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RELATIONS ENTRE PRESSION ARTERIELLE

ET DEPRESSION (ETUDE TRANSVERSALE)

7. Matériel et méthodes

7.1. Constitution de l’échantillon d’analyses

La figure 3 ci-dessous représente la constitution de l’échantillon pour les analyses transversales.

Inclusion

Figure 3 Constitution de l’échantillon d’analyse transversale sur les relations entre pression artérielle et dépression

Parmi les 9294 sujets inclus dans la cohorte 3C, 142 participants avaient des données manquantes pour l’échelle CES-D et 59 participants n’avaient pas renseigné la question concernant leur « Antécédent d’Episode Dépressif Traité ». De plus, 1290 sujets n’ont pas eu d’évaluation pour leurs antécédents « d’Episodes Dépressifs Majeurs » actuels ou passés, notamment parce que le montage de l’étude prévoyait que dans l’un des centres 3C (Dijon), seuls les sujets de moins de 85 ans devaient se rendre au centre d’examen pour certaines

Echantillon d’étude (N 9294) Echantillon d’analyse (N 7914) Données manquantes

Antécédents d’Episodes Dépressifs Traités (n 59)

Episodes Dépressifs Majeurs (MINI) (n 1290)

Symptômes Dépressifs Sévères (CES-D) (n 142)

Soit n = 1380 valeurs manquantes pour le

statut « Dépressif » ou « Non-Dépressif » selon l’algorithme utilisé

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investigations dont la passation du questionnaire Mini International Neuropsychiatric Interview. Pour certains participants deux parmi les trois, voire les trois variables dépressifs étaient manquantes.

7.2. Traitement spécifique des variables de dépression

Dans nos analyses transversales sur les relations entre la pression artérielle et la dépression, nous avons, à partir des trois marqueurs de dépression précédemment décrits (antécédents déclarés d’épisode dépressif traité, symptômes dépressifs à l’entrée de l’étude, épisodes actuels ou passés de dépression majeure), défini 3 groupes de sujets dépressifs (tableau 2); 1) un premier groupe ayant des « Antécédents d’Episodes Dépressifs Traités », à l’exclusion des sujets ayant vécu des « Episodes Dépressifs Majeurs » actuels ou passés et des sujets ayant des « Symptômes Dépressifs Sévères » (selon CES-D) à l’inclusion (soit 5,6% des hommes et 12,1% des femmes de l’échantillon global) ; 2) un groupe de sujets (7,7% des hommes et 16,4% des femmes) ayant souffert « d’Episodes Dépressifs Majeurs » actuels ou passés quelque soit leur distribution pour les variables « Antécédent d’Episodes Dépressifs Traités » et de « Symptômes Dépressifs Sévères » ; et 3) un dernier groupe (9,3% des hommes et 8,5% des femmes) souffrant à l’entrée de l’étude de « Symptômes Dépressifs Sévères » en excluant ceux aux antécédents « d’Episodes Dépressifs Majeurs » actuels ou passés.

Au total, 706 (22,6%) hommes et 1773 (37%) femmes « Dépressifs » appartenant au moins à l’un des groupes définis précédemment ont ainsi été identifiés. Les sujets « Non-Dépressifs » étaient définis comme ceux n’appartenant à aucun des groupes précédemment mentionnés. Le statut « Dépressif » ou « Non-Dépressif » n’a pu être renseigné pour 1380 (14,9%) participants en raison de 1290 données manquantes pour « Episode Dépressif Majeur », 59 pour « Antécédents d’Episodes Dépressifs Traités », et 142 pour « Symptômes Dépressifs Sévères ».

