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1. Films représentants la schizophrénie pour la population générale

Le taux d’accès à internet n’a cessé d’augmenter depuis 25 ans, pour atteindre en 2015 83,8% de la population française et 87,4% aux USA. Ses chiffres étaient respectivement de 54 et 70% en 2006 [50].

Durant cette période, une étude a établi que 28,5% des internautes ont fait une re- cherche internet pour obtenir des informations médicales, confirmant qu’internet est désor- mais un outil de recherche utilisé autant dans la vie professionnelle que privée [51].

91% des utilisateurs d’internet utilisent les moteurs de recherche. Internet serait la source d’informations non humaine la plus utilisée. 91% des utilisateurs de moteurs de re- cherche estiment toujours trouver ce qu’ils cherchent, pendant leurs recherches. Dans 73% des cas, ils estiment l’information trouvée comme exacte et fiable. 66% des utilisateurs pen-

51 sent que les moteurs de recherche sont des sources d’informations sans biais53. [52].

Fox dans une étude de 2006, établit que la recherche d’informations médicales est la troisième requête formulée au cours de l’utilisation habituelle d’internet (après la gestion des mails et la recherche de produits en ligne) [53].

Récemment, une équipe espagnole s’est intéressée à dégager des profils de patients consultant sur internet à partir de patients suivis en dermatologie. Bien que l’étude ait une puissance insuffisante, ils ont montré que les patients consultaient sur internet, non pas par manque de confiance en leur praticien, mais soit au préalable de la consultation, ou soit pour compléter les informations données par le médecin [54].

En France, 39% de la population utilise les réseaux sociaux dont 59% pour rechercher des informations sur les films (vs. 50 et 63% aux Etats-Unis d’Amérique) [55].

Ces différentes informations nous confirment l’utilisation massive et la représentativité statistique d’internet, rendant pertinente une recherche médiée par internet des représentations cinématographiques de la schizophrénie pour la population générale, pouvant ainsi témoigner des représentations sociales de cette maladie mentale.

Nous avons donc décidé de rechercher les films mettant en scène la schizophrénie à partir de la requête « schizophrénie et films» saisie sur 5 moteurs de recherche internet : Google.fr, Seek.fr, Yahoo.fr, Mozbit.fr et Bing.fr ; nous avons récupéré les films listés des 4 premiers sites cités. Nous avons répété cette opération avec la requête « schizophrenia and movie » également sur 5 moteurs de recherche différents : Google.com, DuckDuckGo.com, Ixquick.com, Yahoo.com et Bing.com. Nous avons également récupéré les films listés sur les 4 premiers sites cités, à l’exception des sites spécialement dédiés au film « Schizophrenia ». Cette méthode permet de prendre en compte la multiplicité des voies d’accès aux informa- tions via internet et ainsi tenir compte de la fréquence des réponses proposées. Nous avons ensuite compté le nombre d’occurrences globales sur l’ensemble des sites afin de classer les films par ordre d’influence.

Nous avons obtenu une liste de 30 films, traitant selon les critères internet, la schizo- phrénie. Les films sont présentés dans un tableau en annexe 3.

2. Critères évalués

À partir de cette liste de 30 films, nous avons fait une analyse du personnage principal de ses différents films avant d’en faire une étude statistique.

52 Dans ces différents films nous évaluons les différents critères issus de notre bibliogra- phie:

• L’âge et le sexe du personnage principal.

• La symptomatologie présentée : hallucinations (leur nature), idées délirantes, discours désorganisé, symptômes négatifs et la présentation (notamment l’aspect physique). • La violence subie : violence dans le quotidien, de la famille, dans l’institution, de la

part des patients, de la part des psychiatres et des soignants, dans l’administration des traitements, et des effets secondaires des traitements.

• La violence agie : dans le quotidien et sur des patients.

• L’auto-agressivité (avec tentative de suicide et suicide) et l’hétéro-agressivité (avec notamment les tentatives d’homicides et les homicides).

• Les difficultés sociales avec la présence d’un lien avec un syndrome déficitaire. • L’imprévisibilité avant et après traitement.

• La conscience des troubles.

• La souffrance psychique et physique. • Le dédoublement de la personnalité.

• Le traitement principal, son efficacité, le pouvoir de l’Amour, et l’existence d’une guérison.

• La psychothérapie.

• L’origine des troubles avec notamment la représentation de parents schizophrénogé- niques.

Au terme de cette analyse nous établissons le diagnostic du personnage, en nous basant sur les critères de la CIM-10. Pour certains films cependant, un diagnostic psychiatrique est impossible, notamment certains films traitant des troubles dissociatifs de l’identité (TDI) pour lesquels les besoins du cinéaste et de l’intrigue (notamment conversations entre les différentes personnalités avec hallucinations visuelles de ces dernières) rendent incorrects la symptoma- tologie psychiatrique présentée ; nous l’avons désignée comme TDI cinématographique.

De même pour les étiologies, nous avons choisi de retenir la cause principale à l’origine des troubles dans le film, parmi lesquelles on retrouve une étiologie génétique, envi- ronnementale, traumatique, magique et l’Amour ; ces deux derniers sont du fait de leur repré- sentativité dans les films [31].

Nous avons choisi de présenter les résultats généraux sur les 30 films, en présentant les différents diagnostics représentés par les films, également la symptomatologie psychia-

53 trique (notamment le dédoublement de la personnalité) présente, la violence représentée dans ses films, les traitements montrés et l’étiologie des troubles mise en avant dans le film.

Mais nous avons également choisi de présenter ces différents items des films pour les- quels nous avons posé le diagnostic de schizophrénie, des films pour lesquels nous avons posé le diagnostic de TDI et des films mettant en scène l’institution. L’objectif est ainsi d’analyser la présence d’une différence des profils représentés selon le groupe.