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Mesure de la viabilité et de la fonctionnalité

3.1.Mesure de la viabilité

La viabilité des bactéries réhydratées a été estimée par la méthode des Unités Formant

Colonies (UFC) après dilutions décimales et étalement sur boites de Pétri. Elle est exprimée

en UFC/mL. Pour chaque dilution, trois boites de Pétri sont ensemencées et les boîtes sont

entreposées dans des enceintes anaérobie (Anaerocult® A, Merck) pendant 48 heures à 37 °C.

Dans le cas de levures déshydratées sur couches minces, la viabilité est exprimée en

UFC/mL/g d’échantillon. Les boîtes sont entreposées pendant 48 heures à 25 °C. Les

expériences ont été répétées au minimum trois fois de manière indépendante.

3.2.Analyse des modifications structurales et fonctionnelles des cellules

3.2.1. Estimation de l’intégrité membranaire (Cytométrie en flux)

L’intégrité membranaire des cellules a été mesurée par cytométrie en flux en marquant

les cellules avec de l’iodure de propidium (IP). L’IP est un agent intercalant de l'ADN, sans

spécificité de base, ne traversant que les membranes cytoplasmiques endommagées, un

phénomène caractéristique de la nécrose cellulaire. Il permet donc de mettre en évidence la

proportion de cellules perméabilisées dans une population. L’IP a une longueur d’onde

maximale d’excitation à 535 nm et d’émission à 617 nm.

La cytométrie en flux permet d'analyser l’ensemble des individus d’une population en un

temps très court. Les bactéries défilent à grande vitesse dans le faisceau d'un laser et trois

paramètres sont ensuite analysés par l'appareil :

 la lumière diffusée dans l’axe du rayon incident (FSC), corrélée à la taille de la

bactérie

 la diffusion lumineuse à angle droit (SSC), corrélée à la nature du contenu

intracellulaire de la bactérie (granulométrie)

Les analyses ont été réalisées sur un appareil FacsAriaII (Becton Dickinson, San José, Ca,

USA) équipé de deux lasers (488 nm, 20 mW et 633 nm, 20 mW).

Figure 28: Types de réponses obtenues par cytométrie en flux lors du passage de micro-organismes vivants ou morts,

marqués et non marqués à l’IP. Le pourcentage figurant en bleu, exprime la part de cellules présentes dans la porte P3, soit

non marquées à l’IP.

3.2.2. Estimation de l’activité enzymatique (Cytométrie en flux)

La carboxyfluorecéine diacétate (cFDA) permet d'évaluer l’activité enzymatique des

cellules par cytométrie en flux. Elle passe facilement la membrane plasmique (transport

passif) et est clivée en fluorescéine par les estérases des cellules vivantes. La fluorescéine

libre, chargée positivement, sort plus lentement que ne rentre son ester. Elle est donc retenue

dans les cellules vivantes.

Dans cette étude les cellules ont été doublement marquées avec de l’IP et de la cFDA (Figure

29). Pour cela les bactéries ont d’abord été incubées avec de la cFDA (10 µM) pendant 10

minutes, puis centrifugées et remises en suspension dans du tampon (PBS). Les bactéries ont

ensuite été incubées avec de l’IP avant d’être passées en cytométrie. La fluorescence verte

correspondant à la cFDA, a été collectée à l’aide d’un filtre passe-bande de 530 (± 30) nm. La

fluorescence rouge, correspondant à l’IP a été recueillie à l’aide d’un filtre passe-haut de 610

(± 30) nm.

99.9%

98.5%

Intensité de fluorescence

0.2%

100%

Souche vivante Souche vivante + PI

Souche morte Souche morte + PI

Nombre

de

cellules

Figure 29:Type de réponse obtenue par cytométrie en flux lors du passage de micro-organismes marqués avec de l’IP et de la cFDA. Sur le graphique de gauche, chaque évènement est représenté par un point tandis que le graphique de droite exprime

une densité de population.

3.2.3. Dosage de l’oxydation intracellulaire (Spectrofluorimétrie)

La sonde CM-H

2

DCFDA (5-(and-6)-chloromethyl-2,7-dichlorodihydrofluorescein

diacetate acetyl ester) a été utilisée pour doser l’oxydation intracellulaire des cellules

bactériennes après séchage à différents niveaux d’a

w

et après différents temps de stockage.

Les bactéries ont été mises en contact avec la sonde fluorescente pendant 30 minutes à 37 °C.

Puis les cellules ont été centrifugées et le surnageant a été remplacé par une solution tampon

contenant des protectants (tréhalose + cystéine). Après séchage, les échantillons ont été

réhydratés dans du MRS à 37 °C. Les cellules bactériennes vont ensuite subir 5 cycles de

casse de 40 secondes avant d’être centrifugées de nouveau. La suspension cellulaire marquée

est diluée au centième dans une cuve de spectroscopie. Les mesures ont été effectuées par

spectrométrie de fluorescence à la longueur d’onde d’excitation de 504 nm et la longueur

d’onde d’émission de 524 nm.

3.2.4. Reprise de croissance (Lecteur de plaques)

Le temps de reprise de croissance des bactéries a été mesuré avant et après séchage.

