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L’expression Français de Spécialité a vu le jour avant celle du FOU, (qui est un sous domaine du FOS : Français sur Objectifs Spécifiques) dans le cadre universitaire. English

for Spécific Purpose, est un domaine paru vers les années 1980, et il est à l’origine de la distinction thématique entre Français sur Objectifs Spécifiques (FOS) et Français de Spécialité (FS). C’est pendant cette période que s’est rattachée au FOS « l’acquisition de

compétences langagières transversales » définies par un public cible, (Cuq, (J.P.), 2003,

p.110).

Entre les deux sous-domaines du FLE (à savoir le FOS et le FS), il y a un « lien

systématique » qui existe, (Charnock, (R.), 1999, p. 281). Un Français de Spécialité

s’apprend pour mettre en évidence des connaissances particulières dans un domaine spécialisé, tout en utilisant des concepts et des tournures syntaxiques de la langue cible (Français Fondamental), dans des situations communicatives propres à ce domaine ou à cette spécialité. Par contre en FOS, ces tournures syntaxiques, ces usages de la langue ainsi que, ces différentes situations communicatives sont à apprendre et à développer.

« Enfin, si on reconnaît les langues de spécialité par la présence de termes associés

à une discipline particulière, il faudrait alors admettre comme langue spécialisée des discours qui relèvent de styles ou de modes d'expression très variés, allant du

registre soutenu à celui de la conversation de tous les jours. », (Charnock, (R.),

1999, p. 281).

La différence majeure entre le FS et le FOS est donc claire et nette. Charnock affirme que le FOS assure un programme d’apprentissage de développement de compétences dans des situations communicatives particulières et dans le cadre d’une spécialité précise d’un public précis. Lorsque ce public précis est un public d’étudiants, nous ne parlons plus du FOS, mais plutôt du FOU. Ross Charnock ajoute un autre critère de distinction entre une langue de référence ou une langue naturelle (le FOU dans notre cas, car il s’agit d’apprendre le français et non en français à l’université), et une langue de spécialité, qui ne sert qu’à « rendre compte de connaissances particulières » en français. Pour lui, une langue de spécialité ne fonctionne pas d’une façon autonome par rapport à une langue de référence, elle fonctionne comme des sous-fragments de cette langue, (Charnock, (R.), 1999, pp.281-302).

Dans l’apprentissage du FOS, plusieurs éléments doivent se préparer et se présenter pour réussir le programme d’apprentissage, tels que les caractéristiques du public, la durée et les tâches à réaliser, les facteurs de motivation, la fixation des besoins, la limitation des objectifs, l’analyse des données, la préparation des documents authentiques, etc. La démarche FOS est une solution qui vise le perfectionnement des compétences langagières

du français d’un public dans le cadre professionnel ou éducationnel. Mercelot a accentué cette distinction dans sa définition du Français sur Objectifs Spécifiques. Selon lui, le recours au FOS coïncide avec un choix de l’apprenant d'améliorer ses compétences langagières spécifiques pour travailler ou pour réussir des études, (Mercelot, (G.), 2006, p.9).

L’expression Français sur Objectifs Spécifiques n’est que le fruit des transitions pédagogiques d’apprentissage du Français Langue Etrangère pour des publics spécifiques, ayant eu lieu depuis les années 1920 (nous renvoyons aux travaux de Qotb (2009, p.20-50) avec le public des indigènes, premier public de FOS). Ces publics spécifiques sont des usagers du français, qui centrent leur apprentissage sur l’amélioration des compétences linguistiques, sociolinguistiques et pragmatiques, pour des finalités professionnelles, éducationnelles, académiques ou sociales.

