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Partie II : Application mobile de santé « Control Tension » dans le domaine de

2- Mesure de la pression artérielle

La pression artérielle est mesurée grâce à un appareil appelé tensiomètre. L’ANSM publie une liste des appareils validés et recommandés régulièrement mise à jour sur son site internet (93). La mesure de la pression artérielle peut être réalisée par le médecin au cours d’une consultation mais elle peut également être réalisée à domicile par le patient. Il est nécessaire d’observer un repos de quelques minutes avant toute mesure de pression artérielle. La Société Française de l’Hypertension Artérielle (SFHTA) (94) recommande de prendre ces mesures en position assise selon la règle des 3.

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Il s’agit de réaliser en espaçant les différentes mesures de quelques minutes :  Trois mesures le matin au petit-déjeuner ;

 Trois mesures le soir avant le coucher ;  Trois jours de suite.

L’hypertension artérielle

B-

1- Définition

L’hypertension artérielle (HTA) correspond à une hyperpression du sang sur la paroi des artères qui persiste alors que le sujet est au repos. Elle est caractérisée par des chiffres

tensionnels égaux ou supérieurs à 140 mmHg pour la pression systolique (PAS) et à 90 mmHg pour la pression diastolique (PAD).

Avant de faire le diagnostic d’hypertension artérielle, le médecin effectue plusieurs mesures répétées de la tension artérielle. Le médecin peut également recommander de réaliser une série de mesures tensionnelles en dehors du cabinet médical afin d’aider à confirmer le diagnostic d’hypertension artérielle.

Il existe deux types d’hypertension artérielle. L’HTA dite « secondaire » qui peut témoigner de la présence d’une maladie sous-jacente et l’HTA dite « essentielle » lorsqu’aucune cause n’est identifiée.

2- Epidémiologie

En France métropolitaine, la prévalence de l’HTA est estimée entre 12 et 14 millions d’adultes avec une incidence annuelle évaluée à environ 1,2 millions de nouveaux cas (95). Elle est de 47,3 % chez les hommes et 35,0 % chez les femmes de 35 à 74 ans. Elle augmente fortement avec l’âge, passant de 23,9 % et 8,6 % dans la tranche d’âge 35-44 ans à 79,8 % et 71,3 % chez les 65-74 ans, chez les hommes et chez les femmes respectivement (96).

Par ailleurs, les chiffres moyens de PAS et PAD augmentent également massivement avec l’âge et avec de fortes variations entre les classes d’âge. On constate que ces chiffres sont plus élevés chez les hommes que chez les femmes à tout âge (Figure 30).

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Figure 30: Moyennes de la pression artérielle systolique et diastolique par centre et groupe d’âge (96)

L'hypertension artérielle est dans 90% des cas, une HTA dite « essentielle » (95). C’est une maladie principalement « silencieuse ». De ce fait, de nombreuses personnes ignorent qu’elles sont touchées. L’étude Nationale Nutrition Santéi (ENNS) (97), révèle que seule la moitié des adultes présentant une pression artérielle élevée étaient informés de leur hypertension. Parmi les patients diagnostiqués hypertendus, 82% sont sous traitement mais seulement 31% présentent une HTA contrôlée (95).

3- Facteurs de risque

Il existe de nombreux facteurs de risque qui peuvent favoriser son apparition. La survenue de la pathologie augmente avec l’âge mais elle est aussi influencée par plusieurs facteurs liés aux habitudes de vie :

 Surpoids ;  Sédentarité ;

 Alimentation riche en sel, et pauvre en fruits et légumes ;  Consommation trop importante d’alcool ;

 Tabagisme.

i C’est une étude transversale conduite en France métropolitaine en 2006-2007. La pression artérielle a été mesurée sur un échantillon national de la population adulte âgée de 18 à 74 ans vivant en ménage ordinaire.

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4- Conséquences

L’hypertension artérielle est l’un des principaux facteurs de risque cardiovasculaire. En effet, elle peut entraîner de multiples complications cardiovasculaires majeures. Les artères les plus fréquemment touchées sont celles qui irriguent le cerveau (carotide), le cœur (coronaires), les reins ou encore les membres inférieurs (Figure 31).

Figure 31 : Les principales complications associées à l'hypertension artérielle (98)

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5- Prise en charge

La prise en charge de l’hypertension artérielle vise à ramener la PAS entre 130 et 139 mmHg et la PAD sous la barre des 90 mmHg. La normalisation de la pression artérielle permet de réduire au maximum le risque de complication cardiovasculaire. Selon les recommandations

de la SFHTA(94), il convient, avant de débuter un traitement antihypertenseur, de mettre en place des mesures hygiéno-diététiques. Elles consistent à :

 Réduire une consommation excessive de sel ;  Pratiquer une activité physique régulière ;  Réduire le poids en cas de surcharge pondérale ;  Réduire une consommation excessive d’alcool ;  Privilégier la consommation de fruits et de légumes ;  Sevrage tabagique.

