3 ÉTUDES DE CAS 40
3.3 Maison Home for Life 47
La maison unifamiliale Home for Life a été construite à Lystrup au Danemark en 2009, où la température moyenne annuelle est de 7,6 ˚C. Faisant partie du programme Model Home 2020, cette maison de démonstration est la première de six à avoir été bâties à travers l’Europe. Ce programme avait comme objectif d’augmenter les connaissances des technologies qui rendent les bâtiments efficaces énergétiquement, sans négliger le confort des utilisateurs. La maison a été développée par les compagnies danoises VELFAC et le groupe VELUX avec l’aide d’un bureau d’architectes et d’ingénieurs, entre autres. Ces compagnies font partie du Holding VKR qui a financé le projet. Elles fabriquent des fenêtres, des puits de lumière ainsi que les éléments de domotique pour contrôler leur ouverture, en plus de systèmes de chauffage solaire actif. Elles ont par conséquent beaucoup exploité ces technologies dans la maison. (Voss et autres, 2011)
3.3.1 Description
La maison comporte 157 m2 de surface à chauffer et les fenêtres couvrent une superficie correspondant à 50 % de la surface de plancher. La grande proportion de fenêtres permet à quasiment toutes les pièces de recevoir la lumière du jour dans deux directions différentes. Les fenêtres à vitrage triple sont remplies à l’argon avec une valeur de R-‐5,68. Un grand toit en pente en accueille quelques-‐unes légèrement moins performantes dues à leur cadre plus large qui possède une plus grande transmission thermique. (Voss et autres, 2011)
Outre l’accent sur la forte isolation des fenêtres, la conservation de l’énergie par l’isolation a été privilégiée. Les murs sont isolés avec la laine minérale de 40 cm d’épaisseur et le toit 54 cm du
même matériau, pour des valeurs de résistance thermique R-‐56,8 et R-‐81,1 respectivement. Le chauffage solaire passif permet de couvrir 50 % des besoins en chauffage, si on le compare à un calcul qui ne tient pas du tout compte du chauffage solaire. (Voss et autres, 2011)
Pour réduire la consommation de l’énergie, plusieurs éléments d’automatisation ont été intégrés. Pour éviter une surchauffe, lorsque les radiations solaires augmentent, des stores et des volets s’activent automatiquement, selon l’orientation de la lumière du jour tout en s’assurant de fournir la lumière du jour nécessaire dans la pièce. La nuit, les volets permettent, quant à eux, de réduire les pertes de chaleur par temps froid. Les fenêtres, également automatisées, s’ouvrent ou se ferment selon la température des pièces ainsi que du niveau de CO2 dans l’air. L’été, cela permet une ventilation naturelle de la maison tandis qu’en hiver, un VRC est utilisé pour effectuer le changement d’air et assurer la qualité de l’air intérieur. En plus, pour réduire l’énergie nécessaire à l’éclairage, des détecteurs de lumière du jour et de mouvements permettent d’éteindre automatiquement les lumières dans les pièces inoccupées. Les éléments automatisés peuvent aussi être opérés par télécommande. (Voss et autres, 2011)
Quant à la production d’énergie, la maison est équipée d’un système photovoltaïque connecté au réseau en silicium multicristallin de 50 m2 qui a été conçu pour produire jusqu’à 5 000 kWh d’électricité annuellement. Ajoutés à ce système, des capteurs solaires thermiques couvrant 6,7 m2 servent principalement à chauffer 50 à 60 % des besoins annuels en eau, mais chauffent également l’air. Les capteurs solaires, ainsi qu’une thermopompe, alimentent un réservoir qui distribue la chaleur soit à l’eau pour l’utilisation domestique, soit dans les planchers chauffants pour les pièces communes et dans des radiateurs au niveau des chambres. (Velfac, 2009)
En plus d’une maison à CENZ, la maison de banlieue d’un étage et demi devait être neutre en carbone. Pour ce faire, elle devra produire un surplus d’électricité de 11 kWh/m2 annuellement étalé sur 40 ans pour combler l’énergie utilisée pour la fabrication des matériaux ayant servi à sa construction. (Velux, 2012)
3.3.2 Analyse des résultats et leçons à tirer
Concernant le bilan énergétique de la maison, les résultats attendus sont présentés à la figure 3.2. La consommation pour le chauffage a finalement été de 20 kWh/m2 au lieu des 15 kWh/m2 anticipés. L’équipe de conception explique cette divergence principalement par les habitudes des
occupants, et ce, pour les deux années de tests effectués. En ayant haussé la température de consigne à l’intérieur de la maison, fermé les stores manuellement pour plus d’intimité ou utilisé plus d’eau chaude que prévu, il a encore une fois été conclu que les habitudes des occupants jouaient un rôle plus prépondérant dans la consommation d’une maison à CENZ. (Velux, 2012)
Figure 3.2 Consommation et production d’énergie prévue pour la maison Home for Life (tiré de : Velux, 2012, p. 25)
Pendant deux années, deux familles différentes ont habité dans la maison lors desquelles les données sur la maison ont été enregistrées. Un suivi de l’expérience vécue auprès des familles a aussi été effectué (Velux, 2012). Puisque le projet a été financé par des fabricants de fenêtres, la majorité des analyses réalisées se concentrent principalement sur les éléments reliés à l’éclairage, le confort thermique ainsi que la qualité de l’air.
