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MASSIF CENTRAL

Dans le document DE LA FRA CE (Page 53-56)

Dans le Massîf Central, ce sont les rivières les plus sensibles à l'influence des pluies océa-niques qui se trouvent les mieux alirnentées en 1944.

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* *

Au mois de janvier, le débit moyen n'atteint pas sur la plupart des cours d'eau, 50 ~~ du' débit moyen normal. La Dore, le Tarn, le Lot, les plus abondants, ne dépassent pas 60 ~-~.

En février, les débits moyens de la Loire à Bas-en-Basset, de l'Allier à Vieille-Brioude, du Tarn à Pont-de-Monvert, restent faibles (40 et 25

°/o

de la normale); ceux des autres rivières figurant dans l'Annuaire sont un peu inférieurs (50 à 75 ~-~) par suite d'une petite crue surve-nue le 11 février.

111ars est tout aussi déficient; ce mois, habituellement pluvieux, est exceptionnellement sec,-le plus sec de toute l'année 1944 (7 mmdepluieàSaint-Chély,altitude987m,danslebassindela Truyère contre 73 mm en année normale). ~a fonte des neiges pe~ abondantes n'apporte qu'un faible soutien aux débits. L'hydraulicité relative du Tarn n'atteint pas 15 Cj~. Celle des autres rivières du Massif Central s'échelonne entre 25 et 50

La pénurie continue jusqu'au mois de juin et. va même en s'accentuant.

(1) Pour plus de détails on pourra consulter les deux études suivantes de M. J. Sanson !

La sécheresse du premier semestre de l'année 1944 en France(« La Météorologie», janvier-juin 1944):

La pluviosité exceptionnelle du deuxième semestre 1944 et ses conséquences agricoles («La Météorologie»

,juil-let-décembre 1944). ·

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Les chutes de pluie d'avril den1eurent sans grand effet. Par contre, la fonte des neiges grossit durant ce mois les cours d'eau des bassins de haute altitude comme la Loire à

Bas-en-Basset, l'Allier à Vieille-Brioude, le Tarn à Pont-de-Montvert, le Lot à Cajarc, la Truyère à Sarrans, le Viaur à Thuriès, I' Agout à Clot ( 1 ). Les rivières venant du plateau de Millevache, du Sancy, du Cantal (Taurion, Creuse, Dordogne, Maronne, Vézère) présentent des crues insi-gnifiantes.

La Loire et l'Allier atteignent leur débit moyen mensuel normal et la Dore le dépasse de 25 o/o; la Creuse présente au contraire un déficit de 75

°/

0 •

L'étiage est en avance de deux mois. Les débits moyens mensuels de la Dordogne à Argen-tat en mai et juin sont respectivement de 14,8 m8/s et de 13 ni8/s, c'est-à-dire non seulement très inférieurs aux débits moyens mensuels normaux en cette saison ( 121 m:5 /s en mai, 79 m8 /s en juin), mais encore au plus petit débit moyen mensuel d'une année moyenne (41 m\/s en août). Seule l'hydraulicité relative du Tarn se maintient entre 50 et 70 ~ci, alors que celle des autres cours d'eau est voisine de 40 ~/~ (Loire 36 ~/~' Lot 30 ~-S, Creuse 10 ~/~)' Maronne 6 ~~).

A partir de juillet la situation se modîfie. L'étiage est brusquement interrompu par d'abon-dantes averses qui font remonter les débits à deux reprises, au début de juillet et pendant la deuxième quinzaine d'août. La Loire à Bas-en-Basset atteint 155 m:3/s le 9 juillet (moyenne

mensuelle normale : 42 m3/s).

En août 1944, au moment où l'on doit s'attendre aux débits les plus faibles de l'année, s'amorce une période de hautes eaux qui rejoindra les crues d'automne et se poursuivra au cours des mois d'octobre, novembre, décembre exceptionnellement pluvieux cette année. Tandis que les débits moyens mensuels de la Loire, de l'Allier, du Tarn, moins sensibles aux pluies de la deuxième quinzaine d'août, ne font qu'avoisiner les chiffres normaux, ceux des cours d'eau descendant du plateau de Millevache, du Sancy, du Cantal et de 1' Aubrac les dépassent de beaucoup: 71 m3/s au lieu de 42 m:J/s ,(soit a= 164 %) pour la Dordogne à Argentat; 13 m:3

/s

au li eu de 5 m ·~ / s ( soit et = 2 ~ 0 ~,~ ) pou r 1 a M a r on ne.

