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Chapitre 2 Méthodologie générale

2.2. Fondements des méthodes et techniques utilisées

2.2.1. Méthodes d’analyse, de diagnostic et d’évaluation de système

Un diagnostic est « un jugement porté sur une situation à partir de l’analyse d’indicateurs ou de paramètres » (Mergeai, 2010, p. 58). Combinant observations,

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enquêtes et exploitation des ressources documentaires, le diagnostic permet une meilleure connaissance des réalités et facteurs défavorables d’une situation afin de proposer des actions idoines visant à les changer (Mergeai, 2010). La littérature scientifique fait état de plusieurs approches méthodologiques de diagnostic des systèmes. Elles diffèrent principalement en fonction de l’objet d’étude auquel elles sont appliquées.

La méthode DPRP (Diagnostic Participatif Rapide et Planification des Actions d’Amélioration) mise au point par l’Institut International de Gestion de l’Eau et appliquée à l’évaluation des performances des systèmes irrigués en Afrique de l’Ouest, comprend divers outils de collecte de données et de planification comme l’interview semi-structurée, le calendrier saisonnier, le diagramme de Venn, le transect (marches d’observation sur le terrain), l’arbre à problème, le plan d’action… (IIMI (lnstitut International du Management de l’Irrigation), 1997).

Le Diagnostic Participatif des Contraintes et des Potentialités (DPCP) relatives à la gestion des sols et des nutriments des plantes, au niveau des communautés, est une approche mise en place par la FAO (FAO, 2000). Elle consiste entre autres à l’évaluation des pratiques de gestion des ressources naturelles et leurs potentialités en vue de proposer des scénarios d’amélioration de la productivité de ces ressources. L’approche utilise une série d’outils et de méthodes dont les cartes sociales de la communauté, les cartes d’utilisation des terres et des ressources, les diagrammes des systèmes agricoles, les profils historiques, l’évaluation des connaissances, des attitudes et des pratiques par la méthode de classement…(FAO, 2000).

D’autres méthodes de diagnostic participatif sont les focus group. « Les focus groups sont des discussions de groupe ouvertes, organisées dans le but de cerner un sujet ou une série de questions pertinentes pour une recherche » (Kitzinger et al., 2004, p. 237). Formalisées dans les années 1940, les méthodes focus group ont progressivement été utilisées dans les études commerciales et sur les marchés et

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dans les recherches en sciences sociales (Bloor et al., 2002). C’est une méthode dominante pour aborder des sujets d’études dans les sociétés qui sont moins ouvertes aux méthodes d’observations (Bloor et al., 2002). Cependant comme le souligne l’auteur c’est plutôt une méthode idéale pour acquérir la base contextuelle d’une d’étude. C’est pourquoi elle a été utilisée en combinaison avec des enquêtes individuelles (Chapitre 4 section 4.3) et des observations participantes qui consistent à « l’insertion prolongée du chercheur dans le milieu de vie des enquêtés, autrement dit côtoyer les gens, bavarder avec eux, vivre avec eux » (Olivier de Sardan, 2003, p. 5 et 32). Trois principales étapes caractérisent la méthode focus group, la phase pré-discussion qui se caractérise par l’organisation pratique de la discussion par la composition du ou des groupes, la définition du mode de recrutement des membres, le choix de la population et des lieux de discussion, la précision de la taille des groupes ; vient ensuite la gestion des discussions et enfin l’analyse des données issues des discussions (Kitzinger et al., 2004).

Le modèle d’analyse SWOT encore appelé ‘analyse situationnelle’ est un cadre d’analyse proposé par Weihrich (1982) permettant d’identifier d’une part les points de forces et de faiblesses d’une organisation, les opportunités et menaces pouvant influencer son évolution d’autre part. L’auteur recommande deux approches d’analyse de la situation. L’une consiste à démarrer par l’analyse de l’environnement externe de l’organisation, l’autre consiste plutôt à s’appesantir d’abord sur son environnement interne en identifiant ses problèmes importants. C’est partant de cette approche conceptuelle que le diagnostic du système d’information du Comité Local de l’Eau (Chapitre 4 section 4.3) a été mené. Il s’est particulièrement focalisé sur les forces et faiblesses du système à travers la matrice d’analyse SWOT, après le recueil des données préliminaires grâce à la méthode accélérée de recherche participative, le focus group décrite supra. La méthode SWOT a la particularité de mettre rapidement et explicitement en exergue les problèmes que l’on cherche à identifier dans l’objet d’étude (Weihrich, 1982).

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L’approche du cadre logique (Logical Framework Approach en anglais) est un processus analytique intégrant plusieurs outils d’analyse qui sont utilisés pour la conception, le suivi et l’évaluation des projets (Buttigieg et al., 2016; Chang, 2015; Jacobs et al., 2010). Développée par l’Agence Internationale pour le Développement des États-Unis d’Amériques en 1979, cette approche est largement utilisée dans la préparation des projets dans le but d’établir la logique hiérarchique permettant d’atteindre les objectifs établis des dits projets (Practical Concepts Inc., 1979). L’approche implique une série d’étapes dont l’analyse des parties prenantes, l’analyse des problèmes, l’analyse des solutions, la construction de l’arbre à objectifs, l’analyse des stratégies et l’établissement du cadre logique à proprement parler (Buttigieg et al., 2016). Cette approche a été appliquée dans la conception du système d’information hydro-agricole basé sur WhatsApp (Chapitre 5).

L’analyse ‘cause-et-effet’, encore connu sous le nom de méthode du diagramme en arêtes de poisson ‘fishbone diagram’ en anglais (Ishikawa, 1996), est un outil graphique qui permet d’identifier les causes réelles et potentielles d’un effet donné (Li & Lee, 2011). Elle permet de résumer les potentielles causes de l’effet en question ou d’un problème donné en classant les causes possibles en catégories (Tague, 2005) qui comportent le facteur central, les principales causes, les sous- causes... Les causes sont ainsi hiérarchisées en fonction de leur niveau d’importance ou de leur niveau de détail ce qui permet d’avoir finalement une représentation des relations et une hiérarchisation des évènements (Ishikawa, 1996).

2.2.2. Méthodes d’estimation des surfaces par classification