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La contradiction majeure de l'idéologie du rangement fait que l'objet le mieux rangé est le moins accessible et le plus inutile: la position des objets à l'intérieur de l'élément intégré en indique ainsi le statut. Encore que parfaitement rangé, l'objet ne jouissant ni de "visibilité maximale" ni de "tangibilité aisée" est bien proche en fait du rebut. En ce sens le pla­ card incorporé ou le rangement rationnel ne sont pas loin de présenter com­ me un microcosme de l'ordre moderne.

Techniques et Architecture, 1951, L'architecture d'aujourd'hui 1947, Eléments de construction de Neufert, 1959.

Répartition des espaces de stockage et de rangement et composition architecturale

Il est évident que la cave et le grenier auxquels sont attachés les auto­ constructeurs et le vernaculaire pavillonnaire induisent une certaine verticalité de la maison. Quant aux "celliers" et aux "rangements intégrés" ils orientent la disposition en plan beaucoup plus que la volumétrie: nous avons déjà vu que les espaces de réserve sont généralement absorbés par le cube pavillonnaire, et très rarement traités en appentis; comme ce pouvait être le cas dans l'habitat rural traditionnel. On peut hasarder la généralisation suivante: dans les années 50 les espaces de réserve réintègrent le corps de logis, dans la mesure même où la différence de plan s'atténue entre la maison et l'appartement:

"Les conditions économiques de liberté dans le choix étant supposées réunies, la maison individuelle a toujours permis le groupement de tous les volumes nécessaires à la satisfaction des besoins matériels des occupants: nombreu­ ses pièces pour la vie individuelle, grandes pièces pour la vie collective, pièces de travail, réserves (celliers, fruitiers, garage, cave), annexes divers. Cette complexité s'observe même dans les variétés les plus appauvries de la maison individuelle (sous-sol, garage, cellier). La plupart des légis­ lations contemporaines constatent l'existence de ces annexes: elles en font même souvent la condition d'une aide de la collectivité à l'individu (usage ou appropriation). Spatialement, l'ensemble de ces volumes particuliers s'inscrit, le plus souvent pour des raisons matérielles, dans un parallélé­ pipède. Cette forme élémentaire se compliquera aisément, l'observation le prouve, par l'adjonction de volumes supplémentaires créés au gré des be­ soins." (44)

L'accent est ici mis à juste titre sur l'intégration du "cellier" au bloc à terre, généralement contigu à la cuisine, situé sur l'angle, et ouvrant sur l'extérieur. Quant aux "volumes supplémentaires" créés par l'usager "au gré des besoins", et qui échappent par définition à toute intervention cons­ ciemment architecturale, ce sont ceux-là même qui seront pourchassés tout au long des années 60 et 70 par les régulateurs culturels qu'offusquent les appentis, les rajouts et le parasitaire.

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téton i ossature préfabriqué», module 1 m. 20 (page 225)

Béton à ossature préfabriquée, module 1 m. 07 (page 227)

Les "rangements intégrés" quant à eux sont des espaces servants, et plus généralement des murs creux. Ils sont disposés à l'intérieur de toute la maison, selon une disposition apparemment utilitaire, mais souvent déterminée par le désir (inconscient ?) de l'architecte de les traiter com­ me une séparation phonique (entre deux chambres, entre chambre des parents et chambre des enfants, entre la "partie jour" et la partie nuit", etc). Dans une architecture de parois minces, le rangement sert souvent d'ersatz aux murs épais d'antan.

Cité expérimentale de Noisy le Sec: exemples de "rangements intégrés" dans les prototypes français.

