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CHAPITRE 3: PROBLÉMATIQUE, HYPOTHÈSE DE TRAVAIL, OBJECTIFS

4.3 Méthode de la collecte des données

Le mode d’approvisionnement des données a été effectué de deux façons, soit par la consultation des dossiers informatiques de la Base de données Transplantation version 6.02 ou via Logibec et par la revue des dossiers traditionnels.

Certaines variables indépendantes ont été collectées à l’évaluation pré-greffe, soit lors du bilan d’évaluation avant la prise de décision en comité d’inscrire le candidat sur la liste d’attente : taille, poids, ossature, poids idéal théorique, besoins P-É, apports P-É, albumine, transferrine, protéines totales, glucose, cholestérol, hémoglobine, décompte lymphocytaire et créatinine urinaire de 24H. D’autres variables ont été collectées durant la période d’attente soit à chaque 3 mois entre l’inscription sur la liste d’attente jusqu’au jour de l’admission pour la transplantation : poids, albumine, transferrine, protéines totales, glucose, cholestérol, hémoglobine et décompte lymphocytaire.

Les variables confondantes suivantes ont été incluses dans la collecte : âge, sexe, diagnostic, test de marche de 6 minutes à l’évaluation pré-greffe, date d’inscription sur la liste d’attente, date de transplantation, type de transplantation, prise de

corticostéroïdes, antécédents, maladie gastro-intestinale, présence d’hypertension pulmonaire et recours à la circulation extracorporelle pour la transplantation.

Les variables dépendantes suivantes furent collectées : date du décès, date d’extubation, date du congé des soins intensifs, date du congé de l’hôpital, complications postopératoires telles que complications infectieuses, digestives, métaboliques, chirurgicales et rejet, interventions postopératoires telles que stomie de nutrition, support nutritionnel et trachéostomie ainsi que les complications survenues suite au congé.

4.3.1 Classification des maladies pulmonaires sous-jacentes

Conformément à la pratique1 2 et aux principales études de notre revue1 2 13 14 22 26, les diagnostics répertoriés dans notre étude ont été classés en 5 grandes catégories constituées de la façon suivante : le groupe « MPOC » englobe les maladies avec atteinte obstructive dont l’emphysème et la bronchite chronique ainsi que la déficience en alpha- 1 antitrypsine; les atteintes de type « bronchiectasies » sous l’acronyme « FK/BCT » regroupent la fibrose kystique ainsi que les diagnostics de bronchiectasies et de syndrome de Kartagener; le groupe « HTAP » correspond aux patients dont le diagnostic principal est l’hypertension artérielle pulmonaire; le groupe « FP/FPI » inclut les atteintes interstitielles soit les fibroses pulmonaires idiopathiques et non-idiopathiques et les « Autres » regroupe la bronchiolite oblitérante et la lymphangioléiomyomatose.

4.3.2 Classification de l’état nutritionnel

Des catégories ont été crées pour étudier l’état nutritionnel et son évolution. Cette catégorisation des variables d’intérêt, processus qui amène inévitablement une certaine perte d’information par rapport à l’utilisation des variables continues, a été choisie car d’une part on ne peut supposer une relation linéaire entre nos prédicateurs et nos variables dépendantes, mais aussi parce que, en pratique clinique, les décisions sont guidées par des valeurs seuil. Ces valeurs seuil sont par contre souvent questionnées et les références documentant nos choix sont présentées pour chacune des variables.

4.3.2.1 L’indice de masse corporelle

L’indice de masse corporelle calculé à partir de la taille obtenue à l’évaluation pré-greffe et de la masse mesurée lors de l’admission pour la transplantation a été catégorisé en 4 catégories en fonction de la classification officielle de l’OMS71 et tel qu’utilisé dans l’étude de Lederer et al.26, de Culver et al.22 et de Kanasky et al.21 soit : < 18,5 : maigreur, 18,5 – 24,9 : normal, 25 – 29,9 : embonpoint et ≥ 30 : obésité.

4.3.2.1.1 L’évolution de l’IMC durant la période d’attente

L’évolution de l’IMC durant la période d’attente a été déterminée comme « adéquate » si la valeur s’est maintenue entre 18,5 et 24,9 ou si la valeur initiale ≥ 25 a diminuée ou si la valeur initiale < 18,5 a augmentée et « inadéquate » si la valeur initiale entre 18,5 et 24,9 a diminuée en deçà de 18,5 ou augmentée au-delà de 24,9 ou si la valeur initiale ≥ 25 a stagnée ou augmentée ou si la valeur initiale < 18,5 a stagnée ou diminuée.