Les calculs de lumière du jour montrent un niveau élevé de lumière qui a beaucoup plu aux occupants. Les lumières n’ont pas besoin d’être allumées durant le jour (Foldbjerg et autres, 2011).
En ce qui concerne le confort lié à la température, 95 % des heures de l’année ont obtenu la meilleure note de confort pour les pièces communes selon la norme européenne EN 15251 (Velux, 2012). Cette norme est utilisée pour évaluer le confort thermique dans une pièce sur une échelle de I à IV, où I est excellent et IV est inacceptable (Foldbjerg et autres, 2011). Toutefois, prise seule,
Daylight
The use of daylight has been optimised to ensure the health and well-being of the residents as well as to minimise consump- tion of electric light during daytime. The window area amounts to 40 % of the floor area (as opposed to the usual 20-25 %), with the windows placed in all four facades as well as the roof to ensure plenty of nat ural light, distributed deep into all rooms. Daylight levels are evaluated and finally defined via simulations in VELUX Daylight Visualizer 2 and model studies in a light lab. Home for Life uses the energy-optimised windows of the future, with linings that transmit light deep into the rooms. The house’s active facades regulate light and solar gain. The south-facing roof overhang creates shade from a high summer sun and admits light from a low winter sun. Shutters and blinds regulate solar heat and ensure privacy when needed. The size and place- ment of the windows have been determined by the position of the sun in the sky, seasons, energy optimisation and the needs of the residents. Furthermore, the risk of glare is avoided with screening both inside and outside. 3.8 % 3.8 % 5.0 % 6.3 % 8.8 % 6.3 % 3.8 % 6.3 % 5.0 % 5.0 % 5.0 % 2.5 % First floor Daylight levels
Home for Life
Daylight Factor % 10.0 8.8 7.5 6.3 5.0 3.8 2.5 1.3
Net energy balance
CO2 balance
Energy
The total energy consumption is minimised
and met by renewable CO2-neutral energy
generated by the building itself. After around 30 years, the surplus energy is equivalent to the amount of energy represented by the materials from which the house is built. A primary parameter in the energy design is the fenestration; positioned to cater for energy technology and visual appeal, the windows optimise light, air and solar gain. The house is managed in such a way that electricity and heat are used to a minimum. In the summer, the automatically controlled natural ventilation is used to air the rooms. During the heating season, mechanical ven- tilation with heat recovery is used, so the cold air can be heated without the use of additional energy. Intelligent control regu- lates the outdoor and indoor sun screening for optimising heat and light intake as well as switching off the light when the room is not in use.
Solar cells, solar heating and a heat pump produce electricity, hot water and room heating.
About 50 % of heating requirements are met by passive solar heat from the energy-optimised windows.
Natural and mechanical ventilation, as well as internal and external sun screens ensure fresh air and a com- fortable room temperature. The control system of the house
reduces energy consumption and ensures a healthy indoor climate.
Energy for solar collectors (hot water) Energy for solar cells (electricity) Natural ventilation (stack effect) Heat recovery (reuse heat) Water tank Heat pump Direct energy (solar gain through pane)
Project partners: VELFAC and
the VELUX Group
Architects: aart
Energy concept: Esbensen Rådgivende
Ingeniører Turn-key contractor: KFS Boligbyg
The calculation of the energy performance and production has been made according to national standards. For international energy performance benchmark, see page 66.
Natural ventilation (stack effect) Household 13.2 60 In kWh/ m ²/ year Solar collectors 11.1 Heat pump 22.4 PV solar cells 29.1 Hot water 18.3 Heating 15.0 Running installations 6.7 70 Surplus 9.4 Energy
requirement Production of renewable energy Energy surplus 0 20 30 40 10 50
CO2 emission CO2 compensation CO2 saving
In kg CO 2 eq/ m ²/ year 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 Appliances 6.17
Installation heat loss 0.8 Hot water 2.52 Heating 2.06 PV solar cells 13.50 Surplus 1.95
la température de la cuisine et la salle à manger a été classée dans la catégorie III. Les occupants ont surtout déploré la température trop élevée principalement au printemps (Foldbjerg et autres, 2011). Ces analyses ont permis de constater que les deux modes de réglage des stores, hiver et été, n’étaient pas adéquats et qu’une optimisation était nécessaire pour les deux autres saisons (Velux, 2012).
La même norme est aussi utilisée pour catégoriser le niveau de CO2 dans l’air intérieur de la maison. Globalement, l’ensemble de la maison se situe dans la catégorie II, mais la cuisine a plutôt été cotée III. Cela est dû aux mois d’hiver où les taux sont plus élevés, car la ventilation naturelle n’est plus réalisée de façon automatique comme en été. (Foldbjerg et autres, 2011)