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CHAPITRE 2 METHODOLOGIE

Introduction

Dans ce chapitre, nous précisons les choix qui ont été faits au plan méthodologique. La phase exploratoire de cette recherche s’est nourrie de notre propre expérience professionnelle. Le cadre de ma recherche est un hôpital au sein duquel j’ai travaillé. Alors, nous allons expliquer notre choix de terrain (2.1), indiquer l’unité d’analyse (2.2), décrire notre échantillon d’enquête (2.3), justifier la stratégie de recherche (2.4), et préciser la méthode d’analyse des données (2.5).

2.1 Le choix du terrain d’analyse

Notre cas de recherche s’inscrit dans le champ médical, il s’agit d’un hôpital. Ce choix du terrain d’analyse s’inscrit dans le champ d’expériences professionnelles personnelles de l’auteure. Selon Jorgensen (Jorgensen, 1986) “personal experience is extremely valuable

source of information, especially if the researcher has performed membership roles and otherwise experienced life as an insider »62. Le chercheur est aussi un acteur de la vie sociale. J’ai été acteur dans le cadre de la privatisation de mon hôpital.

Ma carrière professionnelle a démarré dans un hôpital général public de mon pays natal. Il a été acheté en totalité à la fin de l’année 2003 par un investisseur privé provenant de la province du Zhejiang. En tant que responsable du département administratif, j’ai été désignée pour faire partie du petit groupe en charge du pilotage – encore confidentiel - de la privatisation. J’étais chargée des préparatifs tels que la réception d’acheteurs éventuels, la participation aux réunions de négociation au niveau du gouvernement local, le recueil des données divers au niveau de l’hôpital, la réunion des documents à fournir aux autorités compétentes et l’élaboration de compte-rendu concernant la privatisation. Ces expériences me

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permettent d’avoir connu le contexte et les coulisses de la privatisation de cet hôpital.

Je suis partie pour reprendre mes études en septembre 2003 à un moment où les préparatifs étaient presque terminés. D’octobre 2005 à septembre 2006, j’ai été employée en tant que consultante senior par une société de conseil taïwanaise spécialisée dans les affaires médicales. J’ai travaillé pour elle dans un hôpital public de Shanghai. Le contenu du poste était de faire des entretiens avec le personnel médical et avec l’encadrement, d’analyser le fonctionnement de l’hôpital pour fournir les propositions d’amélioration. Par la suite, j’ai assumé la fonction de directrice adjointe aux affaires administratives et logistiques d’un autre hôpital situé dans la province du Jiangxi. En 2005, cet hôpital avait été racheté par une entreprise privée de Shanghai. Ce parcours professionnel, mariant des positions d’acteur et d’observation, m’a permis de découvrir certains phénomènes récurrents et de mesurer l’importance du choc produit par la privatisation.

Lors du travail sur le terrain, une relation intime avec les interlocuteurs est nécessaire63.

(Geerz, 1973) Avant mon inscription en thèse, j’ai demandé conseil au professeur Wang de l’Université Wuhan en Chine. Wang avait fait ses études en France et s’était intéressé au management d’entreprises franco-chinoises. Mon parcours professionnel l’intéressait, notamment mon expérience au sein de l’hôpital où j’avais travaillé. La privatisation constitue en Chine réforme est l’un des principaux sujets abordés par la recherche académique. Wang avait envisagé de faire des recherches au sein d’entreprise privatisée. Mais il avait rencontré de grandes difficultés. Toutes ses interviews s’étaient confrontées à des blocages lorsqu’il interrogeait ses interlocuteurs : « Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce que vous en

pensez ? ». Ces derniers ou bien restaient silencieux ou bien répondaient : « ça va, tout va

bien, pas de problème… ». Il comprenait que ses interlocuteurs ne voulaient pas parler des

véritables situations avec un outsider. Son enquête avait été un échec et il avait dû renoncer à la poursuivre.

Selon lui, mon identité d’insider serait acceptée par mes interlocuteurs futurs et faciliterait mon accès aux personnels. Ceux qui ont partagé des moments difficiles tissent entre eux une

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intimité.64

« Parce que nous avons travaillé ensemble, traversé la privatisation, m’a

confié une de mes enquêtées, je te dis ce que je pense. Si quelqu’un d’autre

m’interrogeait, je lui répondrais : ‘tout va bien, très bien, il n’existe aucun problème’. Qui voudrait parler de ces choses avec lui (un étranger) ?

