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Dans quelle mesure la boite à raconter favorise-t-elle le développement du langage chez des

V. DISCUSSION

5.2 Dans quelle mesure la boite à raconter favorise-t-elle le développement du langage chez des

5.2.1 Un impact positif sur le développement de la syntaxe

Les ouvrages scientifiques utilisés dans le cadre du présent mémoire soulignent le fait que la boite à raconter est un support permettant aux élèves développer leurs compétences langagières mais il n’est pas précisé en quoi et à quel niveau elle les améliore. La séquence expérimentale proposée ici a fait émerger le fait que cet outil particulier fait évoluer positivement la syntaxe des élèves et plus particulièrement celle des petits parleurs.

En effet, les résultats observés montrent que Hugo, Hina et Simon ont atteint le troisième palier relatif aux critères de la syntaxe avec la boite à raconter au lieu du deuxième avec les images séquentielles. Ainsi, elle a eu un impact positif sur le développement de leur syntaxe puisqu’ils sont passés du critère « fait des phrases incomplètes » au critère « fait des phrases complètes ». Lorsque nous écoutons les enregistrements de ces élèves lors de l’évaluation diagnostique, nous pouvons remarquer qu’ils sont davantage dans la description des illustrations avec le support des images séquentielles. Ainsi, bien qu’ils évoquent les éléments principaux relatifs à l’histoire ils sont davantage dans la description que dans la narration ce qui engendre le fait pour eux de ne pas produire des phrases complètes. Leur attention se focalise sur les illustrations ce qui engendre des propos tels que : « Là c’est un poisson » chez Simon. Au sein des productions orales de ces élèves, on entend systématique en début de propos « Là » ce qui souligne une nouvelle fois le fait qu’ils se concentrent majoritairement sur ce qu’ils voient sans véritablement raconter. Cet adverbe est généralement complété par un geste qui conduit les élèves à montrer des éléments sur les illustrations.

Avec la boite à raconter, les élèves « petits parleurs » ne peuvent plus décrire les illustrations puisqu’elle est composée uniquement des personnages et des lieux présents dans l’histoire vierges de tout autre élément. Ainsi, cela les incite à être dans la narration puisqu’il y’a finalement très peu de choses descriptibles dans ce qui leur est proposé. Ainsi, au sein de leurs productions orales, ces élèves utilisent une syntaxe plus riche puisqu’ils ne peuvent pas s’appuyer sur des éléments qu’ils montrent pour étayer, voire se substituer à leurs propos.

Les résultats observés montrent également que la boite à raconter à un impact positif sur le développement syntaxique des autres élèves. En effet, ils sont six à avoir atteint le dernier palier relatif à ce critère alors qu’aucun ne l’avait atteint avec les images séquentielles. La différence entre le palier trois et le palier quatre réside simplement dans le fait d’utiliser des connecteurs logiques. Avec les images séquentielles, bien que les illustrations soient placées dans l’ordre, les élèves ont tendance à passer d’une image à une autre sans véritablement faire

29 de lien entre elles. Ils sont davantage dans la simultanéité des événements comme s’ils étaient tous sur le même plan temporairement parlant alors qu’ils sont tout à fait capables d’ordonner ces images avant de commencer leur récit.

Avec la boite à raconter, le fait de matérialiser la succession des événements par un chemin aide les élèves à comprendre cette dimension-là. Ainsi, les élèves utilisent l’adverbe « ensuite » pour transcrire oralement cette temporalité linéaire. En outre, le fait de manipuler les marottes des personnages est également une aide leur permettant d’utiliser des connecteurs logiques puisqu’ils ne les utilisent pas tous au même moment. Par exemple, ils prennent d’abord la petite vieille, puis le petit bonhomme de pain d’épice, puis le petit vieux, puis ils reposent la petite vieille et le petit vieux et prennent le chat gris et ainsi de suite.

Pour finir, on remarque également que tous les élèves qu’ils soient petits parleurs ou non se sont appropriés « la petite ritournelle » répétée tout au long de l’histoire par le petit bonhomme de pain d’épice qui est : « Cours, cours tant que tu voudras, jamais tu ne m’attraperas » sans doute car ils l’ont entendue à de nombreuses reprises au cours de la séquence proposée.

5.2.2 Un impact positif sur le développement du temps de parole

La séquence expérimentale proposée au sein du présent mémoire fait également émerger le fait que la boite à raconter fait évoluer positivement le temps de parole des élèves.

Ainsi, les résultats observés montrent qu’Hugo, Hina et Simon ont doublé voire triplé leur temps de parole entre l’évaluation diagnostique et l’évaluation sommative. Différents facteurs qui s’appliquent également aux autres élèves peuvent être à l’origine de ce phénomène. Tout d’abord, le support de la boite à raconter suscite davantage d’intérêt et de motivation chez les élèves comme l’expliquent les ouvrages utilisés dans le cadre de ce mémoire. En effet, le simple fait de manipuler des choses captive leur attention. Ils ont plaisir à faire évoluer les personnages sur le parcours et ils restent concentrés plus longtemps donc ils parlent également plus longtemps. Ensuite, et cela reprend ce qui a été dit précédemment concernant la syntaxe, les élèves par le biais de ce support entrent véritablement dans une activité de narration de l’histoire. Ainsi, leur temps de parole est plus long puisqu’ils utilisent à la fois la description, la narration, le discours lorsqu’il s’agit de faire parler les marottes des personnages… Au sein de l’évaluation diagnostique, les élèves « petits parleurs » n’ont jamais utilisé le discours par exemple et très peu la narration. Pour finir, comme ils ne peuvent plus prendre appui sur les illustrations pour étayer leur propos, les élèves doivent parler davantage afin que l’histoire

30 qu’ils sont en train de raconter ait du sens pour eux et pour leur interlocuteur. Ils font des phrases plus grandes et plus complexes pour raconter tout ce qui n’apparait pas explicitement dans la boite à raconter et de ce fait leur temps de parole s’allonge.

Les résultats observés montrent également que la boite à raconter à un impact positif sur le temps de parole des élèves puisqu’avec les images séquentielles, ils parlent majoritairement entre une minute et une minute trente alors qu’ils le font environ trois minutes avec la boite à raconter.

5.3 Limites et perspectives

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