4.3.2.2 Les apports protéino-énergétiques

Les apports documentés dans la note au dossier à l’évaluation pré-greffe ont été définis comme « adéquats » s’ils étaient comblés à ≥ 80% des besoins et « inadéquats » si l’un ou l’autre des besoins protéiques ou énergétiques étaient comblés à < 80%. Dans leur outil de dépistage du risque nutritionnel qui inclut l’IMC, le pourcentage de perte pondérale, les apports nutritifs et la maladie, l’European Society for Clinical Nutrition and metabolism119 120 (ESPEN) fixe le seuil à partir duquel les apports alimentaires sont insuffisants pour ajouter un risque nutritionnel à 75%. Étant donné que les patients en attente de greffe pulmonaire ont en général un facteur de stress considérable octroyé par la maladie de base qui est avancée, le seuil a été fixé à 80% pour notre étude.

4.3.2.3 Les paramètres biochimiques

La catégorisation de chaque paramètre biochimique à l’évaluation pré-greffe a été déterminée en fonction des valeurs de références usuelles. Les protéines totales ont été catégorisées comme « adéquates » si ≥ 64 g/L et « inadéquates » si < 64 g/L.64 L’albumine « adéquate » si ≥ 35 g/L et « inadéquate » si < 35 g/L.63 64 Le décompte lymphocytaire « adéquat » si ≥ 2 x 109/L et « inadéquat » si < 2 x 109/L.63 L’hémoglobinea « adéquate » si ≥ 120 g/L pour les femmes et ≥ 140 g/L pour les hommes et « inadéquate » si < 120 g/L pour les femmes et < 140 g/L pour les hommes. Le cholestérol « adéquat » si entre 3,89 et 6,19 mmol/L et « inadéquat » si < 3,89 mmol/L ou > 6,19 mmol/L.64 121 Le glucose* « adéquat » si entre 4 et 6,2 mmol/L et « inadéquat » si < 4 ou > 6,2 mmol/L. Finalement, calculée à partir de la créatinine urinaire de 24H, un indice de créatinine urinaire ≥ 80% a été catégorisé comme « adéquat » et « inadéquat » si < 80%. Bien que dans leur étude Schwebel et al.14 ont utilisé un indice de créatinine urinaire < 60%, soit une déplétion sévère, un ICU reflétant une déplétion modérée a été utilisée dans notre étude.63 La transferrine n’a pas été incluse dans l’analyse puisqu’elle n’a été mesurée que chez 18 sujets.

4.3.2.3.1 L’évolution des paramètres biochimiques durant la période d’attente

L’évolution de chaque paramètre biochimique durant la période d’attente a été déterminée selon les valeurs usuelles. L’évolution des protéines totales a été catégorisée comme « adéquate » si la valeur a augmentée ou demeurée stable à ≥ 64 g/L et « inadéquate » si la valeur a diminuée ou demeurée stable à < 64 g/L. L’évolution de l’albumine a été catégorisée comme « adéquate » si la valeur a augmentée ou demeurée stable à ≥ 35 g/L et « inadéquate » si la valeur a diminuée ou demeurée stable à < 35 g/L. L’évolution du décompte lymphocytaire a été catégorisée comme « adéquate » si la valeur a augmentée ou demeurée stable à ≥ 2 x 109/L et « inadéquate » si la valeur a diminuée ou demeurée stable à < 2 x 109/L. L’évolution de l’hémoglobine a été

a

catégorisée comme « adéquate » si la valeur a augmentée ou demeurée stable (±1 g/L) à ≥ 120 g/L pour les femmes et à ≥ 140 g/L pour les hommes et « inadéquate » si la valeur a diminuée ou demeurée stable (±1 g/L) à < 120 g/L pour les femmes et à < 140 g/L pour les hommes. Pour le cholestérol, son évolution a été catégorisée comme « adéquate » si la valeur est demeurée entre 3,89 et 6,19 mmol/L ou si la valeur a augmentée mais demeurée < 3,89 mmol/L ou si la valeur est demeurée > 6,19 mmol/L mais diminuée d’au moins 1 mmol/L et « inadéquate » si la valeur a augmentée au-delà de 6,19 mmol/L ou si la valeur a diminuée en deçà de 3,89 mmol/L. Enfin l’évolution de la glycémie a été catégorisée comme « adéquate » si la valeur est demeurée entre 4 et 6,2 mmol/L ou évoluée à l’intérieur de cet intervalle et « inadéquate » si la valeur a augmentée au-delà de 6,2 ou si diminuée en deçà de 4 mmol/L.