• Aucun résultat trouvé

Chapitre 1 : contexte de l’étude des hétérostructures de manganites

2. Méthodes de caractérisation utilisées

2.4. Mesures électriques et magnétoélectriques

2.4.3. Mesure par génération de second harmonique - SHG

Des mesures par génération de second harmonique (SHG - Second Harmonic

Generation) ont été effectuées par l’équipe de Manfred Fiebig, comprenant Christian

Wehrenfennig, Dennis Meier et Tobias Kordel, à l’HISKP (Université de Bonn - Allemagne).

Les mesures par SHG sont des mesures d’optique non-linéaire. Le signal SHG est

déterminé par la symétrie et permet ainsi l’investigation de la structure magnétique, des

propriétés électriques et des couplages magnétoélectriques. Les mesures par SHG permettent

par exemple d’accéder aux paramètres d’ordres magnétique et électrique, et donc de séparer

des formes coexistantes d’ordres ferroïques, ou encore de réaliser des images des domaines

grâce à un degré de liberté spatial.

La lumière est une onde électromagnétique dont la composante électrique est à la base

de la plupart des interactions avec la matière. Quand le champ électrique est faible, la

polarisation P est proportionnelle au champ électrique E, selon l’équation 2.6.

E

P

&

&

.

~

0

χ

ε

=

P

&

: polarisation

ε

0

: permittivité du vide

χ~ : susceptibilité électrique

E

&

: champ électrique

Equation 2.6

χ~ est un tenseur d’ordre 2 qui relie les trois composantes cartésiennes de la polarisation

avec celles du champ électrique. Quand l’intensité lumineuse est très intense (cas des lasers),

peut alors s’écrire en une série de puissances du champ électrique, somme d’une polarisation

linéaire et non-linéaire, selon l’équation 2.7, avecχ

(1)

la susceptibilité optique linéaire à basse

intensité (tenseur d’ordre 2, χ

(1)

~ 1), χ

(2)

la susceptibilité optique non-linéaire de deuxième

ordre (tenseur d’ordre 3, χ

(2)

~ 10

-12

m/V),χ

(3)

la susceptibilité optique non-linéaire de

troisième ordre (tenseur d’ordre 4, χ

(3)

~ 10

-23

m

2

/V

2

).

[

(1)

.

(2)

. .

(3)

. . . ...]

0

+ + +

=

+

= P P E E E E EE

P

L NL

&

&

&

&

&

&

&

&

&

χ

χ

χ

ε Equation 2.7

Dans les processus optiques, de nouvelles fréquences peuvent être générées, selon le

principe de génération de second harmonique schématisé sur la figure 2.9a. Le signal mesuré

par SHG peut être simplifié au terme du second ordre, selon l’équation 2.8, avec E le champ

électrique de l’onde lumineuse incidente de fréquence ω et P la polarisation d’une onde

lumineuse de fréquence 2ω émise par l’échantillon.

)

(

)

(

)

2

( ω ε

0

χ

ijk j

ω

k

ω

i

E E

P = Equation 2.8

Ȥ

ijk

est un tenseur dont les composantes sont induites par l’ordre cristallin ou

magnétique, et sont ainsi définies uniquement par la symétrie. Elles peuvent être déterminées

expérimentalement en mesurant l’intensité du signal SHG (I(2ω)∝ P

i

(2ω)

2

) pour

différentes directions et polarisations de la lumière émise. Dans un composé de structure

centrosymétrique Ȥ

ijk

= 0, aucun signal SHG ne peut donc être mesuré. C’est le cas par

exemple des manganites hexagonaux lorsqu’ils sont dans un état désordonné paraélectrique

ou paramagnétique. Par contre, lors de la mise en ordre ferroélectrique ou

antiferromagnétique, des composantes Ȥ sont alors non nulles et permettent l’observation d’un

signal SHG, différent selon la symétrie considérée.

La mise en ordre ferroélectrique des manganites hexagonaux se produit dans une

symétrie de type 6mm, et les trois composantes du tenseur sont alors Ȥ

xxz

= Ȥ

xzx

= Ȥ

yyz

= Ȥ

yzy

,

Ȥ

zxx

= Ȥ

zyy

, Ȥ

zzz

, avec z parallèle à l’axe c (l’axe c étant perpendiculaire au substrat dans les

films). Ainsi, l’ordre ferroélectrique peut être mesuré si E

z

est différent de 0, soit si k (la

direction de la lumière incidente) est non parallèle à z. Par contre, la mise en ordre

magnétique se produit dans une symétrie de type 6mm, et les composantes du tenseur sont

donc Ȥ

xxx

ou Ȥ

yyy

: l’ordre antiferromagnétique peut donc être mesuré si E

z

est égal à 0, soit si

k est parallèle à z. Ainsi, en modifiant l’angle entre k et l’axe z (l’échantillon pouvant tourner

autour de l’axe x), il est possible de distinguer le signal qui provient de l’ordre électrique de

celui qui provient de l’ordre magnétique. Les mesures de l’ordre ferroélectrique ont été

réalisées selon la figure 2.11b, avec un angle de 45° avec l’axe z, alors que les mesures de

l’ordre antiferromagnétique ont été réalisées selon la figure 2.11c, parallèlement à l’axe z.

