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II.1.2 Gestion de type on/off ... 46 II.1.3 Gestion de type modulation en largeur d’impulsion (MLI) ... 47 II.2 Recharge à courant pulsé... 48 II.3 Intérêt de la recharge à courant pulsé ... 51 II.4 La fin de charge ... 52

III Gestion de réhabilitation... 52

III.1 Charge forcée ... 53 III.2 Courant pulsé à haute fréquence ... 53

IVConclusion ... 54 Références ... 54

I Introduction

Nous avons vu dans le chapitre précédent que la batterie au plomb est sujette à plusieurs types de dégradations et qu’à cause de son vieillissement, elle constitue fréquemment l’élément faible d’un système photovoltaïque. L’optimisation de la durée de vie de la batterie passe par une optimisation de ses constituants (électrodes, séparateurs etc…) mais aussi par l’optimisation de stratégies de gestion de la charge et de la décharge. L’objet de ce chapitre est d’établir un état de l’art des stratégies de charge existantes dans différentes applications et de souligner les axes d’amélioration.

La gestion électrique des accumulateurs au plomb se fait à deux niveaux : une gestion quotidienne permettant de limiter les dégradations et une gestion de réhabilitation qui consiste à combattre les dégradations pour augmenter sa durée d’utilisation.

II Gestion quotidienne

Nous allons détailler les principales méthodes de charge classiques et puis la recharge à courant pulsé. Ensuite, nous évoquerons également les critères de fin de charge utilisés.

II.1 Méthodes de gestion classiques

Le principe de ces méthodes de gestion est la limitation de la tension de l’accumulateur à des valeurs prédéfinies afin d’éviter les dégradations qui pourraient avoir lieu pour des tensions très hautes ou très basses. Cette gestion peut se faire de plusieurs manières : on/off, floating, MLI (modulation de largeur d’impulsion, en anglais PWM). Dans ce qui suit on détaillera chaque type en présentant ses limitations.

II.1.1 Gestion de type floating (ou charge flottante)

C’est la méthode de charge la plus utilisée lorsque une source d’alimentation non intermittente est disponible (par exemple le réseau électrique). Elle est décrite dans [1, 2, 3]. Dans cette méthode de régulation, après une première partie de charge à courant constant, limitée en tension, pendant la phase de floating, une tension constante est maintenue à la valeur Ufloating qui est supérieure à la tension en circuit ouvert de l’ordre de 100 à 150 mV par élément (par exemple 2,3 V/élément pour une batterie ouverte) avec un courant qui décroît puis se stabilise Le courant de floating permet de compenser l’autodécharge qui a lieu inévitablement et qui concerne aussi bien l’électrode positive que l’électrode négative. Le courant de floating est environ 10 fois supérieur au courant d’autodécharge (de l’ordre de C/5000).

La Figure 1 représente la tension de l’accumulateur maintenue par floating en fin de charge.

Figure 1 : gestion de type floating

La gestion floating est appropriée aux accumulateurs qui subissent des longues périodes de stockage comme les accumulateurs dédiés au secours ou bien aux applications de télécommunication.

Dans le cas des systèmes photovoltaïques, le courant à la sortie des panneaux n’est pas constant à cause de l’intermittence de la ressource solaire, et le maintien strict d’une tension de floating constante est impossible.

II.1.2 Gestion de type on/off

Pour un système isolé, il s’agit de la méthode de gestion la plus simple en utilisant simplement un interrupteur. Elle est appelée aussi gestion par coupure franche. Elle interdit l’utilisation de l’accumulateur au delà des seuils de déconnexion. Ces seuils ont été bien identifiés dans la littérature. On appelle HVD (High Voltage Disconnect) la valeur du seuil haut indiquant la fin de la charge et LVD (Low Voltage Disconnect) la valeur du seuil bas marquant la fin de la décharge. On définit aussi des seuils de reprise de recharge HVR (High Voltage Reconnect) et de décharge LVR (Low Voltage Reconnect) [4, 5, 6]. En 1995, 80% des régulateurs électroniques équipant les systèmes photovoltaïques étaient de ce type [7]. La Figure 2 représente ce type de gestion. Précisons que le courant provenant directement des panneaux photovoltaïques n’est pas constant en réalité, mais pour les besoins de notre étude, il sera considéré comme constant à l’échelle de temps d’une charge.