Les analyses ont donc porté sur les 7914 individus (3126 hommes et 4788 femmes) pour qui le statut « Dépressif » ou « Non-Dépressif » était valide. Les participants pour qui cette information manquait étaient en moyenne plus âgés [âge moyen (ans) ± DS, hommes 77,5 ± 7,5 vs 73,6 ± 5,0 ; femmes 77,7 ± 7,4 vs 73,8 ± 5,0] et de niveau d’études plus faible que ceux pour qui les données étaient disponibles. Ces participants avaient également plus souvent des antécédents d’hypertension artérielle (hommes, 83% vs 81% ; femmes, 77,4% vs 73,7%), d’évènements cardiovasculaires (hommes, 22,6% vs 16,7% ; femmes, 9,9% vs

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4,6%), et d’insuffisance cardiaque (hommes, 10,7% vs 6,3% ; femmes, 6,9% vs 4,9%), et ils prenaient plus souvent des antihypertenseurs (hommes, 52,3% vs 48,6% ; femmes, 55% vs 48,4%) et des agents psychotropes (hommes, 26,2% vs 24,1% ; femmes, 39,6% vs 35,4%) que ceux pour qui ces données étaient disponibles.

Tableau 2 Définition et répartition des trois groupes de sujets « dépressifs » (N 7914)

Sujets « Dépressifs » (N 7914) Groupes Sexe Hommes Femmes (n = 706) (n = 1773) Antécédent d’Episode Dépressif Traité a Episode Dépressif Majeur actuel ou passé b Symptômes Dépressifs Sévères c I 175 578 + - - II 240 786 +/- + +/- III 291 409 +/- - +

a Antécédents d’Episodes Dépressifs Traités autodéclarés ; b Episodes Dépressifs Majeurs selon le MINI (Mini International Neuropsychiatric Interview) ; c Symptômes Dépressifs Sévères selon le score au CES-D avec les seuils considérés (soit > 16 pour les hommes et > 22 pour les femmes)

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7.3. Méthodes statistiques

Les analyses transversales de la relation entre pression artérielle systolique et diastolique (variables explicatives) et dépression (variable à expliquer) ont porté sur 7914 sujets pour qui le statut dépressif a pu être défini. La plupart des analyses ont été réalisées séparément chez les hommes et les femmes, compte-tenu des différences bien établies de certaines variables de santé entre les sexes, incluant la pression artérielle. Dans les analyses univariées, la comparaison des moyennes et des pourcentages a été réalisée classiquement par des tests de Student et de χ2 respectivement. Des modèles de régression linéaire multiple et de régression logistique ont été conduits pour évaluer la relation entre le statut dépressif (variable catégorielle dichotomique) ou chacun des trois marqueurs de dépression considéré (variables catégorielles) et des variables démographiques ou de santé (pour le codage des variables se reporter page 75) incluant la moyenne des pressions artérielles systoliques et diastoliques. Les analyses ont été ajustées sur des variables explicatives potentielles reconnues (sur la base de la littérature) pour être associées soit avec la dépression (sexe, âge, niveau d’études, consommations d’alcool et de tabac, IMC, antécédents de diabète et d’évènements cardiovasculaires, consommation de psychotropes, activité physique, hospitalisation pour pathologie grave non traumatique, anxiété) soit avec la pression artérielle (sexe, âge, consommations d’alcool et de tabac, IMC, antécédents de diabète, d’hypercholestérolémie, d’évènements cardiovasculaires, consommation d’antihypertenseurs), mais aussi sur des variables associées à ces paramètres à l’issu des analyses bivariées (avec un risque de premier espèce de 10%). Une recherche de multicolinéarité a été effectuée. Les variables ont été introduites dans les modèles selon la méthode de régression pas à pas descendante, en éliminant successivement les variables ayant le niveau d’association le plus faible avec la variable à expliquer (niveau limite p 15%). L’adéquation des modèles a été testée par le test d’Akaïke (indice AIC : Akaïke Information Criterion).443

Au final, les facteurs de confusion comprenaient âge, centre, niveau d’études, IMC, consommations d’alcool et de tabac, antécédents d’évènements cardiovasculaires.

Afin d’examiner le rôle des agents antihypertenseurs ou des médicaments psychotropes sur la relation entre la pression artérielle et les variables de dépression, nous avons réalisé des analyses stratifiées sur la consommation de ces médicaments et les interactions respectives entre le statut dépressif ou les marqueurs dépressifs et la consommation des traitements antihypertenseurs ou celle de psychotropes ont été vérifiées pour la pression artérielle systolique et la pression artérielle diastolique pour l’ensemble de

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