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LE MAIRE : Merci, Monsieur MICHAUD

Y a-t-il des demandes de prise de parole ? Je n’en vois pas.

C’était notre dernière délibération. Avant de procéder au vote, je vais revenir sur deux, trois points qui ont été évoqués. Cher Raphaël, n’en prenez pas ombrage, je voudrais simplement compléter.

Madame PALOMINO, vous avez commencé votre intervention en disant que nous voulions à la fois lutter contre la densité et contre l’étalement urbain, comme une interrogation. Je l’ai même pris, pour tout vous dire, un peu comme un reproche. Vous-même dans votre propre intervention, quelques minutes plus tard, vous avez repris cela à votre compte, en disant que vous voulez vous-même lutter contre une densité. Il ne s’agit pas de densifier à l’extrême et en même temps il ne s’agit pas effectivement d’étaler la ville à l’extrême.

Nous avons un point commun, figurez-vous, Madame PALOMINO, c’est que, sur ce point-là, tous les deux, nous voulons faire en même temps. Je sais que cela vous plaît plus qu’à moi de faire du en même temps en général, mais en l’occurrence, c’est bien ce que nous allons faire. Sauf que, grâce à Raphaël MICHAUD, j’arrive à éviter d’utiliser cette expression, qui ne veut effectivement pas dire grand-chose et vous l’avez vous-même dit tout à l’heure. Cela laisse tout le monde dans le flou le en même temps. Le en même temps, c’est du ni droite ni gauche ou être un peu des deux ou être rien du tout ou peut-être encore autre chose ou peut-peut-être même son contraire.

Non, Raphaël MICHAUD, même si ce n’est pas l’expression qu’il a évoquée à l’instant, propose pour la ville une juste densité. Une densité juste, qui à la fois articule une place de la nature croissante et en même temps – j’arrive à la placer quand même – de la construction, mais comme vous-même vous l’avez dit, à taille humaine. Parce que oui, il est important pour nous d’avoir une ville à visage humain.

En tout cas, je me réjouis de cette proximité que nous avons, Madame PALOMONIO. Donc finalement, vous n’êtes peut-être pas si à gauche que cela ou c’est peut-être moi qui le suis.

Je ne sais pas. Bref.

Monsieur COLLOMB, je voudrais juste vous redire, si vous me le permettez, nous sommes bien en Conseil municipal de la Ville de Lyon. Vous avez commencé votre intervention en nous ramenant en 2017, en nous précisant bien qu’à l’époque vous n’étiez plus Président de la Métropole. Je tiens à vous dire, ici, ce Conseil municipal, ce n’est pas l’arène pour régler vos comptes avec David KIMELFELD. De toute façon, il n’est pas présent dans cette séance du Conseil municipal. J’imagine que, depuis 2017, vous avez certainement eu l’occasion d’échanger de nombreuses fois avec lui, ou pas. Si ce n’est pas le cas, je vous invite à le faire pour parler chiffres, savoir finalement qui est responsable de ce fameux trou d’air dans la construction en 2018, 2019, qu’évoquait un peu plus tôt Raphaël MICHAUD, en tout cas certainement pas la majorité que nous formons aujourd’hui, puisque, si trou d’air il y a eu, il était bien à se partager entre ceux qui peut être à l’époque brassaient du vent, je ne sais pas, aux commandes de la Métropole ou de la Ville.

Nous sommes bien en Conseil municipal, Monsieur COLLOMB, donc les messages que vous voulez adresser au Président de la Métropole, ne me les faites pas passer, je ne suis pas son émissaire, je ne suis pas son ambassadeur, je suis Maire de Lyon. Si vous avez quelque chose à dire au Président de la Métropole, et d’ailleurs vous ne vous en privez pas, dites-le en Conseil de la Métropole. Si vous souhaitez l’interpeller, allez-y bien évidemment, je vous y invite.

Un autre point aussi qui m’invite à vous repréciser là où nous nous trouvons. Vous évoquiez l’absence de transports en commun dans la troisième couronne. Eh bien oui, je suis comme vous, je le déplore, mais là, ce n’est pas en Conseil municipal de la Ville de Lyon qu’il faut l’évoquer, mais plutôt en assemblée régionale. Les transports en commun dans la troisième couronne, c’est plutôt des trams-trains, des TER, donc adressez-vous à Laurent WAUQUIEZ. Il me semble qu’entre avril 2020 et juin 2020, ces quelques semaines-là, le dialogue entre vous et l’ex-futur Président de la Région était plutôt au beau fixe.

Manifestement, si vous avez des choses à lui dire sur les transports en commun dans la troisième couronne, ne vous gênez pas. Je vous assure, nous sommes très en demande ici à la Ville de Lyon d’investissements dans le ferroviaire, dans les trains régionaux, dans le contournement ferroviaire de la Ville de Lyon pour diminuer le passage des trains de marchandises, dans la liaison Saint-Fons-Grenay, etc., autant de sujets que la Région doit prendre à sa charge et sur lesquels elle doit se responsabiliser et je m’arrêterai là.

