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Fondement du processus d’extraction :

4.1 Méta-modèle de mesure

Pour définir la fonction objectif de notre processus, nous avons besoin de définir un modèle de mesure de la qualité des solutions basé sur les caractéristiques définies à travers les guides que nous présentons dans ce chapitre. Pour cela, nous présentons d’abord un méta-modèle de mesure que nous utilisons par la suite pour diriger l’étude des guides.

La norme ISO-9126 [44] propose un modèle de mesure de la qualité du logiciel qui repose sur un méta-modèle de mesure générique. Cependant, ce méta-modèle générique doit être adapté pour tenir compte des spécificités de notre approche. Nous présentons donc le méta-modèle de la norme ISO-9126 puis notre méta-modèle.

4.1.1 Méta-modèle de mesure de la norme ISO-9126

La norme ISO-9126 [44] propose une définition de la qualité des systèmes informatiques. Dans ce cadre, elle propose un modèle de mesure de la qualité des systèmes. Ce modèle repose sur un méta-

modèle inspiré des travaux existants sur la mesure de la qualité et en particulier de ceux de Mc-Call [26].

Figure 4.1 – Méta-modèle de mesure des caractéristiques d’un produit logiciel dans la norme ISO-9126

Le méta-modèle de mesure de la norme ISO-9126 (cf. Figure 4.1) repose sur quatre entités qui consti- tuent les quatre niveaux du modèle de mesure. La caractéristique est l’entité qui représente le premier niveau du modèle. Elle représente les différentes caractéristiques de l’attribut qui doivent être mesurées. Ainsi, le modèle de mesure de la qualité du logiciel proposé par la norme, décompose la qualité en six caractéristiques telles que la fonctionnalité, la fiabilité, la maintenabilité ou encore la portabilité. Cha- cune de ces caractéristiques décrit un aspect de la qualité logiciel plus ou moins indépendant des autres caractéristiques.

L’élément sous-caractéristique décrit le second niveau du modèle de mesure. Cette entité représente les sous-caractéristiques du modèle. Elles constituent un niveau de raffinement qui permet d’affiner le niveau des caractéristiques en précisant ce qu’on attend de chaque caractéristique. En effet, chacune des sous-caractéristiques dépend d’une caractéristique et en précise le sens. Par exemple, dans la norme ISO, la caractéristique efficacité est raffinée en trois sous-caractéristiques : la consommation en temps, la consommation en ressource et la conformité.

L’entité propriété décrit le troisième niveau du modèle de mesure. Cet élément représente les proprié- tés mesurables de l’entité sur laquelle porte l’étude. Elles font le lien entre les caractéristiques étudiées et l’objet de l’étude en définissant les éléments mesurables sur l’objet. Chaque propriété raffine un en- semble de sous-caractéristiques et permet ainsi d’associer chaque caractéristique abstraite à un élément mesurable de l’objet. Dans la norme ISO, l’instanciation de ce niveau est laissée à la charge de l’utili- sateur. En effet, les propriétés qui sont effectivement mesurables sur un système varient en fonction de facteurs divers tels que la technologie utilisée, l’accès au code source ou encore les outils disponibles. La norme permet ainsi à chaque utilisateur de définir son propre jeu de propriétés.

La métrique est la dernière entité du méta-modèle. Elle définit le dernier niveau du modèle de mesure et représente les métriques qui permettent de mesurer les propriétés mesurables du niveau précédent. Comme pour le niveau des propriétés mesurables, ce niveau n’est pas instancié dans la norme ISO-9126.

Ce méta-modèle est générique et peut être utilisé pour des mesures portant sur une grande variété d’entités. Cependant, il reste difficile à appliquer directement dans notre cas. En effet, dans le cadre de l’extraction d’architectures, les caractéristiques décrivent une architecture alors que les métriques portent sur des entités du modèle COA (modèle de correspondance objet/architecture).

L’utilisation de ce méta-modèle de mesure pour l’extraction impose donc un changement dans les entités de référence. Ce changement peut se faire entre les sous-caractéristiques et les propriétés ou entre ces dernières et les métriques. Ce deuxième cas rend particulièrement complexe une étape qui est quasi- transparente en temps normal. Ce choix ne semble donc pas approprié.

Le changement d’entités lors du passage des sous-caractéristiques aux propriétés est également pro- blématique. En effet, cette étape cruciale est déjà, dans l’utilisation courante, difficile. L’ajout de ce

changement la rend encore plus délicate et donc potentiellement source d’erreurs.

Au final, il est difficile d’utiliser l’une ou l’autre de ces approches. Il est donc nécessaire de proposer un méta-modèle plus adapté à notre problème.

4.1.2 Méta-modèle de mesure dans ROMANTIC

Nous avons vu les avantages et les limites du méta-modèle de la norme ISO-9126. Nous proposons donc une extension de ce méta-modèle qui permet de prendre en compte facilement la particularité de notre approche, c’est-à-dire la présence de deux types d’entités différentes : l’architecture et les entités COA.

Figure 4.2 – Méta-modèle de mesure de caractéristique dans notre approche

Afin de gérer la prise en compte de deux entités différentes dans le modèle, nous devons intégrer, dans le méta-modèle, une étape de transition. Cette transition peut être intégrée entre les sous-caractéristiques et les propriétés ou entre les propriétés et les métriques. Dans les deux cas, le résultat est identique : nous obtenons un méta-modèle de cinq éléments (cf. Figure 4.2) dont les deux premiers, caractéristique et

sous-caractéristique, sont identiques à ceux du méta-modèle ISO.

L’élément propriété architecturale correspond à l’entité propriété du méta-modèle ISO. Cet élément représente les propriétés architecturales raffinant les sous-caractéristiques. Il décrit le niveau 3 de notre modèle de mesure qui est le dernier niveau se rapportant à l’architecture.

L’élément propriété des entités COA est un ajout par rapport au méta-modèle ISO. Il est l’équivalent de l’élément précédent mais pour les entités du modèle COA au lieu de l’architecture. Il représente donc les propriétés des entités COA. Il décrit ainsi le niveau 4 de notre méta-modèle et le premier niveau se rapportant au modèle COA. Le passage du niveau 3 à ce niveau marque le passage de l’espace ar- chitectural à l’espace COA. Il est constitué par des correspondances entre les entités des deux niveaux, c’est-à-dire entre les propriétés des différentes entités.

L’élément métrique est relativement proche de l’entité du même nom, dans le méta-modèle ISO. Elle représente les métriques qui permettent de mesurer les propriétés des entités COA. La seule différence avec l’entité du méta-modèle ISO est donc le support qui sert au calcul de ces métriques : les entités COA ici ; l’architecture dans le méta-modèle ISO.

Grâce à l’ajout du niveau propriété des entités COA, notre méta-modèle facilite la prise en compte de deux entités différentes dans le modèle de mesure. Il est ainsi plus facile de définir les relations entre les caractéristiques architecturales et les métriques portant sur les entités COA.

Nous avons présenté ce méta-modèle en le projetant directement sur les entités que nous utilisons dans notre approche. Cependant, il peut être adapté à toutes entités, ainsi qu’à n’importe quel nombre d’espaces différents. De plus, le méta-modèle ISO est un cas particulier de cette généralisation, où il n’existe qu’une seule entité et qu’un seul espace.

Par la suite, nous étudions les deux guides qui nous permettent de définir les objectifs de notre processus. Cette étude utilise le chemin proposé par ce méta-modèle de mesure. Nous obtenons ainsi un modèle de mesure qui nous permet de définir la fonction objectif nécessaire à l’exploration.