"Les placards seront, de préférence, ouverts sur les circulations de maniè­ re à être accessibles en tout instant. C'est également dans les doubles cloisons qui séparent les circulations des chambres que trouveront place tous les objets d'usage commun, ou ceux d'un emploi peu fréquent; la phar­ macie notamment sera près de la salle d'eau, mais d'accès indépendant. La hauteur de ces mêmes dégagements peut être généralement limitée à celle des portes. Entre ce niveau et celui du plafond général, l'espace restant sera utilisé pour le rangement de ce qui est encombrant et léger: valises vides, boîtes contenant des vêtements hors-saison, équipements de sports d'hiver

(skis, etc)... Le développement des dégagements étant sensiblement propor­ tionnel au nombre de chambres, la correspondance entre les espaces de ran­ gement et l'importance de la famille est aussi automatiquement assurée." (45) On ne saurait mieux dire que le rangement sert de mur creux, et que cet élé­ ment essentiel d'après les idéologues se voit en fait assigner une situation subordonnée. On remarquera aussi que l'appellation du "rangement" reste fluctuante: placards, circulations et dégagements semblent être utilisés indifféremment... Car pour les spécialistes des années 50 le "rangement" signifie à la fois le placard proprement dit, avec ses cloisons de plâtre ou de brique et sa porte de métal et de bois, mais aussi toute la structure spatiale qui en permet l'accès: couloir, recoin, dégagement. On peut ainsi passer du "rangement intégré" individuel (dans les chambres par exemple) au "rangement intégré" d'usage commun ou d'emploi peu fréquent, du stockage intime au staockage familial. Ce qui explique la transformation du placard en mur creux, "armoire continue", "mur équipé" ou élément "prévu de cosntruc- tion":

"Une cloison séparant un couloir des pièces contigües pourrait être rempla­ cée par un plàcard continu s'ouvrant en chicane alternativement d'un côté et de l'autre. Il existe des éléments de série pour équiper ces placards suivant leur destination. Il existe aussi des éléments étudiés par des déco­ rateurs de talent qui doivent permettre de créer, à la demande, le mur équi­ pé exactement adapté aux besoins des occupants." (46)

On aurait donc pu attendre de cette typologie du rangement (objets in­ times ou personnels disposés "en chicane", objets communs au groupe fami­ lial accessibles à tous d'un "dégagement") une nouvelle conception de la cellule d'habitation quant au dimensionnement et à l'orientation. En bonne logique fonctionaliste le "rangement intégré" aurait dû devenir le coeur du logis:

"Il est incontestable que ces nouvelles implantations amèneront une trans­ formation assez importante des plans types classiques d'habitation." (47) Avec près de trente annnées de recul force nous est de constater aujourd' hui que cette transformation qu'aurait dû induire la nouvelle philosophie du rangement ne s'est pas produite: à la différence de ce qui s'est produit dans les pays anglo-saxons le rangement n'a pas sensiblement modifié en France la disposition des chambres à coucher entre elles, ou des chambres par rapport au séjour. Il se trouve que le mur équipé n'oriente que très partiellement la disposition des pièces auxquelles il est contigu et/ou qu'il dessert. Le "rangement" moderne qui devrait se trouver en partie cen­ trale est bien souvent rejeté à la périphérie, où, comme le bon vieux pla­ card traditionnel, il bouche les trous et occupe les coins sombres. Seule la "bibliothèque par éléments", qui cumule les avantages culturels (exhiber la culture supposée de l'occupant) et fonctionnels (facilité relative de rangement des livres) apparaît régulièrement sur un mur du séjour. Les au­ tres éléments de rangement sont généralement minimisés, ce qui ne laisse pas d'être contradictoire avec toute l'idéologie du rangement.

Cette non-concordance entre ce que disent les textes et ce que montrent les plans (sans même parler du "vécu" du rangement) révèle suffi­ samment l'insurmontable conflit entre le désordre de la vie intime et l'or­ dre manufacturier que certains voulaient introduire dans le logis. Contra­ diction qui finit par s'inscrire dans le projet même... Les spécialistes des années 50 ont lourdement i resté sur l'opposition entre les pièces et les meubles de rangement traditionnels, et les volumes de rangement "prévus de construction"; ils ont constamment mis l'accent sur la modernité supposée du "rangement" et du "mur équipé" d'une part, sur l'aspect routinier des débarras, placards et armoires de l'autre. Par "l'intégration" des objets usuels ils ont cru apporter un nouveau "service" à l'habitant. Il est per­ mis de se demander s'ils n'ont pas tout simplement légitimé la réduction des surfaces passibles d'occupation humaine, au nom d'une extension et d'une rationalisation des surfaces et des volumes occupés par les choses...

