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La méthodologie utilisée

3. Méthodologie et analyses des données

3.3. La méthodologie utilisée

Cette partie a pour objectif d’exposer la méthodologie utilisée dans cette étude. Par ailleurs, il nous paraît nécessaire d’éclaircir les biais liés à l’utilisation d’un questionnaire en ligne.

3.3.1. La méthodologie du questionnaire

Le questionnaire permet de collecter un nombre important d’informations à analyser et quantifier. A partir d’une question de départ, l’enquêteur construit un questionnaire, recueille puis analyse les données. L’analyse doit permettre de mettre en évidence les résultats principaux et de vérifier la pertinence des hypothèses émises, afin de tenter de répondre à la problématique.

48 Cette méthode correspond tout à fait au sujet d’étude puisqu’elle permet d’établir un constat sur l’usage du numérique par les étudiants. De plus, avec les résultats obtenus nous pourrons croiser les variables, afin de connaître celles qui influencent le plus la réussite universitaire.

Nous avons choisi de faire passer le questionnaire par voie électronique, les avantages et inconvénients de ce choix sont détaillés dans les parties suivantes.

3.3.2. Les avantages

Les avantages du questionnaire en ligne peuvent se diviser en deux catégories orientées vers le répondant et vers l’enquêteur. Au niveau du répondant, il peut répondre quand il le souhaite, prendre tout le temps qu’il désire et le compléter à son rythme.

Quand à l’enquêteur les avantages sont multiples. Le premier est la réduction du coût, moins de temps consacré à la saisie manuelle des données, aucune erreur de saisie, moins de délais pour l’analyse. Enfin le coût financier est réduit car il n’y a pas besoin d’imprimer ni d’envoyer de formulaire papier. D’autre part, le risque d’influencer le répondant est moindre puisque l’enquêteur n’est pas présent physiquement. Pour finir, la portée est plus importante puisqu’il suffit d’une adresse mail pour aborder la population choisie.

3.3.3. Les biais

Malgré le fait que l’anonymat soit indiqué en début de questionnaire certains étudiants ont pu penser que le questionnaire ne l’était pas. Soit parce qu’ils n’ont pas lu l’introduction, soit parce qu’ils pensent que c’est organisé par l’Université et que quelqu’un peut récupérer les données de chaque étudiant. L’email introduisant l’étude a été envoyé grâce aux listes de diffusion, il n’était pas adressé personnellement aux étudiants, ce qui peut réduire le sentiment d’être « surveillé ».

Le questionnaire était auto-administré, c'est-à-dire les étudiants ont choisi d’eux-mêmes de répondre ou non, il n’y avait aucune obligation ou pression institutionnelle. Le sujet de l’étude intéresse plus ou moins les étudiants. Nous pouvons émettre l’hypothèse que ceux qui sont intrigué par le thème ont davantage répondu que ceux qui sont indifférents aux questions posées. Néanmoins, aucune remarque n’a été faite sur la longueur ou la difficulté du

49 questionnaire. De plus, il n’y a pas eu d’observation incomplète laissant penser que l’étudiant a arrêté le questionnaire en court de remplissage.

Le biais de désirabilité désigne un comportement adopté par les personnes interrogées. Il se caractérise par le fait que les répondants vont « embellir » leur situation. Des étudiants ont pu, par exemple, amplifier leur temps de travail ou choisir des comportements « normaux » pour les questions problématiques, comme l’envoi de SMS en cours.

Bien que cette méthode permette de récolter un grand nombre de données de manière homogène et neutre, elle a pour défaut de ne pas renseigner sur la compréhension de la question par les personnes qui remplissent le questionnaire. En effet, elles ne peuvent pas demander d’éclaircissement sur une question incomprise. Il y a alors un risque que ces personnes ne répondent pas correctement à la question ce qui peut induire un biais. De plus, le chercheur ne peut demander plus d’informations sur les réponses d’une personne puisque tout est anonyme. Il est donc nécessaire que le questionnaire soit clair et compréhensible par tous.

