ǫ de dur´ee de vie g´en´erique V = V(ǫ) telles que ǫ(t) 6=x pour tout t ∈ (0, V), ǫ(0) = x
et si V(ǫ) < ∞, ǫ(V) = x. Soit maintenant e = (e
s, s ≥ 0) le processus des excursions
hors de{x} deX, `a valeurs dans E ∪ {∓}, o`u Υ est un point isol´e, avec :
e
s=
(X
τs−+u,0≤u < τ
s−τ
s−) si τ
s−< τ
sΥ sinon
D’apr`es un th´eor`eme d’Itˆo, (e
s, s≥0) est un processus de Poisson ponctuel dont on note
n
xsous IP (et n
lxsous IP
l) la mesure caract´eristique, appel´ee mesure d’excursion de X
hors de{x}. De plus, n(· |V > δ) est la loi sous IP de la restriction de X `a son premier
intervalle d’excursion de dur´ee de vieV > δ (et idem pour IP
l).
`
A toute excursion g´en´erique issue de xon associe m(ǫ) son maximum (relatif) :
m(ǫ) = sup
u≤V(ǫ)
(ǫ
u−ǫ
0) = sup
u≤V(ǫ)
ǫ
u−x,
et pour toutη >0, on noteH
η, invariablement sous IP
lx(resp. IP
x) ou sous n
lx(resp.n
x),
le premier temps d’atteinte dex+η.
Proposition 1.6 On a la relation d’absolue continuit´e suivante : pour toute
fonction-nelle mesurable positiveF,
n
lx(F(ǫ)) =n
x(F(ǫ)e
ρV1
{V <T}),
o`u T d´esigne toujours le premier temps de sortie de (0, a).
D´em.Pour toutδ >0, on noteg
δetd
δles bornes gauche et droite du premier intervalle
d’excursion de longueur sup´erieure `aδ :
d
δ.
= inf{u > δ :∀s > u−δ X
s6=x, etX
u=x},
g
δ.
= sup{u < d
δ:X
u=x}.
On a par cons´equent l’´egalit´e :
n
lx(F(ǫ)|V > δ) = IE
lx(F(X
t+gδ;t≤d
δ−g
δ))
= IE
x(F(X
t+gδ;t≤d
δ−g
δ)1
{dδ<T}e
ρdδ),
car d
δest un temps d’arrˆet et X
dδ= x p.s. On va appliquer maintenant la formule
de compensation apr`es avoir trouv´e une ´ecriture ad´equate pour la quantit´e pr´ec´edente.
Celle-ci vaut encore :
IE
x(X
s>0e
ρτs−e
ρV(es)1
{τs−<T}1
{τs−<dδ}1
{V(es)>δ}F(e
s)1
{es∈(0,a)})
= IE
x(
Z
∞ 0ds
Z
n
x(dǫ)e
ρτse
ρV(ǫ)1
{τs<T}1
{τs<dδ}1
{V(ǫ)>δ}F(ǫ)1
{ǫ∈(0,a)})
= c
x(δ)n
x(F(ǫ)e
ρV(ǫ)1
{V(ǫ)>δ}1
{T >V(ǫ)}),
o`u
c
x(δ) =
Z
∞0
dsIE
x(e
ρτs1
{τs<T}1
{τs<dδ}).
Or le fait que X
τs= x p.s. assure par la formule exponentielle appliqu´ee au processus
ponctuel des excursions hors de {x} sous IP
lque
IE
x(e
ρτs1
{τs<T}1
{τs<dδ}) = IE
lx(1
{τs<dδ}) = exp(−sn
lx(V > δ)),
d’o`uc
x(δ) = 1/n
lx(V > δ), et pour tout δ >0,
n
lx(F(·)|V > δ)n
lx(V > δ) =n
x(F(·)e
ρV1
{V <T}1
{V >δ}).
On a donc, sur l’espace des excursions de dur´ee de vie sup´erieure `a δ, l’´egalit´e :
n
lx(F(·)) =n
x(F(·)e
ρV1
{V <T}).
Mais δ est arbitrairement petit, aussi on a l’´egalit´e sur l’espace E tout entier.
(Pour une d´emonstration alternative, voir [16]). 2
1.5.2 D´esint´egration de l’excursion g´en´erique sous nlx
On va maintenant donner une description assez pr´ecise de l’excursion g´en´erique hors
de{x}sous IP
ldans le caso`u le coefficient gaussien est nul, c’est-`a-dire quand le
proces-sus n’a pas de composante brownienne (prendreb = 0 dans la formule de L´evy-Khintchine
(1.1)). On sait alors queX ne passe les niveaux inf´erieurs qu’en sautant au travers et qu’il
existe donc pour l’excursion g´en´erique issue de x un unique instant j de saut `a travers
x, avant (resp. apr`es) lequel l’excursion prend ses valeurs dans [x, a) (resp. (0, x]).