Quand le "cellier" devient placard...

"La pièce à tout faire qui manque trop souvent dans bien des logements. Cette étude montre l'importance des équipements nécessaires dans tout logement pour permettre aisément les tâches ménagères de couture, nettoyage, répara­ tions, lessive et repassage." La Maison Française, N° 81.

Cette pièce à tout faire idéal-typique cumule les avantages du cellier et du placard: du cellier elle a hérité l'éclairage naturel, le double accès et la position de coin; du placard les proportions et l'emboîtement "ration­ nel" des éléments qui se rabattent, glissent ou coulissent. De même que la bonne à tout faire permettait à la petite bourgeoisie du XIXème siècle de faire l'économie d'une cuisinière, d'une femme de chambre et d'une souillon, la pièce à tout faire aurait dû permettre à la petite bourgeoisie du XXème de faire l'économie de la lingerie, du cellier, de la buanderie, de l'ate­ lier, de la souillarde, etc...

Vers la petite maison moderne bien de chez nous

Dans l'immédiat après-guerre 1'appareiil productif des nations européennes devait être reconstitué et modernisé, la productivité devait être accrue,

l'habitat rationalisé. Les années 50 ont coïncidé en France avec une accélération de l'exode rural, rendant nécessaire toute une série d'ajus­ tements sociaux: il fallait alors faire accepter à de larges couches de la population un type nouveau d'activité économique, le salariat dans l'in­ dustrie et dans le secteur tertiaire, qui impliquait un nouveau mode de vie et un nouveau mode d'appropriation du logement. Dans un premier temps il semble que les spécialistes se soient davantage souciés de la petite et moyenne bourgeoisie que de la classe ouvrière. Les maisons individuel­ les types des années 50 s'adressent davantage à la catégorie sociale des cadres (alors en voie de constitution) qu'à celle des cols bleus. La con­ ception même de la maison individuelle va s'en trouver modifiée: elle em­ pruntera ses références stylistiques à l'avant-garde de 1 'entre-deux-guer­ res (largement vulgarisées au demeurant) et ses références typologiques à la fois au "pavillon de banlïeue" français traditionnel et au bungalow d'origine nordique ou anglo-saxonne. La petite maison moderne française des années 50 oscille donc entre le comble de la tradition (construction en hauteur, nombreuses pièces de service, couloirs, etc) et le comble de la modernité (un seul niveau, normalisation des services, multiplication des "rangements intégrés", embryon de plan libre). Une fusion entre ces modèles (un compromis historique ?) se développe donc dès les années 50 malgrêMes anticipations des extrémistes du design. Rares sont les idéolqguj

qui osent rêver tout haut à un triomphe de l'ascétisme grand-bourgeois

des années 30 dans les couches petites-bourgeoises des années 50 et 60, à une vulgarisation du "lait de chaux" et du "coup de balai":

"Combien de gens en France se privent pour s'entourer d'un décor aussi bê­ te que superfétatoire. Quel coup de balai gigantesque il faudrait donner sur tout le territoire pour nettoyer notre cadre de vie de toutes ces nui“ sance formelles monstrueuses." (48)

Et d'ailleurs lorsque la modernité l'emporte sur la tradition, il ne s'agit pour Georges Patrix que d'une victoire superficielle:

"Il ne suffit pas d'avoir une maison en béton brut de décoffrage, des fe­ nêtres d'aluminium et de grandes baies vitrées pour croire que cette maison est moderne. C'est la conception de l'habitant, la distribution de l'espace,

l'équilibrage des composants, l'économie des services, la mobilité des distributions et l'utilisation des économies et des énergies, la mise en forme évolutive. Ce sont toutes ces composantes qui entraînent l'utilisa­ tion de nouveaux matériaux, de nouvelles formes et un nouvel aspect.

