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III. 3.3.2.1 Données exif

III.4 Utilisation de l’objectif à bascule pour la modélisation de petits artéfacts plans

III.4.3 Méthodologie proposée

Pour restituer finement les microreliefs perceptibles sur l’artéfact, nous avons besoin de faire une prise de vues convergentes de façon à augmenter le B/H. Avec une prise de vues très rapprochée de l’objet plan sous un angle non perpendiculaire à l’objet, on obtiendra une profondeur de champ très faible et donc une acquisition floue sur la majorité de l’emprise de l’objet. Pour pallier cette difficulté, nous avons besoin d’incliner le plan de netteté pour qu’il ne soit pas perpendiculaire à l’axe optique, ce qui nécessite d’augmenter la profondeur de champ.

a) Une prise de vues convergente sur un objet plan sans l’objectif à bascule

b) Une prise de vues convergente sur un objet plan avec l’objectif à bascule

Avantage : B/H fort ;

Inconvénient : faible profondeur de champ (Image presque totalement floue, une zone très étroite nette)

Avantage : B/H fort +Image nette ;

Difficulté : étalonnage d’objectif

Figure 24 : Comparaison entre une image d’une prise de vues convergente (a) et une image prise avec un objectif à bascule (b)

Pour effectuer l’inclinaison, nous utilisons un objectif à bascule dont le principe est présenté ci-après.

III.4.3.1 Méthodologie de bascule [B

IGLER

2010].

En photographie, la netteté de l’image dépend des positions relatives de trois plans : le plan du capteur, le plan de l’objectif et le plan de netteté. En situation «normale », si le plan du capteur et le plan de l’objectif sont parallèles, le plan de netteté, et par conséquent la

Plan de capteur

Plan de netteté

Plan de l’objectif Plan de capteur Plan de l’objectif

profondeur de champ, sont parallèles au plan du capteur (et perpendiculaires à l’axe optique). (Figure 25).

Figure 25 : La situation normale des trois plans : le plan du capteur, le plan de l’objectif et le plan de netteté sont parallèles

Si nous appliquons un basculement sur le plan de l’objectif, le plan du capteur et celui de l’objectif ne sont plus parallèles et se croisent en une droite. Le plan de netteté passe maintenant également par cette droite. Ces bascules combinées suivent la loi de Scheimpflug : « lorsque le plan de netteté, le plan de l’objectif et le plan du capteur, se coupent en une même droite alors l’image de l’objet sera nette » (Figure 26). La bascule qui conduit à incliner le plan de netteté (qui n’est plus parallèle au capteur) permet dans le cas de notre étude de contrôler la profondeur de champ et d’avoir une image complètement nette sur l’artéfact plan.

Figure 26 : Loi de Sheimpflug

L’exploitation de la technologie du mouvement de bascule pour la modélisation de petits artéfacts plans peut se faire de manière analytique en utilisant la loi de Scheimpflug qui indique comment l’angle entre le plan de netteté et le capteur varie en fonction de l’angle entre le capteur et le plan de l’objectif (angle de bascule). Cependant, cette loi est assez complexe et son utilisation est surtout utile aux opticiens lors de la conception d’un nouvel objectif. Dans le cadre de ce travail, les caractéristiques de l’objectif étant fixées, nous souhaitons connaître la position du plan de netteté pour un réglage donné de l’angle de bascule (Figure 27). Nous avons donc privilégié une approche empirique pour déterminer, par une expérience simple, la position du plan de netteté pour un réglage donné.

Figure 27 : L’objectif à bascule

III.4.3.2 Estimation empirique du meilleur plan de netteté

Pour utiliser l’objectif à bascule, nous avons besoin d’estimer le meilleur plan de netteté, c’est-à-dire de déterminer l‘angle (alpha) du plan de netteté qui permet d’avoir une image nette de l’objet plan. Pour cette estimation, nous avons fabriqué un site de test (Figure 28) :

 Un livre en noir et blanc est posé verticalement sur une table, face à un rapporteur. L’intérêt d’un texte en noir et blanc (blanc et noir ici, mais ceci est sans importance) est de présenter de forts et de rapides contrastes qui font que le résultat est visuellement très sensibles aux défauts de mise au point ;

 La caméra fixée sur son pied est placée face au zéro du rapporteur à 50 cm environ du livre ;

 L’objectif est basculé de sa valeur maximale (valeur aisément reproductible) ;

 On tourne le livre avec un pas régulier (ici, 10 degrés), et on déclenche une photo pour chaque position.

Une fois l’acquisition terminée, on peut estimer l’angle du meilleur plan de netteté en examinant les images. Le meilleur plan de netteté correspond à l’angle où l’image est la plus nette. L’objectif à bascule utilisé ici est un objectif Canon7 TS-E 90mm f/2.8. Nous avons choisi l’angle de bascule maximal (ici 9 degrés) en vue d’obtenir un B/H fort. De plus, il est plus facile de retrouver ce même réglage de l’objectif à chaque prise de vues puisqu’il suffit de le repositionner en butée. Après une comparaison entre les images obtenues, nous avons constaté que l’angle alpha du plan de netteté vaut 30 degrés. Lors de la prise de vues, on utilise la rotule de l’appareil pour régler cet angle d’inclinaison.

7

alpha=30°

Le meilleur plan de netteté correspond à l’angle 30°, où l’image est la plus nette

Figure 29 : Estimation du meilleur plan de netteté

III.4.3.3 Le protocole d’acquisition

La caméra utilisée pour l’acquisition d’images est le Canon EOS 5D Mark II (cf. III.2.1 ) équipé successivement de deux objectifs : un objectif à bascule (TS-E 90mm) qui permet le mouvement de bascule, et un objectif 24 mm fixe pour l’acquisition d’images en arc qui seront utilisées pour faciliter la mise en place des images. Après l’estimation du meilleur plan de netteté (estimé ici à 30 degrés), nous avons placé l’artéfact sur une table tournante (cf. III.2.3 ). Nous avons tourné la table à intervalle régulier et en même temps nous avons pris les images convergentes avec l’objectif à bascule autour de l’objet (environ 25 images). Ensuite nous avons pris 9 images à axe vertical (perpendiculaire à l’artéfact). Ces images permettent de limiter la présence d’éventuelles parties cachées. Enfin, nous avons pris une série d’images en arc avec la caméra équipée de l’objectif à courte focale (24mm) pour faciliter l’orientation globale (cf. II.2.3.5.2 ).

Figure 30 : Schéma de la prise de vues sur l’artéfact (25 images avec l’objectif à bascule autour de l’artéfact + 9 images à axe vertical + 5 images en arc avec un objectif à courte focale 24 mm)

III.4.3.4 Traitement photogrammétrique

Le traitement des données a été effectué avec le logiciel MicMac. Les deux séries d’images (images prises avec l’objectif à bascule de distance focale 90 mm et images prises avec l’objectif de distance focale 24mm) ont été mises en place en deux temps, comme pour le nucléus (cf. III.3.5 ) sauf que le modèle d’étalonnage de la caméra pour orienter les images de l’objectif à bascule est le modèle « FraserBasic » que nous présentons ci-après.

III.4.3.4.1 Modèle d’étalonnage de la caméra dans le cas de l’utilisation