III.4 Topologie des micro-bobines
III.4.1 Micro-bobines sur Kapton
III.4.1.1 Limitations des techniques de circuit imprimé sur Kapton . 121
Mesure Z2
Mesure Z1
Simulation Z1
Simulation Z2
Mesure Z3
Simulation Z3
Fig. III.56 – Comparaisons des impédances mesurées et simulées (PSIM) du modèle
complet
III.4 Topologie des micro-bobines
III.4.1 Micro-bobines sur Kapton
III.4.1.1 Limitations des techniques de circuit imprimé sur Kapton
D’un point de vue pratique, la technologie de réalisation de circuits sur Kapton est
relativement simple à mettre en oeuvre mais présente certaines limitations. Nous proposons
ici d’en faire un bref aperçu.
Tout d’abord, nous pouvons différencier la réalisation de circuits simple face, double
faces sans trou métallisé, et double faces avec trous métallisés, car les contraintes de ces
trois types de circuits ne sont pas les mêmes. Par exemple, dans le cas de circuits double
face avec trous métallisés, la présence des vias entre la face avant et arrière du circuit
implique d’aligner correctement les deux faces. Or, sur une épaisseur de Kapton de 25
µm, les étirements du kapton durant les phases de réalisation empêchent d’assurer cet
alignement avec une précision suffisante pour des vias de 200µm diamètre. En revanche,
pour des épaisseurs de 50 µm, le Kapton est bien moins sensible aux étirements ce qui
permet d’accéder à des classes de circuit imprimé plus élevées, même en présence de trous
métallisés.
D’autre part, la précision de réalisation des pistes et donc la classe de réalisation d’un
circuit imprimé dépend de l’épaisseur de cuivre. En effet, avec les techniques de gravure
humide utilisées pour la réalisation des circuits imprimés sur kapton ou sur epoxy, il
n’est pas possible d’obtenir des flancs de pistes droits. Ainsi, plus l’épaisseur de cuivre
est importante, plus l’écart entre la largeur de piste voulue et celle finalement obtenue
est important, limitant de fait les distances minimales nécessaires pour tenir les tensions
d’isolement. Dans notre cas, dans la mesure où nous voulons limiter au maximum la
résistance des spires, nous avons opté pour une épaisseur de cuivre relativement grande, à
savoir 35 µm. Cette épaisseur nous permet de réaliser des motifs dont les cotes minimales
sont de 150 µm. À noter que pour 18 µm d’épaisseur de cuivre, il est possible d’atteindre
une cote minimale de 100µm.
Enfin, les techniques de masquage utilisées pour dessiner les pistes sur le circuit imprimé
sont aussi source de limitations. En effet, lors de la phase d’insolation de la résine, la source
lumineuse produit des rayons qui partent dans toutes les directions de l’espace comme le
montre la figure III.57. La résine qui se trouve cachée par le masque est ainsi exposée de
manière plus importante en profondeur qu’en surface. Après développement, on se trouve
donc en présence d’une résine dont la largeur est plus faible que celle dessinée sur le masque
(phase 2).
Fig. III.57 – Surgravures liées à la technique de gravure des circuits imprimés
La seconde raison qui ne permet pas de réaliser des motifs très fins par cette technique
est liée à la phase de gravure du cuivre, en raison du caractère isotropique de celle-ci,
comme l’illustre les phases 3, 4 et 5 de la figure III.57.
Il apparaît donc évident que plus l’épaisseur de cuivre est importante, plus la différence
de largeur sera importante entre celle dessinée sur le masque et celle obtenue au final. De
plus, la différence relative de largeur au sommet du cuivre et à sa base est également plus
importante si l’épaisseur de cuivre est élevée et le motif à graver est étroit.