En septernbre, très arrosé, les cours d'eau débitent une fois et demie ou deux fois plus qu'en année normale, et ceci explique pourquoi les pluies d'octobre très fréquentes, mais d'abondance moyenne (la hauteur d'eau tombée pendant ce mois varie entre 100 n1m et240 mm, soit 150 à 200

%

de la normale) tombant sur des terres déjà saturées, ont provoqué çà et là des crues d'une ampleur remarquable; de telles crues ne se produisent en effet qu'une fois tous les dix ans en moyenne. Les pluies s'apaisent un peu en novembre pour recommencer au début de décembre avec une violence exceptionnelle. Les débits mensuels atteignent le double ou même le triple de la normale.

Au mois d'octobre, les hydraulicités relatives de la Loire, de l'Allier, de la Dore et du Tarn se maintiennent encore entre 140 et 180 ~~;celle des autres rivières dépasse 250 ou même 300

Les débits moyens mensuels du Lot sont de 222 m:i /s en octobre, contre 75 en an née moyenne: 510 m:i,1s en novembre contre 162; 771 m:J/s en décembre contre 215, soient respecti-vement 295 ~~' 315 ~~ et 358 (}~) de la normale ; les hautes eaux du Lot se situent généralement en mars où le débit moyen mensuel est de 237 m\/s1 soit la moitié de celui de novembre 1944 et le tiers de celui de décembre 1944.

En noverribre et décenibre les débits moyens mensuels montent encore, l'hydraulicité relative reste du même ordre. Cet automne 1944 est remarquable par la durée de la période de très forte hydraulicité plus encore que par l'importance des crues.

En effet, la Creuse, par exemple, dont les débits moyens mensuels atteignent en septembre 14 m3/s contre 7 m:3/s, en octobre 48 contre 16, en noven1bre 125 contre 40, en décembre 117 contre 491 soit en moyenne plus de deux fois et demie la normale ne présente que cinq petites crues successives d'importance moyenne (max.: 496 m:3/s le 8 décembre).

(1) Cette étude ne porte en principe que sur les débits publiés dans l'annuaire. Afin d'alléger l'exposé, nous ne ferons généralement pas suivre le nom des cours d'eau de celui de la station de jaugeage dont nous analysons les débits et qui est celle figurant dans l'annuaire.

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-L'Allier, la Haute-Loire, le Tarn, moins sensibles à l'influence des précipitations océaniques n'ont pas de crues très marquées en automne 1944.

Par contre, la Dordogne donne l'exemple d'une crue remarquable; son débit à Argentat le 8 décembre au matin atteint 1476 m:1;s. Il faut remonter à mars 1912 ou octobre 1907 pour retrouver des débits aussi élevés.

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Au total l'hydraulicité relative de l'ensemble de l'année ·1944 pour les principales rivières du Massif Central oscille autour de 1 OO

%.

Elle est supérieure à ce chiffre pour le Lot ( 130 %), la Vézère, la Maronne ( 115 ~~);très voisine pour la Dordogne et légèrement inférieure pour la Loire ( 80

°/o)

et I 'Al 1 ier ( 90 ~Io). La Garonne à Mas-d 'Agenais, malgré un débit moyen de décembre de 1727 m'l/s, supérieur au double de la normale, accuse une hydraulicité de 85

%

en raison des apports insuffisants de ses affluents pyrénéens.

PYRÉNÉES

La région des Pyrénées se distingue nettement de l'ensemble de la France par la persistance de la sécheresse durant toute l'année.

En janvier et février, mois de basses eaux pour ces cours d'eau de régime nival ou' nivo-pluvial à quelques exceptions près, les débits sont très faibles et n'atteignent que la moitié de leurs valeurs moyennes ( a= 30

o/

0 pour l'Adour et 25

%

pour la Pique). Dans 1es Pyrénées orientales, le Tech et l'Aude, sensibles aux influences méditerranéennes, font exception par leur alimentation relativement abondante.