C'est le concept maison qu'il faut détruire et non pas lui donner un nou- veau visage (sic). C'est 1 ‘habitat que nous devons entièrement repenser à la lumière de notre nouvelle vie, de nos nouveaux rapports sociaux, de nos nouvelles techniques." (49)

CONTREPLAQUÉ E » 20 CARRES ISO X 130

"Table basse en forme de palette de peintre", Mécanique Populaire, Août 51

Le "concept maison" pourtant s'est révélé particulièrement résistant aux entreprises de normalisation et de rationalisation: le "coup de balai gigantesque" ne s'est pas produit. Dès les années 50 en effet les modèles de "petites maisons" les plus réussis devaient davantage à un sentiment esthétique "à la française", à un comportement traditionnel, à une appré­ hension coutumière de l'espace qu'au fonctionnalisme déchaîné comme on eût pu s'y attendre. Les spécialistes eux-mêmes n'étaient d'ailleurs pas totalement convaincus de l'adéquation parfaite entre "activités" et pièces spéci ali sées :

"Si l'on admet l'avantage de la division de l'habitation en cellules, on ne saurait en accroître le nombre exagérément sans tomber dans la complication. Selon quel critère déterminera-t-on les destinations de chacune d'elles ?"

(50) En fait les experts des années 50 voient bien que les slogans d'avant-guer­ re (existenz minimum pour la masse, mécanisation du logis pour l'élite) sont difficilement applicables à la maison individuelle petite-bourgeoise. Ils n'attendent pas vraiment de la nouvelle maison individuelle qu'elle sacri­ fie à l'utilité (en dépit des proclamations normalisatrices). Ils y ver­ raient plutôt le point d'ancrage d'une "nouvelle manière de vivre" ou d'un "nouveau comportement", concepts qui font d'autant plus l'unanimité qu'ils

sont plus vides de sens. D'où la tonalité populiste et (déjà) participa- tionniste des textes les plus avancés:

"Enlevons à l'habitat individuel le "cachet" et le "charme" qui tiennent lieu actuellement de personnalité. Donnons à l'occupant une part plus im­ portante dans la détermination de son mode d'habiter, de sa "méthode" de vie. Il n'assistera plus au déroulement de l'automatisation de sa vie dans un cadre rigide de fonctions, il apprendra à maîtriser, à diriger, à com­ mander sa "machine à habiter". Il ne la subira plus, l'habitat s'épure de tout ce fatras psychologique construit en dur, de toutes ces manies person­ nelles ou commerciales d'un premier constructeur, traduites en impérissable qui, inéluctablement, s'imposaient à plusieurs générations sacrifiées. Rompant à la fois avec le romantisme et le fonctionnalisme, nous apportons à l'habitat: RESPECT DU CORPS HUMAIN, SOUCI DE L'ECHELLE HUMAINE, EXALTA­ TION DE L'ESPRIT DE L'HOMME." (51)

De façon générale cependant, pour les spécialistes des années 50, la maison doit devenir claire et limpide, l'espace doit devenir flui­ de. Tout ce qui altère la pureté supposée de la géométrie est à prohiber. Les meubles "traditionnels" encombrants, tels que coffres, armoires, buf­ fets, vaisseliers, doivent être absents de l'intérieur moderne, ou s'effa­ cer dans les placards. Quant aux espaces de stockage traditionnels (caves, celliers, greniers) où le contrôle social était moindre que dans les pièces d'apparat, ils se transforment en espaces de rangement "intégré". En diffu­

sant les espaces de rangement dans toute la maison et en les dévoilant (relativement) aux regards des visiteurs, les architectes amorcent une rupture par rapport aux pratiques traditionnelles. Une fois cette rupture accomplie la "petite maison moderne" pourra se développer. Car les espaces cachés ou intimes (stockage, fouure-tout) assuraient la cohésion de la maison traditionnelle, assise sur la complémentarité de l'apparat et de la dissimulation. En dévoilant les espaces naguère cachés de stockage et de rangement, en les intégrant au parcours du visiteur et à la sociabili­ té, les spécialistes des années 50 ont cru abolir le désordre.

