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métalliques dans les sols des micro fermes urbaines en Ile-de-France :

une approche intégrée et site-

spécifique pour l’évaluation et la

gestion du risque

Nastaran Manouchehria, Anne-Cécile Danielb,

Anne Barbillonb, Karine Boquetc, Gaël Thevenotd,

Alice Bocshe,Pauline Clairande, Laura Bessouate,

François Noldf, Christine Aubrye. a : UMR

Ingénierie Procédés Aliment, AgroParisTech, INRA, Paris-Saclay, Massy 91300, France ; b :

Bureau d’Expertise en Agriculture Urbaine (Exp’Au), AgroParisTech, Paris-Saclay, Paris, France ; c : CNA (Conseil National

d’Alimentation), Paris, France ; d : Unité

Executive Alimentation, Santé Environnement, AgroParisTech, Paris-Saclay, Paris, France ; e :

UMR SADAPT, AgroParisTech, INRA, Paris- Saclay, Paris, France ; f : Laboratoire

d’agronomie de la Ville de Paris, Paris, France

Mots clés : Fermes urbaines – Eléments Trace

Métalliques - Evaluation des risques sanitaires – Gestion des risques – Plan de Maîtrise Sanitaire.

Les projets d’AU ne manquent pas aujourd’hui en région Ile-de-France. Ils révèlent un engouement indéniable pour la production alimentaire de proximité. Même si les réalisations sont encore peu nombreuses, des acteurs variés (collectivités territoriales, urbanistes, architectes, paysagistes, producteurs, écologues, entrepreneurs, citoyens etc.) imaginent diverses formes de production dans tous les interstices de la ville. Ces projets

présentent très souvent un caractère

sociale, pédagogique etc.). La présente étude intitulée REFUGE (Risque en Fermes Urbaines : Gestion et Evaluation) se situe dans le cadre du suivi agronomique des micro-fermes urbaines parisiennes avec une mise sur le marché de produits alimentaires plus ou moins importante (vente au détail, distribution de paniers, aide alimentaire, approvisionnement des restaurants etc.). Des analyses de sol ont été réalisées dans six micro-fermes. Les résultats d’analyses ont révélé des dépassements de seuilsen éléments traces métalliques (ETM). En l’absence de méthode d’évaluation-appui à la gestion et communication des risques sanitaires relatifs à la présence des ETM dans les sols, une équipe pluridisciplinaire (agronomie, chimie analytique, gestion des risques, règlementation) d’AgroParisTech s’est constituée afin d’accompagner les associations, démunies face à ce problème de pollution. La méthodologie générale s’appuie sur le règlement CE 178/2002. Elle prend en compte les spécificités de chaque site et est composée de trois étapes :

1-La caractérisation de la pollution pour l'évaluation quantitative des risques sanitaires (EQRS) : Cette phase comprend quatre étapes que

sont l'identification des dangers, leur caractérisation, l'estimation de l'exposition des usagers du site et la quantification des risques associés. Cela repose sur l’étude documentaire et historique de l’usage du site, l’analyse des sols et/ou substrats et des légumes produits, l’étude de l’impact des caractéristiques du sol sur la mobilité et donc la biodisponibilité potentielle des ETM, l’identification des personnes fréquentant le site (âge, fréquence de passage et de consommation des légumes du site et type d’activité), afin d’élaborer des scénarii d’exposition et de calculer le risque relatif aux deux principales voies d’exposition (consommation de légumes et ingestion de sol et de poussières).

2-L’élaboration d’un Plan de Maitrise Sanitaire (PMS) comme outil de gestion du risque : Cette

étape s’appuie sur la phase de l’EQRS permettant d’appréhender l’ampleur du risque associé aux

contaminations. Le PMS est un outil appliqué en France au secteur agroalimentaire dont le but est d’assurer l’hygiène et la sécurité alimentaire des productions fournies aux consommateurs. Appliquée aux fermes urbaines, l’élaboration d’un PMS consiste à identifier le risque associé à chaque étape du processus de la fourche à la fourchette et à proposer des mesures de gestion à mettre en œuvre pour prévenir et/ou limiter ces risques pour les usagers. Ces mesures reposent notamment sur de bonnes pratiques de mise en culture, de récolte, de stockage, de consommation et des

recommandations sur l’usage du site en fonction des activités visées par la ferme.

3-La conception d’outils de communication :

Cette phase concerne la communication autour de la problématique de pollution auprès des porteurs de projets, mais aussi un accompagnement dans leurs démarches de communication auprès de leurs adhérents ou du grand public. Enfin, une analyse juridique vient compléter la démarche par rapport à un manque de réglementation pour les sols agricoles urbains, notamment au sujet de leurs potentielles contaminations et la responsabilité qui en découle, et le grand écart constaté entre les seuils respectés à l’échelle nationale comparée à ceux fixés par les autorités des pays avancés en matière d’agriculture urbaine (l’agence de protection de l’environnement aux Etats-Unis en particulier). Un premier retour général sur l’application de la méthodologie aux différents cas d’étude montre une grande variabilité en termes d’évaluation

quantitative du risque et de mesures de gestion mises en place, ce qui démontre la nécessité de développer une approche site spécifique. Selon les acteurs impliqués, les spécificités de chaque site et la réceptivité de notre approche, les résultats sont variables. Suite à de nombreuses visites de site, échanges avec les acteurs, observations de terrain, analyses de sols et de légumes, un modèle générique de PMS a été élaboré. Ce modèle a été adapté aux cas de trois fermes urbaines où les ETM du sol dépassent nettement les seuils, et ce après avoir réalisé pour chacune une EQRS selon des

scénarios étudiés pour se situer au plus proche de la réalité. Ce travail d’adaptation a été réalisé avec les fermes en tenant compte de leur activité (notamment le poids de la fonction alimentaire), du niveau d’exposition des personnes fréquentant le site et enfin de la réceptivité du propriétaire de terrain.

ATELIER

Jardins collectifs urbains et

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