Dans le même temps, dans les deux autres hôpitaux où j’ai travaillé comme consultante, j’ai endossé une identité d’outsider. J’ai constaté que mes interlocuteurs n’ont pas voulu expliquer clairement la situation qui régnait au sein de leur hôpital avant la privatisation. L’identité d’insider, seule, me permet d’accéder à ces informations.

Troisièmement, je n’entretiens plus, au moment de mon enquête, de relations de travail avec mes interlocuteurs. Une interlocutrice m’a dit : “pour le moment, tu ne travailles plus dans cet

hôpital, donc je peux parler avec toi de ce qui m’a scandalisé”. Les chinois évitent

généralement de parler avec des collègues de ce qui leur scandalise et, a fortiori, de qui les scandalise. On considère que l’expression directe des insatisfactions ne peut que nuire au maintien de relations de travail harmonieuses. Nous reviendrons plus loin sur cette dimension.

2.2 L’unité d’analyse

L’Hôpital N°2 était un hôpital public, créé par le gouvernement de la ville Z, qui se situe au milieu de la Chine.À la fin 2009, la population était estimée à un million habitants.65 Nous avons mené l’enquête sur cet hôpital du mois d’avril au mois de septembre 2010. Afin de vérifier ce qui s’est passé au cours d’une année révolue, une enquête supplémentaire a été réalisée en novembre 2011.

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privatisation.

Tableau 1 Quelques chiffres sur l’hôpital66

1€=7,14¥ change du 8 mai 2015

Point de repère Effectif Lit Année CA 10/2003 305 120 2003 ≈10 M¥ 04/2010 ≈370 ≈180 2004 ≈12-13 M¥ 2005 ≈18 M¥ 2006 ≈21 M¥ 2007 ≈25 M¥ 2008 ≈29 M¥ 2009 ≈38 M¥

Source : les entretiens recueillis

Figure 2 La tendance de croissance ( M¥)

66 Concernant CA en 2009, le tarif des activités médicales suit quand même celui d’autrefois qui était

contrôlé par l’État. Il n’existe ni de grands ajustements ni d’inflation monétaire forte lors d’évolution. 0 5 10 15 20 25 30 35 40 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

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L’unité d’analyse s’inscrit dans le respect de plusieurs critères : l’homogénéité de chaque contexte, la représentativité des situations étudiées par rapport au contexte général, la permanence et la continuité du phénomène dans le temps67. (Wacheux, 1996).

Premièrement, la privatisation est mise en place en 2003 dans cet hôpital, comme la réforme des autres entreprises d’État. En ce qui concerne le fonctionnement de l’hôpital-ci, il n’existe pas de grandes différences par rapport aux autres établissements similaires, selon mes autres expériences professionnelles. La représentativité théorique veut dire que le cas étudié doit posséder « suffisamment de traits en commun » avec les autres cas. Il sera exclu s’il possède « une différence fondamentale » par rapport aux autres68. (Glaser et Strauss, 1967). Effectivement, il existe dans notre cas certains traits cohérents avec ceux observés dans notre expérience au sein de la société où notre recherche se déroule, traits qui ne sont pas liés directement – ou pas seulement – à l’appartenance d’organisation69.

Deuxièmement, cet hôpital se trouve une province centrale de la Chine, moins exposée aux influences venues de l’étranger que les provinces côtières ou les grandes métropoles comme Pékin, Shanghai. Ces grandes villes où les étrangers se rassemblent sont plus ouvertes aux influences extérieures que les régions de l’Ouest.

2.3 L’échantillon d’enquête

2.3.1 La sélection d’interlocuteur

La situation quotidienne, les rapports hiérarchiques entre les membres, les relations entre les services, c’est ce que nous devons collecter. De ce fait, il est indispensable que les interlocuteurs se situent à tous les niveaux hiérarchiques, exercent des métiers variés. La

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clientèle de cet hôpital nous intéresse aussi.

Notre enquête a commencé à se dérouler dès l’avril 2010, soit sept ans après la privatisation. De ce fait, nous cherchons à rencontrer des anciens, ayant connus l’ancien monde, et des nouveaux recrutés depuis. Nous nous intéressons aussi au cas de ceux qui sont partis volontairement.

Nous déterminons donc trois séries d’entretiens.

La première série (tableau 2-1-1) interroge les acteurs en place aujourd’hui au sein de l’hôpital privatisé. Le directeur de l’hôpital, responsable du personnel et des affaires médicales constituaient notre priorité. Ce sont eux qui sont en communication la plus fréquente avec tout le personnel et tous les services.

