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La mesure du commerce intra-CAN : premier Indice

de la faiblesse de la régionalisation

L'argument de base pour la promotion de l'intégration économique entre les pays de la CAN est le changement de la structure productive par la création d'industries régionales. Bien qu'il n'y ait pas de conditions favorables, du fait de la taille restreinte de leurs économies, l'intégration de leurs marchés, était envisagée comme un moyen d´avancer dans la spécialisation intrarégionale (par l´exploitation des avantages comparatifs) et les économies d'échelle permises par un marché élargi.

Afin de déterminer si la région a pleinement répondu aux attentes pour lesquelles elle a été créée, il faut disposer d'indicateurs appropriés qui permettent d'évaluer l'efficacité des politiques régionales en matière de commerce. Cette démonstration s’articule autour de trois points : Le premier met en évidence le comportement erratique des échanges intracommunautaires ainsi que la faiblesse de leurs flux. Un deuxième point révèle le rôle de la ZLE dans la l'amélioration quantitative et qualitative du commerce intrarégional, et ses conséquences sur le commerce de biens et par là, sur l’emploi et la qualité de vie dans les pays en question. Un troisième point montre le recul de la « régionalisation » à partir de 2005. Ces trois points nous ont permis de tester les limites dans l´évolution, la portée et la profondeur de la « régionalisation », conçue comme une concentration des flux économiques entre nations géographiquement proches et dont la croissance des flux est plus forte que celles des flux avec le reste du monde. Pour cela dans cette section on utilise trois indicateurs de commerce : la part du commerce intrarégional, le taux de croissance et enfin l´indice d'intensité (indice d’intensité bilatérale, indice d’intensité bilatérale en perspective globale et indice d'intensité intra et extrarégionale).

1. 1. Première estimation du commerce andin

L’outil le plus simple pour l'évaluation quantitative du dynamisme du commerce régional est le ratio entre les exportations et les importations régionales par rapport au total des opérations observées au sein de la CAN. Le poids du commerce intra versus

119 (somme des exportations et importations divisée par deux). Nous avons décidé de garder les deux concepts pour gagner en précision. Il est résumé par les deux formules suivantes :

Encadré 1 - Calcul de la part des exportations et importations intracommunautaires

Le Tableau 7 montre que l’évolution de la part des exportations intrarégionales, passant de 3% en 1970 à 8% en 2010, indique une augmentation plus forte du commerce intra régional par rapport au commerce en-dehors de la zone, et une tendance à se stabiliser, dans les dernières années, autour de 8%.

Part des exportations intracommunautaires andines des biens :

Part des importations intracommunautaires andines des biens :

Les exportations sont l'ensemble des biens vendus par les résidents d’une économie aux résidents d'une autre économie. En d'autres termes, elles correspondent à la proportion de la production nationale qui n'est pas consommée dans l'économie. Son analyse est importante dans au moins trois domaines: a) le domaine structurel, b) son évolution (ou dynamique) et c) l'enregistrement et l'évaluation.

Les importations représentent l´ensemble des biens achetés par les résidents d'une économie aux résidents d’une autre économie. Le volume des importations permet d’évaluer la proportion de produits importés dans la consommation intérieure. Là encore, il faut souligner l'importance de l'indicateur, à la fois dans la structure et dans la dynamique des importations

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Tableau 7 - Part du Commerce Intra et Extra Régional 1970-2010

Source: CAN, 2011

Les chiffres indiquent également que les exportations intracommunautaires ont connu un faible développement depuis la naissance de la zone, en parallèle d’une certaine continuité des flux extracommunautaires. En effet, les exportations intra ont atteint un plafond qui se maintient. Est-ce 8% constitue vraiment le point de tournant du commerce intra ? L'étude de la nature des flux nous apportera des éléments d’éclaircissement en ce sens.

A la naissance de la région, les flux du commerce intracommunautaire sont insignifiants, et les interdépendances par la production très faibles. Bien que la décennie des années 1970 laisse présager l'optimisme quant à l'avenir de la région, les années 1980 furent une phase de stagnation (ces années ont été marquées par la crise de la dette et l’application des Programmes d’Ajustement Structurel, PAS, du FMI). Pendant cette période, les pays membres étaient plus préoccupés par les processus de renégociation de la dette que par l’avancée du processus d'intégration. Cela explique la léthargie des activités commerciales dans la région, bien qu'il y ait eu des progrès dans certains domaines dans les années 1990. Plus tard, malgré le réaménagement institutionnel, politique et économique (par l’application des programmes de libéralisation commerciale en conformité avec le PAS), les résultats concrets du progrès de l’intégration ne se manifestent pas.

