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4.2 Algorithmes de localisation discrets

4.2.1 Localisation radiale

Une fois le nombre d’inclusions et leurs positions angulaires et en z déterminés, il reste à trouver leurs positions radiales. Le problème a été abordé de trois différentes manières : dans un premier temps, la méthode de Vincent Robichaud a été adaptée (méthode par balayage radial), ensuite, une méthode d’optimisation a été développée utilisant des diffé- rences d’EPAT (méthode par différence d’EPAT) et enfin, une méthode analytique a été obtenue. Cette section présentera successivement ces méthodes.

Méthode par balayage radial

En ayant les positions angulaires et en z, il est facile de trouver les tranches aux hauteurs (z) auxquelles se trouvent les inclusions. Un fenêtrage angulaire φ±Δφ avec Δφ = 10◦ est ensuite utilisé autour de chacune des inclusions. La méthode par balayage de la position radiale de Vincent Robichaud [Bérubé-Lauzière et Robichaud, 2007a] (section 2.2.2) est ensuite appliqué sur ces portions de courbes en « S ». Pour chaque inclusion, les positions radiales extraites de chacune des projections sont moyennées. Cette méthode exploitant des courbes unidimentionnelles ne tirait toutefois pas avantage de la prise de données 3D : on localisait un minimum par courbe et les minima étaient comparés entre eux pour obtenir le minimum global ; ce qui ne permettait pas la localisation de plusieurs inclusions.

4.2. ALGORITHMES DE LOCALISATION DISCRETS 47 Méthode par différences d’EPAT

Pour pallier à la limitation de l’approche précédente, la méthode par différences d’EPAT a été introduite. Dans cette approche de localisation radiale, toutes les projections sont considérées en même temps. Il en résulte ainsi une quantité maximale d’informations utilisées conjointement pour obtenir la position radiale. Comme la position radiale d’une inclusion est trouvée indépendemment des autres inclusions, la première étape ici est aussi de faire un fenêtrage de la surface d’EPAT autour de l’inclusion étudiée (θ± Δθ, z ± Δz). La fenêtre est typiquementΔθ = 10◦ et Δz = 2 mm.

En utilisant un pas de détecteur de 5 et en ayant un millimètre de séparation entre les tranches, on utilise typiquement une matrice de 5 × 3 valeurs d’EPAT pour chaque projection : pour une inclusion donnée, on prendra 5 positions angulaires sur 3 tranches en z centrée sur la position angulaire et en z de l’inclusion. Typiquement, une douzaine de projections sont prises autour du milieu avec un pas de 30 : on extraira la matrice d’EPAT5×3 pour chacune des projections. Ainsi 180 mesures sont utilisées conjointement pour inférer la position radiale sous la forme d’une matrice5 × 3 × 12.

On peut à ce stade générer des surfaces d’EPAT pour les comparer aux surfaces fenê- trées extraites. Considérons une inclusion placée en A(r, θA, zA) avec tmA, zA) le temps

NCFD au détecteur D(θA, zA). Pour chaque projection, on soustraira aux mesures fenê-

trées ce tmA, zA) : puisque le décalage temporel tof f est inconnu et que les autres mesures contiennent aussi ce décalage, les différences de temps obtenuesΔm seront indépendantes de tof f et en même temps du parcours entre le point d’injection laser et l’inclusion. On obtient alors la matrice des différences mesurées

Δm = ⎡ ⎢ ⎣ tm1, z1) ... tm1, zM) ... ... ... tmN, z1) ... tmN, zM) ⎤ ⎥ ⎦ − tm(θA, zA) . (4.1)

Pour chaque position de détection, la distance avec l’inclusion A est calculée. Puisque l’on étudie des différences de temps d’arrivée, on a alors :

tcd, zd) = | rD − rA|

vmoy , (4.2)

|x| dénote la norme euclidienne du vecteur, vmoy représente la vitesse de propagation,



différences calculées Δc = ⎡ ⎢ ⎣ tc1, z1) ... tc1, zM) ... ... ... tcN, z1) ... tcN, zM) ⎤ ⎥ ⎦ − tc(θi, zi) . (4.3)

