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3.5 Conclusion

4.2.1 Méthode

Trois séries d’expérimentations ont été utilisées pour étudier la mise en mouvement par le

splash. Les expériences réalisées sur la distribution spatiale du splash ont été confrontées aux

expériences sur la dynamique de la désagrégation afin de déterminer la sélectivité

granulomé-trique de la mise en mouvement. Les mesures obtenues sur les échantillons collectés dans les

boîtes à splash ont été exploitées pour déterminer l’évolution temporelle de la mise en

mouve-ment.

4.2.1.1 Évaluation du stock de fragments de sol produit par la désagrégation

Les expériences effectuées avec le dispositif de collecte de splash en anneaux (§ 4.1.2.2)

sont relativement similaires aux simulations de pluie réalisées pour le suivi de la dynamique

temporelle de la désagrégation (§3.2.3). Pour chacune de ces expérimentations, 5 g d’agrégats

calibrés à 3–5 mm ont été soumis à une pluie simulée d’environ 30 mm.h

1

pour des durées de

40 à 90 min. Ces similitudes de conditions expérimentales permettent d’extrapoler les résultats

sur la désagrégation aux expérimentations sur le splash.

Au chapitre 3, nous avons vu que la désagrégation était un processus très rapide et que

l’essentiel de la déstructuration des agrégats avait lieu lors des 5 premiers millimètres de pluie.

Au regard de la durée des simulations réalisées pour le splash, le stock de fragments produits

par la désagrégation peut être considéré comme stable dans le temps. Ainsi pour déterminer le

stock de fragments désagrégés, les distributions granulométriques moyennes obtenues pour une

exposition de plus de 20 mm de pluie ont été utilisées.

4.2.1.2 Évaluation du stock de fragments mis en mouvement lors des expérimentations

en anneaux

Pour ce type de dispositif, un flux apparent de mise en mouvement, m

R

, est mesuré. Ce flux

apparent de mise en mouvement (en g.m

−2

.mm

−1

) correspond à la masse de fragments transférés

par le splash, hors de la coupelle de rayon R, par unité de surface de la coupelle et par unité de

temps (exprimé ici en mm de pluie). Le flux apparent de mise en mouvement est égal à :

m

R

=

R

+∞

R

m(r) dr

πR

2

(4.9)

avec m(r) la densité radiale de flux de dépôt par splash, et r la distance radiale au centre du

dispositif. En intégrant l’équation4.6dans l’équation4.9, on obtient :

m

R

= aΛ exp

ΛR

πR

2

. (4.10)

Le flux réel de mise en mouvementµ(en g.m

−2

.mm

−1

) est la masse de fragments réellement

mise en mouvement par unité de surface de la source et par unité de temps (exprimé en mm de

pluie cumulée).

À l’aide du modèle numérique présenté précédemment (§4.1.2.4), la densité radiale de flux

de dépôt a été simulée pour une source de rayon R de 2,4 cm et pour une gamme de distances

caractéristiques de splash Λ comprises entre 4 et 25 cm. Les ajustements réalisés (§ 4.1.3.1)

permettent de calculer le flux apparent de mise en mouvement m

R

à l’aide de l’équation4.10.

Dans le modèle numérique, le flux réel de mise en mouvementµest paramétré pour une unité

de flux.

À partir des données simulées, une relation entre le coefficient de correction géométrique

F

R

, qui est le rapport entre m

R

et µ, et le rapport R/Λ a pu être établie pour nos conditions

expérimentales (Figure4.9). Cette relation est de la forme :

F

R

= m

R

µ =α R

Λ

2

R

Λ

+γ (4.11)

avec α = 0,36914, β = −0,86154, etγ = 0,99497. On remarquera que cette équation est très

proche de 1 pour un rapport R/Λ = 0. Ainsi, pour une source ponctuelle (R = 0), le flux réel

de mise en mouvementµest bien égal au flux apparent de mise en mouvement m

R

. Il n’y a pas

d’effet de la taille de la source.

Λ

Λ Λ

F. 4.9 – Relation entre le coefficient de correction géométrique F

R

est le rayon adimensionné

de la source R. Les valeurs ont été simulées à l’aide du modèle numérique de redistribution

par splash (§4.1.2.4) pour une source de rayon R de 2,4 cm et pour une gamme de distances

caractéristiques de splashΛcomprises entre 4 et 25 cm.

En incorporant l’équation4.10dans l’équation4.11, le flux réel de mise en mouvement est,

pour nos conditions expérimentales, de la forme suivante :

µ= aΛexp

R

Λ

πR

2

"

αR

Λ

2

R

Λ

#. (4.12)

Le stock total de fragments de sol mis en mouvement dans ce dispositif en anneaux a été

calculé en multipliant le flux réel de mise en mouvementµpar la quantité de pluie appliquée et

la superficie de la zone source.

4.2.1.3 Calcul du flux réel de mise en mouvement pour les expérimentations à 0,25 m

2

En utilisant des résolutions analytiques et numériques, van Dijk et al. (2002) appliquent

leur théorie (FSDF) à plusieurs géométries caractéristiques de dispositifs expérimentaux,

no-tamment des écrans de collecte du splash ou((splash trays/boards))qui correspondent au type

de dispositif que nous avons utilisé à 0,25 m

2

.