Mais on a vu en fait que, loin d'agencer autour d'eux les es­ paces servis, les espaces servants de la maison individuelle d 'après-guer­ re occupent les résidus spatiaux, les "blancs" laissés dans le plan par la réduction de l'épaisseur des cloisons et de la surface des pièces, et par l'exclusion du mobilier traditionnel "encombrant". En ce sens les ran­ gements intégrés restent le point d'achoppement entre ordre et désordre. Nouveau microcosme à l'intérieur du microcosme de la maison, ils présentent comme un raccourci de la maison, de ses structures, des ses hiérarchies, de ses insurmontables contradictions. La pièce de stockage survivante (le

"cellier") et les espaces de stockage nouveaux ("mur équipé", "éléments fixes") sont donc l'enjeu d'un conflit éternel entre l'espace ordonné et donné à voir des pièces de réception, et l'univers intime et magique du bric à brac, du désordre, de la pagaille, de la licence ou du dérèglement. Les maisons protoptypes des années 50 reflètent aussi bien 1 'ordre que voudraient imposer les idéologues de l'habitat, et le désordre qu'intro­ duisent inconsciemment les architectes (incapables de suivre jusqu'au bout les recommandations normalisatrices) puis les habitants.

De l'accouplement entre ces prototypes des années 50 et les maisons arti­ sanales traditionnelles héritées de l'habitat rural et du pavillonnaire de l'entre-deux-guerres est né un type français spécifique, alliant con­ fort et fonctionnalité, place perdue et recoins, exhibition et dissimu­ lation du stockage des biens. Ainsi est née la maison sur talus, avec demi-niveau enterré, larges baies à petits carreaux, dotée d'un cellier,

d'un comble aménageable et d'un garage, pourvue d'une cuisine plus ou moins rationnelle, d'un bloc eau, et de multiple placards intégrés. Ce type populaire procède par adjonction et accumulation (redondance) et non pas par soustraction ou dépouillement (ce qui était le cas de l'ascétisme bourgeois des années 30). Ce type "vulgaire", honni des spécialistes, des amateurs distingués et des régulateurs du goût fait partie de notre cul­ ture et de notre paysage quotidien. Plutôt que de le déplorer, il con­ viendrait peut-être de le réinterpréter constamment.

Toute recherche est un constat, une critique et une destruction aussi bien qu'une construction. L'analyse des espaces de stockage et de rangement des années 50 a démontré leur grande capacité de résistance face aux désirs de normalisation des idéologues. Le cellier survit malgré ses mutations (on en trouve même aujourd'hui dans les immeubles de grande hauteur) et le rangement intégré ne remplit pas le rôle fonctionnel qu'on aurait pu attendre de lui. Les tentatives de normalisation des années 50 ont été déjouées aussi bien par les habitants eux-mêmes que par l'incapa­ cité des spécialistes à les mettre réellement en forme. Mutatis mutandi les prochaines décennies devraient voir l'introduction dans la maison in­ dividuelle de toute une série d'appareils nouveaux, du congélateur à la console d'ordinateur ou au robot. Ces modifications devraient induire de nouvelles "théories" de l'habiter, de nouveaux "modèles" d'occupation de l'espace. Puisse notre modeste recherche tempérer les ardeurs des théo­ riciens de l'habitat individuel. D'autant que les hommes de terrain (les architectes) n'ont que trop tendance à appliquer sans distanciation les directives des programmateurs, qui les dédouanent à l'avance de leurs er­ reurs éventuelles.

Notes

(1) Jacques Pezeu-Massabuau, La maison, espace social, PUL, 1983

(2) J.C. Garcias et J.J. Treuttel, Taupinière et soubassement, CORDA, 1982 (3) Par espaces de services nous entendons les combles, le sous-sol-garage, les appentis et autres espaces de rangement. A l'origine des combles se situent les greniers, galetas et chambres de domestiques de l'architecture rurale et bourgeoise traditionnelle. A l'origine du sous-sol garage il fait voir la re­ mise, la cave à vins, la réserve à légumes, le bûcher, la laiterie, la buan­ derie et la souillarde. A l'origine des appentis on pourrait trouver les han­ gars, granges parées, kiosques ou folies de la maison de maîtres. Les ancêtres des espaces de rangement "intégrés" pourraient être les coffres, armoires, vaisseliers, bibliothèques, ainsi que les débarras et placards traditionnels pratiqués dans l'épaisseur des murs.

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