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3. PRODUCTION AGRICOLE ET PASTORALE

4.2 Exemple d’application de l’ÉIE à un projet agropastoral : Projet de mobilisation des eaux pour

4.2.3 Mesures d’atténuation des potentiels impacts négatifs

Dans l’intention de pallier aux impacts négatifs du PMERSA-MTZ, des mesures techniques, écologiques et socioéconomiques ont été envisagées autant pour l’étape de construction que celle d’exploitation (BAD, s. d.b).

Pour commencer par la phase de construction, une majorité des impacts anticipés est associée au mauvais fonctionnement des ouvrages, lui-même découlant du non-respect des bonnes pratiques à l’égard de travaux de génie civil. Dans le but de réduire l’occurrence des impacts prédits, des mesures techniques telles que le choix des aménagements de captage et de dissipation des eaux selon les particularités des sites (topographie, les types des sols, etc.) et la planification des travaux en fonction de la période d’installation de la saison des pluies sont conçues.

Du point de vue écologique, le projet prévoit une restauration de la végétation perdue et un renforcement de la protection des sols contre l’érosion par la plantation d’arbres au niveau des sites aménagés, des mares, des retenues et des sites de récupération de terre, par exemple. En ce qui touche aux impacts sur la

qualité des sols, le projet aspire à entreposer les produits de curage des mares dans des lieux appropriés, à assurer une collecte et une évacuation des eaux de ruissellement en dimensionnant correctement les ouvrages d’assainissement, à s’abstenir de former des zones d’accumulation d’eau le long des routes et finalement à remettre en état certains sites remués (carrières) de façon systématique. Également, pour préserver la qualité de l’air en évitant des émissions excessives de gaz et autres polluants, un arrosage régulier des pistes des chantiers, une réglementation de la vitesse des camions et une vérification périodique du fonctionnement adéquat des machineries sont planifiés. Pour éviter d’assécher les mares affectées aux activités agricoles, un quota de prélèvement est établi en tenant compte de la capacité de recharge de chaque étendue d’eau. Pour finir, la protection de la qualité des eaux oblige la prohibition de quelconque dépôt de déchets dans les cuvettes des aménagements, dans les rivières ou dans les koris. En ce qui touche à l’aspect socioéconomique, le projet entrevoit d’abord le recrutement d’une main- d’œuvre locale. Les travailleurs sont protégés par des équipements appropriés, notamment des bottes, gants et masques. Les nuisances sonores sont corrigées par la fixation d’un horaire de travail. Des périmètres de sécurité limitant l’accès aux chantiers sont mis en place pour assurer la protection des populations. Des sessions de sensibilisation sont organisées sur les thèmes de l’hygiène, de l’assainissement et de l’éducation environnementale, à titre d’exemples. (BAD, s. d.b).

Pour ce qui est de la phase d’exploitation, les mesures techniques d’atténuation portent sur la mise en place, dans chaque village, d’un comité de gestion d’ouvrage hydraulique (puits, petits barrages en terre, mares surcreusées, etc.) ayant été initié aux techniques de gestion durable des infrastructures communautaires. (BAD, s. d.b).

Les mesures d’ordre écologiques, quant à elles, concernent la restauration des ressources végétales à travers une revue des modalités de gestion de ces ressources et l’adoption de règles pour l’assainissement de l’exploitation desdites ressources. En outre, pour améliorer la qualité des eaux, un curage régulier des cuvettes de retenue, une lutte contre la prolifération d’espèces envahissantes non désirées dans les assiettes des retenues d’eau et une sensibilisation des bénéficiaires sur les risques associés à la pollution des eaux et leurs conséquences immédiates sur la santé humaine et animale sont prévues. Dans le but de restaurer les terres et de minimiser leur dégradation par érosion, des actions de conservation des eaux et du sol et de défense et restauration des sols (CES/DRS) sont envisagées, pareillement au renforcement des ouvrages par des traitements biologiques. (BAD, s. d.b).

Enfin, les mesures d’ordre socioéconomiques comprennent des séances de sensibilisation, surtout sur des thèmes comme les pratiques favorables au maintien d’une bonne santé et à l’amélioration du cadre de vie.

Les autres mesures de cet ordre touchent à l’évitement de conflits par des actions de cohésion sociale. Il s’agit premièrement d’instaurer des commissions foncières de base (COFOB) et de supporter financièrement et techniquement leur fonctionnement, et ce, dans le but ultime de responsabiliser les populations. Deuxièmement, des campagnes d’information et de sensibilisation visant des groupes ciblés seront organisées pour favoriser la mise en place de couloirs de passage et la sécurisation des zones de pâturage. (BAD, s. d.b).

Le PMERSA-MTZ anticipe aussi des mesures d’adaptation aux risques climatiques. En effet, les conditions d’aridité et de désertification dans lesquels s’ancrent l’agriculture et l’élevage nigériens mettent à risque la bonne opérationnalisation du projet et donc les retombées positives attendues. C’est pour cela que le projet prévoit d’adapter les superficies cultivées aux volumes d’eau des mares, de munir chaque puits d’une margelle assez haute pour contenir les crues d’envergure, d’inciter l’utilisation de systèmes d’irrigation qui consomment moins d’eau comme le système du goutte à goutte précédemment décrit, d’encourager les cultures à cycle court et l’utilisation de variétés hâtives et en fin de compte de délimiter les zones à risque en y interdisant la construction d’habitations pour protéger les populations des inondations susceptibles de se produire avec un débordement ou une rupture des ouvrages aménagés. (BAD, s. d.b).