Suivant la présence ou non de trous métallisés, les circuits imprimés de 35µm d’épaisseur
de cuivre sont réalisés de manières différentes. En effet, pour réaliser un trou métallisé entre
les deux faces, une fois que le circuit imprimé a été percé, une liaison électrique entre les
deux faces doit être réalisée. Pour cela, la technique utilisée consiste à partir d’un film
kapton cuivré double face d’une épaisseur de cuivre de 18 µm, de réaliser les perçages,
puis d’électrodéposer (voir page 153) le complément pour obtenir 35 µm. Durant cette
phase d’électrodéposition, le cuivre croît non seulement sur les face mais aussi à l’intérieur
des trous, connectant électriquement les deux faces (voir figure IV.15). Pour des circuits
imprimés ne nécessitant pas de trous métallisés, on partira directement de film présentant
des couches de cuivre de 35 µm d’épaisseur. Cela permet ainsi d’obtenir de meilleurs
conductivités (voir tableau figure IV.14).
III.4.1.2 Transformateur sur kapton
Plusieurs prototypes de transformateurs sur Kapton ont été réalisés.
Le Kapton a été choisi tout d’abord pour ses bonnes caractéristiques diélectriques
(tableau figure III.58).
Rigidité Constante Facteur Résistivité
diélectrique diélectrique de pertes transversale
25 µm 303 V/µm 3,4 0,0018 1,5.1017 Ω.cm
50 µm 240 V/µm 3,4 0,0020 1,5.1017 Ω.cm
75 µm 205 V/µm 3,5 0,0020 1,4.1017 Ω.cm
125µm 154 V/µm 3,5 0,0026 1,0.1017 Ω.cm
Fig. III.58 – Caractéristiques électriques du Kapton
Comme nous l’avons déjà mentionné, nous avons choisi, lorsque cela était possible, une
épaisseur de Kapton de 25µm afin de maximiser le couplage entre primaire et secondaire
du transformateur. De plus, cette épaisseur est largement suffisante vis à vis de la tenue
en tension désirée puisqu’elle assure une isolation de plus de 7,5 kV. Malgré tout, cette
tenue en tension qui peut paraître de prime abord excessive est nécessaire pour répondre
aux exigences industrielles pour lesquelles une isolation aux environs de 6 kV est souvent
requise.
Le dimensionnement des bobines sur matériau Kapton ayant déjà été abordé auparavant,
nous n’allons pas plus les détailler ici. Ainsi, la réalisation de transformateurs planar sur
Kapton s’avère relativement simple, mais présente certaines limites qui ne permettent
pas d’assurer des performances optimales dans le cadre de notre projet sur les
micro-convertisseurs (tailles importantes, résolution relativement faible d’où un effet de peau
important, ...).
D’autres dimensionnements ont été réalisés, dont les dimensions géométriques sont
compatibles avec celles des puces actives, au détriment des valeurs électriques souhaitables.
Ces dimensionnements de bobines ont été réalisés dans le but de les intégrer de manière
hybride avec les puces actives, ce qui nous conduit au PCB de la figure III.59, où l’on voit
également les différents éléments du micro-convertisseur qui prendront place sur ce support.
Fig. III.59 – Vue en 3D du micro-convertisseur avec les bobinages intégrés au PCB sur
Kapton
Les spirales réalisées ici ne sont donc pas disproportionnées par rapport aux dimensions
des parties actives. De plus, leurs géométries exploitent les limites technologiques de
réalisation pour l’épaisseur de cuivre de 35 µm, à savoir que les distances minimales sont
de 150 µm.
Il reste à mesurer les valeurs d’inductance et de résistance qu’entraîne cette géométrie.
Pour cela, nous allons faire une mesure sans circuit magnétique, puis une mesure où deux
plaques de ferrite auront été ajoutées de part et d’autre de l’inductance (figure III.60)
pour réaliser le circuit magnétique. Afin d’isoler ce circuit magnétique du circuit électrique,
deux couches de 25µm de kapton ont été placées entre la ferrite et le circuit imprimé. Les
résultats des mesures sont présentés figure III.61.
