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PARTIE III. CONSEQUENCES SUR LA BIODIVERSITE DES PAYSAGES AGRICOLES 131

B. I MPACT SUR LA FLORE , INDICATEUR DE BIODIVERSITE A L ’ ECHELLE DES TACHES DE

1.5. Mesure des descripteurs du milieu

Les descripteurs du milieu relèvent de trois niveaux emboîtés (site, bois, placette), chaque niveau inférieur étant sous l’influence des niveaux supérieurs dont les processus et les caractéristiques valent pour des échelles plus larges.

a. Descripteurs des sites

A l’échelle du site ont été relevés l’altitude (avec une précision de 10 m donnée par la carte IGN au 1/25.000), les grands traits du climat (pluviométrie moyenne annuelle, température moyenne annuelle, température minimale absolue du mois le plus froid) extraits de cartes climatiques (Raunet, 1991) et l’unité morphopédologique correspondante (Raunet, 1991). Les variables thermométriques ont été éliminées car trop corrélées à l’altitude (r = - 0.656, p < 0.0005 pour la température moyenne annuelle ; r = - 0.671, p < 0.000 pour la température minimale absolue du mois le plus froid)4. De même, du fait de l’organisation du relief sur le versant sous le vent, pente et exposition sont corrélées (r = 0.420, p < 0.000). Seule la pente, exprimée par une variable quantitative plus fine que l’exposition, a donc été conservée. Enfin, l’âge apparaît corrélé au type d’humus (r = 0.425, p < 0.000) mais cette dernière variable représente un indicateur d’activité biologique des sols qui ne peut pas être éliminé du tableau mésologique du fait de l’intérêt écologique qu’il représente.

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Ces corrélations restent faibles dans la mesure où les températures ont été regroupées en classes correspondant chacune à une bande située entre deux isothermes tels que figurés dans les cartes climatiques (Raunet, 1991). En valeurs réelles, ces corrélations sont beaucoup plus élevées, comme nous l’avons vu dans la partie II en présentant la variation altitudinale de la température.

Les sols ont été divisés en 7 catégories5, classés des sols les plus épais vers les sols les moins épais : andosols désaturés non perhydratés sur cendres épaisses (1), andosols désaturés perhydratés chromiques à « mascareignite » (2), andosols perhydratés podzoliques à « mascareignite » sur cendres assez épaisses (3), andosols désaturés perhydratés chromiques sur cendres assez épaisses avec gratons (4), andosols désaturés perhydratés chromiques sur cendres peu épaisses avec gratons (5), gratons à sols bruns andiques associés à des andosols non perhydratés sur cendres peu épaisses (6), sols à gratons prédominants (7).

b. Descripteurs des bois

Pour chaque bois ont été déterminés la largeur, à l’endroit où le transect a été réalisé, et l’âge du peuplement. L’âge a été réparti en 6 classes : A1 (moins de 1 an, 7 placettes), A2 (1-2 ans, 4 placettes), A3 (2-5 ans, 9 placettes), A4 (5-20 ans, 88 placettes), A5 (20-48 ans, 75 placettes), A6 (> 48 ans, 7 placettes). En se référant à un échantillon de jeunes bois d’âge connu, il est aisé de distinguer les classes A1, A2 et A3 au sein des jeunes bois. Cet affinement de la classification des bois selon leur âge s’impose du fait de la croissance rapide de l’arbre et donc des changements de la structure des peuplements au cours des premières années. La distance à la formation végétale primaire la plus proche n’a pu être établie de façon certaine que pour un nombre limité de 41 placettes. La carte IGN ne distinguant pas les différents types de formations ligneuses, il était parfois impossible de préciser avec certitude la distance effective à la formation primaire la plus proche. Les photographies aériennes de 1996 tirées dans un format 40 cm x 50 cm étaient elles-mêmes peu maniables pour évaluer des distances pouvant couvrir plusieurs clichés, et nous n’avions plus accès aux photographies aériennes de 1997, de format plus réduit.

c. Descripteurs des stations

Chaque station a été renseignée6 par un jeu de descripteurs : - la pente moyenne, mesurée à l’aide d’un clinomètre ;

