensités s’additionnent également. En fait, le

rayon diffracté par le premier plan atomique sera annulé par le premier rayon en

opposition de phase, donc le rayon diffracté par le plan d’équationk

x

+k

y

+k

z

=m

avec m =π/α. S’il y a moins de m plans dans le cristallite, l’intensité ne sera pas

nulle pour cet angle de diffraction 2θ

hkl

+. Ce sera le cas si le cristallite est plus

petit que m.d, d étant la distance interréticulaire des plans (hkl). Par rapport à un

pic mesuré sur un échantillon présentant des cristallites de taille>> m.d, on observe

un élargissement du pic β

taille

qui est donné par la formule de Scherrer :

β

taille

= f.λ

τcosθ (4.8)

où f est un facteur de forme qui vaut 1 ou 0,9 (selon la forme supposée du cristallite),

τ représente une moyenne volumique de taille du cristallite qui est parfois notée

< L >

vol

, et λ la longueur d’onde des rayons X. On peut également l’écrire en

fonction du vecteur d’onde en utilisant l’equation 4.6 :

δk

taille

= 2πf

< L >

vol

(4.9)

L’appareil : Une part significative de l’élargissement des pics peut être attribuée à

l’ap-pareil (δk

inst

). Cette élargissement est en général plus faible que celui induit par les

deux facteurs précédents et surtout, il est mesurable sur le spectre d’un échantillon

monocristallin de grande taille et peu contraint. Dans notre cas, cette mesure a été

faite sur une poudre de LiIO

3

.

Afin de prendre en compte la réponse spectrale de l’appareil, Wagner et Aqua ont

proposé une équation parabolique qui semble donner une approximation acceptable de la

déconvolution réelle des termesδk

mes

(mesuré) et δk

inst

(instrument) [128] :

δk

total

δk

mes

= 1−(δk

inst

δk

mes

)

2

(4.10)

le terme δk

total

ne tenant compte que des contributions de la taille et des contraintes à

l’élargissement des pics. En considérant que l’élargissement dû à la taille et aux contraintes

est de type Lorentzien, on peut écrire une loi de comportement :

δk

total

= 2π

< L > + 2ek (4.11)

Si on trace δk

total

en fonction de k, la pente sera égale à 2e et l’ordonnée à l’origine

2π/ < L >. Nous avons observé que l’élargissement était peu dépendant de l’angle de

Braggθ indiquant une contribution prédominente de l’effet de taille devant la contrainte.

Dans toute la suite, nous mesurerons la taille à partir du termeδk

total

, déduit de la valeur

expérimentale δk

mes

à l’aide de l’expression 4.10, comme :

< L >= 2π

δk

total

(4.12)

Une mesure représentative duδk

total

ne sera possible que si la condition de "détectabilité"

δk

mes

≥δk

inst

/2 est satisfaite, soit lorsque :

δk

total

5

6δk

inst

(4.13)

Dans notre cas, et en supposant que la contribution due aux contraintes est négligeable,

la limite supérieure de détectabilité en taille sera d’environ 200 nm.

4.3.3.2 Etalonnage de l’expérience et résultats

Dans un premier temps, nous avons réalisé un spectre de diffraction sur une poudre

de LiIO

3

provenant d’un monocristal massif broyé grossièrement. La largeur à mi-hauteur

du pic (101) à 29,5

o

a été mesurée égale à 0,0720

o

. Ceci est assimilable à la contribution

de l’instrument à l’élargissement des pics de diffraction δk

inst

= 0,00427 Å

1

. Les tailles

des cristaux mesurées sur des nanocomposites pour différentes concentrations massiques

de LiIO

3

et différentes températures de recuit sont reportées dans le tableau 4.1.

A la vue de ces résultats, il semble très délicat d’établir des relations entre les

para-mètres d’élaboration et la taille des cristaux.

4.3.4 Discussion sur les propriétés structurales des échantillons

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