Un autre critère est lié à la période de passation, du 6 mars au 8 avril 2015. En effet, les étudiants ont pu être sollicités pour d’autres études durant la même période. Il est également possible que la quantité de travail personnel soit plus importante. Il nous est difficile de prendre en compte ces paramètres pour diffuser le questionnaire, une des solutions auraient été de faire une relance, afin de récolter davantage de données.

3.3.4. Les inconvénients de la passation en ligne

La diffusion par Internet, en utilisant les adresses email, a pour avantage d’être rapide et de faciliter le traitement des données. Cependant, l’inconvénient est que le répondant peut à tout moment arrêter de répondre aux questions. En outre, comme on l’a vu précédemment le questionnaire doit être conçu de telle sorte que le répondant puisse répondre sans assistance aux questions.

Malgré le fait que l’enquêteur ne soit pas présent physiquement lors de l’enquête en ligne, il existe des éléments permettant une certaine identification de l’enquêteur. Dans notre cas, il était indiqué que c’était une étudiante de l’Université qui réalisait l’étude dans le cadre de son mémoire. Cela se vérifie par les commentaires des répondants, certains donnaient des encouragements pour la réussite du mémoire. Cependant, les étudiants ont reçu l’email de l’étude par des enseignants ou des personnels administratifs de l’Université. Le fait que ce ne

50 soit pas une adresse étudiante qui ai envoyé le lien du questionnaire a sans doute eu un impact sur le taux de réponse. En effet, nous pouvons faire l’hypothèse que les étudiants ont pensé que c’était une étude « sérieuse ». A l’inverse, cela peut aussi la dévaloriser en pensant que l’Université cherchait à obtenir ces informations.

Les risques liés à l’interrogation des étudiants par leur adresse email universitaire sur les usages du numérique et sur la question de la réussite universitaire sont multiples. D’une part, il est possible que les étudiants qui utilisent peu leur adresse mail universitaire n’aient pas nécessairement répondu à l’enquête. En généralisant ce fait, il est probable que les étudiants n’utilisant pas ou peu le numérique ne soient pas représentés correctement dans notre échantillon. L’inconvénient est qu’éventuellement cela limite les analyses sur la question du non usage du numérique. D’autre part, en touchant les étudiants par leur adresse mail, nous prenons le risque d’approcher uniquement les étudiants qui continuent d’étudier au second semestre.

Emmanuel Sylvestre (2008) présente les résultats d’une enquête menée à l’Université de Norfolk (Etats-Unis) évaluant les avantages et les inconvénients des enquêtes en ligne comparées à celles sur papier. Deux questionnaires ont été envoyés au second semestre deux années de suite, le premier en version papier pour les étudiants inscrits en 2003, le second en ligne aux étudiants inscrits en 2004. Plus de 2 600 étudiants ont été interrogé. Les chercheurs ont identifié trois catégories de différence : la qualité des réponses, le taux de participation et l’acceptation des étudiants.

La qualité des réponses concerne les questions ouvertes, ces dernières sont plus longues dans le questionnaire en ligne que dans le questionnaire papier. Toutefois, cela ne se traduit pas nécessairement par des réflexions plus approfondies. Cela peut s’expliquer par le fait que les étudiants ont répondu au questionnaire papier lors d’un cours, le temps est alors limité contrairement au questionnaire en ligne. A noter, que le taux de réponse des questions ouvertes est identique dans les deux modes de passation.

Le taux de participation est plus élevé avec le questionnaire papier 69% contre 31% pour le questionnaire en ligne. L’auteur cite une étude réalisée à l’Université de Widener (Etats Unis) par Stephen Thorpe, cette dernière identifie les biais liés aux enquêtes en ligne. Les filles, les classes sociales favorisées et les « bons » étudiants répondent plus. Ce constat s’applique à

51 notre échantillon, puisque les filles ont davantage renseigné le questionnaire et les moyennes semestrielles sont plus élevées que les moyennes données par les UFR.

3.4. Présentation du questionnaire

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