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Matrices de Rotation

Dans le document M´ECANIQUE II PHQ 310 (Page 57-60)

2.4 Th´eorie de Hamilton-Jacobi

3.1.1 Matrices de Rotation

Supposons donc que l’une des particules du corps soit fix´ee, par exemple `a l’origine des coordonn´ees, et attardons-nous aux trois degr´es de libert´e de rotation. Consid´erons un rep`ere cart´esienS, dont les axes sont fixes dans l’espace et les vecteurs de base sont not´es(e1,e2,e3). Un deuxi`eme rep`ere cart´esien,S0, a ses axes fixes par rapport `a l’objet et ses vecteurs de base sont not´es(e01,e20,e03); ce deuxi`eme rep`ere est qualifi´e demobile. Le deuxi`eme rep`ere peut ˆetre exprim´e en fonction du premier, `a l’aide d’une matrice R, dont les composantes sont not´eesRij:

e0i=Ri1e1+Ri2e2+Ri3e3=Rijej (3.1) (nous adopterons laconvention de sommation, par laquelle on somme sur les indices r´ep´et´es). La position rd’un point mat´eriel peut alors ˆetre exprim´ee dans l’une ou l’autre base :

r=xiei=x0ie0i =xi0Rijej=x0jRjiei (3.2) En faisant correspondre les coefficients de ei de part et d’autre – ce qui est l´egitime puisque les ei forment une base – on trouve

xi =x0jRji (3.3)

D´esignons parxle vecteur-colonne abritant les composantesxi(et de mˆeme pourx0). On ´ecrit alors

x=eRx0 et donc x0=eR−1x (3.4)

o `uRed´esigne la transpos´ee de la matriceR.

1. `A condition qu’elles ne soient pas situ´ees sur une mˆeme droite, bien s ˆur.

Notation Nous allons utiliser les caract`eres sans s´erif pour d´esigner les vecteurs-colonnes et les ma-trices (ex.x,R,A), mais les caract`eres italiques ordinaires pour leurs composantes (ex.xi,Rij). Les ca-ract`eres gras seront r´eserv´es aux vecteurs g´eom´etriques (ex.r). La distinction entreretxest importante : rest un objet g´eom´etrique ind´ependant de la base utilis´ee, alors quexest un ensemble de composantes dans une base donn´ee.

La relation entre les deux rep`eresSetS0est une rotation, et doit pr´eserver la distance entre deux points, en particulier la norme du vecteur r. Cette norme au carr´e peut s’exprimer, en notation matricielle, commeexxet donc une condition essentielle sur la matriceRest

ex0x0 =exx=(gRxe 0)Rxe 0 =ex0ReRx0 (3.5) Comme cette relation doit s’appliquer sur tous les vecteurs x0 pour une matrice R donn´ee, on doit conclure queReR=1: l’inverse de la matriceRest sa transpos´ee. On peut ´egalement ´ecrire cette condi-tion commeRRe =1Sachant cela, la relation ci-haut entrexetx0devient

x0 =Rx et x=Rxe 0 (3.6)

Une matrice dont l’inverse co¨ıncide avec sa transpos´ee est dite orthogonale. Ces matrices ont les pro-pri´et´es suivantes :

1. La relationRRe =1signifie que les colonnes deRforment une base orthonorm´ee.

2. Le produit de deux matrices orthogonales est encore orthogonal. En effet, sieR1R1=1eteR2R2=1, alors(Rg1R2)(R1R2) =Re2Re1R1R2=Re2R2=1.

3. L’ensemble des matrices orthogonales forment ce qu’on appelle ungroupe, qu’on noteO(n)dans l’espace `andimensions (ici on s’int´eresse `aO(3)). Pour qu’un ensemble de matrices forment un groupe, il faut que :

– le produitg1g2de deux ´el´ements de l’ensemble soit encore un ´el´ement de l’ensemble.

– chaque ´el´ement gcomporte un inverseg−1dans l’ensemble (donc la matrice identit´e doit ap-partenir `a l’ensemble).

4. Le d´eterminant d’une matrice ´etant ´egal `a celui de sa transpos´ee, on a la relation det(eRR) = (detR)2 =1, c’est-`a-dire que le d´eterminant d’une matrice orthogonale est±1. Si le d´eterminant est+1, alors la matriceRest qualifi´ee dedirecte, sinon elle estindirecte.

e1

FIGURE3.1 `A gauche : rotation passive d’un angleθ par rapport `a l’axe desz. `A droite, rotation active correspondante.