Proposition 1.7 On a la description suivante de l’excursion g´en´eriqueǫsousn
lxd´ecompos´ee
en son instant j de saut `a travers x :
(i) n
lx(j =∞) = 0 et n
lx(ǫ
j−=x) = 0.
(ii) Pour tous y∈(0, a), z ∈(−y, x−y),
n
lx(ǫ
j−∈dy,∆ǫ
j∈dz) = W
(−ρ)
(a−y)W
(−ρ)(y+z)
W
(−ρ)(a−x)W
(−ρ)(x) e
−φ(0)y
dyΛ(dz)
(iii) Sousn
lx(· |ǫ
j−=y,∆ǫ
j=z), les processus pr´e-j et post-j sont ind´ependants et :
•(−ǫ
(j−u)−;u≤j) a mˆeme loi que (X
t;t≤T
(a−x,∞)) sous IP
la−y,
•(ǫ
j+u;u≤V −j) a mˆeme loi que (X
t;t≤T
(x,∞)) sous IP
ly+z.
D´em.Nous nous servons de r´esultats de [1] et [5], qui utilisent judicieusement la propri´et´e
de Markov forte et un r´esultat de L.C.G. Rogers ([21, p.25]) :
1.5. MESURE D’EXCURSION DU PROCESSUS CONFIN ´E 33
Sous l’hypoth`ese que le processus canonique sous IP est un processus de L´evy sans
sauts positifs et sans composante brownienne, la mesure d’excursion n associ´ee au choix
(1.9) du temps local en 0 peut ˆetre d´ecrite en ces termes :
Si sous IP X d´erive vers −∞ (resp. est r´ecurrent, resp. d´erive vers +∞), alors
(i) n(ǫ
j−= 0|j <∞) = 0 etn(j =∞) = 0 (resp. id, resp. n(j =∞) =ψ
′(0
+)).
(ii) Pour tous 0< y <−z,
n(ǫ
j−∈dy,∆ǫ
j∈dz |j <∞) = e
−φ(0)ydyΛ(dz)
(iii) Sousn(· |j <∞, ǫ
j−=y,∆ǫ
j=z), les processus pr´e-jet post-jsont ind´ependants
et :
•(−ǫ
(j−u)−;u ≤ j) a mˆeme loi que (X
t;t ≤ T
(0,∞)) sous IP
−y(· | T
(0,∞)< ∞) (resp. sous
IP
−y, resp. sous IP
−y),
•(ǫ
j+u;u≤V −j) a mˆeme loi que (X
t;t ≤T
(0,∞)) sous IP
y+z.
Nos assertions en d´ecoulent ais´ement :
(i) imm´ediat par la proposition 1.6 et la description pr´ec´edente de n.
(ii) On applique successivement les deux arguments cit´es pr´ec´edemment :
n
lx(ǫ
j−∈dy,∆ǫ
j∈dz) = n
x(1
{V <T}e
ρV1
{ǫj−∈dy,∆ǫj∈dz})
= n
x(ǫ
j−∈dy,∆ǫ
j∈dz)n
x(1
{V <T}e
ρV|ǫ
j−=y,∆ǫ
j=z)
= n
x(ǫ
j−∈dy,∆ǫ
j∈dz)IE
a−y(e
ρTa−x1
{Ta−x<T(−∞,0)})IE
y+z(e
ρTx1
{Tx<T(−∞,0)})
= n
x(ǫ
j−∈dy,∆ǫ
j∈dz)W
(−ρ)
(a−y)W
(−ρ)(y+z)
W
(−ρ)(a−x)W
(−ρ)(x) .
(iii) se montre grˆace au lemme de dualit´e et `a la propri´et´e de Markov forte, ou alors
`a l’aide de la proposition 1.6. 2
1.5.3 Expressions de quantit´es usuelles sous nlx
On donne ici quelques pr´ecisions utiles sur n
lx, le temps local au niveau x ´etant fix´e
par (1.9). On rappelle que pour toute excursion ǫ hors de {x}, on d´esigne par m(ǫ) le
maximum de ǫ−x.
Notre proposition principale admet deux cons´equences qui donnent chacune une
ex-pression usuelle, l’une de n
lx(m > η), l’autre de l’exposant de Laplace de l’inverse du
temps local sous IP
lx. On sait en effet que si τ
td´esigne cet inverse, x ´etant fix´e dans
(0, a), (τ
t, t≥0) est un subordinateur dont l’exposant de Laplace φ
lxest d´efini par :
IE
lx(e
−λτt) = exp(−tφ
lx(λ)), λ≥0.
Proposition 1.8 Pour tout λ positif et tout η∈[0, a−x],
n
lx(1−e
−λV1
{m<η}) = W
(λ−ρ)
(x+η)
W
(λ−ρ)(x)W
(λ−ρ)(η).
