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2.2 Méthodes de prévention des chutes

2.2.1 Méthodes de détection des risques de chutes

Le contrôle postural est l’un des facteurs les plus cités dans les études de prévention du risque de chute. Pour identifier une personne à risque de chute, la littérature scientifique utilise généralement un certain nombre de tests cliniques. D’autres tests, autres que ceux cités dans ce document, existent spécialement pour détecter les systèmes neuronaux qui engendrent des problèmes d’équilibre. Mais nous ne les évoquerons pas dans ce rapport. Ils sont détaillés dans la référence ci-contre [65]. Nous évoquerons dans la section suivante les principaux tests cliniques utilisés tels que le test de la chaise chronométré (TUG), le test sur une seule jambe (OLST ou test OLS) et d’autres tests cliniques aussi importants. Ces différents tests évaluent les aspects statiques (structure squelettique), cinématiques (déplacements des segments) et dynamiques (efforts articulaires) du mouvement des membres inférieurs. Par exemple, les résultats anormaux dans un test TUG permettent de mesurer les déterminants liés à une fracture comme une réduction de la force musculaire.

2.2.1.1 Test de la chaise chronométré (TUG)

Le test TUG mesure la mobilité en autre chez les personnes âgées [66] et est considéré comme un outil fiable pour quantifier non seulement la performance locomotrice, mais aussi la mobilité chez les PAMP [29, 30, 67]. Ce test consiste à se lever d'une chaise, marcher trois mètres, tourner 180 degrés autour d’un obstacle, revenir à la chaise, et se rasseoir. Dans des conditions normales, les chercheurs ont émis l'hypothèse que les adultes neurologiquement sains et indépendants, sont en mesure d'effectuer ce test en moins de 10 secondes. Les participants qui prennent plus de 14 secondes pour terminer le test présentent un risque accru de chutes dans les activités de la vie quotidienne [68].

Généralement, il est utilisé par un clinicien ou en réadaptation. Mais, actuellement, on ne sait pas avec précision quelle portion du test peut être prédictive du risque de chute. Néanmoins, les segments individuels du test ont montré un lien avec les risques de chutes. Par exemple, Dite et Temple [69] ont identifié que le temps pour tourner de 180 degrés est discriminatoire et possède une bonne sensibilité pour identifier plusieurs personnes à risque de chute dont les groupes d'adultes plus âgés avec et sans antécédents de chutes. En outre, la transition assis-debout [70, 71], et la variabilité temporelle des paramètres de la marche lors du test [72] ont été associées à des risques de chutes. Ainsi, grâce à ce test on peut déterminer un participant à risque de chute, en raison de ses petits pas ou la fréquence de ses pas. Cependant, un inconvénient de ce test est qu’il repose généralement sur une décision basée sur une mesure temporelle, ce qui ne permet pas d’évaluer la performance globale d’une séquence de tâches (se lever, marcher en avant, tourner, revenir en arrière, tourner encore, et s’asseoir). Il manque des informations spécifiques sur les composants de chaque tâche qui pourraient révéler des problèmes de mobilité plus spécifiques. Par exemple, avec une mesure temporelle, on ne peut identifier adéquatement une personne en début de la maladie de Parkinson. De ce fait, dans notre projet de recherche, aux chapitres 6 et 7, nous proposons d’améliorer la méthode d’évaluation du risque de chute lors d’un TUG.

2.2.1.2 Test clinique sur une seule jambe (OLST)

De nombreuses études cliniques ont montré que le OLST ou le test OLS est un test simple qui peut être utilisé pour déterminer des problèmes d'équilibre liés à une maladie neurologique, une faiblesse musculaire, des déficits sensori-moteurs [73, 74], etc. Ce test également appelé test unipodal, mesure le temps en secondes (un score), qui est considéré comme le niveau de stabilité de l’équilibre du participant. Les participants qui ne peuvent effectuer ce test pendant au moins cinq secondes sont à risque accru de chute. Les chercheurs ont défini qu’une durée supérieure à trente secondes montre un très faible risque de chute [74]. Cependant, l’utilisation du temps comme indice du risque de chute n’est toujours pas un facteur assez discriminant pour les décisions médicales, telles que l'adaptation de la dose de médicament, prescrire un médicament différent ou

adapter le niveau d’entraînement. Il devient nécessaire de mesurer d'autres paramètres pour évaluer le risque de chute dans ce test. En effet, au cours du test, la capacité du participant à maintenir la force et le poids répartis uniformément sous la plante du pied est essentielle pour l'évaluation de l’équilibre. Les publications scientifiques ont d’ailleurs montré que les personnes âgées qui présentent un équilibre instable ont un plus grand déplacement du centre de pression (CdP) [75]. Le CdP est défini comme étant l'emplacement du point de la réaction verticale du sol, et est souvent utilisé pour identifier un déficit d’équilibre [76]. En plus du facteur temporel qui renseigne sur la durée, les déplacements du CdP lors de ce test sont devenus des paramètres qui pourraient être pris en compte dans une évaluation du risque de chute. À cet effet, plusieurs études ont utilisé une variété de mesures du CdP à l’aide d’une plateforme de force pour prédire un risque de chute [77, 78]. Ils associent la capacité de contrôle de la posture à l'équilibre. Cette association est utilisée pour décrire la capacité de l'organisme à ajuster le CdP à proximité du centre de masse (CdM).

Dans notre projet de recherche, au chapitre 3, nous utiliserons les déplacements du CdP afin de proposer une nouvelle méthode d’évaluation du risque de chute lors du test OLS.

2.2.1.3 Autres tests cliniques et limites de fonctionnement

Aux deux tests précédents, nous pouvons aussi ajouter les tests cliniques tels que le test de Tinetti [79], l’échelle d’équilibre de Berg [80], le test de questionnaire relatif à l’enrayage cinétique, et autres, qui aident également à détecter les problèmes de la marche, d’équilibre et de posture.

L’utilisation de ces divers tests cliniques permet d’évaluer le risque de chute d’une personne à partir de certains critères propres à chaque test. Il est vrai que ces tests permettent de catégoriser un participant au groupe « chuteur » ou « non-chuteur », cependant ceux-ci ne regardent pas les performances dans des conditions environnementales modifiées. Cela ne signifie

aucunement que ces tests ne sont pas performants, toutefois le cadre conceptuel des expérimentations est limité, et pour cela ils ne peuvent toujours prédire le rendement réel dans des environnements plus complexes. En outre, peu d’expérimentations examinent tous les aspects du contrôle postural.

En conclusion, ces tests offrent peu d'indications sur la qualité du mouvement utilisé pour accomplir la tâche comme l’alignement des différents segments du corps en station debout ou assis. Ils ne fournissent également aucun moyen d'identifier les systèmes neuronaux ou musculosquelettiques, responsables de la baisse de performance observée chez le participant. Ainsi, grâce aux dispositifs issus de la technologie, de nouvelles méthodes récentes ont donc émergé permettant d’obtenir des paramètres autres que la durée des tests cliniques.