Figure 2 : charge de type on/off ton

I(A) U(V)

t(h) Imax du panneau photovoltaïque

(non constant en réalité)

HVD HVR toff t Ufloating U(bat) I(bat)

La méthode on/off simple a souvent des difficultés à charger complètement l’accumulateur. En effet, il n’existe pas de corrélation directe entre la tension et l’état de charge de l’accumulateur. Il faudrait trouver la valeur optimale de la tension HVD qui ne doit être ni trop élevée pour éviter une forte surcharge, ni trop faible pour éviter un manque de charge de l’accumulateur.

Les valeurs de ces seuils dépendent de la technologie de l’accumulateur [8]. Le tableau suivant donne quelques valeurs à titre d’exemple :

HVD/HVR (V)

Accumulateur ouvert alliage Pb-Sb 2,40 / 2,25 Accumulateur ouvert alliage Pb-Ca-Sn 2,45 / 2,30 Accumulateur VRLA de type AGM (Adsorbed Glass Mat) 2,35 / 2,20 Accumulateur VRLA de type gel 2,35 / 2,20

Tableau 1 : valeurs de seuils de tension off/on pour la charge normale selon la technologie de l’accumulateur [8]

Le seuil haut est plus élevé pour les accumulateurs ouverts afin d’induire un dégazage plus important et par conséquent une homogénéisation de l’électrolyte, ce qui permet de réduire le phénomène de stratification qui est systématique pour ce type d’accumulateurs.

Pour ce type de recharge les valeurs de ton et toff (Figure 2) sont variables. Pour une recharge à C/50 avec un système photovoltaïque, on aura par exemple toff : de 50 à 250 s, ton : de 40 à 700 s, et la fréquence moyenne (f=1/T avec T=ton+toff) est donc de l’ordre de 10 mHz (valeurs calculées à partir de données expérimentales à l’INES). Le rapport cyclique moyen est de l’ordre de 0,2 en fin de charge.

Une gestion de ce type peut à terme manquer de fiabilité si aucun ajustement n’est réalisé au cours de la vie de l’accumulateur. En effet, au cours des cyclages, la résistance interne de l’accumulateur croît sensiblement. Ceci se traduit par une augmentation de plus en plus rapide de la tension au cours des cycles. En conséquence le seuil HVD est atteint plus rapidement et la matière active est de moins en moins bien rechargée.

Dans les systèmes photovoltaïques, une méthode de découpage du courant a été utilisée pour s’approcher du floating. Il s’agit du mode MLI.

II.1.3 Gestion de type modulation en largeur d’impulsion (MLI)

Ce mode de régulation utilise le même principe que le mode on/off, régulation sur un critère de tension, mais la différence entre les deux seuils est très faible par rapport à celle utilisée pour la méthode on/off.

Dans le cas des applications photovoltaïques, c’est une modulation du courant qui est réalisée. La modulation est faite à l’aide d’un interrupteur commandé par un transistor, composant électronique commandé qui laisse passer le courant ou non selon la tension entre ses bornes.

Ce type de gestion tend à se répandre aujourd’hui et est incluse dans la plupart des régulateurs de nouvelle génération pour les systèmes photovoltaïques. Il est considéré comme un progrès significatif car un régulateur MLI permet d’utiliser 20 à 30 % en plus de l’énergie fournie par les panneaux photovoltaïques que les régulateurs on/off [9]. Il est basé sur une recharge plus fine de l’accumulateur en deux étapes.

La première phase de la recharge se fait directement à l’aide du courant délivré par le générateur photovoltaïque jusqu’à une certaine valeur de tension. La deuxième phase consiste à appliquer une tension quasi constante pendant laquelle le courant entrant est modulé en largeur d’impulsion (phase MLI). Pendant la phase MLI, le courant moyen décroît et donc le rapport cyclique diminue. La modulation en largeur d’impulsion permet ainsi de s’approcher d’une recharge floating en diminuant fortement la différence entre les deux seuils de la méthode on/off et en augmentant de la fréquence de découpage (aux alentours de 100Hz).

Les brevets [10, 11] présentent des modes de charge MLI de plusieurs types de batteries. Le brevet [12] définit une méthode de recharge MLI avec des créneaux positifs et des créneaux négatifs de décharge.

Comme nous venons de le voir, cette méthode de recharge utilise des créneaux de courant à largeur et fréquence variables. D’autres travaux se sont intéressés à la recharge à courant pulsé avec une fréquence et un rapport cyclique fixe.

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