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2 Méthode

2.4 Projet citoyen et engagement scolaire : Dispositif expérimental pour tester l’effet du projet

2.4.1 Matériel :

Afin de procéder au recueil des données, des grilles d’observation (annexe 7) ont été utilisées. Elles faisaient apparaître des éléments permettant de savoir si la séance menée était en lien avec le projet ou décrochée, ainsi que le domaine travaillé, et si la séance faisait l’objet d’un enregistrement audio ou vidéo. Le nom et le statut de l’observateur figurait sur la grille. Celle-ci permettait à l’observateur de coter facilement et rapidement les variables pour procéder au dénombrement de la fréquence d’apparition des indicateurs préalablement définis. Les indicateurs concernaient la participation orale. Celle-ci était de deux ordres : la participation spontanée (avec ou sans demande préalable) et la participation sollicitée par l’adulte. Cette participation pouvait être soutenue avec ou sans communication alternative (image, picto, marionnettes). La cohérence des propos avec le sujet étudié était un élément important de la cotation finale car un élève qui prend la parole sans cesse mais qui ne parle pas du sujet étudié ne peut être considéré dans notre étude comme attentif à la séance. D’autres indicateurs concernant les manifestations comportementales (stéréotypies connotées positivement ou négativement en fonction de chaque élève) étaient dénombrées. La grille d’observation était reprise par les observateurs sur des temps de pause en procédant au visionnage de la séance filmée afin de vérifier les dénombrements et de prendre en note des aspects qualitatifs.

2.4.2 Procédure

Les situations pédagogiques observées concernaient un même domaine d’apprentissage et comportait donc des objectifs pédagogiques similaires. Par exemple, une séance de lecture à haute voix d’un texte appartenant au projet (modalité A) était comparée à une séance de lecture à haute voix d’un texte sans rapport avec le projet (modalité B). Pour

38 cela l’AESH ou une enseignante stagiaire (qui a été l’AESH de l’ULIS durant quatre années) était munie de la grille d’observation et cotait les éléments présents sur la grille au cours de la séance. Celle-ci était entièrement filmée afin de 1° procéder à une vérification des dénombrements des indicateurs, 2° pouvoir ajouter des éléments qualitatifs à la grille d’observation et 3° faire une description fine. La même procédure a été reconduite pour chaque séance ainsi comparée. Un tableau reprenant les séances comparées est joint en annexe 8.

2.4.2.1 Le recueil des données

Le recueil des données s’est fait par observation provoquée portant sur des faits. Il s’est agi de procéder au dénombrement des prises de parole (sur participation spontanée avec ou sans demande préalable, sur sollicitation de l’adulte), au dénombrement de comportements atypiques ou cohérents avec une attitude de concentration, à travers les indicateurs prédéfinis. Une analyse a été faite par la suite avec un système de dépouillement permettant de replacer les indicateurs dénombrés dans le déroulement de la séance. Les données numériques sont accompagnées de notes descriptives permettant d’affiner l’observation ou d’expliciter plus précisément ce qui a pu être coté, ou noter un élément important, par exemple une remarque ou une réponse intéressante, et la replacer dans le déroulement de la séance. Aussi le recueil de données était-il mixte. Le choix d’utiliser une méthode mixte a été fait. Selon Guével et Pommier (2012), ce choix permet de « savoir qu’une variable peut avoir une relation de prédiction sur une autre variable et, d’autre part, de comprendre comment se passe cette relation prédictive. » (p 27).

La méthode de recueil retenue est l’observation. Celle-ci est à la fois participante passive (par un observateur extérieur) avec notation immédiate et participante active (par l’observateur qui agit dans la séance) avec notation différée reposant sur l’observation médiatisée (visionnage de séances filmées). Nous avons choisi d’utiliser ce support dans la mesure où il permet « le stockage d’informations brutes permettant un contrôle du codage, des traitements nouveaux de l’observation, un codage multiple » (De Ketele & Postic 1995, p. 70). Nous obtenions d’une part une observation systématique afin « que la procédure employée puisse autant que possible être répétée » (De Ketele & Postic, 1995, p. 75). Mais nous souhaitions d’autre part joindre à celle-ci une « observation libre complémentaire » afin de « débusquer des variables significatives négligées, (...) ou tout simplement les

39 opérationnalisations inadéquates du plan expérimental projeté », (De Ketele & Postic, 1995, p. 75).

Il existe des biais comme « le biais de confirmation d’hypothèse » auxquels nous avons été particulièrement attentive. Pour le réduire, l’observation directe a été conduite par une personne « extérieure » au dispositif mais néanmoins familière des enfants afin qu’ils ne modifient pas leurs comportements habituels. Un enregistrement vidéo de chaque séance observée à l’aide de la grille a été réalisé afin de croiser les regards. Dans le but de ne pas donner un caractère particulier aux observations des séances n’entrant pas dans l’étude, ces dernières ont aussi été filmées pour les rendre comparables aux séances entrant dans le cadre du projet d’AD.

Pour une question d’éthique, les élèves (tout comme leurs parents) ont été informés qu’une étude se déroulait. Leur accord a été sollicité oralement (moment filmé) par rapport à l’enregistrement vidéo des séances de classe permettant d’observer leurs comportements et leurs façons d’apprendre. De plus, des demandes d’autorisation écrites ont été soumises aux familles à la suite d’une réunion d’information destinée à leur présenter l’étude.

2.4.2.2 Effet du projet sur l’engagement scolaire

En mettant en place les situations dites « expérimentales », nous nous attendions à relever plus d’indicateurs de participation cohérente et d’attention que dans les séances décrochées du projet.

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