Le FOS est fondé sur quelques principes pédagogiques et méthodologiques, parmi lesquels la fixation des besoins particuliers par un public de non-natifs, afin d’atteindre des objectifs spécifiques en langue française. Chaque cours de FOS ne peut être conçu qu’à partir de l'analyse des besoins spécifiques de son public. Ces besoins sont inhérents à la classification des groupes d’apprenants. Mangiante et Parpette (2004, p.25.), ne limitent pas la phase de regroupement des apprenants de FOS à l’analyse des besoins et à la fixation des objectifs ; ils ajoutent aussi, les niveaux de compétences du groupe d’apprenants, leur âge et leur milieux socioculturel commun. Les objectifs spécifiques varient selon le cadre professionnel ou éducatif, auquel appartient le public spécifique. Les cours de FOS assurent une bonne formation adéquate aux propriétés professionnelles et éducationnelles de l’apprenant.

Il est donc, utile de distinguer deux formes d’apprentissage de FOS, selon l’avis de Mangiante (J-M.) et de Parpette, (C.), (2004, p.5). Dans la première, les apprenants sont conviés à suivre une formation dans une institution scolaire ou universitaire durant plusieurs années, et dont le but est l’amélioration des compétences linguistiques dans un domaine spécifique. Alors que, dans la deuxième, les apprenants fixent dès le début de leur apprentissage, leurs besoins spécifiques pour un domaine professionnel. Ils vont améliorer et développer leurs acquis en français dans des situations d’apprentissage prédéfinies, se rapportant à des besoins d’apprentissage ciblés.

Dans la première forme, nous avons tout un programme d’apprentissage qui concerne un public spécifique, généralement élèves ou étudiants, et dont les besoins d’apprentissage sont déterminés à partir des objectifs professionnels et éducationnels. Ce programme est formé d’une ou de plusieurs unité(s) d’apprentissage qui assure(nt) le développement des savoirs et des savoir-faire dans des situations d’apprentissage préfixées par tous les apprenants.

Par contre, la deuxième forme est plus détaillée, puisqu’il s’agit d’assurer un programme d’apprentissage plus large, dans la mesure où les besoins d’apprentissage sont en rapport avec une discipline, et dont le public est plus restreint que le premier (un groupe d’apprenants). Dans ce cas, l’enseignant peut élargir le programme afin d’amplifier le nombre des situations d’apprentissage orales et écrites en interaction, médiation et réception. Cette deuxième forme répond plus aux attentes du public d’apprenants car les facteurs de motivation sont diversifiés : un nombre remarquable d’heures, les situations communicatives sont plus variées, le matériel pédagogique est plus accessible, le nombre des candidats est plus réduit de manière que les objectifs spécifiques s’acquièrent plus rapidement, et plus facilement.

Nous exposons la figure 1 qui présente ces oppositions entre les deux modèles d’apprentissage du FOS d’une part, et l’apprentissage classique scolaire et universitaire du FLE d’autre part.

Figure 1 : Distinction entre deux modèles d’apprentissage du FOS et leur opposition au modèle d’apprentissage classique du FLE.

Le FOS est présenté comme un modèle d’apprentissage et d’enseignement qui a comme visée l’obtention de l’apprenant d’un ensemble de savoirs et de savoir-faire langagiers dans des situations communicatives propres à ses objectifs professionnels. L'apprentissage du FOS suppose la coexistence de deux facteurs essentiels pour la réussite de la formation. Le premier facteur est la fixation très ciblée des besoins spécifiques par l’apprenant du FOS, et le deuxième est la limitation du nombre d’heures que dure cet apprentissage.

Ce modèle d’apprentissage du FOS s’oppose donc, au modèle d’apprentissage scolaire ou universitaire classique, qui commande le recours à un apprentissage à long terme (de quelques années), et non à un apprentissage à court terme (de quelques heures préfixées selon les besoins effectifs et les tâches à réaliser), (Cuq, (J.P.), 2003, pp.109-110).

Pour comprendre ce qu’est le FOU, une comparaison thématique et méthodologique entre le Français Général, le Français sur Objectifs Spécifiques et le Français sur Objectifs Universitaires nous est indispensable.

