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1. Question de recherche et type de l’étude

Le but de ce travail de thèse était de comprendre les relations qu’entretiennent les médecins généralistes du Beauvaisis avec leur hôpital de proximité. Nous avons choisi de réaliser une étude qualitative pour répondre à cet objectif. En effet, aucune étude n’ayant été réalisée sur ce territoire, il était intéressant de débuter par cette méthode afin de découvrir les différentes qualités et problématiques concernant cette relation.

Il s’agissait également d’évaluer les attentes des médecins généralistes concernant cette relation, puis de rechercher des solutions concrètes pour y répondre. La méthode qualitative par entretiens semi-dirigés était donc tout indiquée, car elle permet de sonder l’avis d’une population et donc l’émergence de nombreuses idées. De plus, la réalisation d’entretiens individuels a permis d’éviter l’effet du leader d’opinion, rencontré dans les focus group.

2. Population étudiée

Bien que la zone d’influence de l’hôpital de Beauvais soit très vaste, il était nécessaire de délimiter un territoire afin de définir la population étudiée. Etablir un périmètre kilométrique n’aurait pas été judicieux, car la répartition des autres établissements hospitaliers aux alentours de Beauvais n’est pas uniforme. A titre d’exemple : à l’est, l’hôpital de Clermont se situe à 28 km ; alors qu’à l’ouest, le premier établissement hospitalier proposant une offre de soins au moins équivalente est le CHU de Rouen, soit à 80 km.

Nous avons donc décidé de fusionner deux zones déjà définies. Premièrement, une structure administrative : l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI), regroupant plusieurs communes élaborant des projets communs de développement, et donc partageant la même politique de santé et d’accès aux soins. Deuxièmement, une méthode récente déterminant le zonage des médecins : le territoire de vie santé (TVS). Ce dernier est construit, non pas selon les limites administratives, mais en fonction de l’accès aux différents équipements et services les plus fréquents au quotidien. [20]

En regroupant ces deux entités, nous avons estimé que le centre hospitalier de Beauvais constitue en effet, l’hôpital de proximité d’une population issue de ce territoire.

52 Nous avons tenté d’interroger des médecins généralistes présentant des profils les plus variés possibles. Certains critères nous paraissaient tout particulièrement pertinents, comme l’âge ou le lieu d’internat, pouvant influencer les pratiques ou la connaissance de l’offre de soins du territoire.

Cependant, il existe un biais de recrutement. En effet, l’ensemble des médecins interrogés participent à l’activité de la maison médicale de garde, qui est une structure accolée aux urgences du centre hospitalier de Beauvais, administrée par les libéraux, mais dont les locaux dépendent de l’hôpital. On peut penser que cette pratique influe sur leurs relations avec l’hôpital, car cette proximité pourrait favoriser la connaissance de cet établissement et de son équipe. Cependant, seule une infime proportion de médecins généralistes ne participent pas au planning de cette structure.

3. Recueil des données

L’utilisation de la visioconférence n’était pas planifiée et nous a été imposée par le contexte épidémique lié à la COVID 19. Nous pensions que les médecins seraient réticents à ce mode d’entretien, et craignions qu’il soit un frein à la verbalisation. En effet cette technique était encore peu démocratisée, et pouvait paraître impersonnelle, bien qu’en plein essor depuis. Toutefois, nous avons pu constater une différence intéressante entre les entretiens réalisés en visioconférence et l’unique entretien réalisé en présentiel. En effet, la durée de ce dernier était réduite de moitié comparée à l’ensemble des entretiens, mais le discours paraissait plus fluide. Aussi, plusieurs arguments peuvent être avancés.

Tout d’abord, par cette méthode, les médecins interrogés avaient plus de facilités pour trouver un créneau disponible, notamment lors de leur temps personnel au domicile. L’environnement pouvait de ce fait, être plus confortable et plus propice au dialogue. Par ailleurs, l’enquêteur se sentait plus à l’aise de mener son interrogatoire et pour relancer la discussion.

Cependant, les entretiens réalisés en visioconférence étaient parfois longs, comportant de nombreuses idées s’éloignant du sujet principal ; tandis que l’entretien réalisé en présentiel était certes court, mais plus concis. Par ailleurs, ces remarques ne sont peut-être pas liées au mode de réalisation des entretiens, mais tout simplement au caractère de chaque interlocuteur. Bien qu’inattendu, l’utilisation de la visioconférence aurait donc eu un effet bénéfique, lors du recueil des données.

53 Concernant le script d’entretien, la première question portait sur les relations avec l’ensemble des structures hospitalières ou spécialistes libéraux à proximité, suivie des critères de choix de leurs interlocuteurs. L’interrogatoire se poursuivait ensuite, en recentrant le questionnement sur l’hôpital de Beauvais. Nous avons fait ce choix afin de dégager, de manière indirecte, les raisons pour lesquelles les médecins généralistes orientent ou non, leurs patients vers le centre hospitalier de Beauvais. Nous pensions que cette approche permettrait de mettre en évidence des aspects de la relation qui n’aurait peut-être pas été évoqués spontanément. Cependant, certaines données se sont alors éloignées de la question de recherche. Un guide d’entretien centré sur la relation avec l’hôpital de Beauvais aurait peut-être permis d’apporter plus de précisions sur certains aspects de la relation.

Enfin, il existe un biais d’investigation, car tous les entretiens ont été réalisés et analysés par une seule et même personne : l’enquêteur ; excepté pour le premier entretien ou une triangulation a été réalisée. Ce biais a pu être majoré, du fait de l’inexpérience de ce dernier, dans la réalisation ou dans l’analyse, avec notamment un risque d’orienter les réponses lors des entretiens.

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