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Chapitre IV : Transfe rt d’étalonnage pour une utilisation à long terme et sur des

IV.4 Méthodes de standardisation

Les méthodes de standardisation font le lien entre l’instrument maître sur lequel le modèle d’étalonnage a été établi et l’instrument esclave pour lequel on veut adapter ce même modèle. La standardisation peut se faire sur les coefficients du modèle de régression, sur les

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valeurs prédites ou encore sur les réponses des capteurs en utilisant un sous-ensemble de données pour faire le lien entre les instruments [Feudale et al. 2002].

IV.4.1 Standardisation des coefficients du modèle

Dans cette catégorie de méthodes de standardisation, le modèle original de l’instrument maître est transformé pour qu’il devienne adéquat pour l’instrument esclave.

On considère que :

• 𝑋1, 𝑋2 sont les matrices des données des capteurs de l’instrument maître et de l’instrument esclave respectivement ;

• 𝑌 est le vecteur des valeurs prédites calculées avec un modèle de régression linéaire défini par le vecteur de coefficients de régression 𝐵1et 𝐵2 respectivement ;

• 𝑠1 et 𝑠2 sont deux sous-ensembles de données de 𝑋1, 𝑋2 respectivement. La réponse de l’instrument maître est :

𝒀 = 𝑿𝟏∗ 𝑩𝟏 (IV-1)

De même, la réponse de l’instrument esclave est :

𝒀 = 𝑿𝟐∗ 𝑩𝟐 (IV-2)

On peut alors écrire

𝒀 = 𝑿𝟐∗ 𝑩𝟐= 𝑿𝟐∗ (𝑩𝟏+ 𝜟𝒃) (IV-3)

où 𝛥𝑏 est le vecteur de la différence entre 𝐵1 et 𝐵2 𝛥𝑏 peut être exprimé par l’expression suivante :

𝜟𝒃 = 𝑩𝟐− 𝑩𝟏= 𝑿𝟐+∗ 𝒀 − 𝑿𝟏+∗ 𝒀 = (𝑿𝟐+− 𝑿𝟏+) ∗ 𝒀 (IV-4)

où 𝑋1+ et 𝑋2+ représentent respectivement les matrices inverses de la matrice 𝑋1et 𝑋2.

𝛥𝑏 peut également être obtenu à partir des sous-ensembles 𝑠2 et 𝑠1 soit: 𝛥𝑏 = (𝑠2+ − 𝑠1+) ∗ 𝑌

On a alors :

𝑩𝟐= 𝑩𝟏+ 𝜟𝒃 = 𝑿𝟏+∗ 𝒀 + (𝒔𝟐+− 𝒔𝟏+) ∗ 𝒀 (IV-5)

On peut écrire l’équation VI-5 sous la forme :

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où 𝐵̅̅̅ 𝑒𝑡 𝐵2 ̅̅̅1 sont les vecteurs de régression estimés à partir des sous-ensembles 𝑠2et 𝑠1 . Cependant la différence entre 𝐵1𝑒𝑡 𝐵̅̅̅1 est négligeable puisque 𝑠1est un sous ensemble de l’instrument maître 𝑋1. Ce qui nous permet de dire que le vecteur des coefficients de régression 𝐵2 est tout simplement calculé à partir du sous ensemble 𝑠2, autrement dit que nous avons étalonné l’instrument esclave séparément et qu’aucun transfert réel n’a été réalisé.

IV.4.2 Standardisation des valeurs prédites

Cette méthode consiste à corriger les valeurs prédites en se basant sur une relation linéaire entre les valeurs prédites par l’unité maître et par l’unité esclave, et en utilisant le biais et la pente de la droite de régression. Pour cela on calcule tout d’abord les valeurs prédites d’un sous ensemble de chacun des deux instruments, soient 𝑠2 et 𝑠1.