En premier lieu, nous précisons qu’un apprentissage du Français Général (FG) assure à l’apprenant (natif) un développement de ses compétences en toute situation communicative, orale ou écrite, se rattachant à n’importe quelle compétence spécifique (discursive, grammaticale, fonctionnelle, etc.) de la vie quotidienne.

En deuxième lieu, nous rappelons que le FOS représente toute formation, à court, et parfois, à long terme, adressée à un public de FLE (non-natif), et dont la visée est en rapport avec une spécialité particulière (la profession ou l’éducation). Les documents supports sont, généralement, authentiques et les objectifs spécifiques se réaliseront suivant le principe pédagogique de « Tâche », (Mangiante (J-M.) et Parpette (C.), 2009, pp.78-79).

En troisième lieu, le FOU est, par définition, une sous-branche du FOS. Si les objectifs spécifiques en FOS s’utilisent pour des fins éducationnelles ou professionnelles, les objectifs spécifiques en FOU sont en rapport avec la vie universitaire. Ce qui est distinctif dans l'apprentissage du FOU est que le cursus est focalisé sur les normes de l’écrit et de la compréhension orale à l’université (d'où l’expression orale est moins développée au cours du programme d’apprentissage par rapport aux autres activités langagières), (Hafez, (S.), 2010).

Dans notre thèse, notre public cible est constitué d'étudiants inscrits en un milieu universitaire d’ingénierie. Ces étudiants vont suivre un programme d’apprentissage adéquat à leurs besoins spécifiques, proposé par le concepteur du cours. Bref, nous nous intéresserons à un cours de FOU plutôt qu’à un cours de FOS.

Figure 2 : Comparaison entre la démarche didactique en FOU et en FOS (Hafez, (S.), 2010).

La figure précédente démontre une comparaison entre les phases de l’élaboration d’un cours de FOS et celles de l’élaboration d’un cours de FOU. Dans le cadre du FOU, qui n’est qu’un sous-domaine du FOS comme nous l’avons déjà expliqué, les phases de la collecte, de l’analyse des données, et du choix des documents supports authentiques, se font d’une façon plus détaillée et plus complexe. Le public d’étudiants aurait des besoins et des objectifs spécifiques universitaires (et non pas seulement éducationnels ou professionnels). Dans le cadre d’un FOU, nous parlons d’un programme d’apprentissage universitaire parce que le public est un public d’étudiants. Bien que, en élaborant un cours

de FOS, nous effectuions plutôt, une formation car le public est composé de professionnels et de spécialistes en un domaine particulier.

Nous notons que la formation linguistique a un délai précis, à savoir les heures d’apprentissage au cours d’une année universitaire, et que tous les apprenants suivent un même programme d’apprentissage que prépare le concepteur du cours.

« Toujours dans cette même dimension, nous avons un autre concept qui commence à gagner du terrain dans les milieux didactiques et qui n’est qu’une déclinaison du FOS. Il s’agit bel et bien du FOU, c’est-à-dire, français sur objectif universitaire. C’est une spécialisation au sein du FOS visant à préparer des étudiants à suivre des

études supérieures dont la langue d’enseignement est le français », (Boukhannouche,

(L.), 2012).

A partir de la citation de Boukhannouche, le public de FOU se définit en tant qu'un public d'étudiants. Il s'agit, bel et bien, d'étudiants inscrits dans un établissement universitaire. Les étudiants qui composent ce public ont des besoins spécifiques en rapport avec leur domaine de spécialité (sciences et techniques, sciences humaines et sociales, etc) afin d'atteindre des objectifs universitaires (comprendre des cours, prendre des notes, résumer des livres et des textes spécialisés, écrire des mémoires et des thèses, etc.).

Les cours de FOS assurent une bonne formation adéquate aux propriétés professionnelles et éducationnelles de l’apprenant. Cette satisfaction que produit un cours de FOS chez les apprenants en étudiant des tâches précises de français augmente, essentiellement, leur motivation.

