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E. Limites de l’étude

1. Une population homogène

L’homogénéité de la population d’étude possède certains avantages (tel que discuté ci-avant), or une population homogène réduit la validité externe de nos résultats (Boffetta, 2011). Le statut socioéconomique des participants est connu pour avoir une influence sur les capacités (psychomotrices et QI) des enfants (Lupien et al., 2001; Noble et al., 2005) et l’exposition aux contaminants environnementaux (Mitchell and Popham, 2008; Padilla et al., 2016). De fait, cela requière que l’extrapolation de nos résultats, à des communautés socio-économiquement défavorisées, se fasse avec précaution. De la même manière, nous avons remarqué que les familles avec un statut socio-économique et un niveau d’éducation plus élevé tendent à rester dans l’étude (données non présentées). A contrario, il y a une perte de suivi des familles plus défavorisées, ce qui a pour effet de diminuer la modélisation des inégalités socio-économiques avec les suivis successifs. Il s’agit d’un phénomène fréquemment observé dans les cohortes prospectives (Howe et al., 2013).

2. L’évaluation psychomotrice et diagnostique

Pour cette étude, nous avons utilisé cinq sous-tests du WISC-IV, deux du NEPSY II et trois du TEACh. Les sous-tests du WISC-IV utilisés ne permettent pas le calcul du QI. Les sous-tests sélectionnés permettent toutefois de couvrir la majeure partie des compétences verbales et non verbales des enfants. Nous devrions donc avoir une bonne concordance avec les valeurs de QI verbale et non-verbale. Ce choix a également été fait pour améliorer le confort et les performances des enfants. La passation complète du WISC- IV, du NEPSY-II et du TEACh dure plusieurs heures, limiter le nombre de sous-tests permet de réduire le temps de test et de garder l’enfant intéressé et concentré.

Dans leur étude sur les enfants québécois, Bouchard et al (2010) montrent un impact du Mn sur le QI des enfants. Cette différence entre nos deux études pourrait être liée

au test utilisé. Bouchard et al ont utilisé le Wechsler Abbreviated Scale of Intelligence (WASI), il s’agit d’un test plus court que le WISC-IV permettant de déterminer le QI. Cependant, il n’existe qu’une version américaine du test et les normes ne sont pas ou peu adaptés aux autres cultures (Razani et al., 2007; Reiter, 2002), cela pourrait avoir comme effet de sur- ou sous-évaluer les participants. De la même manière, l’étude de Riojas- RodrÍguez et al (2010) utilise le WISC-Révisé (version mexicaine), il s’agit d’un test possédant des normes datant 1983. L’utilisation de normes trop vieille a pour effet d’augmenter virtuellement le score de QI, les participants étant plus familiers avec les notions présentées dans les anciennes normes (Flynn and Weiss, 2007). Bien que notre étude reste comparable, l’utilisation d’anciennes normes peut expliquer une partie des différences existantes.

Les enfants ayant une médication pour le TDAH, ou dont les parents ont rapporté un TDAH, ont été classés dans le groupe des enfants avec TDAH. Certains des enfants classés dans ce groupe étaient en cours de diagnostic durant leur participation à l’étude, il est donc possible que des enfants classés dans le groupe TDAH soient neurotypiques. De plus, si les parents n’ont pas signalé le diagnostic du médecin concernant le TDAH, il se peut que des enfants avec TDAH soient catégorisés comme témoins. Le nombre d’enfants avec un TDAH peut donc être mésestimé dans cette étude et que la confusion induite puisse biaiser nos résultats. Néanmoins, l’absence d’association entre les scores du TEACh (Test of

Everyday Attention for Children) et le taux de Mn sanguin supporte les résultats obtenus

entre le diagnostic de TDAH et le Mn. Le TEACh est utilisé pour évaluer les capacités attentionnelles des enfants (Heaton et al., 2001), permettant ainsi de compenser partiellement le manque de données systématiques sur le diagnostic du TDAH et représente donc une mesure plus objective des capacités attentionnelles de l’enfant. Plusieurs études ont montré que les enfants avec un TDAH performent moins bien au TEACh en comparaison d’enfants neurotypiques, notamment sur les scores d’attention soutenue (score ! et score DT) (Heaton et al., 2001; Manly et al., 2001; Sutcliffe et al., 2006). Il n’a pas été demandé aux enfants recevant une médication pour le TDAH de cesser de la prendre durant l’évaluation. Il est donc possible que la différence entre les sujets sous médication et les enfants neurotypiques soit atténuée.

Les études évaluant l’attention utilisent majoritairement des questionnaires comportementaux (ex. : Conners’ Teachers Rating Scale), la comparaison d’une mesure comportementale avec une mesure d’attention est impossible. Les mesures comportementales sont soumises à une part de subjectivité et ne fournissent aucune valeur d’attention. Seule l’utilisation du diagnostic d’ADHD peut être comparable aux questionnaires comportementaux. Les études ayant une mesure objective de l’attention (Bhang et al., 2013; Oulhote et al., 2014a) utilisent le Conners’ Continuous Performance

Test, qui mesure l’attention soutenue, l’attention sélective, l’impulsivité et l’inhibition. Les

sous-tests du TEA-Ch que nous avons utilisé mesurent l’attention soutenue (Score !, Score DT), l’attention divisée (Score DT) et l’attention sélective (recherche dans le ciel) (Heaton et al., 2001, p.). De fait, de potentielles différences dans les résultats peuvent s’expliquer si le Mn affecte les capacités d’inhibition ou augmente l’impulsivité des enfants.

Bien que nous n’ayons pas de confirmation du diagnostic de TAC (DCD en anglais) dans les dossiers médicaux ou par un expert, le QTAC version canadienne-française (Questionnaire sur les Troubles d’Acquisition de la Coordination, DCDQ-FC en anglais) est un des outils utilisés pour le diagnostic du TAC (Martini et al., 2011). Les normes que nous avons utilisées pour définir les individus avec un TAC sont celles fournies dans la notice du questionnaire. Les résultats montrent une absence d'association entre le Mn sanguin et le TAC. En plus du QTAC (rempli par les parents), nous avons utilisé le NEPSY-II pour évaluer la dextérité et les capacités motrices des enfants de manière plus objective, car il est administré par le personnel de l'étude. Les résultats du NEPSY-II ne présentent aucune association négative avec le Mn sanguin, ce qui est cohérent et soutien les résultats obtenus avec le QTAC.

Les études évaluant les capacités motrices des enfants utilisent majoritairement le Santa

Ana Test, le Grooved Pegboard et le Finger Tapping. Il s’agit de test ne possédant aucune

norme, les données brutes de rapidité d’exécution ou d’erreur sont utilisées. Il est donc possible d’observer des résultats différents à ces tests dans des populations d’âges et de culture différentes. Ces tests mesurent la dextérité manuelle et la coordination motrice, d’une manière plus globale on parle d’une évaluation visuomotrice. Ces tests sont corrélés avec les résultats du NEPSY-II (Schmitt and Wodrich, 2004), qui mesure également les capacités visuomotrices des enfants, cependant les sous-tests que nous utilisons sont plus

précis, car il mesure également la précision visuomotrice et les capacités visuospatiales des enfants (Davis and Matthews, 2010).

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