𝒚𝒔𝟏= 𝒔𝟏∗ 𝒃 (IV-7)

𝒚𝒔𝟐= 𝒔𝟐∗ 𝒃 (IV-8)

Ensuite, on calcule la droite de régression entre 𝒚𝒔𝟏 et 𝒚𝒔𝟐 en utilisant la régression linéaire. La pente et le biais de cette droite vont permettre par la suite de corriger les valeurs prédites sur l’instrument esclave selon l’équation suivante :

𝒚𝟐 𝒄𝒐𝒓𝒓𝒊𝒈é𝒆 = 𝒃𝒊𝒂𝒊𝒔 + 𝒑𝒆𝒏𝒕𝒆 ∗ 𝒚𝟐 (IV-9)

Généralement la standardisation des valeurs prédites est utilisée dans le cas où la différence entre les instruments est linéaire et simple.

IV.4.3 Standardisation des réponses des capteurs

La standardisation des réponses des capteurs a pour but de corriger les réponses des capteurs de l’instrument esclave (instrument 2) pour qu’elles ressemblent à celles de l’instrument maître (instrument 1). On peut distinguer deux manières pour faire la standardisation des réponses des capteurs.

Standardisation uni-variable

La standardisation uni-variable s’applique à chaque capteur individuellement [HAUGEN et al. 2000]. Elle consiste à corriger la réponse de chaque capteur esclave par une simple régression linéaire.

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𝒓𝒊,𝟏 = 𝒃𝒊+ 𝒂𝒊𝒓𝒊,𝟐 (IV-10)

où 𝑟𝑖,1 et 𝑟𝑖,2 sont les réponses du ième capteur des instruments 1 et 2 respectivement ; et 𝑏𝑖 et 𝑎𝑖 sont respectivement le biais et la pente du modèle de correction.

Cette méthode est utilisée dans le cas où les réponses des capteurs ne sont pas corrélées. Dans le cas contraire la standardisation multi-variables notamment la standardisation directe est plus pertinente.

Standardisation directe

La standardisation directe est une méthode de transfert multivariée. Elle consiste à relier directement la réponse d’un échantillon mesurée avec un instrument, à la réponse obtenue avec un autre instrument. C’est une relation linéaire qui est décrite par la matrice de transformation

F comme suit :

𝒔𝟏= 𝒔𝟐∗ 𝑭 (IV-11)

La matrice 𝐹 est calculée par :

𝑭 = 𝒔𝟐+∗ 𝒔𝟏 (IV-12)

où 𝑠2+ est l’inverse généralisée de 𝑠2.

Lorsque la matrice de transformation 𝐹 est calculée, il serait possible de projeter les données de l’instrument esclave (instrument 2) dans l’espace de l’instrument maître (instrument 1) et obtenir une nouvelle matrice X2_standardisé :

𝑿𝟐_𝒔𝒕𝒂𝒏𝒅𝒂𝒓𝒅𝒊𝒔é= 𝑿𝟐∗ 𝑭 (IV-13)

La standardisation directe suppose que la relation entre les deux systèmes est linéaire et ne prend pas en considération certaines non-linéarités entre les systèmes. Un autre inconvénient de cette approche est qu’on utilise un nombre très petit d’échantillons pour le calcul de la matrice de transformation F. Ceci conduit à un sur-apprentissage et la matrice F ne représente plus réellement les différences entre les deux systèmes. De plus, le calcul de l’inverse généralisé

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IV.4.4 Conclusion

Dans le cadre de ce travail, nous avons choisi d’utiliser la méthode de standardisation directe pour réaliser le transfert d’étalonnage. A partir de l’analyse présentée en IV.4.3 on peut conclure qu’une méthode de standardisation directe efficace nécessite deux éléments essentiels :

1. Un algorithme qui peut sélectionner un sous-ensemble des échantillons de sorte qu’il soit le plus représentatif pour l'ensemble de données.

2. Une technique de projection qui prend en considération les non-linéarités et qui permet de relier au mieux l’ensemble de données de l’unité esclave à celles de l’unité maître. Pour notre approche, nous proposons l’utilisation de l’algorithme Kernel SPXY pour sélectionner un sous-ensemble d’échantillons et la régression SVM pour faire la projection des données de l’instrument esclave dans l’espace de l’ensemble de données de l’instrument maître.