En l’absence d’amélioration, après une période de 3 à 6 mois suivant la mise en œuvre de ces mesures de suivi, un traitement antihypertenseur est justifié. Il existe 9 classes de médicaments antihypertenseurs actuellement disponibles sur le marché français mais seulement 5 ont démontré leur efficacité en termes de morbi-mortalité à savoir :

Les diurétiques thiazidiques et apparentés (DIUth) qui agissent en inhibant

la réabsorption du sodium au niveau du segment cortical de dilution. Ils augmentent l’excrétion urinaire des chlorures et, à un moindre degré, l'excrétion du potassium et du magnésium, accroissant de la sorte la diurèse. Ils ont un effet artériel direct en améliorant la compliance artérielle et en diminuant les résistances périphériques totales et artériolaires ;

Les bêta-bloquants (BB) qui diminuent la pression artérielle par une diminution de la sécrétion de rénine ainsi que par des mécanismes incomplètement connus à ce jour ;

Les antagonistes calciques (ICa) qui réduisent la pression artérielle par un effet vasodilatateur en limitant la pénétration intracellulaire du calcium, au niveau des cellules musculaires lisses et des cellules myocardiques ;

Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) qui inhibent l’enzyme de conversion (Kininase II) permettant la transformation de l'angiotensine I en angiotensine II (vasoconstrictrice) ;

Les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARAII) qui inhibent les

effets vasoconstricteurs de l'angiotensine II, en exerçant un effet antagoniste sur les récepteurs de l’angiotensine II.

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Les IEC et les ARA2 appartiennent à la classe des inhibiteurs du système rénine angiotensine (SRA).

En instauration de traitement, trois classes sont à considérer en priorité en termes d’efficience : les diurétiques, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion et les antagonistes calciques (95). Si la monothérapie ne convient pas après 1 mois de traitement, plusieurs combinaisons préférentiellement en bithérapie fixe peuvent être envisagées avant le passage à une trithérapie antihypertensive (94).

Le traitement de l’hypertension artérielle est un traitement à long court. Il est contraignant pour le patient car il peut imposer le changement d’habitudes de vie. De plus, comme l’hypertension artérielle ne provoque généralement aucun signe (symptôme), il est facile d’en oublier l’existence. Par conséquent, il est nécessaire de veiller à la bonne observance du ou des traitements pour s’assurer de l’efficacité du traitement, de réaliser des séries d’auto- mesures tensionnelles à présenter au médecin lors des consultations pour favoriser l’alliance thérapeutique et évaluer l’efficacité du traitement et respecter les règles hygiéno-diététiques pour réduire au maximum les facteurs de risques et améliorer le contrôle de la pression artérielle. Une hypertension contrôlée est indispensable pour permettre au patient d’avoir une qualité de vie optimale.

6- Données économiques

Le tableau (Figure 32) suivant indique le coût du traitement journalier de chaque classe thérapeutique d’antihypertenseur en monothérapie, bithérapie fixe et trithérapie. Ce calcul a été réalisé à partir du prix public toute taxes comprises (PPTC).

Figure 32 : Coûts journaliers de traitement avec les antihypertenseurs, par classe et combinaisons de classes (99)(1er juillet 2012)

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Par ailleurs, le coût de suivi annuel d’un patient sans antécédent cardiovasculaire et sans facteur de risque additionnel est estimé à 202€. Le calcul prend en compte des coûts de consultations (suivi, renouvellement prescription), de mesure de la pression artérielle, des tests laboratoires, examens sanguins et cliniques (ECG). Il convient de préciser que s’ajoute à l’ensemble de ces coûts ceux engendrés par les nombreuses complications que peut entraîner l’hypertension artérielle.

En 2011, 16,4% des personnes relevant du régime général ont sollicité le remboursement d’un médicament de l’hypertension artérielle. Neuf virgule six millions de patients sont traités par antihypertenseurs. Les populations traitées pour les facteurs de risque cardiovasculaires (diabète, HTA et hyperlipidémie) sont numériquement très importantes, les dépenses totales en 2011 s’élève à 15,7 milliards d’euros (Figure 33). L’extrapolation de ces données, tous régimes confondus d’Assurance Maladie confondus a permis d’estimer à 5,6 milliards d’euros les dépenses liées à l’hypertension artérielle soit 3,8% des dépenses totales (100).

Figure 33: Dépenses liées au diabète, à l’hypertension artérielle et à l’hyperlipidémie (100)

En raison de la forte prévalence de l’HTA en France et de son impact comme facteur de risque de mortalité cardiovasculaire et rénale, on constate que l’HTA représente un enjeu majeur de santé publique. L’objectif est donc d’améliorer la prise en charge du patient hypertendu ce qui suppose d’aider les patients à adopter des mesures hygiéno-diététiques, d’encourager les consultations médicales régulières, de favoriser la pratique de l’automesure tensionnelle et de faciliter une bonne observance des thérapeutiques antihypertensives. En outre, il est important de développer la prévention primaire de cette pathologie et de communiquer sur les complications de l’HTA afin de diminuer sa prévalence.

Dans ce contexte, les Laboratoires Servier, depuis longtemps engagés dans l’accompagnement des patients hypertendus, ont développé une application mobile de santé

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dans le domaine de l’hypertension artérielle dénommée « Control Tension » pour contribuer à l’amélioration de la prise en charge de cette maladie chronique.

Section II : Présentation de l’application mobile de