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Chapitre 3 : Ouvertures Pragmatiques

IV. De l’analyse de pratiques au Développement Professionnel Continu

3. L’organisation

3.4 Le management des compétences

Le management des compétences revêt plusieurs formes, d’après les personnes interrogées, mais ils s’accordent tous pour dire qu’il parait être d’autant plus important qu’une équipe est polyvalente.

D’abord, au sein des différentes équipes, il existe des référents sur chacune des machines présentes dans le service qui, comme le stipule CS1 « […] même si ils sont polyvalents, ils ont une étiquette plus scan que radio quoi ». Leur rôle étant assez bien défini au sein des unités, pour CS3 les référents « […] ce sont eux qui ont fait connaissance avec les machines en premier […] Du coup ils sont allés se former et c’est eux qui ont dû former les autres rapidement et c’est eux qui en cas de problème, les nouveautés, les modifications, les formations des nouveaux collègues, ben c’est eux, tout ce qui est procédure, protocole des machines, c’est eux qui sont en charge ». Pour

CS2 « […] leur rôle à eux, c’est de diffuser l’information, d’assurer la formation de

leurs collègues, de faire le lien entre l’encadrement, les radiologues, les ingénieurs d’application, […] c’est-à-dire si on doit s’adresser concernant leur partie, on doit s’adresser à des manipulateurs, on s’adressera à eux et qu’à eux, pas aux autres manipulateurs ».

Par ailleurs, ce fonctionnement avec des manipulateurs référents semble avoir plusieurs objectifs. En effet pour CS1 « […] c’est aussi un moyen de responsabiliser tout le monde et que tout le monde se sente utile dans le service ». Alors que CS2 insiste sur le

44 fait que « […] un cadre c’est un manager, la compétence technique il ne l’a plus et qu’il est obligé de faire le ….. il est obligé d’avoir euh… des manipulateurs sur qui il peut compter, sur qui il peut déléguer une partie de ses missions toujours en contrôlant » et que « […] le fait de passer par les modèles de référents, et de les impliquer fait qu’aujourd’hui on a une qualité de prise en charge du patient et de réalisation des imageries qui est plus que correcte, qui est bonne quoi, sans problème ».

CS2 en vient même à souhaiter « […] une vraie reconnaissance de l’institution de ces

manipulateurs qui sont pour moi …euh…. Au-dessus du niveau ça serait une concrétisation de quelque chose ».

En outre, les sujets interrogés accordent une attention particulière à l’intégration des nouveaux arrivants dans un service ou à la formation d’un manipulateur sur une activité supplémentaire. C’est ainsi que CS1 déclare « […] quand il y a un nouvel arrivant pour éviter d’avoir ce genre de problèmes il est quand même souvent, on essaye de le doubler pendant quelque temps » et confie se questionner : « […] pour éviter que cette personne se retrouve en difficulté, combien de temps on lui donne avant de l’injecter dans les roulements ». Même si celle-ci se passe en grande partie en situation de travail,

CS3 parle essentiellement de formation : « Alors nous on fait une formation ici, « sur le

tas » on va dire donc ils apprennent avec des manipulateurs référents […] et après on les envoie en stage en formation ». Au sein du service de CS2 « […] il y a un plan de formation qui est réalisé avec un accompagnement sous forme de tutorat, qui fait que dans le parcours de formation, on commence par la radiologie conventionnelle, en général ensuite la radiologie conventionnelle est couplée au bloc opératoire, et ensuite on vient y inclure le scanner » et il précise que la « […] formation qui peut être différente d’un manipulateur à un autre en fonction de son parcours professionnel.[…] le tutorat il se fait autant de temps qu’il le faut » ce qui traduit donc ici le souhait de réaliser une intégration personnalisée des manipulateurs recrutés.

De plus, l’intégration de nouveaux arrivants sous forme de tutorat, en plus de permettre au tutoré l’adaptation au poste de travail, semble présenter en retour un intérêt pour les tuteurs concernés. CS2 insiste sur ce point en expliquant que « Ce qui était volontaire, c’était de faire des binômes de tuteurs qui aient soit des compétences à partager pour pouvoir se remettre à niveau soit qui aient peut être des problèmes de communication, qui les oblige à communiquer davantage entre eux. […] mais ce que je ne savais pas c’est que ça aller amener ce déclic qui fait qu’aujourd’hui il y a des manipulateurs qui

45 ont profité de cette expérience là pour pouvoir développer leurs propres connaissances quoi ».

Enfin, régulièrement dans le discours des cadres interrogés apparait la notion d’accompagnement que ce soit des cadres envers les équipes, des cadres envers les référents ou des tuteurs vers les tutorés. C’est ainsi que CS1 confie que « […] l’encadrement il doit être très résistant, et bien les accompagner, bien les sauvegarder et pas les mettre trop en difficulté quoi » ou que CS2 déclare que « […] il y a un plan de formation qui est réalisé avec un accompagnement sous forme de tutorat […] l’accompagnement il se fait en binôme ».

Finalement, le cadre de santé en plus d’agir sur l’organisation du travail et notamment la rotation des postes se doit de manager de façon spécifique les compétences de son équipe. Ce management se retrouve notamment dans le système de référents par modalité et dans la formation de nouveaux arrivants, que ce soit sous forme de tutorat ou sous une autre forme. Enfin, le cadre semble avoir un rôle d’accompagnement dans cette démarche, c’est en tout cas ce qui transparait du discours des sujets interrogés.