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I] Dans quelles mesures le climat scolaire favoriserait le développement de la confiance des élèves en leurs propres capacités?

L’Education Nationale a établi sept facteurs agissant sur le climat scolaire dont la qualité de vie au sein de l’école, qui vise l’organisation de l’espace et du temps. Dans la même idée, la Revue Education et Formations (2015), affirme que le changement d’emploi du temps peut être perturbateur pour les enfants, ce que l’enseignante a supposé brièvement lors de l’auto-confrontation. D’autre part, le guide “agir sur le climat scolaire” (2013) précise, que l'organisation spatiale de la classe contribue à la création d’un environnement serein et propice aux apprentissages. Le choix de l’installation des tables, du bureau de l’enseignant, des affichages favorise certaines formes de pédagogies. Dans la classe observée, le bureau de l’enseignante est au fond de la classe, ce qui laisse supposer que l’enseignante est plus souvent en mouvement dans la classe qu’assise à cet endroit. Les tables sont alignées par trois les unes derrières les autres, les élèves face au tableau. Cette disposition, s’adapte plutôt à un cours magistral (enseignement frontal), et invite à un schéma de communication “en étoile” : les élèves passent exclusivement par le médiateur enseignant pour communiquer des apprentissages. Ceci peut être une façon de garder plus facilement le calme et l’attention du groupe classe. Seulement dans l’optique du climat scolaire l'Éducation Nationale recommande une organisation de classe encourageant l’apprentissage collaboratif et l’engagement des élèves dans les enseignements. Quant à l’affichage, il contribue aussi à la participation des élèves à la vie de la classe, cependant il nous a paru pauvre. Le guide précité indique l’importance d’afficher les travaux de chaque élève pour qu’il se sente reconnu, investi et donc valorisé par leur lieu de classe. Afin de renforcer la reconnaissance de chaque élève en tant qu’individu, faisant partie d’un même ensemble (le groupe classe), l’exposition aux murs de leurs travaux, permettant de souder le sentiment d’appartenance, pourrait être une idée à exploiter.

I.1 Des élèves acteurs

De plus, l’investissement des élèves dans la vie de la classe est fondamental. Ceci passe par l’établissement en commun des règles de vie (ce qui est le cas dans la classe observée), qui favorise le sentiment d’appartenance à un groupe. Madame B nous a confié avoir impliqué les élèves dans les règles de classe pour les rendre auteurs de leur cadre. De plus, le sentiment de sécurité que peuvent éprouver les élèves à l’école n’est possible que si ce

32 cadre est clair et constant. Enfin, l’espace scolaire doit offrir un cadre contenant, particulièrement lors du temps d'évaluation qui participe à la construction du sentiment de compétence de l’élève (Gaisne, 2014).

I.2 La pratique enseignante

Par ailleurs, Thiebaud (2005), apparente la notion de climat scolaire à “la qualité de vie et de communication perçue au sein de l’école” et parle même de “sentiments partagés par les acteurs de l’établissement”. Afsa (2015), évoque dans son article : “Où fait-il bon enseigner ?” le lien entre le climat scolaire et le bien-être individuel de l’enseignant. Mme B. nous a semblé souriante, dynamique et bien insérée dans la sphère scolaire, tant avec ses collègues (échanges amicaux), qu’auprès des élèves (relation de complicité pré-citée). Durant l’autoconfrontation elle apparaissait satisfaite de voir que les élèves étaient calmes. L’engagement de la professeure participe au climat scolaire, et s'accroît par les bénéfices qu’elle perçoit de sa pratique.

En ce qui concerne la didactique, Gaisne (2014), évoque le principe d’éducabilité des actes qui détermine la construction de situations, où l’élève va pouvoir réussir et se sentir valorisé. Selon elle, c’est dans ces dispositions que l’élève va prendre conscience de ses capacités, augmenter sa motivation et son sentiment de compétence. Ainsi, le format concours peut être vecteur de stress chez les élèves et entacher leur réussite. Leloup (2014), démontre que la présentation détaillée de l’activité peut être une stratégie satisfaisante. Madame B. par cet entraînement en conditions identiques au concours semble vouloir les familiariser avec ce format, pour éviter tout stress le jour venu. En outre, lors du séminaire “ Agir en faveur du climat scolaire” Leloup (2014), explique l’importance de l’intimité de la relation pédagogique, qui permet une meilleure adaptation des comportements des élèves et surtout un ajustement des pratiques de différenciation. Le regard positif et bienveillant de l’enseignante va permettre aux élèves de dépasser les difficultés et oser prendre des risques, ce qui renforcera leur estime de soi (Gaisne, 2014). L’essence de la séance étant un éntrainement, les élèves peuvent se confronter à l’enjeu de cet exercice sans qu’il n’y ait de répercutions notables. De plus se met à leur disposition en circulant dans les rangs (différenciation, adaptation de sa posture pour favoriser un climat favorable aux apprentissages). Dans une étude faites sur le bien-être à l’école (PISA 2015), l'OCDE confirme que l'anxiété a un effet négatif sur les résultats, ce que l’organisme lie directement aux pratiques enseignantes et non pas à la fréquence des évaluations. PISA démontre que le ressenti chez les élèves d’avoir des rapports négatifs avec leurs enseignants constitue l’un des principaux obstacles à leur

33 sentiment d’appartenance à l’école. De ce fait, il est préconisé un travail autour de la formation des enseignants sur des méthodes fondées sur l’observation, l’écoute et la communication interculturelle afin de pouvoir prendre mieux en compte les besoins individuels de leurs élèves. Le travail d’équipe devrait être renforcé selon l’OCDE afin d’optimiser les pistes de réflexion autour du renforcement du sentiment d’appartenance des élèves à la communauté scolaire. Une possibilité serait de proposer des animations pédagogiques au sein de l’école, pour toute l’équipe éducative, ou bien d’y consacrer des journées de décharge “REP+” si l’école est dans un tel regroupement. Ceci permettrait aux enseignant d’avoir accès à ces connaissances, mais aussi de pouvoir en discuter avec leurs collègues, d’envisager des solutions concrètes, et surtout cohérentes sur l’école, auxquelles toute l’équipe pédagogique adhérerait. L’ensemble de ces éléments participent au climat scolaire, qui selon Alcorta (2008) “est un élément d’étayage qui influe sur la vie et l’investissement psychique des élèves”.

II] Comment repérer et qualifier des comportements comme révélateurs de