Ensuite, nous avons sélectionné les autres représentants des divers niveaux hiérarchiques, et des différents métiers. Ceux- là ont été choisis de façon aléatoire au fur et à mesure des rencontres faites dans l’hôpital.

L’enquête supplémentaire est menée en 2011(tableau 2-1-2).

Quant à la deuxième série (tableau 2-2), nous avons sélectionné quatre interlocuteurs jugés représentatifs de ceux qui ont quitté l’hôpital pour des raisons multiples après la privatisation. Ces derniers gardent cependant des contacts fréquents avec leurs anciens collègues afin de connaître les tenants et aboutissants de ce qui se passe au sein de l’hôpital privatisé. Certains ont quitté l’hôpital privatisé pour s’embaucher au sein d’hôpitaux publics, tels une de nos enquêtés et son mari, un chirurgien entrés, après savoir démissionné, à l’Hôpital de la médecine traditionnelle chinoise.

La troisième série d’interlocuteurs est constituée de patients en consultation. Les interviews se sont effectuées au hasard dans les salles de soins. Nous les avons choisis au sein des services de chirurgie, de génécologie obstétrique, de médecine générale et de pédiatrie. Les familles de cinq hospitalisés ont accepté d’être interviewées soit dans les chambres soit dans les salles d’attente.

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2.3.2 Corpus d’étude

Les interviews constituent le corps de nos matériaux. Plus de quarante entretiens ont été réalisés. L’entretien de chacun a duré en moyenne soixante-trois minutes, au maximum cent treize minutes, au minimum douze minutes (une famille d’hospitalisé).

Pour la première série, vingt-six entretiens ont été réalisé en 2010 et quatre en 2011.

Tableau 2-1-1

Interlocuteur Poste/ métier Sexe Age Ancienneté dans cet hôpital

Avant Le moment d’interview

ZQL comptable Responsable du RH F 38 17

YDJ commis M 39 13

LZL Pédiatre en assumant les fonctions de chef du département de la

consultation

Pédiatre, retraité rengagé F 56 30 CLS chef de service des soins

infirmiers.

directrice adjointe aux affaires administrative, RH,

et l’intendance

F 48 28 YJQ chef du département de

l’administration médicale directeur adjoint aux affaires médicales M 57 13

SY l’infirmière en chef de

service ORL infirmière du centre l’examen médical F 45 24

QXH électricien électricien, retraité rengagé M 59 30 ZGX stomatologue chef adjoint de service

stomatologie M 35 14

CGP généraliste chef du département de

l’administration médicale M 41 16

ZSW caissier M 42 23

LYR infirmière de service de gynécologie et obstétrique F 34 14 DXR infirmière de service urgence F 37 16

HFF pharmacienne F 47 23

QSG médecin généraliste Chef adjoint de service

urgence M 39 16 WQW Chirurgien Chef adjoint de N°2

service chirurgie M 39 14 HXQ Accède après la privatisation, chef adjoint de service

de la médecine générale M 42 17

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l’hôpital

DN gynéo-obstétricien F 36 16

SXY l’infirmière en chef de service de gynécologie et obstétrique F 37 16

ZQS

de 1996 à 2000, il a été le chef de l’Hôpital N°2, de 2000 à 2004, il a successivement assumé les fonctions de chef de l’Hôpital de la médecine traditionnelle chinoise et de chef de Hôpital N°1, de 2004 à 2008, il a été le chef de l’Hôpital privatisé, dès 2008, il assume les fonctions d’assistant du PDG

M 52 10

HGY Chef de service urgence F 55 32

GYC Sage-femme F 37 16

KAX infirmière en chef du service

de la médecine générale infirmière en chef du service d’ostéologie F 36 12

THQ infirmière de service de la pédiatrie F 35 14 ZWP médecin de la médecine chinoise traditionnelle M 47 21

ZXL infirmière de service de

pédiatrie accueil F 46 22

Tableau 2-1-2

Interlocuteur Poste/ métier Sexe Age Ancienneté dans cet hôpital

Avant Le moment d’interview

HJH comptable F 44 18

DY gynéco obstétricien F 36 16

SXY l’infirmière en chef de service de gynécologie et obstétrique F 37 16

HFF pharmacienne F 47 23

Tableau 2-2 Deuxième série, quatre entretiens ont été réalisés en 2010.

