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CHAPITRE II : CARACTERISATION DES COMPOSANTS MAGNETIQUES

II. 1.3 : Méthode de mesure à la résonance

Pour une excitation sinusoïdale, la tension

uL(t)

aux bornes d’une inductance est en avance d’un angle

α (

voisin de 90°) sur le courant iL(t) la traversant (figure 49-b). Une petite erreur sur la détermination du déphasage entrainera des erreurs importantes sur le calcul des pertes d’où l’intérêt de travailler à la résonance (le déphasage entre

uL(t)

et iL(t) est ainsi voisin de zéro, voir figure 49-c). A cet effet, des auteurs ([65] et [66]) mettent en série (figure 49-a) ou en parallèle un condensateur pour annuler la partie réactive du CST afin de travailler à la résonance.

a) b) c)

Figure 49: schéma du principe de la méthode de résonance et les formes d’ondes associées : a) inductance (CST) en série avec le condensateur de compensation et le shunt de mesure de courant, b) les formes d’ondes du CST, c) formes d’ondes de l’ensemble (CST-shunt-condensateur)

Dans [65], cette méthode a été utilisée pour évaluer les pertes fer à des fréquences élevées (10 MHz) en utilisant un circuit magnétique torique (de ferrite NiZn) muni de deux bobinages. Pour s’affranchir des erreurs de mesure sur la phase, les auteurs travaillent à la

résonance en mettant en série avec le bobinage primaire un condensateur de capacité Cr comme

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a) b)

Figure 50: Banc de mesure : a)Circuit de mesure proposé, b) différents appareils de mesure [65]

Par la relation (2.11), les auteurs montrent qu’en relevant la tension v3(t) égale à v 2(t)+ vC(t), on obtient une tension image de celle de la résistance aux bornes du noyau magnétique. Cette tension est alors en phase avec celle aux bornes du capteur de courant.

nk dd< 5. o>0;' p. c". q p. r1 . qs . :D A la résonance,on obtient :

n

k



_X _t

. >

0;'

. :

D (2.11) Les pertes moyennes dans le noyau sont déterminées par la relation (2.12).

%

0;'_2'!!

=

_t

_X.N

.  ua

TN k

. 

D

v.  

_t

_X.N.Dw,x

.  ua

TN k

. a

D

v. 

(2.12)

Où : T, N1 et N2 désignent respectivement la période du courant d’excitation, le nombre de spires au primaire et au secondaire duCST, Rref est la résistance du capteur de courant.

A titre d’exemple, un échantillon de ferrite NiZn (4F1) a été utilisé par l’auteur pour valider la méthode à 10 MHz. Pour la mise en œuvre, des précautions de mesures ont été prises : usage d’un shunt aselfique pour la mesure de courant, d’un oscilloscope de haute performance (Tektronix TDS 7054 -500 MHz) et étalonnage des sondes. Les résultats (figure 51) montrent une bonne corrélation entre les mesures du constructeur et celles obtenues avec la méthode proposée.

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Figure 51: Comparaison des résultats des méthodes de caractérisation à 10 MHz [65]

Y. Han et G. Cheung [66] ont proposé également une méthode de mesure à la résonance pour la caractérisation des pertes des matériaux magnétiques RF destinés aux applications de puissance RF (10-100 MHz). Le schéma électrique simplifié du banc de mesure est donné à la figure 52 : Le condensateur de résonnance est mis en série avec le CST et l’ensemble est excité par une onde sinusoïdale.

Figure 52: Schéma du circuit de mesure à la résonnance [66]

Dans l’approche précédente [65], les pertes fer sont obtenues par une intégration du produit u(t)

et i(t). Par contre ici, les auteurs procèdent autrement. Ils mesurent les amplitudes maximales des tensions aux bornes du condensateur de résonance (Vout-pk) et de l’alimentation RF (Vin-pk) et font le rapport pour obtenir le facteur de qualité du circuit. Ensuite, connaissant le facteur de qualité, ils en déduisent la résistance du noyau magnétique puis calculent les pertes en utilisant la formule (2.16).

n

=

 o>

0l

 >

0;'

 >

V

 p. . q +p. y. qs . :1

?

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Or n

;l 6{J



0z5

. :

?6{J

= cq. :

?6{J

(2.14)

En faisant le rapport (2.14) sur (2.13), on obtient :

7O|@}~

7€P}~

=

<.&‚.?

D)|FD)Ow,FDƒ

= „

?

(2.15)

Les pertes volumiques dans le matériau magnétique sont :

%

0;'_2'!!



H+}~X .D)Ow,

<.7E

(kW/m3)

(2.16) Avec : >0;'

=

2†..0..nˆ−‰f

nŠ −‰f

− >

y

− >

y

(2.17)

Avec Rcore, IL-pk et VL respectivement la résistance représentant les pertes fer dans le noyau, l’amplitude maximale du courant dans la bobine et le volume du noyau. Rcu et Rc désignent les résistances séries du bobinage et du condensateur. QL est le facteur de qualité et f0 la fréquence de résonance.

Il convient de noter que les valeurs de L, Rcu, Rc, sont mesurées au préalable à l’aide d’un impédancemètre (Agilent 4395A). Cette méthode semble être très intéressante mais malheureusement les auteurs déterminent une valeur constante de L avec des signaux de faible amplitude (~mA) en utilisant un Impédancemètre. La méthode n’est donc adaptée qu’aux composants magnétiques linéaires.

Une autre approche de mesure qui s’inspire des méthodes à la résonance a été développée dans ([67] et [68]) pour des excitations de forme d’onde quelconque. Le principe consiste aussi à annuler la partie réactive de la tension aux bornes du CST afin d’accéder à la tension image de celle de la résistance du noyau (Rcore) pour déterminer les pertes fer. Le circuit de mesure est montré à la figure 53 : les auteurs utilisent une inductance ou un transformateur à air (avec N1=N2) pour compenser la partie réactive de la tension aux bornes du CST et accéder à la tension image du produit Rcore.iR(t). Ceci se vérifie par la relation (2.18) en régime quelconque :

a

k

 a

<

 a

?

 a

"

 a

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$(@)

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"( )FD)|.$(@)

+ .

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 >

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≪ >

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et L  

"

(2.18) Ainsi, en relevant iR, ils évaluent les pertes dans le matériau magnétique en intégrant le produit v3(t).vR(t) (relation (2.12)).

Transformateur à air

CST dans un oil bath

a) b)

Figure 53: a) Circuit proposé pour la mesure des pertes dans l’inductance à excitation arbitraire et b) banc de mesure permettant la détermination des pertes à une température quelconque [67]

La méthode semble aussi être intéressante mais sa mise en œuvre est très complexe. En outre,

elle ne peut s’appliquer que pour une valeur de l’inductance magnétisante Lm constante. Par

conséquent, elle est mal adaptée aux composants magnétiques non linéaires.

Conclusion : Les méthodes de mesure développées dans ([65] et [66]) permettent

essentiellement de déterminer les pertes dans le matériau magnétique. Elles sont à excitation sinusoïdale et les auteurs extraient les pertes à la fréquence de résonance. Compte tenu des formes d’ondes d’excitation, ces approches sont inadaptables aux convertisseurs DC-DC. En effet, dans les références [69] et [70], les auteurs ont démontré que sous un même niveau d’induction, le composant soumis à une excitation sinusoïdale dissipe plus d’énergie magnétique que sous l’excitation rectangulaire. La méthode développée dans [67] est séduisante car elle est à excitation quelconque. Cependant, elle est pratiquement impossible pour des composants magnétiques non linéaires.