La matrice qui effectue une rotation d’angleθautour de l’axe deszest

R(z,θ) =

3.1. Cin´ematique des corps rigides Cette matrice, appliqu´ee `a un vecteurx, produit les composantes du vecteurx0qui repr´esente le mˆeme vecteur position r, mais cette fois dans le rep`ere S0 en rotation par rapport au rep`ere S (voir partie gauche de la figure3.1).

On montre que, pour un axe de rotation g´en´eral n, les composantes de la matrice de rotation sont donn´ees par l’expression suivante :

Rij=ninj(1−cosθ) +δijcosθ+εijknksinθ (3.8) ou encore

R(n,θ) =

n2x(1−cosθ) +cosθ nxny(1−cosθ) +nzsinθ nxnz(1−cosθ)−nysinθ nynx(1−cosθ)−nzsinθ n2y(1−cosθ) +cosθ nynz(1−cosθ) +nxsinθ nznx(1−cosθ) +nysinθ nzny(1−cosθ)−nxsinθ n2z(1−cosθ) +cosθ

 (3.9) Cette repr´esentation est g´en´erale : toute matrice de rotation directe (donc de d´eterminant unit´e) peut ˆetre caract´eris´ee par un axe de rotationnet un angle de rotationθ.

Th´eor`eme 3.1 : Th´eor`eme d’Euler

Toute matrice de rotation directeRpeut ˆetre caract´eris´ee par un axe de rotationnet un angle de rotation θautour de cet axe.

Preuve:

Consid´erons l’identit´e suivante, valable pour une matrice orthogonale :

(1R)Re= (Re1) (3.10)

Prenons le d´eterminant de chaque membre de cette ´equation et appliquons la propri´et´e detA= detA,e ainsi que la propri´et´e detR=detRe=1 pour une matrice orthogonale directe. On trouve alors

det(1−R) =det(Re−1) =det(R−1) =−det(1−R) (3.11) la derni`ere ´egalit´e s’appliquant `a toute matrice 3×3. On conclut que det(R1) =0, ce qui signifie que 1 est toujours une valeur propre deR. Appelonsnle vecteur propre correpondant `a cette valeur propre : Rn = n. Ce vecteur n’est donc pas affect´e par la rotation et d´etermine l’axe de rotation : tout multiple de ce vecteur restera aussi invariant par application de la rotation, et la droitex=αn(α∈R) constitue l’axe de rotation.

D’autre part, la matriceRest forc´ement diagonalisable, car elle est normale.2Elle poss`ede donc trois valeurs propresλ1,2,3. On sait par ailleurs que le d´eterminant d’une matrice est le produit de ses valeurs propres, et que sa trace est la somme de ses valeurs propres :

detR=λ1λ2λ3 et trR=λ1+λ2+λ3 (3.12) Comme detR=1, on a doncλ1λ2λ3=1. Comme on vient de le voir, on peut choisirλ3=1, ce qui nous laisse avecλ1λ2=1. De plus, comme une matrice orthogonale est r´eelle, son polynˆome caract´eristique est `a coefficients r´eels et ses racines sont soit r´eelles, soit existent en paires complexes conjugu´ees. Nous avons donc deux possibilit´es :

1. λ1=λ2−1est r´eel. Dans ce cas, les vecteurs propres deRseraient ´egalement r´eels. Soitxun vecteur propre associ´e `a la valeur propreλ1. CommeRx=λ1x, on voit que la rotation ne pr´eserve pas la longueur du vecteurx, `a moins queλ1= λ2= 1 ouλ1= λ2= −1. Dans le premier cas,Rest la matrice identit´e. Dans le deuxi`eme cas,Rd´ecrit une rotation deπautour de l’axen.

2. λ1=λ2etλ1est unimodulaire : on peut l’´ecrire sous la forme e. Dans ce cas, trR=1+2 cosθ etθ, en comparant avec l’expression (3.7), est bien l’angle de rotation.

Dans tous les cas, la direction du vecteur propre associ´e `a la valeur propreλ3 = 1 est la direction de l’axe de rotation, car un vecteur dans cette direction n’est pas affect´e par la rotation :Rx=x.

2. Rappelons qu’une matriceAest ditenormalesiAA=AA. Une matrice normale est diagonalisable.

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