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Méthode non chirurgicale

2. LA RECONSTRUCTION PAPILLAIRE

2.1.1 Méthode non chirurgicale

Le déplacement des dents en orthodontie entraîne une modification des relations dento-parodontales.

La fermeture des diastèmes apparus au cours de l’évolution de la maladie parodontale permet, en rapprochant les dents, de diminuer les espaces interdentaires inesthétiques et créer une papille. Le tissu gingival est « pincé » entre les deux dents et se déplace coronairement (Borghetti, 2003).

S’il n’existe pas de diastèmes, la diminution des points de contact par abrasion (stripping), tout particulièrement sur les dents « triangulaires », permet de rapprocher les dents et de fermer les espaces trop larges pour les tissus papillaires résiduels (Borghetti, 2003).

Miller et Allen (1996) proposent aussi de repositionner mésialement les racines des deux incisives centrales maxillaires par un traitement orthodontique. En associant ce mouvement orthodontique à un stripping des faces mésiales des 11 et 21, l’espace interdentaire se trouve réduit de façon à favoriser l’attache rampante de la papille.

Fig. 49 : Fermeture de diastème et régénération papillaire.

A (gauche): Diastème avant le traitement

B (droite): Formation de la papille dans l’embrasure gingivale

(Sharma, Park, 2010)

Fig. 50 : M odification des couronnes triangulaire et réduction des embrasures ouvertes : modification du point de contact en une surface de contact et fermeture de l’espace par traitement orthodontique ce qui permet la formation de la papille dans l’embrasure.

(Sharma, Park, 2010)

Fig. 51 : Redressement de racines divergentes pour supprimer les « triangles noirs » :

A : racines divergentes formant un « triangle noir » B : brakets positionnées pour effectuer un

mouvement de rotation mésiale de racine

C : Après traitement, le « triangle noir » est fermé. (Sharma , Park ; 2010)

De même, les mouvements d’ingression permettent de déplacer le point de contact vers la crête osseuse et de diminuer ainsi la hauteur de l’espace déshabité par la papille.

A B

C D

(Miller, 1996)

L’égression orthodontique est aussi une solution. Dans ce mouvement, le parodonte se trouve entraîné et, donc, les tissus gingivaux et osseux égressent à condition qu’ils soient sains. En présence de la perte d’une papille par parodontite localisée à un espace interdentaire, il est possible d’égresser les deux dents concernées par cette espace, après assainissement parodontal (Borghetti, 2003).

Fig. 52 : A et B: Perte de la papille située entre les deux incisives centrales supérieures avec malposition dentaire et couronnes défectueuses.

Fig. 52 C : Traitement orthodontique consistant en un alignement dentaire et ingression des incisives centrales avec les couronnes provisoires en place.

Fig.52 D : A la fin du traitement orthodontique, le tissu papillaire a été totalement restauré.

2.1.1.2 La solution prothétique

Lorsque les dents doivent être restaurées ou s’il n’est pas possible d’envisager une autre technique, les restaurations prothétiques peuvent permettre d’améliorer l’esthétique des espaces interdentaires.

Une légère modification du profil d’émergence, l’apport de matériau cosmétique sur les faces vestibulaires et proximales (facettes), parfois même une simple modification de l’orientation des dents prothétiques, permet de diminuer en partie, l’espace interdentaire inesthétique (Lemaître, 1998).

 Réduction de l’espace interdentaire par modification du point de contact

Lorsque la papille ne remplit pas l’ensemble de l’espace interdentaire, le praticien peut jouer sur la position du point de contact en le positionnant plus cervicalement. Cela feint une hauteur et une forme optimales de la papille dans l’embrasure mais les résultats esthétiques restent néanmoins médiocres.

 Les fausses gencives

Autrefois, elles étaient en résine, actuellement, elles sont en céramique rose ou en résine amovible. Elles tentent de recréer un contour harmonieux mais ce n’est pas vraiment satisfaisant. En effet, la variation de teinte entre la muqueuse et la fausse gencive est un inconvénient majeur sur le plan esthétique. De plus, les fausses gencives entravent le contrôle de plaque et donnent lieu à une inflammation au niveau de l’interface entre la vraie et la fausse gencive.

Fig. 53 a : Solution prothétique pour cacher les anoma lies des tissus mous et durs après la pose d'un bridge céramo-méta llique allant de l'inc isive latéra le droite à la canine gauche. Les espaces interdentaires sont comblés avec de la céra mique rose, donnant l'impression de papilles interdentaires saines. (Blat z, 1999)

Fig. 53b : Vue de profil montrant la situation après la pose d'un bridge céra mo-méta llique

implanto-porté pour re mplacer les incisives ma xilla ires. Le défaut osseux et tissulaire est évident.

Fig. 53c : Les tissus durs et mous sont re mplacés par un masque gingival en résine acrylique retenu par des attachements de précision. Vue de profil après la mise en place de l'epithèse gingivale colorée.

2.1.1.3 La solution biologique

Le futur pourrait se tourner vers des solutions apportées par l'ingénierie tissulaire.

En 2007, Mc Guire et Scheyer ont fait une première tentative avec l’injection de fibroblastes autogènes dans le conjonctif papillaire.

Dans cette étude clinique contrôlée en double aveugle sur 20 patients, les fibroblastes autogènes ont été cultivés puis injectés dans le tissu papillaire. Ces injections ont ensuite été renouvelées au bout de 7 puis 14 jours.

Les résultats ont montré une augmentation papillaire au bout de deux mois par rapport aux sites traités par un placebo. Malgré cela, au bout de 4 mois, cette différence n’apparaît plus.

En 2010, Becker et coll. ont continué dans cette vo ie en utilisant une autre molécule : un gel d’acide hyaluronique.

Onze patients sont inclus dans cette étude pilote. Après administration d'un anesthésique local, une aiguille injecte moins de 0,2 mL d’un gel d'acide hyaluronique à 2 ou 3 mm apicalement a u sommet coronaire de la papille en cause. Les patients ont été vus toutes les trois semaines et le traitement a été répété jusqu'à trois fois. Les patients ont été suivis de 6 à 25 mois après l'application du gel initial. Puis, chaque site a été évalué individuellement.

A la suite de ces injections, les auteurs ont noté une amélioration pour la plupart des papilles examinées. Les résultats de cette étude pilote sont encourageants et montrent que les déficits papillaires peuvent être améliorées par l'injection d'un gel d’acide hyaluronique. Les auteurs précisent que ces améliorations ont été maintenues sur une période de 6 à 25 mois.

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