Année 1970 3,4 3,9 96,6 96,1 1975 6,1 5,1 93,9 94,9 1980 4,5 3,8 95,5 96,2 1985 3,8 4,3 96,2 95,7 1990 4,0 5,1 96,0 94,9 1995 8,6 6,9 91,4 93,1 2000 7,7 8,6 92,3 91,4 2005 8,9 10,2 91,1 89,8 2010 8,0 8,7 92,0 91,3 INTRACOMMUNAUTAIRE EXTRACOMMUNAUTAIRE Exportations Importations Exportations Importations

121 Les taux de croissance sont calculés avec la formule suivante :

Taux de croissance = ( − 1).

Ils sont présentés dans les Graphiques 2 et 3 et apportent des éléments supplémentaires à l'analyse.

Graphique 2 - CAN : taux de croissance et part des exportations intracommunautaires de biens dans les exportations totales de la région

Source : CAN, 2011

Source : CAN, 2011

Graphique 3 - CAN : taux de croissance et part des importations intracommunautaires de biens dans les importations totales de la région

122 Un comportement instable et erratique est observé tout au long de ces quarante années, caractérisé par de nombreux progrès et reculs qui révèlent les faiblesses structurelles de la CAN. Malgré cela, on observe une certaine propension à la stabilisation autour des années 2000, interrompue en 2009 (crise mondiale) pour les exportations et les importations. La CAN est un processus en construction permanente, avec des spécificités changeantes, et des modes d'alternance de politiques publiques visant à renforcer les étapes d'intégration et de périodes de stagnation, et même de décadence ou de désintégration. Lombaerde et Langenhove, (2006, p.15) nous inspirent à cet égard: « It should not be forgotten, however, that within the integration processes there are significant qualitative steps, break-points, accelerations or crises that deserve to be addressed. Around these crucial moments within the process, evaluation of the type before/after, as suggested by the static view of integration, are possible and useful ».

Les parts des exportations et des importations à un moment donné fournissant une mesure statique. Elles peuvent varier entre un minimum et maximum. Ces indicateurs ne donnent pas d'informations sur la tendance générale à long terme des flux intra177.

Si un accord commercial régional est adopté dans le but de sécuriser et d’accroître les avantages mutuels de la croissance du commerce intrarégional, la série des données devrait révéler un changement perceptible dans le rapport de ce dernier avec le commerce extrarégional. Cependant, il convient de souligner que quoique l’évaluation préliminaire de la régionalisation passe par le calcul de l’indicateur commerce intra versus commerce extracommunautaire, ces mesures ne révèlent pas complètement l'existence d'un biais régional. En d'autres termes, la part du commerce intrarégional dans le commerce total d'une région est considérée comme un indicateur insuffisant de la tendance régionale induite par la politique préférentielle de la part des pays membres de la région. Un tel procédé serait pertinent si la réalité commerciale était évaluée à un moment précis, dans une analyse statique et pour une évaluation en surface des échanges commerciaux régionaux. Il faudrait également que les pays membres

177 Nous devons tenir compte du fait que dans les taux de croissance il y a un effet de compensation entre les pics hauts et les bas. La ligne de tendance à l’aide des calculs de régression linéaire est présentée dans l´Annexe X.

123 restent les mêmes tout au long de la période analysée, et donc qu’il n’y ait pas de changement dans le périmètre de la région (Lombaerde, 2006). Or, dans le cas de la CAN, la taille de la région a changé depuis sa naissance, car le Venezuela y adhéra en 1973 pour quitter la communauté le 22 avril 2006178. Le Chili fut lui aussi membre de la zone entre 1969 et 1976, avant de le redevenir en septembre 2006 en tant que membre associé.

