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2.1 Évolution du protocole

Le suivi réalisé depuis 1975 à La Grande Île a été adapté en fonction de l’évolution de la colonie et de la nécessité de documenter les particularités de l’habitat de cette grande héronnière. Durant l’été 1978, l’inventaire ne consistait qu’à noter l’essence de l’arbre support (où un nid est observé) et si les nids étaient actifs ou non. On notait la présence de coquilles au sol et le nombre de nids par arbre. Des données supplémentaires ont été compilées en été 1979 : le nombre de jeunes par nid et le nombre de cadavres de jeunes au sol. En 1980, les arbres supports ont été numérotés grâce à la pose d’étiquettes métalliques. Le premier inventaire d’hiver s’est déroulé en 1981. Le diamètre (DHP : diamètre à hauteur de poitrine) de l’arbre support a commencé à être mesuré à l’été 1982. Exceptionnellement en 1983, la hauteur des arbres supports a été notée. Le début de la nidification du bihoreau gris, à l’été 1986, a forcé la différentiation des nids pour chaque espèce lors des inventaires suivants. La même chose s’est produite en 2001 lors de l’observation de nids de grande aigrette pour la première fois.

C’est aussi en 2001 que les coordonnées géographiques ont commencé à être compilées à l’aide d’appareils GPS.

Depuis 1986, un protocole qui consiste à inventorier les nids (ou les plates-formes en hiver puisque l’utilisation par l’oiseau à la saison précédente n’est pas connue), à

étiqueter chaque arbre support à l’aide d’un numéro unique et à décrire le support est réparti sur deux saisons. En effet, l’inventaire d’été permet de distinguer plus facilement les nids de grands hérons de ceux des bihoreaux gris parce que les oiseaux sont présents mais d’un autre côté l’accessibilité à l’île est plus aisée l’hiver. Cette période ne permet toutefois pas de déterminer quels nids sont actifs ni le nombre de jeunes au nid.

Les inventaires d’été ont permis de déceler l’arrivée de la grande aigrette. La taille de son nid ne permet pas, l’hiver, de le différencier de celui du héron. Un désavantage de l’inventaire d’été est que les feuilles des arbres limitent l’observation d’une proportion des nids. Au fil des ans est donc apparu la nécessité de faire l’inventaire du centre de la héronnière, où la densité de nids de bihoreaux était la plus forte, au début de l’été, et de refaire le décompte des nids sur l’ensemble de la héronnière durant l’hiver lorsque la visibilité est maximale. L’exercice est répété aux cinq ans, tout comme l’inventaire aérien provincial des héronnières.

2.2 Inventaire d’été

Comme il est difficile d’observer les bihoreaux gris et leurs nids lors d’un survol aérien, les inventaires doivent s’effectuer au sol (Desrosiers, 1993). L’accès à La Grande Île se fait en embarcation. De façon optimale, l’inventaire s’effectue par deux équipes de deux personnes. Un des équipiers prend les notes et le second prend les mesures, les deux personnes participent à l’observation. Il est possible de fonctionner à trois personnes : deux personnes prennent les mesures et une personne prend les notes.

Tous les arbres du centre de la héronnière à bihoreaux sont vérifiés. Chaque arbre portant déjà une étiquette est identifié et la présence de nids est notée par espèce (grand héron, grande aigrette ou bihoreau gris). Les étiquettes sont vérifiées pour s’assurer de maintenir une bonne distance entre l’arbre et la tête du clou de manière à permettre une croissance au cours des cinq prochaines années. La situation est corrigée si nécessaire en changeant le clou et, si l’étiquette se brise lors de l’extraction, on utilise le deuxième trou de celle-ci. Si les deux trous ne sont plus utilisables ou si le numéro est difficile à lire, on la remplace et la correspondance au nouveau numéro est inscrite sur la fiche de données (annexe 1). Il est important de toujours ramener l’étiquette à la tête du clou de façon à laisser le plus d’espace possible pour la croissance de l’arbre sinon l’étiquette peut se retrouver engloutie par l’arbre.

Le vieux ruban de balisage est enlevé et un nouveau ruban de couleur différente est accroché, près de la tête du clou, à l’arrière de l’étiquette. Cette nouvelle méthode a été préférée à l’ancienne qui consistait à entourer complètement l’arbre d’un ruban car elle est plus discrète et laisse le paysage à l’état plus naturel. Si un arbre repéré par son ruban a perdu son étiquette et qu’il n’y a pas de nid, on n’en tient pas compte, on peut prendre sa coordonnée, mais il n’est pas nécessaire de lui apposer une nouvelle étiquette. Si un arbre est tombé ou ne peut plus supporté de nid, on note le numéro et retire l’étiquette. Les vieilles étiquettes ne doivent pas être réutilisées.

Le diamètre à hauteur de poitrine (DHP) est mesuré pour l’ensemble des anciens et des nouveaux supports avec un ruban circonférentiel. Lorsque, suite à la croissance des arbres, le DHP regroupe deux ou plusieurs supports dans une même talle, une seule circonférence est mesurée et notée sur la fiche de données.