Les étapes précédentes sont reprises pour chacune des projections, obtenant ainsi des matrices 3DΔc etΔm de dimensions M× N × P , où M est le nombre de détecteurs, N le nombre de tranches et P le nombre de projections. On compare alors la matrice Δc avec la matrice Δm :

ε(r) =

N,M,P i=1,j=1,k=1

m(j, k, l) − Δc(j, k, l)]2. (4.4) Ceci permet de formuler un problème d’optimisation non-linéaire sous contrainte qu’on résoud avec un algorithme trust-region-reflective (routine lsqnonlin sous Matlab) où la contrainte est que la position radiale de l’inclusion doit être située entre 0 et le rayon du cylindre expérimental. La position radiale finale rA est la position radiale minimisant l’erreur ε entre les mesures et les EPAT calculés. Cette méthode offre de la robustesse en exploitant conjointement un grand nombre de mesures [Pichette et al., 2008].

Méthode analytique

Une solution analytique au problème de localisation radiale est possible. Feld avait placé les bases d’une telle approche [Wu et al., 1995]. Une nouvelle approche géométrique de localisation radiale a donc été développée [Pichette et al., 2009]. La position radiale de l’inclusion est déterminée à partir de deux mesures en supposant que l’on connaisse sa hauteur et sa position angulaire (θ, z) (ces informations sont au préalable déterminées par la localisation de minima sur les surface d’EPAT).

En référant à la fig. 4.7, l’inclusion A se trouve aux coordonnées (r, φ, z) ; φ et z étant supposés connus. Le laser est injecté dans le milieu au point L. Deux points de mesures

D1(R, φ, z) et D2(R, θ, z) sont considérés ici, où R est le rayon du cylindre. D1 est le point de mesure directement en face de l’inclusion A et D2 est le point de mesure suivant (soit dans le sens horaire ou anti-horaire). La vitesse de propagation de l’onde sphérique dans le milieu a été mesurée au préalable (vmoy = 3.83 × 1010 mm/s) [Bérubé-Lauzière et Robichaud, 2007a] ; on peut donc inférer une distance à partir des EPAT mesurés. Les temps tD1 et tD2 incluent un décalage tof f dû à divers facteurs non caractérisés (section 3.3). Toutefois, la différence de temps entre tD1 et tD2 dépend seulement de la différence de distance de A à D1 (AD1) et de la distance de A à D2 (AD2) puisque L à A (LA) est une

4.2. ALGORITHMES DE LOCALISATION DISCRETS 49

Figure 4.7 Géométrie utilisée pour la localisation radiale. L’inclusion est située au point A(r, φ, z), la lumière laser est injecté au point L et D1(R, φ, z) et

D2(R, θ, z) représentent des points de détection.

distance commune aux deux mesures. Maintenant, il est possible de définir :

tD1· vmoy = LA + AD1+ tof f · vmoy avec AD1 = (R − r), (4.5)

tD2· vmoy = LA + AD2+ tof f · vmoy avec AD2 =R2+ r2− 2Rr cos (φ − θ). (4.6) En soustrayant l’éq. (4.6) de l’éq. (4.5), on obtient

(tD1− tD2) · vmoy = (R − r) −

R2+ r2− 2Rr cos (φ − θ). (4.7)

Résoudre pour r dans l’éq. (4.7) mène à la relation

r = Δ · (2 · R − Δ)

2 · [Δ − R(1 − cos(φ − θ)] avec Δ = (tD1− tD2) · vmoy. (4.8) Il est donc possible de déterminer la position radiale d’une inclusion à partir de deux points de détection sur une seule projection. Par rapport à la méthode d’optimisation présentée plus haut, on perd de la robutesse en n’utilisant que deux points. Toutefois, il existe un grand nombre de paires de détecteurs pouvant être utilisées pour déterminer la position radiale : en effectuant un moyennage sur les positions radiales trouvées pour chacune des paires, la robustesse est assurée. Cette méthode a l’avantage d’être simple a implémenter et d’offrir une solution analytique au problème [Pichette et al., 2008].

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