L’étude des séries historiques du commerce intrarégional peut donner des informations biaisées par le nombre de pays et leur taille. En effet, si la taille d’une région est mesurée par le total du volume du commerce en son sein, la part du commerce intrarégional sera d’autant plus importante que le nombre de pays qui composent la région est élevé (Lombaerde, 2006). L’examen du commerce intrarégional doit aussi considérer l’effet de « neutralité géographique » (Iapadre, 2004, p.66), qui est défini comme : « l’absence d´orientation dans les flux du commerce ». La distribution géographique du commerce régional est neutre si le poids du commerce de chaque pays membre est égal à son poids dans le commerce mondial. Si le poids du commerce intrarégional d’un pays membre est plus important que celui dans le commerce mondial, on peut en déduire que le voisinage ou bien des accords d’intégration régionale ont biaisé les flux d’échanges en faveur de la région. Néanmoins, et même si l’on accepte le critère de « neutralité géographique », une augmentation de la part du commerce intrarégional n´implique pas nécessairement une évolution positive du commerce à l’intérieur de la zone.

1. 2. La mesure de l'intensité des échanges commerciaux dans la CAN

Pour comprendre plus précisément les échanges intra régionaux, il faut évaluer par ailleurs le poids du commerce avec « l’extérieur ». Il nous faut ainsi observer si les pays appartenant à la CAN négocient proportionnellement plus entre eux qu’avec ceux qui ne font pas partie de la région. Pour cela on utilise les indicateurs d’intensité du commerce. Ces indicateurs sont destinés à mesurer « la proximité » du commerce entre

178 Si nous nous penchons sur les échanges intracommunautaires, nous constatons qu’historiquement les flux commerciaux entre la Colombie et le Venezuela ont toujours représenté de 60% à 70% de leur total.

124 un pays partenaire et la région ou bien entre deux pays partenaires á l´intérieur de la région. Nous avons effectué une estimation de l’intensité du commerce à travers différentes méthodes : a) L’indice d’intensité bilatérale entre un pays membre et la CAN ou entre deux pays membres. b) L’indice d’intensité bilatérale pondéré par le poids global des économies, (Gaulier et alii, 2006). Ce dernier permet de corriger le biais introduit par l’indice du commerce intra régional en le pondérant par des données globales, et va constituer un moyen complémentaire de mesure de la régionalisation. c) L’indice d’intensité intra et extra régional. La méthodologie utilisée a été élaborée par Brown (1949) puis abondamment utilisée par Anderson et Norheim (1994).

1. 2. 1. Indicateur d’intensité relative bilatérale

L’indice d'intensité bilatérale est calculé comme la part d'un pays partenaire qui commerce avec la région dans son ensemble (ou avec un autre pays partenaire) divisée par la part de la région (ou du pays partenaire) dans le commerce mondial, une fois déduites les exportations de la région ou du pays partenaire concerné. L'indice serait égal à 1, s’il n'y a pas de biais régional « The most salient particularity of these estimates is to control for country-pair fixed effects when assessing the impact of regional trade arrangements (RTAs) on trade flows. In other words, the estimates only focus on the relative intensity of the trade relationship between any country-pair, compared to its mean level across the period. Working exclusively in comparison to the mean level of trade intensity, for any country-pair makes it possible to control for any pair wise specific country links constant across the period considered, such as geographical devices (distance, natural obstacles to transportation, contiguity, etc.),

language, former cultural and historical ties (colonial for example), etc. ». (Gaulier et

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Cet indicateur est défini comme la part des exportations d’un pays i destinées à un pays j par rapport à la part des importations de j dans le total des importations mondiales moins celle du pays i. Il s’écrit :

 Pour un pays, pour les exportations : IIRX 𝐸𝑥𝑝𝑜 𝑡 𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑 𝑏𝑖 𝑛𝑠 𝑑 𝑖 𝑣 𝑠 𝑗 𝐸𝑥𝑝𝑜 𝑡 𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑 𝑏𝑖 𝑛𝑠 𝑇𝑜𝑡 𝑠 𝑑 𝑖 𝐼𝑚𝑝𝑜 𝑡 𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑 𝑏𝑖 𝑛𝑠 𝑇𝑜𝑡 𝑠 𝑑 𝑗 𝐼𝑚𝑝𝑜 𝑡 𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑖 𝑠 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠 𝑠 𝑖𝑚𝑝𝑜 𝑡 𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑 𝑖

