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Les liens entre l'autorité souhaitée par les élèves et celle préconisée par les

8 ANALYSE DES DONNEES

8.3 Analyse des réponses des enseignants

8.3.5 Les liens entre l'autorité souhaitée par les élèves et celle préconisée par les

8.3.5.1 Une correspondance entre l'autorité souhaitée par l'élève « intégré » et celle préconisée par les enseignants

Les enseignants préconisent une posture relativement souple pour l’élève « intégré » en l'orientant vers plus de responsabilités. Quand nous faisons le lien avec les réponses des élèves « intégré », nous constatons que l'autorité souhaitée est quasiment la même que celle préconisée par les enseignants. En effet, l'élève « intégré » est favorable à une autorité coopérative à tendance dirigiste. Nous avons donc un élève qui souhaite se mouvoir dans un espace cadré défini par l'enseignant. La capacité de l'élève à pouvoir fonctionner au sein de

cet espace est reconnue par les enseignants qui engagent un processus de dévolution avec cet élève afin de favoriser son autonomie.

8.3.5.2 Une différence entre l'autorité souhaitée par l'élève « timoré » et celle préconisée par les enseignants

Les enseignants envisagent une posture empathique pour cet élève, en mettant en place un cadre sécurisant et en étant relativement proche de l'élève. L'élève « timoré » souhaite quant à lui une autorité coopérative à tendance dirigiste. Nous pouvons ici observer une légère différence. En effet, bien que l'élève souhaite ce cadre sécurisant (avec la tendance dirigiste), il semble que la présence de l'enseignant ne soit pas autant souhaitée que prévue. L'élève « timoré » est donc un élève qui est également animé par un besoin d'avoir lui aussi un certain degré de liberté au sein de la leçon d'EPS. Il apparaît inexacte de penser que l'élève « timoré » a forcément besoin de la présence d'un adulte pour fonctionner au sein d'une classe. Nous avons donc des enseignants qui « pensent bien faire » en agissant ainsi, pensant que c'est ce qui convient à l'élève. Or ce n'est pas totalement le cas. Une adaptation sur le fait de laisser un degré de liberté plus important à ce type d'élève peut être un excellent moyen de tendre vers l'autorité la plus efficace à l'apprentissage pour ces élèves.

8.3.5.3 Une correspondance entre l'autorité souhaitée par l'élève « social » et celle préconisée par les enseignants

L’élève « social » souhaite une autorité coopérative avec une tendance dirigiste et libertaire. Selon leurs réponses, les enseignants fonctionnent avec un cadre très ferme pour ces élèves mais en leur laissant une certaine liberté pour évoluer au sein de leur environnement. Nous avons donc des enseignants qui s'adaptent aux besoins de sociabilité de ces élèves tout en s'en servant pour garantir des apprentissages. L'autorité coopérative souhaitée par l'élève est donc bien présente tout comme l'autorité dirigiste qui est très présente notamment pour garder un cadre ferme et structurant. Nous soulignons tout de même un point de divergence qui est celui de l'autorité libertaire, souhaitée en partie par les élèves « social », qui ne fait pas partie de celle préconisée par les enseignants.

8.3.5.4 Une correspondance entre l'autorité souhaitée par l'élève « ermite » et celle préconisée par les enseignants

Il convient pour les enseignants de tendre vers une posture bienveillante avec l'élève « ermite » en étant à son écoute et dans un système de négociations. L'élève « ermite » quant à lui est plutôt orienté vers une autorité coopérative et une autorité libertaire. Nous constatons donc que l’enseignant met en place un modèle d'autorité qui correspond à la volonté de l'élève d'avoir un degré de liberté très important. Ce degré de liberté est présent dans le dialogue que l'enseignant instaure afin que l'élève se retrouve dans le système de règles mis en place. Toutefois, nous pouvons souligner que ce ne sont pas les mêmes objectifs qui sont poursuivis pour l'élève et pour l'enseignant. Pour l'élève, ce système de négociation lui convient pour garder un degré de liberté et évoluer dans la classe comme il le souhaite. Pour l'enseignant, ces négociations permettent à cet élève de revenir dans le groupe classe et de, petit à petit, le réintégrer un mode de fonctionnement qu'il cherche à fuir afin de garantir ses apprentissages.

8.3.6 Les liens entre l'autorité souhaitée par les élèves et celle préconisée par les enseignants selon les catégories de situations

8.3.6.1 Les situations fermées et les situations sécuritaires

Nous avons décidé de réunir ces deux situations car les réponses que nous avons récoltées décrivent les mêmes catégories d’autorités mises en jeu. Pour ces situations, les élèves ont répondu qu'ils souhaitent principalement une autorité coopérative, avec une tendance dirigiste. Nous notons que l'autorité dirigiste connaît une proportion un peu plus importante dans les situations sécuritaires. La présence de l'enseignant est souhaitée par la plupart des élèves même si selon les catégories d'élèves nous observons des pourcentages plus ou moins élevés. Pour les enseignants, les réponses correspondent tout à fait aux besoins exprimés par les élèves. C'est une posture ferme qui est préconisée par les enseignants correspondant à une autorité dirigiste. Ils nous décrivent une présence accrue durant ces situations, tout en laissant un petit degré de liberté aux élèves afin qu’ils puissent apprendre. Que ce soit les élèves ou les enseignants, tous sont conscients de l'importance de la sécurité. Le fait de devoir être concentré et de ne pas négliger les consignes associées à ses situations peut expliquer la concordance avec les résultats obtenus.

8.3.6.2 Les situations affectives

Dans ces situations, les élèves ont un besoin de partage et de discussion. L’autorité souhaitée est plutôt orientée vers une autorité coopérative. Les élèves ont besoin d'être rassurés car ils se retrouvent dans des situations où ils peuvent avoir peur. Ce besoin d'un cadre sécurisant est également préconisé par les enseignants qui se placent dans une posture « rassurante ». Ils souhaitent accompagner les élèves afin de lutter contre ce qui les freinent pour qu'ils puissent réussir dans la situation.

8.3.6.3 Les situations ouvertes

Pour les situations ouvertes, les enseignants décrivent leurs postures comme étant relativement souple en se considérant davantage comme des guides. Ils y trouvent l'occasion de laisser réfléchir les élèves afin qu'ils expérimentent. En effet, si l'enseignant est omniprésent, alors il ne peut pas permettre aux élèves de répondre pleinement aux objectifs de cette catégorie de situation. Cette posture répond également à un besoin des élèves. Selon les réponses des élèves, c'est l'autorité coopérative, voire libertaire pour certains, qui est souhaitée. Cette variable constitue un facteur de motivation très important, ce qui peut être une source d'apprentissage pour les élèves. Nous avons donc une concordance forte, entre ce que les élèves souhaitent et ce que les enseignants préconisent pour les situations ouvertes.

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