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1.1. MATÉRIEL

1.1.1. Description de l’AMMPPU

L’association médicale mosellane de perfectionnement post universitaire (AMMPPU) est une association régie par la loi de 1901 (1908 en régime local), indépendante, apolitique, gérée essentiellement par des médecins généralistes du département de la Moselle.

L’AMMPPU a pour but de promouvoir et d’organiser la Formation Médicale. Les formations proposées s’adressent à toutes les spécialités médicales, dont la médecine générale, la médecine de protection maternelle et infantile (PMI), la médecine de santé scolaire, la médecine hospitalière, ainsi qu’aux autres professionnels de santé : chirurgiens, biologistes, pharmaciens, sages-femmes, infirmières, masseurs-kinésithérapeutes… Depuis quelques années, elle inscrit son action dans la transversalité du tissu professionnel de santé.

L’AMMPPU est un organisme formateur agréé pour le développement professionnel continu (DPC).

1.1.2. Réunions

Depuis 2014, et de façon plus prononcée depuis 2016, l’AMMPPU organise un cycle transversalité en y incluant différentes réunions thématiques où sont invités divers professionnels de santé. Sont également mises en avant les réunions de morbi-mortalité interprofessionnelles et pluriprofessionnelles.

1.1.2.1. Réunions thématiques pluriprofessionnelles

Ces réunions abordent des thématiques intéressant à la fois le médecin généraliste et ses interlocuteurs professionnels de santé. La soirée débute par une brève présentation des invités et de leurs attentes ; elle est suivie par l’intervention d’un ou plusieurs experts du thème supportée par un diaporama, parfois précédée ou entrecoupée par de courts ateliers de travail et d’échanges entre participants sur le thème (cas cliniques, gestes pratiques). Dans un souci d’interactivité, les exposés laissent une place importante aux questions, pour favoriser la participation des acteurs de santé. Enfin, la soirée se termine par un débat, selon les interrogations de chacun.

Ces réunions de formation et d’échanges inter et pluriprofessionnels, autour d’un thème commun, permettent de se former de manière interactive et de débattre sur des sujets d’actualité et des pratiques du quotidien.

63 1.1.2.2. Réunions de morbi-mortalité

« Une revue de morbidité et de mortalité (RMM) est une analyse collective,

rétrospective et systémique de cas marqués par la survenue d’un décès, d’une complication, ou d’un évènement qui aurait pu causer un dommage au patient, et qui a pour objectif la mise en œuvre et le suivi d’actions pour améliorer la prise en charge des patients et la sécurité des soins.

L’analyse systémique, menée lors de la RMM, est une analyse globale de la situation, prenant en compte tous les éléments (organisationnels, techniques et humains) en interaction ayant contribué à la prise en charge d’un patient. De ce fait, elle permet de dépasser la seule réflexion centrée sur un ou des individus. A l’issue de cette analyse, des enseignements sur les forces et les vulnérabilités existantes peuvent être tirés afin de mener des actions d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins.

Il s’agit de décrire les faits et d’analyser des situations s’étant produites, pour apprendre et comprendre, afin d’agir ensemble pour renforcer la qualité et la sécurité des soins, sans porter de jugement sur les personnes, ni rechercher un coupable ou un responsable. » (45)

De telles réunions sont organisées principalement jusqu’à présent entre médecins et pharmaciens, dans les locaux de l’association. Elles visent à faire participer autant de médecins généralistes libéraux que de pharmaciens d’officine.

Le tour de table au début de réunion est de mise. Chacun expose à tour de rôle une situation ayant posé problème dont il aura préparé à l’avance le récit synthétique. Ces situations sont discutées au fur et à mesure par l’ensemble des participants qui font préciser certains points, donnent leur avis et leurs commentaires dans un esprit critique amical et productif mais sans jugement de valeur, ton de reproche ou accusation quelconque.

Le but est de mettre en évidence un élément source de problème dans la prise en charge du patient, impliquant la relation et la communication entre médecin généraliste et pharmacien, un dysfonctionnement dans la prise en charge pouvant conduire à un retard de diagnostic, à la mise en péril de la santé d’un patient et être considéré comme une perte de chance pour le patient.

Il est parfois difficile de s’adresser à une assemblée, surtout pour s’autocritiquer mais, en faire profiter des collègues susceptibles d’être confrontés aux mêmes problèmes, est très enrichissant. Cela permet aussi aux deux professions représentées de proposer leurs points de vue complémentaires, des solutions et de progresser.

La mise en place de telles revues de morbi-mortalité est longue car il faut du temps pour y sensibiliser les différents professionnels libéraux et les mettre en confiance. Ainsi, bien qu’en projet, aucune RMM confrontant médecins généralistes et masseurs-kinésithérapeutes, médecins généralistes et infirmiers n’ont pu être organisées pendant la durée de l’étude.

64 Comme prévues initialement, les RMM confrontant médecins généralistes et pharmaciens ont bien été organisées.

1.2. MÉTHODES

1.2.1. Caractéristiques de l’étude

L’étude réalisée est une enquête qualitative, observationnelle, basée sur un recueil de données lors de réunions d’inter formation organisées par l’AMMPPU entre différents acteurs de santé, avec parfois la participation d’un expert sur un thème particulier. Ces données sont alors analysées pour en faire émerger les éléments, sources de dysfonctionnement, altérant la coopération interprofessionnelle, et les pistes d’amélioration proposées par les participants ou sous-entendues. Enfin, la comparaison avec les données issues de la littérature permet de valider certains points et, pour d’autres éléments, de proposer des axes de travaux futurs.

1.2.2. Recueil de données et analyse

Pour chaque réunion, si le sujet concerne la relation interprofessionnelle, le récit est respecté au maximum afin de restituer son contenu, son sens et sa richesse. Une problématique est ensuite extraite du dialogue. A chaque dysfonctionnement sont associées des pistes d’améliorations. Ce sont celles formulées ou sous-entendues par les professionnels de santé présents aux réunions. Des commentaires sont également ajoutés pour préciser les réactions non verbales, les intonations, la fréquence de la problématique ainsi que les professionnels concernés.

Pour analyser les échanges interprofessionnels la grille d’analyse suivante a été utilisée : - Quelle est la problématique ?

- Quels sont les professionnels concernés ? - Quelle est sa fréquence ? Quelle est sa gravité ?

- Quelle attitude particulière les participants ont-ils manifesté ? - Quelles sont les pistes d’amélioration proposées ou à proposer ?

Cette méthode permet d’extraire uniformément les informations, malgré l’hétérogénéité du type de réunion, représentant une des principales difficultés de ce travail.

Pour une présentation plus condensée, le détail des réunions a été reporté en annexe, laissant ainsi uniquement les résultats bruts dans la partie résultats, c’est-à-dire les problématiques, les pistes d’amélioration proposées et éventuellement le message clé de l’expert. Pour une lecture exhaustive des résultats, il est alors recommandé de lire les annexes 3 à 19.

65 Enfin, un tableau récapitulatif des points forts, des mots clés issus des problématiques vient conclure cette partie, dans le but de classer les dysfonctionnements par thématiques. Cela permet d’introduire la discussion, ayant pour but d’identifier les problématiques communes aux différentes professions et de les confronter aux données de la littérature.

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