 Pour un pays, pour les Importations : IIRM

𝐼𝑚𝑝𝑜 𝑡 𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑 𝑏𝑖 𝑛𝑠 𝑑 𝑖 𝑝 𝑜𝑣 𝑛 𝑛𝑡 𝑑 𝑗 𝐼𝑚𝑝𝑜 𝑡 𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑 𝑏𝑖 𝑛𝑠 𝑇𝑜𝑡 𝑠 𝑑 𝑖⁄ 𝐸𝑥𝑝𝑜 𝑡 𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑 𝑏𝑖 𝑛𝑠 𝑇𝑜𝑡 𝑠 𝑑 𝑗

𝐸𝑥𝑝𝑜 𝑡 𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑖 𝑠 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠 𝑠 𝑥𝑝𝑜 𝑡 𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑 𝑖

Lorsque cet indice est égal à l'unité, (IIR=1) on dit qu'il n'y a pas de biais géographique dans le commerce avec le membre j dans le sens ou la part de j dans les exportations des biens de i et dans les importations mondiales est la même (neutralité géographique). Inversement, si IIR> 1 ou IIR <1), la proportion des exportations du pays i destinées au partenaire j est supérieure (ou inférieure) à la participation de j dans la demande mondiale des importations. On en conclut qu’il existe un biais géographique.

Une augmentation de la valeur d’IIR indique que le « biais géographique » a augmenté. De même, une augmentation de l’IIR peut être le résultat de l’augmentation du commerce du partenaire dans le commerce mondial et ne pas être attribuée à un changement des politiques en faveur de la région (Chand, 2006). Une augmentation de la part des exportations de i vers j, (numérateur de la fraction), avec un IIR restant constant, serait le résultat naturel de la croissance de la participation du partenaire dans le commerce mondial, dans la même proportion.

Encadré 2 - Calcul de l’indice d’Intensité Relative (bilatérale)

En utilisant cette formule, on cherche à savoir quelle a été l'intensité des échanges commerciaux bilatéraux de chacun des pays andins par rapport à celle de la région dans son ensemble. Les Graphiques 4 et 5 ci-dessous représentent l’intensité du commerce de chaque pays membre avec la CAN. Les calculs utilisent la formule IIRX et IIRM de l´Encadré 2. Dans ce cas, la catégorie de l’indice « j » fait référence à la CAN.

Le comportement des indicateurs (IIRX et IIRM) semble en réalité se trouver en étroite corrélation avec l'histoire de la région: un début enthousiaste au cours de la première décennie du processus d'intégration, puis une stagnation au cours des années 1980 (crise de la dette). Grâce à un soutien institutionnel renouvelé, on constate une augmentation très importante de l’intensité du commerce bilatéral, IIRX, à partir de 1993, suite à la formation de la zone de libre- échange (1993), une résolution qui était censée contribuer à l’approfondissement du processus d’intégration pour le commerce des biens.

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Graphique 4 - CAN : indice d’intensité relative des exportations IIRX de chaque pays avec la CAN

Source: CAN, 2011 et la base de données du COMTRADE

Graphique 5 - CAN : indice d’intensité relative des importations IIRM de chaque pays avec la CAN

Source: CAN, 2011 et la base de données du COMTRADE

La période 2005-2010 montre une diminution de l’indicateur d’intensité régionale pour tous les pays qui s’est amorcée auparavant pour la Bolivie (2001) et l’Equateur (2003). Elle accompagne le désenchantement des pays membres, leur scepticisme vis-à-vis des résultats du processus d’IER et les divergences croissantes entre les visions internes et les objectifs régionaux. Or, les divergences observées au cours des dernières années ne sont pas neutres ; elles révèlent des changements politiques et géopolitiques qui ont affecté les relations bilatérales entre les pays membres. Enfin, le Graphique 5 met en évidence la tendance croissante de l'indicateur d’intensité bilatérale des importations, IIRM, dans le cas du Pérou et de l'Équateur. Ces

127 deux pays affichent des tendances à la hausse dans leurs échanges, ce qui s'explique par les importations de pétrole équatorien par le Pérou, et par les importations d’énergie et de véhicules colombiens par l’Équateur179.

1. 2. 2. L’indice d´intensité relative bilatéral dans une perspective globale

Pour compléter l'analyse d'intensité des échanges dans la région andine, l'indicateur proposé par Gaulier et alii, 2006, est approprié en ce qu’il permet de neutraliser le « biais géographique » et d’introduire la dimension de la distribution mondiale du commerce. L’indice proposé (Indice d’Intensité Relative, IIR) utilise la matrice du commerce mondial pour rendre les flux de commerce neutres : il corrige l’effet de « voisinage, taille et ouverture » des deux partenaires. Le résultat est purement relatif, car il met l'accent sur la comparaison entre les flux du commerce observés pour chaque pays et ses différents partenaires par rapport à l'importance de ces partenaires dans le commerce mondial, sans tenir compte des chiffres absolus des niveaux des flux.

