LA MÉTHODE IDEA RÉUNION
PRATIQUES AGRICOLES
MÉTHODES ALTERNATIVES DE LUTTE
CONTRE LES BIO-AGRESSEURS
TYPE DE PRODUCTION MODE DE CALCUL MODE DE NOTATION BORNES
Lut te pr év ent iv e c ont re le s bio-ag re sseur s de s v ég ét au x Production végétale plein champ
Productions adaptées à leur zone potentielle de production (Annexe VIII : Zones potentielles de production, p. 105)
Si > 50 % des productions (en CA) sont adaptées : 2
0 à 8 Production végétale
Auto-test de nouvelles variétés
(pour diminuer le risque bio-agresseur) 1
Piégeage/observation des ravageurs (monitoring) 1
Production végétale plein champ
Création d’habitats de service herbacés pour favoriser la biodiversité entomologique* (bandes fleuries, bandes enherbées, enherbement permanent des vergers etc. par des espèces indigènes uniquement voir l’Annexe II : Liste des espèces indigènes et endémiques de La Réunion, p. 78
Si présence
effective : 1
Utilisation effective de plantes de service (plantes pièges, technique pushpull* etc., espèces indigènes ou endémiques uniquement voir l’Annexe II : Liste des espèces indigènes et endémiques de La Réunion, p. 78
1 Mixité intra parcellaire significative (semis en ligne
alterné, SCV x , association de cultures, prairie à flore
complexe etc.) 1
Pratique effective de la rotation des cultures 3
Pratique du faux-semis* 1
Mise en place d’hôtels à insectes** 1
Production végétale hors-sol
Autres moyens de lutte : murs de soutènement entre les serres, présence de talus enherbés aux abords des serres,
bétonnage des allées. Par moyen :
1 Lut te c ur at iv e c ont re le s bio-ag re sseur s de s v ég ét au x Production végétale
Pièges à phéromones, pièges alimentaires 1
Gestion mécanique des adventices 1
Apports de champignons, bactéries ou virus
entomopathogènes / Lâchers d’auxiliaires 1
Cultures nématicides 1 Lut te en pr oduc tion animale Production animale
Nombre de traitements naturels (homéopathie et huiles essentielles) sur le nombre de traitements annuels
< 25 % : 2
25-50 % : 4
50-75 % :6
> 75 % : 8
* Guide tropical : méthode de conception de systèmes de culture tropicaux économes en produits phytosanitaires. Disponible gratuitement [26]
** Concept qui permet d’optimiser la présence d’insectes ou d’arachnides que l’on souhaite voir dans des écosystèmes où la pollinisation et la diversité sont recherchées. Construction de haute qualité environnementale (HVE).
FICHE
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ID
EA RUN
LA MÉTHODE IDEA RÉUNION
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OBJECTIFS : BIOD, ADAP, QLPR, PERE
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ARGUMENTAIRE
Cet indicateur valorise l’ensemble des pratiques mises en œuvre par le producteur afin d’éviter le recours aux intrants issus de l’in-dustrie chimique. Il s’agit d’une part des techniques de production agricole intégrée basées sur une combinaison de lutte biologique et de moyens de lutte physiques. Il s’agit d’autre part de la mise en place/entretien d’infrastructures paysagères visant à produire « avec la nature », notamment en entretenant une biodiversité végétale au sein et à l’extérieur de la parcelle. Ce dernier type de pratiques relève du concept d’agroécologie dont l’objectif est de rétablir les mécanismes de régulation naturels afin d’éviter le recours aux intrants chimiques.
Le choix judicieux de la production en fonction des conditions pé-do-climatiques et de la pression parasitaire est le moyen de lutte préventif le plus efficace. Le choix des variétés plus résistantes que d’autres dans un contexte donné, grâce à leur adaptation naturelle ou à la sélection opérée par l’homme est également un moyen de lutte efficace, mais difficilement appréhendable par un indicateur. La création d’habitats pour l’entomofaune est un autre moyen de lutte préventif contre les ravageurs des cultures. On fait ici l’hypothèse que plus la diversité végétale cultivée et naturelle est importante, plus on favorise la diversité faunistique et donc potentiellement le nombre de prédateurs naturels des ravageurs des cultures. Sur le terrain, cette hypothèse ne se vérifie pas tou-jours selon le type de culture ou de ravageur. Toutefois, privilégier la biodiversité et l’enherbement maximum des parcelles cultivées restent de meilleures alternatives pour l’environnement que la lutte chimique.
La rotation des cultures est aussi un moyen efficace d’élimination des ravageurs par rupture des cycles parasitaires.
Les techniques de mixité culturales à l’intérieur d’une même par-celle sont un moyen de lutte contre la compétition par les ad-ventices (exemple : mise en place de cultures temporaires en interligne de vergers) mais permettent également de limiter les dégâts des ravageurs en diversifiant la ressource.
Enfin, la lutte biologique consiste à introduire des pré-dateurs naturels ou maladies pour réduire le nombre des ravageurs, voire les éliminer. Elle est notamment utili-sée pour les cultures sous abris (exemple : cas de lâchés intonatifs de coccinelles pour contrôler les pucerons).