Pour chacun des types de dispositifs, deux facteurs en interaction influencent la masse de

fragments de sol collectés :

– la distribution spatiale du splash pour le matériau considéré, caractérisée par la distance

caractéristique de splashΛ;

À partir de ces données, un facteur de correction géométrique F est proposé afin de relier les

masses collectées et le flux réel de mise en mouvementµ.

Pour les géométries de type écran de collecte, c’est un taux de transport q(w) (en g.m

−1

.mm

−1

)

qui est mesuré. Ce taux de transport observé correspond à la masse de fragments de sol

trans-portés par dessus la limite entre les zones source et de collecte, pour une source de largeur w,

par unité de longueur de la limite et par unité de temps. Si on considère une source de largeur

infinie, le taux de transport réel q permet d’accéder au flux de mise en mouvementµ:

q= Λπµ. (4.13)

Le taux de transport observé q(w) et le taux de transport réel q sont reliés par le facteur de

correction géométrique F

w

.

F

w

= q(w)

q . (4.14)

En combinant les deux équations (Eq.4.13et4.14), on obtient :

µ= πΛq(w)

F

w

(4.15)

À l’aide d’un modèle numérique, van Dijk et al. (2002) ont calculé les valeurs du facteur

de correction géométrique F

w

pour différentes dimensions et dispositions d’écran de collecte.

F

w

est fonction des dimensions de la zone source, plus précisément des longueurs des côtés

adjacent A et perpendiculaire B à la zone de collecte.

La géométrie de l’ensemble du dispositif expérimental — boîte de collecte et bac source —

utilisé pour les simulations de pluie à 0,25 m

2

, est présentée sur la Figure4.10. Pour ce dispositif

le rapport A/B est égal à 1. Afin de prendre en compte l’effet des parois latérales de la boîte de

collecte,van Dijk et al.(2002) préconisent d’utiliser, pour ce type de géométrie, un coefficient

de correction égal à la moyenne entre le coefficient de correction géométrique pour un écran de

collecte infini F

w

, et le coefficient de correction géométrique pour un écran de collecte fini F

6∞w

:

F

w

= F

6∞

w

+F

w

2 . (4.16)

Les valeurs des distances caractéristiques de splash ont été déterminées précédemment pour

chacune des fractions granulométriques étudiées (§4.1.3.4).

B= 0,5 m

A= 0,5 m

10 cm

F. 4.10 – Géométrie de la boîte collectrice de splash et des bacs de 0,25 m

2

.

Van Dijk et al. (2002) ne présentent que quelques coefficients de correction géométrique

pour des valeurs caractéristiques des rapports A/B et A/Λ. Les valeurs données pour un rapport

géométriques pour des rapports A/Λparticuliers a été effectuée par interpolation linéaire entre

les valeurs indiquées parvan Dijk et al.(2002).

A/ Λ 0,1 0,2 0,5 1 2 5 10 25 50 100

F

w6∞

0,01 0,04 0,13 0,30 0,53 0,80 0,90 0,97 0,99 1,00

F

w

0,14 0,25 0,50 0,73 0,91 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00

T. 4.4 – Coefficients de correction géométrique pour les mesures de splash effectuées à l’aide

d’écran de collecte pour un bac expérimental de rapport A/B égal à 1 (van Dijk et al.,2002).

A : longueur du côté commun à l’écran de collecte et à la zone source

B : profondeur de la zone source

Λ: distance caractéristique de splash

F

w6∞

: coefficient de correction géométrique pour un écran de collecte fini

F

w

: coefficient de correction géométrique pour un écran de collecte infini

4.2.1.4 Comparaison des stocks

La sélectivité granulométrique des processus érosifs est souvent analysée en terme de taux

d’enrichissement (ou((enrichment ratio))). Ce taux permet de comparer la distribution

granulo-métrique des fragments détachés à celle du sol initial (Moss,1991b;Sutherland et al.,1996a;

Wan & El-Swaify, 1998). Afin de prendre en compte le processus de désagrégation, un taux

d’enrichissement a été calculé en utilisant le pourcentage des fractions désagrégées comme

dé-nominateur. Le taux d’enrichissement par le splash R

spl

pour une fraction donnée i est donc le

rapport suivant :

R

spl

(i)= %

splash

(i)

%

desagr

(i) (4.17)

avec %

splash

(i) et %

desagr

(i) les pourcentages massiques pour respectivement, le stock de

frag-ment mis en mouvefrag-ment et le stock de fragfrag-ments issus de la désagrégation. Un taux

d’enrichis-sement inférieur à 1 est l’indication d’un appauvrisd’enrichis-sement de la fraction concernée.

Par analogie avec le taux d’enrichissement, un taux de mobilisation peut être calculé pour

réaliser un bilan entre les masses des fragments issus de la désagrégation et celles des fragments

mis en mouvement. Le taux de mobilisation M pour une fraction donnée i est le rapport :

M(i)= m

splash

(i)

m

desagr

(i)×100 (4.18)

avec m

splash

(i) et m

desagr

(i) les masses de la fraction i pour respectivement, le stock de fragments

mis en mouvement et le stock de fragments issus de la désagrégation.