- l’exposition, estimée à l’aide d’une boussole, mais qui présente une faible variabilité entre les placettes et n’a donc pas été retenue dans les analyses statistiques ;

- la distance du centre de la placette à la lisière la plus proche, mesurée à l’aide d’un topofil ; - le bilan hydrique (négatif, nul ou positif), évalué visuellement selon l’aspect de la surface du sol ; - le type d’humus dans l’horizon A0 (eumull, mésomull, dysmull, moder, dysmoder7), qui constitue

un descripteur de l’activité biologique de l’horizon superficiel ;

- la hauteur maximale des acacias, mesurée avec un dendromètre Suunto, mais qui n’a pas été conservée dans les analyses car elle est significativement corrélée à l’âge (r = 0.366, p<0.0005) qui est donc considéré dans la suite du travail comme un indicateur satisfaisant de la hauteur maximale des arbres ;

- le taux de recouvrement des différentes strates projetées sur un plan horizontal.

Les strates de végétation sont identifiées selon une échelle logarithmique : ST05 = 0-0.5 m ; ST1 = 0.5- m ; ST2 = 1-2 m ; ST4 = 2-4 m ; ST8 = 4-8 m ; ST16 = 8-16 m ; ST32 : 16-32 m (Prodon et Lebreton, 1981). La valeur de la projection de chaque strate est donnée en classes qui reprennent les six niveaux de Braun-Blanquet. La strate ST32, qui a une valeur non nulle pour 17 placettes seulement, est éliminée des analyses. La strate ST1 étant fortement corrélée à ST05 et ST2 entre elles (respectivement r = 0.540, p < 0.001 ; r = 0.757, p < 0.001), seules les quatre strates ST1, ST4, ST8 et ST16 sont utilisées dans les analyses. Les variables qualitatives, qui expriment un gradient (âge, unité morpho-pédologique, bilan hydrique et type d’humus) (AGE, PEDO, BIHY et HUMU), ont été considérées comme des variables semi-quantitatives (Tableau 3.7).

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Ces catégories correspondent successivement aux unités 32-33, 36, 46, 34-35, 47-48, 54 et 58 distinguées par Raunet (1991).

6 Enfin, la surface terrière n’a pu être relevée en raison du grand nombre d’arbres couchés sur les parcelles de plus de 18 ans. Tous les descripteurs des stations ont été renseignés à la suite des relevés de végétation.

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Figure 3.27. Positionnement des transects pour l’étude de la distribution altitudinale de la flore exotique naturalisée.

Tableau 3.7. Liste des 12 variables de milieu conservées pour l’analyse de la flore des sous-bois d’acacias.

ECHELLE CODE INTITULE TYPE DE VARIABLE

Site ALTI Altitude (m) Quantitative

PLUV Pluviométrie annuelle moyenne (mm/an) Semi-quantitative

Bois AGE Age (ans) Semi-quantitative

PEDO Unité morpho-pédologique Semi-quantitative

Station PENT Pente moyenne (%) Quantitative

DILI Distance à la lisière la plus proche (m) Quantitative

BIHY Bilan hydrique Semi-quantitative

HUMU Type d’humus Semi-quantitative

ST1 Taux de recouvrement 0.50-1 m Quantitative

ST4 Taux de recouvrement 2-4 m Quantitative

ST8 Taux de recouvrement 4-8 m Quantitative

ST16 Taux de recouvrement 8-16 m Quantitative

A B

C

St Denis

St Pierre

Piton des Neiges

D Grand Bénare Petit Bénare Nez de Boeuf Grande Ravine Ravine des Avirons Terre Rouge N Piton de la Fournaise

d. Traits de vie

Les traits de vie ont été renseignés à partir des ouvrages ayant servi à la détermination de la flore. Beaucoup de traits de vie n’ont pu être décrits pour l’ensemble des plantes rencontrées. Seuls ont pu être conservés le type biologique, le mode de dissémination (ornithochorie, anémochorie, hydrochorie), le tempérament à l’égard de la lumière et les exigences à l’égard de l’humidité des sols.

2. R

ESULTATS

2.1. Distribution altitudinale de la flore exotique