« Relative Trade Intensity has two important properties: First, it is independent from the

size and openness or the two partners. Second, it is purely relative, since it focuses on the comparison of trade flows of each country across its different partners, without

taking into account the absolute level of flows” (Gaulier et alii, 2004, p.23). Ces valeurs

hypothétiques, théoriques ou espérées, représentent un point de référence, une sorte de

« benchmarking » à partir duquel l'intensité des échanges réels entre deux partenaires

peut être évaluée. L´indice est égal à 1 si la géographie, l’histoire et la taille n’influencent pas l’indice d’intensité bilatérale entre les pays partenaires de la région, ou bien si le poids des flux bilatéraux (flux réels) s’équilibre avec le poids de ces pays dans le commerce mondial (flux théorique). « Due to widespread differences in size and openness, the extent of trade flows regionalization cannot be established by simply comparing trade shares. The index of bilateral, relative intensity of trade flows is intended to measure trade proximity of partner countries by comparing observed bilateral flows (as a percentage of world trade) with theoretical flows (the product of

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À l’aide de la formule d’intensité bilatérale (Encadré 2), des calculs d’l'intensité des exportations (IIRX) et importations, (IIRM) ont été effectués, pour chaque paire de pays membres de la CAN, sur des périodes de cinq ans, dont les résultats sont présentés dans l'Annexe IX. Ils confirment la tendance observée dans les Graphiques 5 et 6, ainsi que l’importance de l´effet de voisinage dans le commerce régional.

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IIR : Flux réel/Flux Théorique :

Où Vij, représente le commerce total (exportations plus importations) de i vers j, Vw, le commerce mondial de biens (exportations totales mondiales de biens plus importations totales mondiales de biens). Vi et Vj représentent le commerce total de i ou j (somme des exportations et importations totales des biens).

total relative weights in world trade) that reflect the overall capacity of the partners to

trade » (Gaulier et alii, 2004, p.22-23).

Encadré 3 - Calcul de l´Indice IIR Bilatéral en perspective globale

Les combinaisons par paires, présentant le plus haut IIR, sont présentées dans le Tableau 8, ce qui confirme que la régionalisation des échanges a atteint un niveau assez élevé dans la CAN (et aussi dans l’Amérique Latine dans son ensemble (Gaulier et alii, 2004)180). Les facteurs géographiques, historiques et culturels en constituent évidemment la principale explication, bien qu’ils puissent découler des efforts des politiques publiques et du renforcement institutionnel mené par les états membres.

180 L'auteur présente le calcul de cet indicateur pour 2001, ainsi que les variations 1995 -2001, pour certains pays d'Amérique latine.

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Tableau 8 - Indice d’intensité IIR bilatérale en perspective globale (1970-2010) du commerce des biens à prix courants

Source: CAN, 2011 et les bases de données du COMTRADE.

A travers cet indice, plusieurs relations de voisinage apparaissent comme importantes dans ces relations commerciales, à savoir en termes d’effets gravitationnels, (les résultats confirment l'influence de la proximité géographique et culturelle des pays) en particulier entre la Bolivie et le Pérou et réciproquement. La Bolivie est la plus petite économie de la région en termes de PIB, mais les échanges réciproques révèlent des liens commerciaux importants entre ces deux pays181. Par exemple, en 1990 et en 1995, le commerce entre la Bolivie et le Pérou est 49,10 fois et 60,51 fois plus important qu’il ne devrait être. Même situation pour les échanges Pérou-Bolivie. En 2000 et 2005, les échanges commerciaux entre la Colombie et l´Équateur, sont 45,92 fois et 42,75 fois plus élevés que ce qu’ils devraient être. De même pour les échanges Équateur-Colombie. Enfin, en 2000 et 2005, les échanges commerciaux entre le Pérou et l’Equateur sont 41,09 fois et 38,38 fois plus importants que ce qu’ils devraient être182. Pour ces tandems de pays, le commerce est plus important que ce qu’il devrait être par rapport à la taille commerciale de chacun des protagonistes relativement au niveau

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