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VI LLE DE SKI KDA : PHASES DE L'ÉVOLUTI ON URBAI NE ET DÉMOGRAPHI QUE

FACTEURS ANTHROPIQUES AGGRAVANTS DU RISQUE D’INONDATION

VI LLE DE SKI KDA : PHASES DE L'ÉVOLUTI ON URBAI NE ET DÉMOGRAPHI QUE

0 20 40 60 80 100 120 140 160 avant 1962 1962 - 1975 1975 - 1985 1985 - 1992 M il li e rs phases p o p u la ti o n ( h a b it a n t) 0 2 4 6 8 10 12 C e n ta in e s s u rf a c e o c c u p é e

population (habitan) surface (ha)

Fig. 3 5

Phase de 1975 à 1985 :

Cette phase est considérée comme déterminante dans l’évolution urbaine de la ville. Elle est marquée par un mouvement dense et rapide de l’urbanisme, aboutissant au doublement de l’espace urbain. Cette croissance est la conséquence d’une importante mutation démographique et économique, où la ville est devenue un pole national de l’industrie pétrochimique et est devenue wilaya après le découpage administratif de 1974, et par conséquent elle a bénéficié des projets des plans : Quaternaire II (1974 – 1977) et Quinquennale II (1980 – 1984) qui intègre la construction de 9598 logements afin de vaincre l’insuffisance de logements et équipements, et réduire l’extension des cantonnements désordonnés.

À cet égard, la ville a profité de programmes d’habitats dans le cadre de la réalisation des zones d’habitats urbaines nouvelles (ZHUN) y compris :

La zone d’habitat dénommée Zeramna au sud (135 ha). La zone d’habitat El Adjour au sud ouest (375 ha).

Outre, la reconduction et l’équipement de quelques cités telle la cité des Allées du 20 août 1955, et en parallèle on entamé la réalisation de la ville nouvelle Oued Righa (ex La platane).

La phase de 1985 à 1992 :

Cette époque a coïncidé avec la crise économique qu’a vécu l’Algérie suite à la chute des prix des hydrocarbures d’une part, cela a immobilisé l’appui de l’état des projets du développement y compris ceux consacrés à l’habitat. Et d’une autre part, la carence des terrains bâtissables et les besoins accrus de logement ont emmené à la densification du tissu urbain dans tout les sens, et sur des terrains accidentés de forte pente et coûteusement urbanisés. Et pour répondre à ces nécessités, on a créé deux zones d’habitat :

ZHUN de Salah Boulkeroua (121 ha).

ZHUN appelée Bouabbaz (ex Merdj Ed Dib). II. L’effet anthropique :

a) Couverture du cours d’eau de l’oued Zeramna :

Pendant la période allant de 1978 à 1996, la ville de Skikda – ainsi que d’autres villes algériennes – a connu une remarquable évolution démographique essentiellement due aux mouvements migratoires et l’exode rural. Devant cette situation, les autorités ont toléré la construction sur les terrains bordiers de l’oued Zeramna et très près de son lit, dont la distance entre le lit de l’oued et certains habitats ne dépasse pas les six (6) mètres, ignorant ainsi de respecter l’emprise réglementaire de l’oued.

D’une autre part, le cours d’eau initial de l’oued Zeramna a été étalonné et transformé en un canal d’évacuation des eaux usées (en béton armée) ayant une section en « U », ce calibrage a été suivi par l’édification de ponts pour piétons (Photo 2) et même des routes de circulation aboutissant, au rétrécissement de la largeur autant que la profondeur du lit, ainsi qu’à l’effacement des traits géomorphologiques du lit naturel.

L’abondant et le dépôt de déchets domestiques constituent par ailleurs une contrainte pour l’écoulement qui devient plus lent, et où la formation d’embâcle peut aboutir à la submersion des lames d’eau inondant les aires mitoyennes de l’oued.

b) Juxtaposition des immeubles au lit de l’oued :

L’inspection sur terrain a permis de constater la proximité remarquable des immeubles et habitats vis-à-vis du lit de l’oued (seulement 6 mètres), ces habitats sont bâtis sur des terrains de très faible pente (le plus souvent moins de 5 %), ce qui favorise la propagation et l’extension des ondes d’inondation – ce qui s’est semblablement passé lors

de la crue de décembre 1984 – (Photo 3).

Photo 2, l’insuffisance de la hauteur de ce pont a causé l’embâcle lors de la crue de décembre 1984 (pont sur oued Zeramna - cité des frères Saker – ville de Skikda).

11 m 5 m

Cote crue 84: 4,8 m

6 m

Cote crue déc 84: 4,8 m Cote crue centennale: 4 m

Cote lit normal: 3,5 m

Photo 3, Proximité des édifices par rapport à oued Zeramna (6m) " oued Zeramna à la cité des frères Saker ".

De ce fait, toutes les zones et édifices mitoyens de l’oued sont sérieusement exposés au risque d’inondation.

Comme on l’a déjà vu, la basse ville de Skikda s’est étendue sur des terrains mitoyens au lit de oued Zeramna. En revanche, sa zone industrielle a été implantée et développée tout près de oued Saf-Saf. Et en raison de leurs faibles pentes et leur proximité aux oueds, ces terrains sont les plus exposés aux l’inondations : Phénomène fréquemment survenu lors des crues importantes (telle la crue de décembre 1984).

La délimitation plutôt précise de l’extension éventuelle des lames d’inondation, c-à-d

cartographier les zones vulnérables à l’inondation est une tache primordiale car, elle

permet une claire connaissance spatiale des enjeux et en suite, la mise en route des actions de prévention et de protection de ces zones. Et c’est ce que le chapitre suivant fera objet.

ESSAI D’ELABORATION D’UN PLAN DE PREVENTION DU RISQUE D’INONDATION " P.P.R.I " POUR LA VILLE DE SKIKDA :

Le " P.P.R.I " délimite les zones exposées au risque d’inondation et définit les

mesures de prévention, protection et de préservation qui doivent être respectées tant par les citoyens que par les autorités publiques :

Dans les zones plus exposées, toute sorte de construction est interdite.

Dans les zones moins exposées, des Instructions particulières sont imposées (surélévation des immeubles, limitation des remblais...).

Le "P.P.R.I" a une triple vocation:

a. Interdire les implantations humaines et socio-économiques dans les zones les plus exposées au risque.

b. Garantir les capacités d'écoulement et d'expansion des ondes de crues pour atténuer l’amplitude des risques pour les zones sises en amont ainsi qu’en aval du bassin versant.

c. Assurer l'équilibre et le bon fonctionnement du milieu naturel (que se soit en amont ou en aval du bassin versant).

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