La neige apparue tardivement (fin février) et en faible quantité commence à fondre aux derniers jours de mars. Les précipitations pendant ce mois sont inférieures, sur presque toute l'étendue des Pyrénées, au quart de la normale, et l'hydraulicité se maintient toujours aux

environs de 50

-La fusion des neiges se poursuit en avril, plus arrosé (100 mm de pluie à Pradières dans la haute vallée de l'Ariège); la plupart des cours d'eau atteignent à la fin du mois leur maxi-mum printanier (et annuel); sur la Pique, la Neste, aux bassins plus élevés, ce maximaxi-mum se présente au début de mai avec une valeur inférieure de 15 à 20

o/

0 à la normale. Dans l'ensemble, l'hydraulicité du mois d'avril est très voisine de la moyenne; elle est'supérieure à cette dernière pour le Salat (124

%),

l'Ariège ( 140 ~Io), la Neste, les gaves de Brousset, de Pau, etc ... et inférieure pour la Garonne à Valentine (88 </~), l'Adour, la Nive (55

%>·

Souvent l'abondance due à la fusion des neiges se poursuit en mœi etj1.dn; en 1944 les eaux commencent à baisser dès le début de mai et les Pyrénées traversent pendant l'été une période d'extrême sécheresse qui atteint son paroxysme au mois de j1rillet où la Garonne à Valentine débite 25 m3/s, soit 38

%

de son débit moyen normal; sur la Pique, la Neste, les gaves de Brous-set, d'Oloron, etc ... l'hydraulicité relative tombe à 30

°/o

environ. Même le Tech et l'Aude qui, épargnés jusqu'en juin, semblaient devoir échapper à la pénurie sévissant sur l'ensemble_ de. la

France, voient leur débit s'amenuiser.

En août et septe1nbre, quelques averses provoquent de brusques remontées (23 août, 18 septembre) atténuant un peu le déficit. Le débit moyen mensuel de la Garonne atteint 60 ~~)

de la normale, ce! u i du gave de Pau 90 o/c, ; seu ! I 'Adour continue encore à baisser et rie débite, au morne.nt de son minimum de septembre, que 1 ,6 m8 /s, soit 35 ~/~> de son débit moyen mini·

mum habituel.

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-En octobre, novernbre et décernbrc, les bassins des Pyrénées ne demeurent pas complète-ment à l'abri des abondantes précipitations océaniques que nous avons enregistrées dans le Massif Central. Mais l'allure même des courbes de débit des cours d'eau montre que ces pluies se répartissent de façon inégale suivant les régions : abondantes ( 1) dans les Pyrénées occi-dentales où, sans présenter de véritables crues, les rivières ont néanmoins des débits moyens mensuels d'automne assez élevés ( 160 à 180 ~/~ des débits moyens normaux en cette saison pour la Nive, 130 à 150 ~~ pour le gave de Pau); moyennes dans les Pyrénées centrales où les débits de l'Adour et de tous les affluents de la Garonne ne sont en octobre et novembre guère supérieurs à ceux de juillet (60

%

du débit normal). Les débits ne deviennent à peu près nor-maux dans l'ensemble de ces bassins qu'en décembre. Plus à l'est1 le Tech et l'Aude, soumis à l'infruence des précipitations méditerranéennes et abrités des pluies océaniques se comportent de façon toute différente; après six mois de relative abondance ( hydraulicité moyenne 120 <)~),

la pénurie commence pour eux en juillet. Les hautes eaux constatées habituellement ne se sont pas produites en 1944 par suite de la sécheresse exceptionnelle de l'automne et ils se montrent pendant la deu?<ième moitié de l'année relativement déficitaires ( hydraulicité moyenne 85 C)~).

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Pour l'ensemble de l'année 1944, l'hydraulicité relative dans les Pyrénées est nettement i n f é ri eu r e à 1 a no r m a 1 e. E 11 e est de 1 'or d r e de 5 0 (_)1~) pou r 1 a Pi q u e, le haut Ad ou r et 1 e gave de Gavarnie. La Neste, la Garonne à Valentine, le gave d'Oloron à Oloron accusent des valeurs de

a comprises entre 60 et 70 ~~' tandis que l'Ariège (Y. = 75 ~{~) et le Salat (,Y. = 85 <)~) sont mieux C:llimentés (2).

Le Tech (:t = 97 %) et l'Aude (,:x =--= 105 ~1~) montrent une hydrau1icité voisine de la nor-male, ce qui s'explique par leur alimentation assez différente de celle des autres cours d'eau pyrénéens.

Dans le document DE LA FRA CE (Page 53-56)

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