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avant Le moment d’interview dans cet hôpital

ZMS directeur de l’hôpital hors de la ville M 54 4

YX Responsable de RH

se chargée des affaires laissées en suspens dans le bureau de la réforme d’hôpital, subordonné à l’Administration municipal de la Santé

F 56 17

ZDX infirmière opératoire gynéco L’hôpital de la médecine obstétricien,

chinoise traditionnelle

F 36 10 LZJ radiologiste radiologiste, L’hôpital N°1 M 39 10

Enfin, les interlocuteurs peuvent être résumés selon les critères ci-dessous (tableau 2-3).

Tableau 2-3

Critère Catégorisation Total

P re mi èr e sé rie Lieu du

travail Rester (25) Entrer après la privatisation (2) 27 Poste La base (13) A Cadre intermédiaire (11) B Cadre supérieur (3)C 27 Métier Personnel médical (16) D Personnel non médical (4) E administratif (7) Personnel 27

Deuxième série Partir (4) 4

Troisième série consultation (5) Patients en Les familles de cinq hospitalisés dans les services différents 10

A : hors B, C

B : chef de service, chef adjoint de service

C : directeur de l’hôpital, directeur adjoint de l’hôpital D : médecin, infirmière

E : pharmacien, hôtesse d’accueil, caissier, personnel logistique

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en face à face. Nous avons invité chacun à parler librement, l’engageant à s’exprimer avec ses propres mots70. (d’Iribarne, 2011).

Nous avons souvent bavardé avec nos interlocuteurs. Ces conversations ne sont pas des interviews formelles, mais plutôt des papotages entre amis. Cette situation détendue favorise le recueil d’opinions sincères.

En ce qui concerne l’interrogation de première série, les entretiens se centrent sur l’exercice du travail en général, la vie quotidienne interne de chaque service. On prête une attention particulière au fonctionnement des rapports hiérarchiques ainsi qu’aux rapports de et/ou de conflit à la fois entre collègues et entre les autres services.

Les interlocuteurs de deuxième série ont exprimé franchement ce qu’ils pensaient de la privatisation. Ils ont raconté ce qui leur est arrivé au début et donné les raisons de leur départ. Ils ont aussi évoqué les situations qui leur ont été rapportées après leurs départs.

Les interviews de la troisième série s’intéressent aux raisons pour lesquelles les patients ont choisi cet hôpital. Ils intègrent aussi les évaluations des patients et de leur famille à propos de la qualité de son fonctionnement, de ses médecins et/ou infirmières ainsi que la description de la relation entre le patient et le personnel médical ou non médical. Généralement, l’entretien a débuté par une interrogation du genre : « Comment vous trouvez cet hôpital ? »

Nous avons également mis l’accent sur les changements que les patients ont pu connaître depuis la privatisation mais aussi sur les aspects qui n’ont pas changé à leurs yeux.

2.3.4 La synthèse de données

Tous entretiens sont enregistrés et transcrits. Notre analyse se fonde sur ces discours. Nous cherchons à mettre à jour les processus fondamentaux qui, de manière générale, régissent les

70 D’ IRIBARNE P. « How to Use Ethnographic Case Studies to Decipher National Cultures ». In : Rethinking the Case Study in International Business and Management Research. Edward Elgar Publishing, 2011. ISBN : 978-0-85793-346-1.

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rapports entre les traditions nationales, le fonctionnement des entreprises et la gestion. Nous mettons l’accent en la manière sur ce qui, dans la manière dont s’organise le gouvernement des hommes et la coopération entre pairs au sein d’une entreprise, reflète la façon singulière dont chaque société conçoit la « bonne» façon de vivre ensemble71. (d’Iribarne, 1989)

2.3.5 Les difficultés rencontrées dans le recueil des données

Au départ, notre enquête s’est heurtée à de sérieux obstacles. L’affichage direct de l’objet de l’enquête a suscité lors de notre premier entretien un refus. La deuxième personne sollicitée a accepté l’invitation d’entretien mais n’a pas voulu être enregistrée. Nous avons modifié par la suite notre conduite d’entretien. Le but précis de la recherche n’a plus été mentionné. L’enregistrement a été patiemment négocié. Naturellement, nous avons strictement respecté l’anonymat de nos interlocuteurs. Cela nous conduit à utiliser des pseudonymes pour les noms de personnes et de lieux.

Toutes les interviews ont été menées en dialecte local (notre langue maternelle et celle de la plupart de nos enquêtés). Il existe de nombreuses différences avec le mandarin en matière de prononciation et d’expression. Bien que l’auteure soit née, ait grandie dans cette ville, et malgré sa bonne connaissance de la langue locale, elle a dû parfois s’adresser, pour l’obtention d’une transcription exacte, à ses amis pour préciser certains propos.