Figure 2.11 : (a) schéma du processus de conversion de fréquence par SHG - conditions expérimentales utilisées

pour mesurer le signal SHG (b) ferroélectrique et (c) antiferromagnétique.

Le dispositif optique complet qui a été utilisé est schématisé sur la figure 2.12. Un laser

Nd :YAG a été utilisé, émettant une lumière à 355 nm. Le faisceau passe ensuite dans un

oscillateur paramétrique optique (OPO) puis est filtré. L’onde lumineuse avec un champ

électrique de fréquence ω est ensuite polarisée avant d’être focalisée sur le film qui émet alors

une onde lumineuse de fréquence 2ω générée en transmission à travers l’échantillon. Le

signal SHG est isolé par filtration puis passe par un prisme pour une analyse de la polarisation

avant d’être détecté par un capteur CDD. L’échantillon est placé dans un cryostat sous hélium

qui permet des mesures entre 6 et 300 K.

Figure 2.12 : schéma du dispositif expérimental utilisé pour les mesures par SHG.

Les règles de sélection magnétique pour les manganites hexagonaux sont récapitulées

dans le tableau 2.2 en fonction de leur symétrie magnétique (différente selon l’angle ϕ de la

figure 1.19). Les termes ijk sont les composantes non nulles du tenseur Ȥ

ijk

.

Tableau 2.2 : récapitulatif des règles de sélection magnétique des manganites hexagonaux en fonction de leur

symétrie magnétique. Adapté d’après[Lot01-Fie00b].

Avec cette technique, nous avons étudié l’ordre antiferromagnétique et l’ordre

ferroélectrique de films d’YMnO

3

et HoMnO

3

, ainsi que de multicouches (YMnO

3

/

HoMnO

3

)

15

et (YMnO

3

/ErMnO

3

)

15

.

Angle ϕ ϕ ϕ ϕ de la

figure 1.19

Groupe

d’espace

Règles de sélection pour le second

harmonique magnétique

Chapitre 3 : élaboration et

caractérisation structurale et

microstructurale de films de

rares hexagonaux... 75

1.1. Paramètres de dépôt des films... 75

1.2. Détermination de l’épaisseur des films ... 77

1.3. Choix des substrats et schéma d’épitaxie des films sur les substrats ... 78

1.4. Croissance des films de manganites hexagonaux sur des substrats d’YSZ ... 82

1.5. Croissance des films de manganites hexagonaux sur des substrats de Pt/Si... 89

1.6. Effet de la température de dépôt sur la structure des films ... 93

2. Evolution de la structure et microstructure des films en fonction de leur

épaisseur et de leur composition moyenne... 97

2.1. Effet de l’épaisseur des films ... 97

2.1.1. Films élaborés sur YSZ ... 97

2.1.1.1. Evolution du paramètre de maille hors-plan c ... 97

2.1.1.2. Détermination des paramètres de maille dans le plan du

substrat ... 104

2.1.1.3. Morphologie des films et qualité de l’épitaxie... 106

2.1.2. Films élaborés sur Pt/Si... 109

2.1.2.1. Evolution du paramètre de maille hors-plan c ... 109

2.1.2.2. Morphologie des films ... 110

2.2. Effet de la composition moyenne R/Mn des films... 112

2.2.1. Mesure de la composition moyenne des films en fonction

de la composition de la solution injectée ... 112

2.2.2. Influence de la composition sur la structure des films ... 114

Bilan sur la caractérisation structurale et microstructurale des films de

Chapitre 3 : élaboration et caractérisation structurale et

microstructurale de films de manganites hexagonaux RMnO3

Le troisième chapitre de ce mémoire est consacré à la synthèse et à l’étude structurale de

films de manganites de terres rares hexagonaux. Des manganites hexagonaux de cinq terres

rares différentes ont été étudiés : YMnO

3

, HoMnO

3

et ErMnO

3

, qui sont stables dans une

structure hexagonale dans leur état massif, et DyMnO

3

et TbMnO

3

, qui en massif cristallisent

normalement dans une structure orthorhombique. Les films ont été élaborés simultanément

sur deux substrats différents : ZrO

2

(Y

2

O

3

) (111) et Pt (111)/TiO

2

/SiO

2

/Si (100) – notés par la

suite respectivement YSZ et Pt/Si. Les conditions de synthèse des films sont tout d’abord

rappelées, avant de présenter la croissance et la structure des films sur les deux substrats

considérés. Nous avons alors étudié l’effet de la température de croissance afin d’optimiser la

qualité cristalline des films. Nous avons ensuite étudié l’effet de l’épaisseur des films et de

leur composition moyenne sur la structure, en particulier sur la relaxation des contraintes.

1. Description de la croissance et de la structure des films de manganites

Documents relatifs