1.2 Mode statique
1.2.1 Mesure de la force statique
Dans le domaine de la microscopie à force atomique, le système pointe plus
levier est souvent modélisé par un oscillateur harmonique de masse effective m
et de raideur intrinsèque k
i, soumis à des forces extérieures F et à un
amortisse-mentc. Ce modèle porte le nom de« one mode model » puisqu’il ne considère pas
l’ensemble des modes propres, caractéristique d’une poutre encastrée. Les
modifi-cations essentielles entre notre FFM et un AFM classique résident dans la détection
du mouvement de la pointe et dans l’utilisation d’une boucle de contre-réaction.
Pour introduire le fonctionnement de cette dernière, le « one mode model » est
suffisant.[5, 46]. L’équation dynamique pour un tel système s’écrit alors en
utili-sant la fonction de Laplace comme :
mXs
2=
ÿF (1.2.1)
Dans le cas d’un AFM en mode contact, pour connaitre les forces subies par la
pointe, on vient mesurer la déflexion de la pointe en statique, c’est-à-dire à s= 0.
Un AFM est en quelque sorte un dynamomètre. Pour connaitre les forces en action
sur le ressort, de raideur k
i(N/m) connue, on mesure son élongation par rapport à
sa longueur au repos. La force est alors donnée par la raideur du ressort multipliée
par l’élongation du ressort. Le principe du FFM est différent, on maintient la
position de la pointe constante dans le référentiel du laboratoire en appliquant en
temps réel une contre-force grâce à une boucle de contre-réaction, c’est-à-dire que
le FFM tend à avoir —X = 0 et donc :
ÿ
˛
F =F˛
surf ace/pointe+F˛
F F M/pointe=˛0 (1.2.2)
LeFFM fonctionne donc sur la base d’une méthode de zéro. C’est en quelque sorte
une balance de Roberval à l’échelle micrométrique. Le FFM vient donc dans un
premier temps, contrer les forces en action sur la pointe en tout temps et ce même
dans le cas où le gradient de la force ≠
dFdz
est supérieur à la raideur du levier. Le
FFM supprime donc les instabilités mécaniques rencontrées en AFM classique.
Figure1.2.1 – Description de bloc de la mesure de la force statique et de
l’appli-cation de la contre-force.
L’utilisation d’un tel principe, dans le cadre d’un AFM et de l’échelle
nanomé-trique, nécessite le contrôle de trois éléments :
— avoir un coefficient de raideur k
ipetit afin de garder une bonne sensibilité
de mesure. Cependant dans le cas où le gradient de l’interaction excède le
coefficient de raideur du système, le système cantilever plus pointe peut alors
être alors soumis à des instabilités mécaniques. Il faut alors trouver le bon
compromis entre sensibilité et stabilité, lequel se trouve fondamentalement
modifié par l’utilisation de la boucle de contre-réaction. Ce point est discuté
dans l’Annexe A
— pouvoir appliquer une contre-force dans tous les milieux, notamment les
mi-lieux liquides
— que les valeurs mesurées soient toujours valables quelques soit les conditions
expérimentales. c’est-à-dire que le contrôle effectué sur la pointe, par une
boucle de contre-réaction doit être toujours parfait. Le contrôle doit alors
être parfaitement maitrisé
Nous verrons par la suite que le FFM répond parfaitement à ces trois éléments.
La contre-force est appliquée à l’aide d’une boucle de contre-réaction
Proportion-nel Intégrale Dérivé (PID) (en bleu sur la Figure.1.2.1) et d’un élément
piézoélec-trique fixé à la base du levier. Le contrôleur PID maintient en temps réel la position
DC de la point X
DCpi´ezo
constante en déplaçant la base du levier. Concrètement, cela
signifie que la boucle de contre-réaction asservie la distance fibre optique-levier en
maintenant le système au point de fonctionnement (cf Figure.1.1.1). L’utilisation
d’un élément piézoélectrique permet d’appliquer une contre-force importante et
cela quel que soit le milieu et sans préparation spéciale du levier. Ce qui n’est pas
le cas d’une contre-force utilisant un couplage électromagnétique. La force
appli-quée au système pointe plus levier est alors dans le cas du déplacement de la base
du levier égale à :
F
F F M/pointe=≠k
i(X
piDCezo´≠X
pointeDC) (1.2.3)
Où X
DCpiezo´
est la position de la base du levier. La connaissance de X
DCpi´ezo
nous
permet donc de connaitre la force surface-pointe. La contre-force nécessaire pour
maintenir la position de la pointe constante est donc le déplacement de l’élément
piézoélectrique fois la raideur du levier. Nous verrons comment l’utilisation d’une
contre-force nous permet d’éviter les instabilités mécaniques et donc nous permet
d’utiliser un levier avec un faible coefficient de raideur. Ce qui est le cas par
exemple lors de la condensation capillaire d’un ménisque d’eau entre la pointe et
le substrat. Le fait que la position de la pointe est maintenue constante, permet
également d’avoir accès à la distance pointe-surface réelle, ce qui représente un
des points clés des avantages du FFM. La force statique est mesurée de façon
indépendante de la distance pointe-échantillon, contrairement à la mesure statique
d’un AFM.
En fait, il nous est finalement apparu qu’il est possible d’implanter cette boucle
de contre-réaction sur un AFM avec un système habituel de détection de
l’orien-tation du levier AFM. Cela nécessite une modification de l’AFM lui même. Il faut
introduire une orientation du microlevier de l’AFM que l’on peut actionner en
temps réel. Dans cette publication [47] en collaboration avec Mario Rodrigues de
l’université de Lisbonne, nous décrivons ce système et illustrons son utilisation.
Dans cette thèse nous n’irons pas plus loin sur ce système qui est essentiellement
développé à Lisbonne.
1.2.2 La suppression des instabilités mécaniques : une
Dans le document
Caractérisation à l'échelle micro/nanométrique par Force Feedback Microscope
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