Ces valeurs nous montrent bien que dans l’air, l’inductance n’est pas du tout suffisante,
puisqu’elle dépasse tout juste les 100 nH, mais la résistance à 1MHz, qui amorce à peine
sa montée du fait de l’effet de peau, reste relativement satisfaisante à 0,26 Ω. En présence
de ferrite, l’inductance remonte à un niveau satisfaisant pour notre application, mais la
résistance augmente elle aussi de manière importante à 1 MHz, à cause d’une part des
pertes dans le circuit magnétique (3F3) qui n’est pas adapté pour cette fréquence, et d’autre
part à cause de l’effet de proximité qui augmente fortement la résistance équivalente des
conducteurs. Ce prototype n’est donc pas adapté pour une utilisation en transformateur,
puisque son dimensionnement doit être lié à la fréquence de fonctionnement de la structure,
à savoir dans notre cas 1 MHz et que la résistance à cette fréquence est trop élevée
(1 Ω). En revanche, une utilisation en inductance de lissage est possible, puisque la
résistance en continu reste faible (0,25 Ω) et l’inductance relativement importante (environ
1µH). Cependant, le contenu harmonique de la tension appliquée à l’inductance doit tout
de même rester faible pour que la composante continue reste prépondérante et que les
Fig. III.60 – Inductance avec circuit magnétique (3F3)
1E+03 10E+03 100E+03 1E+06 10E+06 100E+06
Fréquence (Hz)
1E-08
1E-07
1E-06
1E-05
In
du
ctan
ce
(H
)
Inductance
Inductance à air Inductance avec ferrite (3F3)1E+03 10E+03 100E+03 1E+06 10E+06 100E+06
Fréquence (Hz)
0,1
1
10
R
é
si
stan
ce
(O
hms
)
Résistance
Résistance dans l'air Résistance avec ferrite (3F3)Fig. III.61 – Caractéristiques de l’inductance de lissage avec et sans ferrite (3F3)
harmoniques ne génèrent pas de pertes importantes. Ce point sera d’ailleurs précisé un
peu plus loin dans ce chapitre.
Pour limiter l’influence des hautes fréquences au niveau des pertes totales, il peut
également être envisagé d’augmenter l’entrefer en rajoutant des épaisseurs d’isolants entre
les deux morceaux de ferrites, afin de réduire les effets de proximités. C’est d’ailleurs
incontournable dans le cas du transformateur de cette topologie puisqu’il est nécessaire de
rajouter des épaisseurs d’isolant supplémentaires par rapport à l’inductance du fait de la
topologie en deux couches par faces. La figure III.62 montre ainsi les mesures réalisées en
rajoutant les épaisseurs d’isolant nécessaires au transformateur.
Il aurait été intéressant de réaliser d’autres mesures avec du 3F4, mais la forme des
pots dans ce matériau que nous avions à notre disposition ne permettait pas de l’utiliser
ici. Cependant, on peut imaginer que l’inductance aurait été à peine plus faible, puisque le
3F4 présente une perméabilité relative plus faible que le 3F3, mais la perméabilité relative
n’a que peu d’influence dans ce type de transformateur en raison du fort entrefer. De plus,
la résistance équivalente des conducteurs devrait probablement être plus faible avec du
3F4, car les pertes volumiques du 3F4 sont également plus faibles que celles du 3F3.
1000 100000 10000000
Fr
0
2E-07
4E-07
6E-07
8E-07
1E-06
1,2E-06
1,4E-06
In
du
ctan
ce
(H
)
Inductance
Inductance dans le cas du transformateur Inductance dans le cas de l'inductance
1000 100000 10000000
Fr
!" #$"% &'(0,1
1
10
100
R
és
is
tan
ce
(O
hms
)
Résistance
Résistance dans le cas du transformateur Résistance dans le cas de l'inductance
Fig. III.62 – Caractéristiques du transformateur du micro-convertisseur présenté
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Conception, réalisation et mise en oeuvre d'un micro-convertisseur intégré pour la conversion DC/DC
(Page 132-137)