Figure 3: Les onze domaines de spécialité dans l’apprentissage du FOU.

Cette figure illustre les onze domaines d’apprentissage en suivant un cours de Français sur Objectifs Universitaires.

Pour le domaine Médical, nous citons quelques exemples des spécialités ou des professions comme la chirurgie, la rééducation, l’ophtalmologie, la génécologie, etc.

Quant aux activités et aux professions du domaine Journalistique, nous les classons en deux catégories : celle des écrits, tels que les journaux et les

revues (en papiers ou en ligne), et celles des audiovisuels tels que les reportages, les émissions et les programmes radiotélévisés.

De plus, il y a le secteur de la Télécommunication, qui sert à assurer les communications par réseau ou celles de la troisième génération.

Pour ce qui est du Secrétariat, il s’agit de gérer des conseils, d’effectuer des rapports, de préparer des dossiers et des compte rendus au sein d’un cabinet, d’une société, d’une usine ou d’une entreprise.

Par les professions des Affaires, nous désignons tout étudiant futur personnel qui aura comme mission d’opérer des ventes, des achats, des services et des commerces.

Les personnes travaillant dans le secteur Touristique sont des agents d’hôtellerie et des employés des agences de voyage.

Dans le domaine des Transports, les transporteurs sont des spécialistes en livraison, en transfert et en transport.

Les métiers se rapportant au domaine Juridique sont des métiers fondés sur un savoir approfondi sur les types et les textes de loi, les droits, les obligations, la législation et les principes juridiques. Tandis que tout linguiste, philosophe, historien, littéraire, sociologue, psychologue ou littéraire est un spécialiste en l’une de ces Sciences Humaines et Sociales mentionnées. Nous mentionnons que pour les spécialistes en Relations Internationales, les

objectifs de leur profession est d'établir des coopérations, de signer des conventions, d’assurer des contributions, de respecter des protocoles et de maintenir des relations entre leur pays natal et d’autres pays.

Pour ce qui est du dernier domaine, nous précisons que les secteurs Scientifiques et Techniques sont en rapport avec les sciences naturelles et exactes et avec les technologies et les inventions, tels sont les exemples de la chimie, de la biologie, de la physique, de la technique, de la géologie, de la mécanique, de l’électronique, de l’informatique et des mathématiques.

Enfin, la conception d’un cours de FOU est indissociable de la préparation de cinq phases pédagogiques :

La première est « l’identification de la demande » du public d’étudiant, qui souhaite faire cette formation.

La deuxième phase est « l’analyse des besoins » langagiers de ces étudiants, qui se centralisent autour de l’expression et de la compréhension écrites et orales lors d’une séance de cours, de travaux dirigés ou de travaux pratiques.

Concernant la troisième phase, elle est centrée sur « la collecte de données » sur le public d’étudiants, le milieu universitaire, les séances, les compétences spécifiques à améliorer, etc. Cette étape se réalisera en recourant à des entretiens, à des enquêtes ou à des sondages aidant le concepteur de cours à cibler les tâches du programme d’apprentissage.

L’avant dernière phase est complémentaire de la précédente, puisque l’élaborateur (ou le concepteur) du cours de FOU doit « analyser les données » qu’il a déjà, collectées. La conception du cours ne s’accomplira qu’après avoir fait cette analyse soigneusement, dans un temps réduit.

Le travail s'achève par « l’élaboration didactique ». C’est la phase de la conception des unités didactiques, de leur répartition, des stratégies disciplinaires à suivre, des types des activités à programmer (en autonomie ou en groupe), de la nature des tâches (audio-orales ou écrites, de production ou à trou), des dispositifs d’apprentissage (à distance ou en présentiel) et du modèle d’évaluation choisi, (Boukhannouche, (L.), 2012).

5. Constat : une baisse de niveau en langue française remarquée dans les institutions