Quand un nouveau support est localisé, tous les champs de la fiche de terrain sont complétés : l’essence de l’arbre, son diamètre à hauteur de poitrine, le numéro de l’étiquette qu’on appose sur la face nord de l’arbre ainsi que le nombre de nids identifiés et leur état pour chacune des espèces. L’étiquette est posée sur la face nord de l’arbre parce que cela augmente la visibilité lorsque toutes les étiquettes ont la même position et parce qu’elles sont mieux protégées des rayons du soleil. Un arbre dont la fourche est plus basse que la hauteur de la poitrine est considéré comme 2 supports donc 2 étiquettes sont nécessaires si des nids sont présents sur les 2 fourches. Une donnée de localisation est prise à l’aide d’un appareil GPS. En 2011, certaines données ont été notées en degrés-minutes-secondes ce qui a diminué la précision de la localisation des supports. Le prochain inventaire devrait prévoir de les noter en degrés décimalisés.

La période d’inventaire recommandé par le secteur de la Faune du MFFP (Desrosiers 2003) pour les inventaires aériens, soit la période d’élevage des jeunes, a été utilisée pour les inventaires de La Grande Île. Par exemple en 2001, 2006 et 2011 les dates d’inventaire ont été : 12 au 19 juin, 20 au 22 juin et 20 au 23 juin. L’inventaire ne doit pas se faire trop tard en saison puisqu’en cas de perturbation, les adultes quittent le nid et les jeunes, devenus mobiles, peuvent se jeter en bas du nid ou marcher sur les branches à proximité et tomber. Les conditions météorologiques sont aussi tenues en compte puisque en cas de pluie abondante, les adultes dérangés quittent le nid et les jeunes souffrent d’être exposés à la pluie (Lamoureux 1985). Durant l’inventaire estival, les critères de la présence d’œufs (coquilles au sol identifiées à l’aide des descriptions de «A field guide to birds’ nest » de Harrison, 1975), de jeunes ou d’adultes sur le nid sont utilisés pour déterminer le nombre de nids actifs. Cette période nous permet également d’identifier l’espèce, soit le grand héron, le bihoreau gris ou la grande aigrette qui sont souvent sur le nid.

2.3 Inventaire d’hiver

Certaines années, grâce au temps froid, on peut se rendre en camion jusqu’au chenal des Îles aux Sables, près de La Grande Île. Autrement, le trajet peut se faire complètement ou en partie en motoneige.

Les rubans de balisage des années antérieures permettent de localiser facilement les limites de la héronnière. Des transects sont tracés d’Est en Ouest avec les motoneiges de façon à couvrir l’ensemble de la colonie. Comme le travail se déroule en forêt, on doit régulièrement contourner les obstacles lors du tracé des lignes. L’important n’est pas que les lignes soient droites, mais que tout le secteur soit couvert. Tous les arbres de la héronnière à bihoreaux doivent être vérifiés (centre). Les transects sont parcourus à pieds ou en raquettes. En 2012, le centre de la héronnière n’a pas été refait en hiver par manque de temps (fonte des glaces).

Comme en été, chaque arbre portant déjà une étiquette est identifié et la présence de nids (de plates-formes) est notée par espèce (grand héron ou bihoreau gris). L’hiver, c’est la taille du nid qui permet de différencier le nid du grand héron de celui du bihoreau gris. Les arbres étant dépourvus de feuille, le décompte des nids est facile, mais leur utilisation dans la période de reproduction précédente ne peut être confirmée. Du reste, le protocole reste le même qu’en été à la différence que les données de nombre de coquilles au sol, de nombre de jeunes et de nombre de jeunes morts au sol ne sont pas disponibles (annexe 2). En 2002, 2007 et 2012 les dates d’inventaire ont été respectivement: 29 janvier au 8 février, 6 au 28 février et 7 au 17 février. Il est à noter qu’avec les hivers cléments des dernières années, l’état de la glace rend la période d’accès à l’île de plus en plus courte. L’étiquetage des arbres support de 2012 n’a pu être complété pour cette raison (mais le dénombrement complet des nids a été fait). L’inventaire hivernal devrait débuter en janvier dès que les glaces le permettent.

En 2011, chaque clou a été retiré et replacé afin de laisser un espace supplémentaire pour la croissance de l’arbre. Cet exercice n’avait pas été fait depuis longtemps pour certains arbres.

Les informations sont saisies dans une base de données ACCESS. Il y a ensuite une épuration qui est faite afin de soustraire les arbres qui ont été inventoriés deux fois.

C’est le nombre de nids le plus élevé, entre le résultat de l’hiver et celui de l’été, qui est conservé. Si le nid est inactif l’été, il n’est pas compté dans le nombre total de nids de la saison. En 2011, cette épuration n’a pas été nécessaire puisque le centre de la héronnière n’a pas été inventorié deux fois. Un résumé des résultats est réalisé à chaque inventaire. Ce sont ces résumés qui ont été utilisés pour la présente compilation.

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