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La principale limite de ce travail réside dans le test utilisé pour mesurer la mémoire de travail. En effet, je suis partie de l’idée que la mémoire de travail intervient lorsqu’on doit mémoriser des informations et être capable de les restituer sur le court terme (par exemple mémoriser un numéro de téléphone avant de l’écrire). Dès lors, j’ai imaginé cette situation de test avec des instruments de musique familiers des élèves. Simplement, après-coup et à la lumière des différents éléments théoriques rapportés précédemment, il me semble que cette situation de testing, uniquement basée sur le domaine auditif, a complètement mis de côté tout un pan de la mémoire de travail qui relève des composantes visuelles et spatiales qui pourtant étaient travaillées dans les exercices. Le test proposé permet donc de relever un déficit dans la mémoire de travail (au même titre que les tests effectués dans les bilans de mes collègues logopédistes) mais aucunement de donner des informations sur ce qui est touché dans la mémoire de travail ou encore de quelles remédiations seraient possibles.

Avec le recul que j’ai à présent et à la lumière de mes différentes lectures, je remarque que je suis restée uniquement dans le domaine auditif (en lien bien évidemment avec la musique) mais que pour aller plus loin et réellement envisager une rééducation de la mémoire de travail dans le cadre scolaire, il serait nécessaire de proposer une évaluation précise au moyen de plusieurs tâches de nature différentes comme présenté précédemment. Si je devais mener à nouveau cette expérimentation, j’essaierai d’évaluer précisément le niveau de mes élèves au départ avec des tâches d’empan de chiffres, de mots, de lettres et de calcul. Puis je débuterai le travail en musique et je ferai une deuxième évaluation en fin d’année permettant peut-être de mettre en évidence une évolution.

6 : Conclusion

Au début de ce travail, j’ai foncé avec beaucoup d’enthousiasme dans mon expérimentation en musique. J’étais et je le suis toujours, convaincue des bienfaits de laisser à la musique une place de choix dans le cadre scolaire. Au fil du temps et face aux évènements qui se sont passés, j’ai réalisé que mes idées seraient très difficiles à démontrer et que j’avais peut-être vu un peu trop grand pour un travail de mémoire sur une année. Je suis passée par une longue phase de découragement. Cependant, au fil de mes lectures et de différentes discussions, a émergé l’idée d’une monographie retraçant les évènements. Elle est ensuite venue s’enrichir de l’observation des phénomènes inconscients en jeu dans une relation pédagogique.

Seulement comment lier ces deux approches si radicalement opposées ? Cette question m’a habitée tout au long du travail et je ne voulais vraiment pas lâcher un des deux versants. L’aboutissement de mes réflexions a mené à l’écriture de ce mémoire. J’ai, il me semble, réussi à décrire mon cheminement réflexif et pu mettre en évidence une certaine cohérence entre les deux approches. Je tiens encore à préciser que le chemin n’est pas terminé. Le questionnement autour des processus inconscients m’accompagne chaque jour dans ma pratique professionnelle que ce soit face aux réactions de mes élèves, aux sentiments qui m’habitent ou à la possibilité de mettre en place des dispositifs permettant d’accueillir les transferts dans une classe. Par ailleurs je reste persuadée qu’il y a quelque chose à développer dans le cadre scolaire pour travailler la mémoire et de le faire par la musique. Mais ceci demande beaucoup de temps et d’énergie, ce que je ne suis pas en mesure d’investir pour l’instant. Mais qui sait dans quelques années…

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