En particulier, on a pour tout λ positif,
φ
lx(λ) = W
(λ−ρ)(a)
W
(λ−ρ)(x)W
(λ−ρ)(a−x),
et pour tout η∈[0, a−x],
n
lx(m > η) = W
(−ρ)(x+η)
W
(−ρ)(η)W
(−ρ)(x).
D´em.La derni`ere assertion est imm´ediate en prenant λ= 0.
Montrons l’identit´e suivante :
n
lx(1−e
−λV1
{m<η}) =
IE
lx(
Z
Tx+η 0e
−λtdL
xt)
−1. (1.10)
On a
IE
lx(
Z
Tx+η 0e
−λtdL
xt) = IE
lx(
Z
∞ 0dse
−λτs1
{τs<Tx+η})
=
Z
∞ 0dsIE
lxexp(− X
0≤u≤sλ(τ
u−τ
u−)χ
{m(eu)<η})
!
,
o`u χ
A(ω) =
∞ si ω∈A
c1 si ω∈A
La quantit´e pr´ec´edente vaut donc
Z
∞ 0ds exp −sn
lx(1−exp(−λV χ
{m<η}))
=
n
lx(1−e
−λV1
{m<η})
−1.
La deuxi`eme assertion de la proposition se d´eduit de la premi`ere et de (1.10) en prenant
η =a−x. Pour prouver la premi`ere assertion, nous nous servons du lemme suivant, dont
la d´emonstration est donn´ee plus bas :
Lemme 1.9 Pour tous x, y ∈(0, a), pour tout λ >0, on a l’identit´e :
IE
ly(
Z
∞0
1.5. MESURE D’EXCURSION DU PROCESSUS CONFIN ´E 35
D’apr`es le lemme, on peut ´ecrire
IE
lx(
Z
∞ 0e
−λsdL
xs| F
t) =
Z
t 0e
−λsdL
xs+ e
−λtu
lλ(X
t, x),
ce qui, en appliquant le th´eor`eme d’arrˆet en T
x+η, assure que
IE
lx(
Z
Tx+η0
e
−λsdL
xs) =u
lλ(x, x)−u
lλ(x+η, x)IE
lx(e
−λTx+η).
Le th´eor`eme 1.2 et la proposition 1.3(ii), joints avec l’expression (1.8) de la densit´e de la
λ-r´esolvante u
lλ(x, y) que l’on rappelle ici :
u
lλ(x, y) =
W
(λ−ρ)(x)W
(λ−ρ)(a−y)
W
(λ−ρ)(a) −1
{x>y}W
(λ−ρ)(x−y)
W
(−ρ)(y)
W
(−ρ)(x),
fournissent le r´esultat de la proposition pour tout λ > ρ, puis par un argument de
prolongement analytique, pour tout λ≥0.
Montrons maintenant le lemme et rappelons ([2, proposition V.2]), que si e est une
v.a. ind´ependante de loi exponentielle de param`etre λ >0, alors
(2ε)
−1Z e
0
1
{|Xs−x|<ε}ds
converge vers L
xe dans L
2(IP). En cons´equence, pourvu que λ > ρ, alors cette mˆeme
quantit´e converge vers L
xe dans L
2(IP
l). En particulier,
IE
ly(
Z
∞ 0e
−λtdL
xt) = IE
ly(L
xe)
= lim
ε→0+1
2εIE
l y(
Z
∞ 0dte
−λt1
{|Xt−x|<ε})
= lim
ε→0+1
2ε
Z
x+ε x−εu
lλ(y, u)du = u
lλ(y, x),
car la continuit´e deW
(λ−ρ)et la nullit´e deW
(λ−ρ)(0) (dans le cas `a variation infinie, qui
nous occupe) assurent pour tout y la continuit´e de u
lλ(y,·) (voir l’expression de u
lλ, qui
a d´ej`a ´et´e redonn´ee plus haut). Pour voir que l’identit´e reste valable pourλ ∈(0, ρ], on
peut par exemple se servir de l’´equation r´esolvante. 2
La proposition pr´ec´edente nous permet de pr´eciser le comportement asymptotique du
temps local. Rappelons que d’apr`es le th´eor`eme 1.2(iv), la probabilit´e stationnaire µdu
processus confin´e est absolument continue avec pour densit´e p.
Corollary 1.10 Pour tout x∈(0, a), on a p.s.
lim
t→∞
L
xt/t=p(x) = µ(dx)
dx .
D´em. Il s’agit essentiellement d’une application du th´eor`eme ergodique (voir aussi la
section XIX.46 dans [11]). Donnons une br`eve justification. On d´eduit de la proposition
1.8 que φ
lxadmet une d´eriv´ee `a droite en 0, qui vaut
c(a)
W
(−ρ)(x)W
(−ρ)(a−x) =p(x)
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Arbres, excursions et processus de Lévy complètement asymétriques
(Page 32-37)