Pour cela, les puits d’une micro-plaque sont remplis avec 180 μL de MRS et 20 μL de

suspension contenant 10

6

cellules viables. La densité optique (DO) à 600 nm est ensuite

mesurée par un lecteur de plaque (PARADIGME, Beckman Coulter) toutes les 30 minutes à

37 °C. Après obtention des courbes de croissances, le temps nécessaire pour atteindre le

milieu de la phase exponentielle a été mesuré à l’aide du logiciel Matlab R2011b (fonction

fminsearch).

3.2.5. Observation de bactéries encapsulées (Microscopie confocale)

La microscopie confocale à balayage laser permet de réaliser des images de très faible

profondeur de champ en pratiquant des coupes optiques virtuelles dans l'objet observé. Le

laser est focalisé sur la préparation et seule la zone de focalisation est suffisamment excitée

pour émettre de la fluorescence. Les observations ont été effectuées sur un appareil Nikon

Eclipse TE 2000 U équipé d’une tête confocale multispectrale D Eclipse C1. Les images

fluorescentes et les images en lumière transmises ont été enregistrées et traitées par le logiciel

EZ-C1 3.50 (Nikon).

La microscopie confocale a été utilisée pour localiser les bactéries encapsulées dans une

matrice alginate-protéine de pois. Avant encapsulation les bactéries préalablement lavées ont

été mises en contact avec 0,5 µL/mL d’une solution de SYTO9 (3,34 mM) à l'obscurité,

pendant 20 minutes à température ambiante. Puis les cellules ont été lavées 3 fois et

re-suspendues dans du PBS. Dans le même temps, les protéines de pois ont été marquées avec 10

µ L/mL d'une solution de rhodamine B isothiocyanate (RITC, 1 mg/mL), sous agitation et à

l'obscurité pendant 1h à 4 °C. Les échantillons ont ensuite été mélangés et mis à gélifier entre

lame et lamelle durant 12 heures avant d’être observés.

3.2.6. Observation de micro-domaines Sur7-GFP (Microscopie confocale)

La membrane plasmique des levures contient deux sous-compartiments appelés MCC

(membrane compartment occupied by Can1) et MCP (membrane compartment occupied by

Pma1) (Grossmann et al. 2007). Comme d’autres protéines, la protéine Sur7 est localisée dans

les microdomaines MCC riches en ergostérol. La levure S. cerevisiae WT a été transformée

génétiquement pour greffer une protéine fluorescente (GFP, Green Fluorescent Protein) à la

protéine Sur7 (Dupont et al. 2010).

Figure 30: Répartition des microdomaines Sur7-GFP chez la levure à l’état physiologique (Dupont et al. 2010). Le profil d’intensité de fluorescence, à droite, a été mesuré sur le périmètre de la cellule marquée d’une flèche. Echelle : 5µm.

L’utilisation de la microscopie confocale a permis de visualiser la répartition de la protéine

3.3.Mesure de la fonctionnalité probiotique

3.3.1. Mesure des propriétés immuno-modulatrices

Les propriétés immuno-modulatrices des souches bactériennes ont été étudiées sur des

cellules mononucléaires du sang périphérique (PBMC). Ces dernières sont conservées dans

l’azote liquide (-196 °C). Les PBMC sont décongelées dans un bain marie à 37 °C, puis

transférées dans du milieu RPMI-1640 (Lonza, Suisse) supplémenté avec 10% de sérum de

veau fœtal (SVF), 1% de L-glutamine (2mM final) et 0,1% d’un mélange

pénicilline/streptavidine (10 U/mL). Enfin, 0,03 mL de DNase (10 mg/mL) sont ajoutés pour

éviter l’agglutination.

Les cellules sont centrifugées deux fois à 200 g pendant 15 minutes, remises en suspension

puis comptées sur une cellule de Malassez. Les PBMC sont ensuite déposées dans une plaque

24 puits à une concentration de 10

6

cellules/puits. 10

7

bactéries/puits sont ajoutées dans 20 µL

de PBS et le volume est complété à 1 mL (RPMI supplémenté). Les plaques sont alors

incubées dans une étuve à CO

2

à 37 °C. Après 24 heures d’incubation, le surnageant est

transféré sur des plaques deepwell pour le dosage des concentrations en IL-10 et IL-12p70 par

la méthode ELISA (Biolegend, USA). Les échantillons sont testés en double.

3.3.2. Mesure de l’hydrophobicité de surface

La méthode d’adhésion à un solvant a été utilisée pour évaluer le caractère

hydrophobe/hydrophile de la surface des cellules avant et après séchage. Le caractère

hydrophobe des bactéries a été mesuré après partition des cellules entre une phase aqueuse et

une phase apolaire d’hexadécane. Les cultures sont lavées deux fois dans du tampon

phosphate (PBS) puis re-suspendues de manière à obtenir une DO de 0,6 à 600 nm (DO 600

initiale

). La suspension bactérienne est alors additionnée de 0,4 mL d’hexadecane puis agitée au

vortex pendant 2 minutes. Les tubes sont laissés à reposer à 37 °C pendant 30 minutes. Après

séparation des différentes phases, l’absorbance de la phase aqueuse est lue à 600 nm (DO 600

finale

). L’affinité des cellules bactériennes pour les solvants est exprimée en pourcentage

d’après la relation suivante :

H(%)=DO 600DO 600

initiale

DO 600

finale initiale