À La Réunion, les exploitations qui réalisent de la production maraichère hors-sol sont constituées de petites structures dans lesquelles s’enchaînent les cycles de culture. Ainsi, il n’y a pas de rupture d’activité qui pourrait réduite la pression phytosanitaire. Dans ce contexte, l’environnement de l’exploitation est un point essentiel à la protection des cultures. La présence de murs de soutènement entre les serres permet d’éviter l’écoulement de boue
dans les serres en cas de pluie. Un enherbement contrôlé des talus aux abords des serres évite l’installation d’une flore d’adventices qui pourrait être une source d’habitat et de propagation pour des ravageurs potentiellement dangereux pour la production sous serre. À cet effet, le vétiver et la citronnelle sont des plantes de choix car elles repoussent les insectes. Enfin, des chemins d’accès bétonnés permettent d’éviter le transfert de boue, vectrice de pathogènes en plus de préserver la qualité des produits lors du transport en évitant les secousses. Ces mesures prophylactiques, indispensables à la production sous serres, sont valorisées dans cet indicateur.
En production animale, le choix de traitements naturels plutôt que chimiques faisant également partie d’une démarche d’agriculture durable, est donc valorisé par cet indicateur.
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EXEMPLES
CAS D’UN SYSTÈME DE PRODUCTION EN PLEIN CHAMP
Culture d’aubergines dans sa zone potentielle de production sur 1 500 m².
Culture de choux en inter-rang avec du haricot sur 1 000 m², par-celle bordées par des bandes fleuries et des plantes aromatiques qui repoussent certains nuisibles.
Aubergines (culture principale) adaptée à sa zone potentielle de production, soit 2 points
Mixité intra-parcellaire, soit 1 point
Mise en place d’habitats de service (bandes fleuries), soit 1 point
Utilisation de plantes de service (répulsives à insectes), soit 1 point
Valeur de l’indicateur : 5
CAS D’UN SYSTÈME DE PRODUCTION HORS-SOL
Culture de tomates sous serres sur 3 000 m. Deux nouvelles variétés qui ont une sensibilité réduite au flétrissement bacté-rien sont actuellement testées. Présence de talus enherbés et bétonnage des allées. L’exploitant effectue également un lâcher d’auxiliaire au cours du cycle de production.
Auto-test de nouvelles variétés, soit 1 point
Présence de talus enherbés et allées bétonnées, soit 2 points Lâcher d’auxiliaires, soit 1 point
Valeur de l’indicateur : 4
POUR ALLER PLUS LOIN
GUIDE TROPICAL : méthode de conception de systèmes de culture tropicaux économes en produits phytosanitaires. Disponible
gratuitement [26]
PRATIQUES AGRICOLES
MÉTHODES ALTERNATIVES DE LUTTE CONTRE LES BIO-AGRESSEURS FICHE
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ID
EA RUN
LA MÉTHODE IDEA RÉUNION
PRATIQUES AGRICOLES
MÉTHODES ALTERNATIVES DE LUTTE CONTRE LES BIO-AGRESSEURS
FICHE
A10
CAS D’UNE EXPLOITATION AVEC 3 ATELIERS (CANNE, TOMATE HORS-SOL ET VOLAILLE PLEIN AIR)
Exploitation située près de St Benoît comportant 6 ha de canne, 3 000 m² de tomate en système hors-sol et un élevage extensif de 2 150 poulets de chair sur 9 ha. L’exploitant ne teste aucune nouvelle variété ou race sur son exploitation mais observe la présence d’aleurodes dans ses serres de tomates. Autour de ses serres, l’exploitant a mis en place des talus enherbés pour repousser d’éventuels nuisibles. Il fait régulièrement des lâchés d’auxiliaires dans ses serres ainsi que sur la canne contre le foreur ponctué. Il pratique une rotation avec de l’ananas entre deux cycles de canne. Dans sa parcelle de canne, l’exploitant a mis en place des pièges alimentaires contre les rats. Sur l’éle-vage de volaille, 25 % des traitements sont naturels (vinaigre de cidre notamment. Le chiffre d’affaire de l’exploitation est issu à 40 % de la production de canne à sucre, à 20 % de la production de tomates et à 40 % de la production de volailles.
PRODUCTION VÉGÉTALE Plein champ et hors-sol :
Production adaptée à l’environnement : 60 %, soit 2 points Observation de ravageurs : 1 point
Uniquement plein champ :
Mise en place de pièges alimentaires : 1 point Lâcher d’auxiliaire : 1 point
Pratique effective de la rotation des cultures : 3 points Uniquement hors-sol :
Mise en place de talus enherbés : 1 point Lâcher d’auxiliaire : 1 point
Total plein champ : 2 + 1 + 1+ 1 + 3 = 8 points Total hors-sol = 2 + 1 + 1 + 1 = 5 points
Dans le cas où l’exploitation comporte un atelier en plein champ et un atelier en hors-sol, la note finale correspond à la note la plus basse des deux, soit ici 5 points.
PRODUCTION ANIMALE
Utilisation de traitements naturels à hauteur de 25 %, soit 4 points
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ID
EA RUN
LA MÉTHODE IDEA RÉUNION
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ID
EA RUN
LA MÉTHODE IDEA RÉUNION