Monsieur OLIVER, je ne vais pas répondre deux fois à la question sous prétexte que vous la posez deux fois. J’y ai répondu tout à l’heure. Je vais attendre votre courrier. Je vais attendre que vous formuliez précisément votre question et puis j’y répondrai, car comme je vous le précisais tout à l’heure, quand vous m’envoyez des courriers, j’y réponds, avec plus ou moins de promptitude selon le moment, mais j’y réponds systématiquement. Écrivez-moi, je vous répondrai.

Néanmoins, j’aimerais vous faire une petite réponse sur la question du nucléaire. Alors, si on est contre le fossile, on devait être automatiquement pour le nucléaire ou alors on n’aurait rien compris. Si c’est le cas, je pense que les quelques centaines de scientifiques spécialistes de l’énergie, qui ont permis d’élaborer le scénario négaWatt n’ont certainement rien compris non plus, mais ils nous disent que l’on peut se passer du nucléaire et des énergies fossiles, un en investissant sur les énergies renouvelables, deux, en ayant un grand plan de sobriété, et trois, un grand plan sur l’efficacité énergétique. C’est ce que j’ai un peu évoqué tout à l’heure, quand je parlais, à titre d’exemple bien sûr, de la politique que nous menons depuis le 1er janvier 2022 d’achat de biogaz. En achetant du biogaz, nous développons la filière du renouvelable, nous investissons dans le renouvelable.

Par ailleurs, je ne vais pas revenir sur tout ce qu’a dit Sylvain GODINOT sur les investissements considérables jamais, jamais, égalés dans l’histoire de la Ville, sur la rénovation thermique des bâtiments. Nous sommes dans l’efficacité énergétique. Il y a encore de gros travaux à réaliser, de gros investissements à faire pour améliorer la sobriété.

Nous sommes en train d’y travailler. Oui, à terme, on peut avoir une politique énergétique en France et celle que nous mènerons sur la Ville en sera l’exemple qui nous permet de nous passer du nucléaire.

Parce que, finalement, oui, nous nous opposons à cet EPR qu’on veut nous mettre au Bugey, pourquoi ? D’abord, parce que le seul EPR qui est encore en construction en France, celui de Flamanville, j’aimerais vous rappeler simplement un peu son histoire. Il devait être opérant en 2012. Nous sommes en 2022, 10 ans après il n’est toujours pas opérant. 10 ans de retard sur un chantier, vous en conviendrez, vous qui connaissez bien la construction, cela fait mal, ce n’est pas bon signe.

Par ailleurs, le chantier de l’EPR, c’était 3,3 milliards d’euros annoncés initialement. La Cour des Comptes estime à plus de 19 milliards le coût de l’EPR. Je vous laisse faire la règle de trois. C’est un surcoût assez considérable. Vous qui endossez en général le costume de l’orthodoxie budgétaire, vous avouerez que défendre un échec industriel et financier comme l’EPR, cela fait un peu tache.

Alors, j’ai appris de la bouche sur un tout autre sujet certes, mais de la bouche de votre Président de groupe à la Métropole, Monsieur COCHET pour ne pas le citer, qu’en matière d’investissement, le SYTRAL pouvait s’endetter plus que de raison, ce n’était pas grave. Je reprends ses propos, je les ai notés ce jour-là en Commission générale tellement moi-même, ils m’ont surpris. C’est vrai que, quand ce n’est pas son argent que l’on dépense, on peut sans doute le dépenser plus allègrement.

En l’occurrence, on a besoin d’être un peu sérieux. On ne va pas construire des EPR qui coûtent 6 à 7 fois plus que ce qu’ils étaient censés coûter partout en France et de cette façon nous empêcher d’investir ce qui doit être investi dans les énergies renouvelables.

C’est de cela qu’il est question aussi ici. C’est de raison budgétaire.

Et puis, puisque nous avons aussi dès le début de cette séance de Conseil municipal très largement évoqué les crises écologiques dans lesquelles nous sommes plongés, j’aimerais vous dire que le plan de construction de nouvelles centrales que le gouvernement, que l’État, que le Président de la République essaient de nous vendre, il sera synonyme de quoi ? Il va représenter un très grand danger pour notre fleuve auquel nous sommes tous très attachés, le Rhône, parce que cette centrale, ces centrales, qu’il est prévu de construire à proximité du Rhône, il va falloir les refroidir. Avec le réchauffement climatique, qui est déjà en route, avec les centrales nucléaires si elles étaient construites qui borderaient le Rhône, que se passerait-il ? Les eaux du Rhône se réchaufferaient considérablement. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont des experts qui l’ont déjà mis sur la table, ce sujet-là. En construisant de nouvelles centrales nucléaires, on va tuer le Rhône. C’est cela que l’on va faire.

Donc la seule bonne politique énergétique à mener aujourd’hui est d’investir dans le renouvelable, d’investir dans la sobriété, d’investir dans l’efficacité énergétique, et ne pas nous faire croire à de sombres folies qui nous mettent en plus en danger. J’en veux pour preuve ce qui se passe à quelques milliers de kilomètres à l’est de notre pays.

Sur ce, chers collègues, je mets ce dernier dossier aux voix et vous invite à voter via l’outil de vote électronique.

M. CUCHERAT Yann : Monsieur le Maire, Monsieur COLLOMB voudrait une explication de

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