La traduction en français des entretiens s’est souvent révélée délicate. Il fallait à la fois interpréter rigoureusement le sens que les personnes interrogées donnaient aux termes qu’ils employaient tout en cherchant à relier ce sens à un élément linguistique existant dans la langue française. Les particularités de la culture nationale que nous essayons d’explorer se sont manifestées par l’existence de mots tellement spécifiques qu’ils passent pour intraduisibles72. (d’Iribarne, 2011). Nous les avons conservé tout en les accompagnant d’une note explicative.

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2.4 Stratégie de recherche

2.4.1 Le design de recherche

Le design de la recherche correspond aux plans et aux procédures qui s’étendent depuis la formulation des hypothèses générales jusqu’aux méthodes détaillés pour la collection et l’analyse de datas73(Creswell, 2008). Ce design établit le cadre rassemblant le positionnement

(épistémologique) du chercheur concernant ce qui constitue la connaissance (ontologie), sa ou ses stratégies d’investigation et les méthodes pratiques spécifiques qu’il emploie. Ce trois éléments postulats, stratégie et méthodes, se combinent pour former différentes approches de recherche et toute recherche se doit de préciser ces éléments74 (Creswell, 2008).

Nous débutons par la conception de notre recherche. La figure 2 (page suivante) présente le plan de notre recherche.

2.4.2 La stratégie de recherche

Chaque problème de recherche impose une réflexion sur le choix des méthodes, des techniques et des outils qui serait le mieux adaptés pour le résoudre75 (Roussel et Wacheux, 2005). Nous expliquons notre choix de méthode qualitative, parmi les approches divers de celle-ci, l’approche interprétative répond à notre besoin de recherche se basée sur l’étude anthropologique de cas.

73 CRESWELL J. W. Research design. 3rd edition. London : Sage, 2008.

74 Ibid.

75 ROUSSEL P., WACHEUX A. Management des ressources humaines: méthodes de recherche en sciences humaines et sociales. Bruxelles : De Boeck Université, 2005.

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Figure 2 : plan de recherche

Revue littérature

Problématique

Choix des méthodes de recherche

Travail sur terrain

Analyse de contenu Élaboration du résultat Évaluation et discussion Conclusion validée Stade 1 Définition de recherche Stade 2 Design de recherche Confirmation Expérience professionnelle personnelle

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2.4.2.1 La méthode qualitative

La méthode de recherche concerne les démarches de recueil des données, leur analyse et l’interprétation que le chercheur en propose76. (Creswell, 2008) Une recherche peut être

réalisée par une approche quantitative, ou qualitative ou les méthodes mixtes.

La recherche qualitative s’emploie pour produire des résultats qui ne peuvent être obtenus au travers de procédures statistiques ou d’autres moyens de quantification. Elle est pertinente pour découvrir et comprendre ce qui se cache derrière des phénomènes encore peu étudiés. Elle peut aussi être utilisée pour développer de nouvelles perspectives d’analyse d’objet déjà très étudiés. Elle permet d’entrer dans la complexité des phénomènes, difficilement appréhendée par des méthodes quantitatives77. (Strauss et Corbin, 1990) Ce style de recherche peut être utilisée à étudier une l’organisation, le group, et le particulier.

L’approche qualitative est fréquemment opposé à l’approche quantitative alors que les deux « n’ont pas le même terrain d’action »78 (Bardin, 2001). Selon Bardin, « L’approche

quantitative permet d’obtenir des données descriptives par une méthodes statistique. Quant à la méthode qualitative elle est surtout valable pour faire des déductions spécifiques à propos d’un événement, d’une variable d’inférence précise et non pour des inférences générales. »

Le chercheur peut également employer une approche combinatoire pour une même recherche. On peut utiliser des données qualitatives pour illustrer ou clarifier les résultats obtenus quantitativement, ou on peut quantifier les résultats démographiques. Ou on peut également employer une certaine forme de données quantitatives pour valider partiellement son analyse qualitative79. (Denzin, 1970)

Les recherches en gestions s’inscrivent dans la volonté de connaître et d’expliquer des phénomènes sociaux au sein des organisations pour donner aux acteurs les moyens de

76 Idem.

77 STRAUSS A., CORBIN J. Basics of qualitative research: Grounded theory procedures and techniques.

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